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22 septembre 2011 4 22 /09 /septembre /2011 23:51

22 septembre 2011
Juliette Abandokwe

 

Pour le boycott des élections du 9 octobre prochain

 

http://t2.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcSV8FRO_W83vNktXRttwq6uq2Yx8PoHIH11vn-VswAMyZzBED50_ALe vote est un acte de participation à la vie politique. Le vote est un droit, à condition que celui qui vote aie le pouvoir de dire NON. Dans le cas contraire, le vote devient un instrument du pouvoir pour manipuler l’opinion publique. Lorsque le résultat du vote est fabriqué d’avance, aller voter ne sert qu’à gonfler un taux de participation citoyenne, dans des circonstances de non-droit et de non-transparence. Un pouvoir fondamentalement anti-démocratique et criminel, qui cherche désespérément à prouver l’existence d’une gouvernance démocratique, après 29 ans d’un pouvoir maintenu dans le sang, ce n’est qu’une énormité biyaïste de plus.

 

Ne pas voter parce qu’on estime que les conditions pour une élection libre et équitable ne sont pas remplies, est un autre acte de participation de l’individu à la vie politique.  C’est un acte de résistance, qu’on le veuille ou non.

 

Ceux qui encouragent le boycott sont pour la plupart des représentants de groupements traditionnellement résistant – indépendamment de la raison de leur résistance -, qui appellent au boycott depuis plusieurs semaines, voire des mois, et bien avant le dépôt des candidatures. Si quelques candidats déboutés se sont joints à eux, ils représentent bien une minorité, et ne peuvent pas servir de prétexte à la diabolisation des appelants au boycott.

 

En fin de compte, ce n’est pas la nature de ces appelants qui est intéressante au premier abord, mais plutôt la validité de leur argumentaire.  Les candidats éconduits ne seront pas en mesure d’avancer des arguments qui tiennent la route, et ne pourront que faire du copier/coller sans valeur. La controverse sur la nature des appelants au boycott pourrait faire l’objet d’une autre discussion, et ne peut en l’occurrence que contribuer à détourner le vrai débat.

 

En vérité, la fraude électorale qui se prépare depuis 2008, et qui s’est précisée ces derniers mois à travers la manipulation massive des listes électorales, ainsi que le montage d’une commission électorale – ELECAM – qui n’a absolument rien d’indépendant, est une véritable dévalorisation politique de l'acte citoyen de voter.  Autrement dit, au Cameroun aujourd’hui, l’acte de voter, qui est dans l’absolu l’acte de CHOISIR son dirigeant, a perdu toute sa valeur d’acte citoyen.

 

Ayant fait ce constat, l’étape naturelle suivante est de résister à la forfaiture autant que possible. Le dépôt d’un bulletin de vote dans l’urne, même blanc, de pourra que donner l’occasion à Paul Biya de se moquer une fois de plus du peuple Camerounais dont il est,  dans l’absolu, l’employé, avec un taux de participation qui n’a strictement rien à voir avec l’état de la démocratie au Cameroun.

 

D’autre part, de blâmer ceux qui appellent au boycott, est une manière  de plus de déresponsabiliser le citoyen Camerounais. Chaque individu est responsable de tout acte politique et citoyen qu’il pose, et chacun forge son opinion après avoir bénéficié de l’expression des différentes tendances en vogue.

 

Blâmer ceux qui appellent au boycott, c’est une fois de plus une manière de polémiquer sur ce qui entre dans les oreilles et le cerveau d’un citoyen.

 

La volonté de contrôle de la pensée d’un individu est l’essence même de la négation du droit à l’autodétermination le plus basique.   

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