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14 mars 2010 7 14 /03 /mars /2010 11:27

11 mars 2010
Blog de Makaila Nguebla


Nous ne sommes pas des malfrats mais plutôt des maltraités de Brazzaville.

 

Nous avons lu votre écrit du lundi 08 mars sur le site Makaïla avec beaucoup d’intérêt. A mon avis, ce n’est pas un écrit à caractère pamphlétaire mais plutôt un appel à la prise de conscience de l’ensemble d’étudiants de Brazzaville. Car nous étudiants, sommes des bâtisseurs de demain. Mais dans une organisation estudiantine comme toute autre, il y a toujours des renégats, des traîtres et des partisans de moins d’effort qui aiment souvent la facilité. Si au jour d’hui nous sommes six (6)parmi les soixante quinze (75) à être traqués pour notre opinion, pour notre franc parler, nos idées et notre ardeur révolutionnaires, c’est parce que nous avons défendu le statut d’étudiant. Ma tête et celles des cinq (5) autres sont mises à prix  par les soi-disant autorités diplomatiques parce que j’ai fait des propositions concrètes aux collègues étudiants en  présence de ces soi-disant autorités diplomatiques qu’on laisse cet argent, cette enveloppe pour le fonctionnement de leur chancellerie. Compte tenu de nos conditions d’études, de vie extrêmement difficile, compte tenu de la démission de l’Etat tchadien vis-à-vis de ses responsabilités. Tournons-nous vers les actions revendicatives sur la base du Droit à l’éducation et à la formation, qui est un principe constitutionnel, un des Droits de créances. Car après avoir fini nos études, nous repartirons servir notre pays et non travailler dans les champs de nos parents. Donc nous revendiquons :

 

Ø  La réhabilitation et le versement  des bourses d’études aux étudiants du Congo Brazzaville suspendues depuis plus de dix ans ;

Ø  La prise en charge de la couverture sanitaire  des étudiants par le Gouvernement tchadien ;

Ø  La mise à la disposition des étudiants finalistes  des billets d’avion pour le retour au pays ;

Ø  L’ouverture de la bibliothèque dans les locaux de l’ambassade afin de nous permettre de mener nos recherches.

 

La deuxième cause de notre traque, tractation c’est lorsqu’un groupe de collègues perfides ont préparé un écrit pour répliquer l’article querellé émanant de la Rencontre des Etudiants de la Diaspora (R.E.T.D) et que cet écrit était réfuté par l’Assemblée Générale. L’adoption de la proposition du  refus d’enveloppe et rejet de celle qui consiste à répliquer l’article litigieux  par la majorité absolue. Ainsi les informations rapportées sur nos interventions  et sur nos positions tranchantes  à l’issue des Assemblées Générales sont interprétées comme des défis, la non reconnaissance de leur pouvoir par les étudiants, selon les soi-disant autorités diplomatiques.

Et nous sommes six (6) à être qualifiés d’auteurs dudit article malgré notre présomption d’innocence.

Concernant la situation politique qui prévaut dans notre pays, nous n’avons pas à demander l’autorisation  à qui que soit  avant de nous prononcer sur les dérives de toute nature.


Nous réfutons, repoussons énergiquement l’affirmation selon laquelle nous nous sommes faits complices des crimes que vous subissez au Tchad.

Si  vous étiez étudiant, vous auriez pu comprendre  que le monde estudiantin est un monde de contestation, de débat contradictoire et des tendances politiques diverses ; c’est une question de responsabilité individuelle et nous n’avons pas le pouvoir d’empêcher ceux qui veulent aller applaudir IDRISS DEBY. FANTZ FANON disait : « chaque génération doit dans une relative opacité découvrir sa mission, la remplir ou la trahir ».

Là où je vous trouve ridicule, ambiguë et même  paradoxal, vous faites usage d’un sobriquet : la voix du  citoyen au détriment de votre nom et prénom. Pourtant par votre petit écrit, vous faites montre d’un intellectuel engagé, même embarqué. Vos remarques sont pertinentes, édifiantes pour que nos connaissances universitaires nous servent à assumer notre responsabilité d’intellectuels. Car la meilleure connaissance est celle qui est mise au service de la société, du peuple comme le cas deSTEVE BIKO, le père du mouvement « conscience noire » en Afrique du sud, DOUDE MALABAR le Président de l’ANEECA (Association des Elèves et Etudiants Centrafricains) et autres étudiants martyrs qui étaient au centre de la chute du régime dictatorial de BOKASSA.

Surtout il faut  que vous soyez courageux comme le vieux GARONDE DJARMA, NADJIKIMO BENOUDJITA, feu NEHEMI BENODJITA et NGAKOUTOU RONE BEYOM…qui écrivent publient des articles en leurs propres noms et donnent toutes les précisions sur leurs coordonnées, c’est  ça être un intellectuel responsable, engagé.

Nous sommes traqués par ces criminels à gage pour nos opinions et non pour les vingt millions(20.000.000) comme vous prétendez.

 

L’histoire seule nous dira qui sera pendu avant qui et qui va pendre qui ?


Si nous arrivons à être pendus pour la défense du statut d’étudiant, nous mourons et nous serons tranquilles dans nos tombes comme KIN SAROWIWA du Nigéria. Nous n’attendons rien et nous n’avons pas besoin de la mobilisation des personnes fictives.

D’après SHEAKESPEARE ; « Soyez résolus devant la mort et la vie vous sera douce ».


Si vous êtes un homme politique il faut avoir le courage surhumain de YORONGAR NGARLEDJI qui écrit, dénonce les dérives politiques à visage découvert étant  à l’intérieur du Tchad.


Si vous êtes un activiste des Droits de l’Homme, il faut être comme DOBIAN ASNGAR, JACQUELINE MOUDAÏNA et KEMNELEM DELPHINE qui agissent toujours d’une manière responsable.


Si vous êtes un agent des renseignements qui cherche des pistes pour produire des fiches aux noms des gens comme KONGAR-INA il faut retenir la pensée de ce philosophe contemporain : « l’Homme est né, il est assez vieux pour mourir .Ma mort ne me préoccupe pas, c’est la mort des autres, de ceux que j’aime. Quand je suis là la mort n’est plus, avec la mort on ne se rencontre jamais. ».

 

Est-ce que c’est une hypocrisie ou réellement vous êtes avec le Peuple ?

Il n’y a que BRAHIM SEULGUE seul qui était avec le Peuple et a payé le prix de son Courage par sa propre vie pour la victoire du Peuple.

Il n’y a que quelques courageuses femmes : Madame TOUADE, JACQUELINE MOUDAÏNA, HELENE LAMBATOUM, KEMNELEM DELPHINE…qui sont avec le Peuple tchadien. Celles que la force publique a tirées dessus à bout portant devant l’ambassade de France à N’djamena en 2001.


Il n’y a que deux intellectuels qui étaient avec le Peuple : Me JOSEPH BEHIDI, Docteur IBNIOUMAR MAHAMAT SALEH et le Peuple tchadien est avec eux et porte leurs deuils comme le deuil de THOMAS SANKARA, KWAME NKRUMAH, SAMORA MACHEL que les africains portaient et continuent à porter. Ces grands hommes restent et resteront dans la conscience collective des tchadiens et des africains.


Si la voix du citoyen est une organisation fictive ou une personne fictive, c’est vous qui devez aller en enfer et non les six maltraités de BRAZZA.


SOREN KIEKGAR disait : « Lorsqu’un tyran meurt, son règne prend fin, un martyr meurt son règne commence. »

NB : Nous serons probablement arrêtés, torturés et même tués, mais l’un des soixante quinze (75)étudiant conscient va se sacrifier pour que les autres et le peuple tchadien comprenne l’idéal pour lequel nous nous battons.

 

« Cabri mort n’a pas peur de couteau »

 

NGAKOUTOU  TODJIRO

E-mail : ngak2006@yahoo.fr

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