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7 janvier 2010 4 07 /01 /janvier /2010 14:47

7 janvier 2009
Wilfried Sebiro
L'Indépendant

En renversant l’ex président Ange Félix Patassé le 15 mars 2003, le général-président François Bozizé avait pourtant juré d’améliorer le quotidien de ses compatriotes. Mais force est de constater que près de 7 ans après cette promesse, Kangara, dont les éléments pendant leur marche sur Bangui, ont pillé et détruit systématiquement toutes les usines, continue d’enfoncer, voir même d’enterrer ce qui reste de la Centrafrique.



Le Général-Président François Bozizé 
Le Général-Président François Bozizé

Militaire et patassiste pur jus, il est en train de confirmer au monde entier en général et aux centrafricains en particulier ce que fit son mentor en dix ans de pouvoir: affairisme, népotisme, gabegie, clientélisme. Pire, ces maux déjà légion, s'accentuent dans des proportions jamais égalées depuis qu'il est à la commande de son pays.

Si Patassé clamait fort qu'il était le messager de Dieu en Centrafrique, son ancien chef d'état major s'appuie sur sa propre religion, le christianisme céleste, une secte importée du Bénin, et qu’il n'est autre que le pasteur ou représentant légal, pour amadouer ses compatriotes. La religion, le pouvoir, l'argent et les femmes, tous ces objets de la passion, ont une place prépondérante dans le cœur du « pasteur » Bozizé. La situation dramatique à tout point de vue de son peuple n’a point d’importance à ses yeux.

Plus préoccupé par l’appât du gain, Bozizé est résolu à gérer le pays comme une entreprise familiale. La parfaite illustration de cette gestion clanique de la chose publique est l’attribution des marchés publics plus juteux à son parent Patrice Edouard Ngaïssona, gbaya comme lui, qui se proclame désormais Milliardaire, alors même que ses « entreprises » ne disposent pas d’un siège social. Même galère pour les stations de distribution de carburant, devenues une exclusivité de la famille Bozizé et des gbaya boys.

N’aimant pas être contredit, François Bozizé ne s’est entouré que des béni-oui-oui pour gouverner. D’ailleurs, il ne manque pas l’occasion de le rappeler à haute et intelligible voix qu’il déteste les intellectuels. Soucieux de s’enrichir en si peu de temps, il a la main mise sur les mines dont le ministère est dirigé par son neveu, un certain Sylvain Ndoutingaï de triste réputation. L’actuel ministre des finances est aussi originaire de sa région.

Comme si le contrôle des activités financières ne lui suffisait pas, l’administration territoriale n’existe à ce jour que de nom: Préfets, sous-préfets, secrétaires généraux de préfecture, sous-préfectures et des mairies, jadis formés à l’ENAM (école nationale d’administration et de magistrature) et dont la nomination était assujettie à l’obtention du diplôme de secrétaire d’administration ou d’attaché d'administration, sont remplacés par des personnes non qualifiées et de moindre valeur.

Tous ces postes sont maintenant politisés à outrance. Pour être nommé dans la haute administration, pas besoin de qualification. Il suffit de posséder la carte du KNK ou d’appartenir à la famille du prince. C’est le cas de l’actuel ministre de l’administration du territoire, Élie Ouéfio. Instituteur de son Etat, ce boziziste patenté avait été nommé préfet de la Mambéré-kadéï, poste qu’il a conservé pendant 5 ans, avant d’atterrir comme par enchantement à la tête du département de l’Administration du territoire. L’Etat est représenté dans les provinces par des enseignants gbaya pour la plus part. Il ne sont pas nommés pour administrer mais plutôt pour faire pression sur les chefs de groupements, les chefs de villages et les maires en vue de contraindre les administrés d’adhérer à leur cause : la confiscation du pouvoir !

Il ne fait donc aucun doute que Bozizé et les siens se sont emparés du pouvoir de l’Etat pour s’enrichir et s’y éterniser. Autant dire que c’est pour sauver leurs portemonnaies qu’ils ont pris les armes contre le régime de Patassé et non pour « libérer » la RCA.

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