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30 décembre 2008 2 30 /12 /décembre /2008 16:59

30 décembre 2008
Adrien Poussou
L’Indépendant 

 

Le décès tragique somme toute mystérieux de Maître Nganatoua Goungaye Wanifiyo constitue pour notre pays une immense perte, une tragédie imprescriptible. Il suffit de se rappeler de ses inoubliables analyses justes et son regard objectif sur la situation catastrophique de la République centrafricaine pour bien réaliser l’attachement qu’il avait pour cette terre de ses ancêtres.

 

Maître Goungaye est resté fidèle à ses convictions, ferme et constant dans ses engagements, critique vis-à-vis des hommes politiques centrafricains plus enclins à se remplir les poches qu’à s’intéresser à la misère du pays profond. Détesté par les milieux politiques aussi bien de la majorité présidentielle que de l’opposition qui voient en lui un redoutable concurrent, honni par quelques opportunistes de la galaxie bozizénne en commençant par lui-même, Me Goungaye est mort sur le champs de bataille aux côtés, bien sûr, des victimes.

Ceux qui ont fait feu de tout bois pour le condamner au silence peuvent désormais et à jamais sauter de joie et crier victoire. Malgré les menaces et toutes les tentatives d’intimidation, ce juriste avec un grand cœur a poursuivi le combat et montré au pays que les compromissions pour le gombo ne sont que de la perversion et qu’on pouvait être pauvre mais très honnête.

Goungaye a démontré contre vents et marées que la République centrafricaine n’est pas une vache à lait pour des milieux politico-affairistes obsédés par l’argent et le sang du peuple. D’où l’emploi de l’expression qui lui a valu toute cette haine du camp Bozizé : « Bozizé considère la RCA comme son butin de guerre ».

L’homme avait tellement d’ennemis au sein de l’appareil étatique que l’hypothèse d’un accident est trop belle pour paraître naturelle. La plus plausible nous semble-t-il est celle d’une liquidation physique savamment orchestré en haut lieu. Le sabotage d’un système mécanique de nos jours est un véritable jeu de gamins. Vu le nombre des mercenaires qui circulent ces derniers temps à Bangui, nous avons du mal à imaginer un seul peut instant que nul n’est derrière ce tragique événement du 28 décembre dernier.

Au-delà de cette tragédie qui vient de frapper la famille des combattants de la justice sociale, il y’a lieu de s’interroger sur sa valeur symbolique. Pour nous, il ne s’agit ni plus ni plus que d’un signal fort adressé à tous ceux qui dérangent la tranquillité du prince par la justesse de leurs déclarations. Faut-il rappeler que le prince à horreur du bruit ? Surtout quand il réfléchi sérieusement sur la stratégie à mettre en place pour voler les prochaines élections. Goungaye a peut-être eu droit à un assassinat déguisé en accident mais quel sera le sort réservé au prochain de la liste ? La question demeure posée.

Puisse la famille de ce brave fils de Centrafrique accepter nos condoléances les plus émues. Plus qu’un compagnon de lutte, Goungaye était devenu notre frère.

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