Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

 

 

 

Rechercher

18 novembre 2009 3 18 /11 /novembre /2009 23:08

18 novembre 2009
Le Potentiel



Les pays de l’Amérique et de l’Europe, sont convaincus d’une chose : la menace ne viendra pas de leurs propres pays, de leurs continents. Elle viendra de l’extérieur. D’où la décision de procéder à la restructuration de leurs armées, mais aussi d’aider les armées des pays du sud, particulièrement de l’Afrique à être performantes. C’est l’une des raisons principales de la création du Commandement militaire africain des Etats-Unis, AFRICOM. L’Europe dispose déjà de l’EUROCORPS. Désormais, leur terrain de prédictions est l’Afrique. Particulièrement la République démocratique du Congo, pays stratégiquement important pour la sécurité de l’Europe et de l’Amérique. Avec le retrait de la MONUC, l’AFRICOM et l’Union européenne ont exprimé leur disponibilité pour restructurer les Forces armées de la République démocratique du Congo, FARDC, afin de préserver le Congo de toute autre nouvelle aventure militaire.

La restructuration des armées occidentales est désormais une question d’actualité. Elle est à l’ordre du jour en Belgique où le ministre belge de la Défense défend son projet de restructuration de l’armée belge depuis le début de cette semaine. « La menace contre la Belgique ne viendra pas de l’intérieur du pays ni de l’Europe, mais de l’extérieur. Voilà pourquoi l’armée belge pourrait participer à plusieurs missions de paix à travers le monde, à l’image de celle de l’Afghanistan pour être plus aguerrie ». C’est quasiment en ces termes que le ministre belge de la Défense répondait à une des questions de ses compatriotes sur la restructuration de l’armée belge. Une restructuration qui introduit un recrutement « volontaire » et pourrait amener à la fermeture de plus ou moins une vingtaine de sites militaires.

Les Belges ne sont pas les seuls à s’inquiéter de cette « menace extérieure ». Les Etats-Unis disposent d’une « Stratégie de sécurité nationale » qui vise à contrer toute menace contre le peuple américain et l’Amérique. Aussi, ont-ils décidé de la création d’un Commandement militaire pour l’Afrique, AFRICOM. Objectif : aider les pays africains à se doter des armées performantes pour combattre la pauvreté, favoriser le développement et surtout lutter contre le terrorisme international. L’AFRICOM est désormais opérationnel en Afrique. Ce commandement militaire a déjà procédé à des manœuvres militaires conjointes avec quelques unités des armées africaines. La dernière est celle qui s’est déroulée en Ouganda pour prévenir et gérer les calamités ou catastrophes naturelles. C’est selon.

RESTRUCTURATION DES FARDC

Depuis qu’il est acquis que la fin du mandat de la Monuc est incontournable, la restructuration des FARDC s’impose comme la priorité des priorités. C’est dans ce sens qu’il faudra saluer le projet de loi de réforme de l’armée déposé à l’Assemblée nationale par le ministre de la Défense, notamment en ce qui concerne le « Statut du personnel militaire des FARDC ».

Entre-temps, les différentes personnalités américaines qui s’intéressent à toutes les réformes décidées par les autorités congolaises ont exprimé la volonté de leur gouvernement d’aider à la restructuration des forces armées congolaises. Pour souligner cette volonté, le Commandant de l’AFRICOM a effectué personnellement le déplacement de Kinshasa en vue de s’entretenir avec les autorités congolaises. Le général William E. Ward a été formel en précisant que la RDC a besoin d’une armée des professionnels et performante. Joignant l’acte à la parole, des sessions de formation, dans différents domaines sont envisagées pour atteindre cet objectif.

De son côté, l’Union européenne exprime les mêmes préoccupations. En effet, l’ambassadeur de Suède en RDC, pays qui accèdera prochainement à la présidence rotative de l’Union européenne a abondé dans le même sens que le commandant de l’ARICOM pour faire des FARDC une armée performante. « Il s’agit là de l’une des priorités de l’Union européenne », a-t-il souligné.

Dans le cadre bilatéral, la Belgique ne demeure pas en reste. Elle vient de rendre opérationnel le premier bataillon de la Brigade d’intervention rapide, basée à Kindu. Pour mieux marquer cette volonté, le chef d’Etat major général de l’armée belge a effectué le déplacement dans le but de renforcer cette coopération militaire.

On ne saurait passer sous silence la dernière concertation en date des chefs des renseignements militaires de la SADC pour sous-tendre tout effort susceptible de créer réellement un espace de paix, de sécurité dans la région des Grands Lacs soumise à des conflits armés à répétition.


Sécurité pour tous

Cette menace extérieure « multiforme » ne concerne pas seulement les pays d’outremer, notamment les Etats-Unis et l’Europe, mais également l’Afrique, en particulier la RDC. Les guerres d’agression imposées au Congo ont été commanditées de l’extérieur pour le contrôle des richesses congolaises, la balkanisation programmée de ce pays pour servir les intérêts des étrangers. Des guerres économiques pour satisfaire des ambitions politiques.

D’autre part, le terrorisme international trouve ses appuis dans le « terrorisme d’Etat ». C’est dire qu’aucune nation au monde n’est à l’abri de cette « menace extérieure ». Par voie de conséquence, devant cette priorité de réorganisation des FARDC, l’initiative doit être une inspiration interne pour mieux apprécier la contribution et la disponibilité des partenaires extérieurs. Elle a cet avantage de tirer les leçons utiles de l’histoire depuis la Force publique aux FARDC en passant par l’ANC, les FAZ et les FAC, sans oublier le brassage et le mixage.

Quelle armée pour la République démocratique du Congo ? Pourquoi, depuis la transition, le Congo n’a pas encore une « armée nationale », alors que le Dialogue intercongolais en faisait une priorité ? Les préoccupations sécuritaires des pays occidentaux sont-elles les mêmes que celles du Congo ? Les FARDC subiraient-elles l’influence des partenaires extérieurs au risque d’inquiéter le pouvoir congolais ? C’est quoi une armée républicaine ? Quels types de moyens faut-il pour une armée dissuasive ? Quelles sont ses missions ?

Au moment où la Monuc s’apprête à partir, ces interrogations doivent faire l’objet d’un débat national. S’il est vrai qu’il faille laisser aux experts le côté technique de la réforme de l’armée, les aspects politiques, sociologiques, administratives liées à la réforme de l’armée incitent à ce que les institutions nationales s’approprient cette question pour élaborer une vraie « Stratégie de sécurité nationale », avec comme point d’appui une armée réellement nationale, républicaine et socle des institutions nationales. C’est aux Congolais de définir ce qu’ils entendent par cet instrument de sécurité et de défense qu’est l’armée, comme l’a si bien souligné une fois le Professeur Tshiyembe Mwayila, Directeur de l’Institut géopolitique panafricain.

Aujourd’hui plus que jamais, la sécurité est devenue une affaire de tous.

Partager cet article
Repost0

commentaires

Textes De Juliette