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25 février 2010 4 25 /02 /février /2010 18:40

25 février 2010
Syndicat National des Journalistes du Cameroun (SNJC) 


Le SNJC dénonce les pires actes de barbarie auxquels ont été soumis des journalistes camerounais récemment

Le Syndicat National des Journalistes du Cameroun (SNJC) a appris le kidnapping par des hommes en civil de Simon Hervé Nko’o, membre du SNJC et reporter au journal Bebela, le 5 février 2010 à Yaoundé, en compagnie d'un autre journaliste dans une affaire d'exploitation d'une correspondance apparemment signée du secrétaire général de la présidence de la République, Laurent Esso – ledit document n'ayant jamais fait l'objet d'article quelconque dans la presse.

Ces journalistes ont été détenus du 5 au 12 février 2010 dans les locaux de la Direction Générale de la Recherche Extérieure (DGRE) à Yaoundé, au secret, dans un isolement total, rendant vaines toutes les protestations visant à rappeler la violation flagrante des lois et règlements en vigueur en matière de poursuites.

Les responsables de la DGRE ont refusé, le 10 février 2010, malgré l’insistance, de présenter ces journalistes à des visiteurs en violations des dispositions du nouveau code de procédure pénale.

Les confrères ont ainsi affirmé avoir été soumis à de nombreux actes barbares de tortures indignes d'un Etat de droit : cellules sans ouvertures extérieures, éclairées en permanence de projecteurs pour priver les suppliciés de sommeil ; troubles de sommeil par le bruit constant d'écoulement d'eau ; passages et séjours dans des cellules anormalement froides alors que les détenus sont entièrement nus ; interdiction d’accès aux toilettes pour uriner : « Il faut le faire sur place lorsqu'il vous en vient l'envie » ; sommeil interrompu la nuit pour la chambre de tortures où l'on "traite" les détenus jusqu'au petit matin ; coups de barres de fer à béton de 10 sur la plante des pieds entraînant blessures et ecchymoses ; passage au chalumeau allumé à quelques centimètres des blessures pour en raviver la douleur, obligeant le supplicié à sautiller sur du gravier et le forçant à chanter ; puis à la « balançoire » : ligoté comme une bête de somme prête au fourneau de méchoui, les bourreaux manipulent une barre de fer tandis que des coups pleuvent sur le dos des suppliciés ; coups assénés au choix, avec des tuyaux en caoutchouc, des chaînes ou du fer à béton de 10 ; supplice du fût d'eau : plongeon de la tête dans l'eau à la limite de la noyade ; séances de torture "supplémentaires" infligées aux journalistes lorsqu'ils refusent d'ingurgiter des urines macérées depuis des semaines dans des seaux ; maintien des journalistes dans une cellule ouverte, régulièrement visitée par les bourreaux à toute heure du jour ou de la nuit, lesquels distribuent à la volée des coups de chaînes sur les dos ensanglantés ; isolement total, sans contact avec l'extérieur ; les bourreaux se régalant des plateaux repas apportés par les familles et distribuant aux suppliciés tous les jours quelques bananes et deux comprimés de paracétamol ; aveux forcés, sous la menace de la torture, à rédiger sur des piles de feuillets tout au long de leur détention illicite.

Leur sortie de la DGRE, le vendredi 12 à 14h55, n’a été effective que plus tard, après extorsion de fonds aux familles par les mêmes bourreaux.

A sa sortie, notre confrère Simon Hervé Nko’o, présente, des suites de ces traitements, des signes inquiétants : traumatismes psychologique et physique, et, notamment, un effondrement psychologique évident caractérisé par des regards craintifs, des silences prolongés et une démarche claudicante ; perte de toute notion du jour ou de nuit.

A ce jour, a-t-on au appris au SNJC, les bourreaux de la DGRE, tous porteurs de pseudonymes, continuent de roder autour des domiciles des journalistes inquiétés pour intimider leur famille et contraindre les victimes au silence.

En exprimant de la manière la plus forte son étonnement sur la survivance des entreprises de torture barbares sur le territoire national, le SNJC dénonce avec la dernière énergie cette sauvagerie d’un autre âge, cadeau du Renouveau.

Le SNJC se réserve le droit de poursuivre les auteurs de cette barbarie conformément à ses prérogatives légales et tient, en l’occurrence, le régime du Président Paul Biya pour responsable de tout ce qui, ultérieurement, pourrait arriver aux confrères libérés en particulier et à tout autre journaliste (agressions, accidents mortels ou non, empoisonnements, assassinats ou suicides).


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