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9 mars 2010 2 09 /03 /mars /2010 09:35

9 mars 2010
Adama Ouédraogo Damiss
L’Observateur Paalga


Faure Gnassingbè 60,92%, Jean-Pierre Fabre 33,94%, Me Yawovi Agboyibo 2,96%... Ce sont-là les résultats provisoires de l’élection présidentielle togolaise livrés par la Commission électorale nationale indépendante (CENI).

En attendant les recours devant la Cour constitutionnelle dans un délai de huit jours, le président sortant est déclaré vainqueur à l’issue du scrutin et reste scotché à son fauteuil.

Mais l’opposition, particulièrement l’Union des Forces de changement (UFC), ne l’entend pas de cette oreille et crie au hold-up électoral, indiquant que les chiffres en sa possession lui sont largement favorables.

A dire vrai, cette victoire du candidat du Rassemblement du peuple togolais (RPT) n’est pas surprenante pour les observateurs de la scène politique togolaise.

En effet, avec un record de quanrante-trois ans de gestion continue des affaires, le clan Eyadéma a une mainmise sur l’appareil administratif et les moyens de l’Etat pour ne pas perdre le pouvoir par la voie des urnes.

Si après la mort du père le RPT a fait le forcing pour placer le fils dans les conditions que l’on sait, ce n’est pas pour perdre aussitôt le contrôle de l’Etat mais pour perpétuer la dynastie et le système.

De ce point de vue, l’issue de la présidentielle est un non-événement, surtout avec un scrutin à un seul tour. Le Togo tout comme le Burkina Faso, le Cameroun, le Gabon, la Guinée Equatoriale, la Gambie, le Tchad et nous en oublions sont des pays où les résultats du vote sont connus d’avance, c’est-à-dire avant même que l’électeur mette le bulletin dans l’urne.

En plus des forces disproportionnées sur le terrain, il faut ajouter l’impréparation de l’opposition togolaise, qui faisait des marchandages jusqu’à la veille de la présidentielle pour changer le mode du scrutin ou présenter une candidature unique. La suite, on la connaît : aucune des batailles n’a produit le résultat escompté.

On savait donc que Faure serait réélu, la seule inconnue restait la gestion du contentieux électoral, comme nous l’avions écrit dans nos précédentes éditions. Les massacres de 2005, qui ont créé une situation presque insurrectionnelle, sont encore frais dans les esprits et on craignait un affrontement des deux camps.

Si jusque-là on ne déplore pas de violence aveugle, le climat social demeure cependant lourd ; car l’UFC, qui dénonce des fraudes massives, appelle les Togolais à manifester dans les rues. Il faut espérer que la contestation se déroule dans un esprit pacifiste pour éviter que le pays sombre dans le chaos.

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