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2 février 2010 2 02 /02 /février /2010 00:35

1er février 2010
Freddy Monsa Iyaka Duku
Le Potentiel


Quelque chose va-t-il changer dans la région des Grands Lacs ? Question pertinente au moment où se succèdent les réunions d’évaluation de la situation dans la région des Grands Lacs. Un rapport, disons, des rapports seront remis incessamment à l’Union africaine et à l’Organisation des Nations unies pour s’adapter à la nouvelle situation qui est en train de se développer dans la région. Si l’on tient absolument à ramener la paix, la sécurité et déclencher effectivement le processus de développement des pays de l’Afrique des Grands Lacs.

Les « Envoyés spéciaux » dans la région des Grands Lacs ont eu une importante séance de travail la semaine dernière. Un mini « Conseil de sécurité ». Il s’agit des envoyés spéciaux dans les Grands Lacs de la Norvège, de la Suède, de l’Union européenne et des Etats-Unis. Etaient également associés à cette rencontre les co-facilitateurs de la Communauté internationale dans les négociations entre le gouvernement de la RDC et l’ex-mouvement rebelle, le CNDP. L’on cite le général Olusegun Obasanjo et Benjamin M’Paka. Sans oublier bien sûr Alan Doss, représentant spécial du Secrétaire général de l’Onu et responsable de la Monuc.

Au terme de leurs entretiens, ils ont convenu d’adresser un rapport à l’Onu et l’Ua. Mais immédiatement après cette rencontre, le général Olusegun Obasanjo a déclaré que « beaucoup de choses se sont améliorées dans l’Est de la RDC depuis la signature de l’Accord de Ihussi en mars 2009 ». Toutefois, la Société civile du Kivu n’épouse pas totalement ce point de vue. Elle affirme que l’insécurité persiste et que les groupes armés, principalement les FDLR, sont présents et continuent à narguer les FARDC et la Monuc, prenant toujours en otage les populations civiles.

Ces réunions d’évaluation interviennent juste après le passage de la Secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, dans la région. Suivie des hauts responsables de l’Union européenne, et la dernière visite en date est celle de Steven Vanackere, ministre belge des Affaires étrangères. Réunions d’évaluation toujours qui se déroulent après une autre réunion d’évaluation qui s’est tenue à Matadi, dans la province du Bas-Congo entre les chefs d’Etat-majors généraux des armées congolaise, rwandaise et burundaise pour faire l’état des lieux de la coopération militaire et des opérations militaires conjointes Umoja Wetu, Kimia II et maintenant Amani Leo. Enfin, réunions d’évaluation juste au moment où le Conseil de sécurité a prorogé de cinq mois le mandat de la Monuc en exhortant le gouvernement congolais à poursuivre les différentes réformes, notamment dans le domaine de l’armée pour une « armée pluriethnique » avant de l’inviter à assurer la sécurité des biens et des personnes, sans oublier l’organisation des élections locales, urbaines et municipales.

On serait incomplet si l’on ne signalait pas qu’à l’occasion du IIIème anniversaire de la mise en œuvre du Pacte de sécurité, de stabilité et de développement de la région des Grands Lacs, la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs, CIRGL, a levé une série d’options : agir à travers des projets à impact immédiat sur la paix et la sécurité ; neutraliser les forces négatives pour sortir la région des vices notoires des violences sexuelles, des violations des droits de l’homme, des déplacements des personnes à l’intérieur, de l’exploitation illégale des ressources naturelles.

Tous ces faits exigent une nouvelle approche sur la paix, la sécurité et le développement dans la région des Grands Lacs.

2010 -2011 : GRANDES ANNEES POLITIQUES

Il est important de souligner que jamais une région n’accuse autant « d’Envoyés spéciaux » que celle de l’Afrique des Grands Lacs. C’est toute l’importance tant géostratégique qu’économique de cette région. Sinon, ils ne se précipiteraient pas au portillon pour avoir un « droit de regard ».

C’est dire que cette nouvelle approche de paix, de sécurité et de développement prendra également en compte les enjeux géostratégiques et économiques de la région ainsi que les ambitions de tous les pays qui s’intéressent à l’Afrique des Grands Lacs. Car, maintenant c’est l’après-guerre. La question est celle de savoir comment continuer à marquer sa présence pour ne plus être absent dans la région.

A ce sujet, des analystes ont déjà fait allusion à la confrontation « américano-européenne » autour des minerais de la RDC et des ressources nationales des pays des Grands Lacs. L’on ne serait pas surpris que dans la quête de stabiliser la région des Grands Lacs, les différents « plans » évoqués ici et là influeraient dans cette nouvelle approche de paix, de sécurité et de développement de la région des Grands Lacs.

Mais il y a des événements qui retiennent l’attention de tous les acteurs extérieurs. Il s’agit particulièrement des élections qui doivent se déroulent dans plusieurs pays de la région. Des élections et leurs impondérables susceptibles de faire émerger des nouvelles donnes aux conséquences imprévisibles. Tenez.

En l’an 2010, des élections présidentielles sont attendues au Rwanda, et celles législatives au Burundi. En 2011, la République démocratique du Congo organisera, en deux temps, des élections locales, urbaines, et municipales, et ensuite législatives et présidentielle. Il en sera de même de l’Ouganda où le président Museveni se prépare à succéder à lui-même.

Grandes années politiques dans ces quatre pays très sensibles dans la région des Grands Lacs. Toutes les organisations régionales et internationales s’intéressent à ces échéances politiques qui auront des effets d’entraînement sur la paix, la sécurité, la stabilité et le développement dans cette région.

CEPGL–CEA–CIRGL : DES MOMENTS DIFFICILES

La nouvelle approche devra absolument prendre aussi en compte l’existence de certaines organisations sous-régionales. De prime abord, il s’agit de la relance de la Communauté économique des pays des Grands Lacs, CEPGL. Communauté économique qui regroupe la RDC, le Rwanda et le Burundi. Cette organisation peut même être le « moteur » du développement de la région des Grands Lacs si jamais les barrières de la méfiance disparaissaient, et que l’intégration politique et économique sous-régionale devenait une réalité.

Mais dès lors que le Rwanda et le Burundi font également partie de la Communauté économique de l’Afrique de l’Est avec l’Ouganda, le Kenya et la Tanzanie, la CEPGL risque d’en pâtir. Voire même la CIRGL tant il sera question de mettre en exécution le programme d’actions, « ces projets à impact immédiat sur la paix et la sécurité » dans la région.

Bien plus, l’un des points importants qui sous-tendent les conflits armés dans la région en souffrirait davantage dans sa phase d’application. Allusion faite « à l’exploitation illégale des ressources naturelles ». Pour que la « guerre des minerais » prenne effectivement fin, il faudrait que le processus de « certification des ressources naturelles », à l’image du processus de Kimberley pour le diamant, soit effectif au bénéfice des principaux minerais et ressources naturelles ; notamment le coltan, le bois, la cassitérite, le nickel…Un véritable défi à relever dans la mesure où les « faiseurs de guerre » ne sont pas toujours prêts à parler de la paix.

LA PART DE LA RDC

Le moment est crucial pour la République démocratique du Congo au centre de tous les enjeux dans cette région. C’est autour de la RDC que se décidera par conséquent cette nouvelle approche de paix, de sécurité et de développement. Il y a donc lieu d’être attentif à tout ce qui se dit et se prépare, en même temps redoubler des efforts pour qu’au plan national les institutions s’approprient cette démarche afin que la RDC soit effectivement partie prenante dans toutes les prochaines initiatives de sécurité et de stabilité.

Le premier rendez-vous aura certainement lieu au cours de ce mois de février à Bujumbura, dans le cadre du sommet de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs, CIRGL. Les intentions légitimes et positives de la RDC en vue de donner une nouvelle impulsion dans l’Afrique des Grands Lacs doivent être clairement affirmées.

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