Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

 

 

 

Rechercher

13 septembre 2009 7 13 /09 /septembre /2009 23:12

13 septembre 2009
Source: ANR


Les manifestants de ce samedi, Gabonais pour la plupart réunis à Paris, ont fait dans le symbole. Pour certains vêtus de costumes et de lunettes noires, les quelque 150 manifestants ont joué un cortège funéraire, celui de la mort de la Françafrique - ces relations troubles entre la France et les pouvoirs africains-, dix jours après l’arrivée au pouvoir d’Ali Bongo au Gabon.

Les roses blanches devaient même échouer sur le parvis du palais de l’Elysée; c’était sans compter un dispositif policier important, et des barrières, pour contenir le mouvement aux abords de l’avenue des Champs-Élysées.

Dans le cortège, les slogans sont sans équivoque: «La Françafrique, c’est fini».

Une pancarte brocarde le ministre des affaires étrangères, «Docteur Kouchner, Dictatologue Sans Frontières», alors que Robert Bourgi, conseiller Afrique officieux de Nicolas Sarkozy, qui a fait état sans scrupules de la nature de ses relations avec les chefs d’Etat africains il y a quelques jours, est lui aussi au centre des quolibets. Ali Bongo, récemment élu et contesté à la tête du Gabon, est considéré comme «le nouveau-né de la Françafrique».

«Je trouve inconcevable que la France n’ait pas pris plus de distance avec Bourgi, qu’elle ne condamne pas ses propos», explique Renée Clément, qui organise le rassemblement. Il est pour eux le symbole de la Françafrique, qui aurait poussé Ali Bongo au pouvoir. Ce qui a été l’événement de trop, à leurs yeux.

Alors quand Nicolas Sarkozy félicite son nouvel homologue, il est vu comme un complice. «Il faut que Sarkozy ait un positionnement franc. Il conteste l’élection en Iran, et pas au Gabon, alors que c’est la même chose: un vol», s’indigne M. Mengoune, de la Diaspora Gabonaise Unie.

A côté de là, des hommes prédisent l’explosion de la francophobie, au Gabon. «De plus en plus de Gabonais ont le sentiment que leur pays est occupé par la France, explique Jules-Florent. Vous allez tout perdre.» Guy, l’étudiant qui s’était mis en grève de la faim devant l’ambassade du Gabon à Paris, est aussi de la partie.
Il a mis fin à son action. «On ne voulait pas lui faire prendre de risque pour sa santé», explique Michael. «Le combat va être long.»

"Nous sommes en colère aujourd'hui car le peuple gabonais dans sa majorité s'est vu imposer un président qu'il n'a pas du tout choisi dans les urnes", explique Yolande Bazegue, coordinatrice de la plateforme de veille et d'actions pour les élections libres et transparentes.

Du simple citoyen aux partisans des candidats malheureux, tous réclament une nouvelle vérification des procès-verbaux et dénoncent l'interdiction de sortie du territoire infligée aux chefs de l'opposition accusés d'être à l'origine des violences qui ont secoué Port-Gentil au lendemain de l'élection d'Ali Ben Bongo à la présidence.

Pour Mengue M'eyaa, présidente du Mouvement civique du Gabon, soutien du candidat Pierre Mamboundou, l'attitude de Libreville témoigne d'un "recul des libertés individuelles". "Il est  inacceptable que les candidats à la présidentielle n'aient pas le droit d'aller et venir. Il est inacceptable que ces candidats soient menacés, soient terrorisés."

Au même moment, d'autres Gabonais battent le pavé parisien. Arpentant les rues qui mènent à l'Elysée,  symbole, selon eux, de la Françafrique.

"Le Gabon n'est qu'une illustration parmi d'autres et nous ne voulons pas que ça continue. Cela fait plus de 40 ans que ce genre de système persiste. Aujourd'hui on dit 'Non'", explique Renée Clément du collectif Les anges gardiens de l'Afrique.

Si les manifestants n'ont pu se rendre devant le palais présidentiel, ils ont toutefois rallié d'autres Africains de la diaspora à leur cause, comme ces quelques Malgaches qui espèrent de la France qu’elle ne reconnaisse pas ceux qui ont le pouvoir dans leur pays.

Partager cet article
Repost0

commentaires

Textes De Juliette