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10 novembre 2009 2 10 /11 /novembre /2009 16:05

10 novembre 2009
Dr Jean Michel Onana
Chef de l’Herbier National (IRAD)


La bio-piraterie (ou bio-piratage) est l’appropriation des ressources biologiques par les multinationales de la cosmétique, de la pharmacie et de l’agroalimentaire par le biais de brevets et compensation pour les groupes autochtones qui les ont initialement développés et préservés (voir Mea culpa de la Chine dans l’affaire des médicaments piratés par son industrie). La Convention sur la diversité biologique existe pour faire face au problème. La mise en place de ce mécanisme vise le partage équitable des revenus tirés de l’exploitation de la biodiversité par toutes les parties prenantes.

Sa mise en oeuvre est mue par un constat: les firmes internationales s’accaparent de molécules appartenant au patrimoine génétique des pays tropicaux et font ainsi d’énormes bénéfices sans retombées pour les pays d’origine des plantes d’où elles sont extraites. Ainsi ces firmes brevettent toutes les semences transgéniques qu’elles fabriquent d’une part et d’autre part, en brevetant les procédés de production (ce qui est légal au vu de la législation sur les brevets) sans y inclure les clauses pour les pays d’origine de la ressource,privant ainsi ces derniers de retombées financières importantes.

Le cas de pentadiplandra brazzeana, plante d’Afrique équatoriale est révélateur. Des chercheurs d’une université américaine qui ont fait collecter des fruits de cette plante ont réussi à en extraire la brazzéine, protéine 1000 fois plus sucrée que le sucrose (sucre de table) mais pauvre en calories.

Des recherches de cette substance ont permis de déposer quatre brevets et à accorder des licences d’exploitation à plusieurs sociétés de biotechnologies. Mieux ! Afin de ne plus dépendre de la plante africaine, des essais de production transgénique par le maïs sont activement menés. Et déjà, on évalue à 100 milliards de dollars les revenus que pourraient tirer ces sociétés de l’exploitation de cette protéine, sans retombées pour les pays d’origine dont le Cameroun.

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