Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

 

 

 

Rechercher

8 mars 2009 7 08 /03 /mars /2009 18:19

6 mars 2009
La Libre

 

La Belgique et les Etats-Unis se concerteront davantage

La Belgique et les Etats-Unis vont se concerter davantage à propos de la République Démocratique du Congo, et principalement en ce qui concerne la réforme du secteur de sécurité, a annoncé vendredi le ministre belge des affaires étrangères, Karel De Gucht, à l'issue d'un entretien à Bruxelles avec son homologue américaine, Hillary Clinton.

"Nous avons décidé de travailler ensemble pour voir comment faire des progrès dans le secteur de la sécurité, et notamment l'armée", a ajouté Mr De Gucht. "Le ministère belge des affaires étrangères enverra prochainement à cette fin des délégués au département d'Etat (ministère américain des affaires étrangères)", a-t-il ajouté.

 

 

 

Partager cet article
Repost0
23 février 2009 1 23 /02 /février /2009 21:47

23 février 2009
Digitalcongo.net

Les autorités traditionnelles du Kivu, tel le Mwami de Kabare, ont transmis à leurs populations les assurances reçues du chef de l’Etat qui les a reçus la semaine dernière, assurances selon lesquelles la traque des FDLR par les FARDC sera menée avec l’appui de la Monuc

Les chefs coutumiers membres de l’Alliance nationale des autorités tra­ditionnelles du Congo ont reçu du président de la République l’assurance que l’opération de traque des FDLR se ferait par les FARDC appuyées par la Monuc au Sud-Kivu. C’est ce qu’a déclaré Désiré Kabare Rugemaninzi, Mwami de la chefferie de Kabare et président de cette alliance au Sud-Kivu, dans une conférence de presse tenue vendredi à Bukavu, au retour d’une mission à Kinshasa.

La délégation a donné le compte-rendu de sa mission à Goma, puis à Kinshasa la semaine dernière où elle a rencontré le président Joseph Kabila. Elle est revenue de Kinshasa où elle a encouragé le chef de l’Etat à poursuivre les opé­rations de désarmement des FDLR au Sud- Kivu, en tenant compte de la spéci­ficité de la province.

Le Mwami Désiré Kabare fait le compte-rendu en ces termes: « Nous félicitions le chef de l’Etat pour son ini­tiative tendant à ramener la paix à l’Est du Congo, plus particulièrement au Nord et Sud Kivu-Nous lui deman­dions d’envisager d’éten­dre ces opérations de dé­sarmement des FDLR, à la province du Sud Kivu. Et que compte tenu des spé­cificités et de la sensibilité du Sud Kivu, que ce désar­mement se fasse par les FARDC et la Monuc. Troi­sième point, nous demandons à la Monuc de tout mettre en oeuvre pour la protection des civils.


Qua­trième point, nous deman­dons aux Forces démocra­tiques de libération du Rwanda, les FDLR, de dé­poser pacifiquement les ar­mes et de rentrer dans leur pays. Cinquième point était relatif avec la lettre des FDLR du 21 que nous con­sidérons comme une menace voilée à l’endroit de nos populations et nous de­mandons de les déplacer. Et nous aidons bien la po­pulation, pour ne pas se laisser intimider. La délégation des Bamis du Sud-Kivu venue à Kins­hasa était composée de 5 chefs traditionnels du Sud-­Kivu dont le chef Kisala du territoire de Fizi.

Partager cet article
Repost0
23 février 2009 1 23 /02 /février /2009 21:43

23 février 2009
Renaud Vivien
L'Express

Loin de subir la crise économique mondiale, les transnationales en tirent profit pour exiger des gouvernements du Nord d’importantes aides financières, l’abaissement de leurs charges fiscales ou encore le démantèlement des acquis sociaux pour continuer à engranger d’importants bénéfices.

Les menaces de licenciements massifs et de délocalisations sont alors très souvent utilisées comme armes de pression sur les Etats. Dans les pays du Sud, cette stratégie intolérable est également appliquée. Le cas de la République démocratique du Congo est un bon exemple puisque les transnationales minières ont déjà mis à la porte des centaines de milliers de travailleurs |1| et réclament à l‘Etat congolais d’autres cadeaux fiscaux, prétendument pour faire face à la crise mondiale.

Ne soyons pas dupes : leur véritable objectif est de continuer à piller les ressources minières de la RD Congo, notamment dans la province du Katanga au sud-est du pays où les entreprises exploitent principalement le cuivre, dont le prix sur les marchés internationaux a été multiplié par 16 entre 1998 et 2008.

Durant cette période marquée par les guerres à répétition, de nombreuses transnationales n’ont pas hésité à signer des contrats léonins avec les seigneurs de guerre, alimentant du même coup ces conflits meurtriers |2|. La chute du cours des matières premières liée à l’éclatement de la crise financière est donc une aubaine pour les entreprises visées par la Commission de revisitation des contrats miniers, mise en place en 2007. En effet, dans son rapport divulgué en mars 2008, aucun des 61 contrats audités n’a été jugé viable par cette commission inter-ministérielle…

Avec la crise actuelle, la domination des transnationales en RD Congo est donc (re)légitimée. En brandissant la menace du chômage si l’Etat ne baisse pas leurs taxes, elles continuent à dicter leurs exigences. Malheureusement, ce chantage est en train de réussir. A titre d’exemple, le groupe australo-canadien Anvil Mining, épinglé par la Commission de revisitation des contrats miniers, a conclu le 21 janvier 2009 un accord avec la Gécamines et l’Etat congolais |3| qui maintient tous les privilèges issus de la première convention signée en 1998 pour l’exploitation du site de Dikulushi. Ce contrat léonin stipulait une exemption totale d’impôts pour une période de vingt ans…Anvil Mining peut donc poursuivre son pillage du cuivre et de l’argent en toute légalité pendant les 9 prochaines années !

De plus, Anvil Mining vient de licencier 1056 travailleurs car "la mine de Dikulushi est actuellement peu rentable", selon son PDG Bill Turner. Il poursuit en disant que « cette décision n’a pas été facile à prendre et est regrettable pour nos employés, pour les communautés qui entourent la mine et nos actionnaires, mais nous croyons que c’est la meilleure option de préserver nos ressources en liquidité jusqu’à ce que les conditions du marché s’améliorent |4| »… c’est bien évidemment une « option » lourde de conséquences pour les familles de ces travailleurs licenciés !

Plus généralement, les entreprises minières installées en RD Congo sont déjà gagnantes puisque le ministre des Mines a annoncé, à la fin de l’année dernière, les premières mesures de sauvetage du secteur minier comme la division par dix des redevances versées par toutes les entreprises minières à l’Etat |5|… comme si ces dernières allaient fuir ce pays qui regorge de ressources minières (coltan, cassitérite, cobalt, cuivre, diamant, or, argent…) ! Rien qu’avec ses réserves de cuivres, la RD Congo se situe au deuxième rang mondial, juste après le Chili. De plus, l’exploitation des minerais est très largement profitable aux investisseurs étrangers en raison du Code minier adopté en 2002 sous la pression des institutions financières internationales |6|.

Que les transnationales minières se rassurent : elles survivront à la crise en restant en RD Congo. Par contre, la population congolaise sera une nouvelle fois saignée aux quatre veines pour « sauver » ces spoliateurs. En 2008, à peine 5% des recettes tirées de l’exploitation minière rentraient dans les caisses de l’Etat et le budget 2009 est tout aussi misérable. Il s’élève à seulement 5 milliards de dollars, soit cent fois moins que le budget de la France qui compte environ le même nombre d’habitants…Soulignons que la RD Congo consacrera encore cette année 142 millions de dollars de son maigre budget au paiement annuel du service d’une dette largement odieuse |7| !

Au fond, la logique qui prévaut en RD Congo est la même qu’au Nord (avec le sauvetage des banques) : socialisation des pertes et privatisation des bénéfices. Les transnationales minières ont, en effet, la mémoire courte puisqu’elles oublient l’augmentation vertigineuse de leurs bénéfices grâce à la hausse du prix des matières premières enregistrée à partir de 2003. La tonne de cuivre qui se vendait 1178 dollars en 2003 s’échangeait à 8438 dollars en 2008 |8| ! Mais les Congolais n’en ont tiré aucun avantage puisque le volume des taxes payées par les entreprises minières n’a pas suivi cette évolution.

Pire, on a licencié massivement les travailleurs du secteur minier. Pas moins de 10 655 agents de l’entreprise publique la Gécamines ont été mis à la porte, en toute illégalité entre 2003 et 2004, sur ordre de la Banque mondiale, qui a financé intégralement ce plan de licenciement mal nommé « Opération Départs Volontaires ». Et quand certains Congolais décident de prendre les armes pour se réapproprier les richesses leur appartenant en vertu du droit international |9|, ils sont massacrés avec la population civile innocente.

Ce fut notamment le cas en octobre 2004, où la même transnationale Anvil Mining, dont les investissements sont garantis par la même Banque mondiale, a fait appel aux militaires congolais en leur apportant un soutien logistique pour « sécuriser » son site de Dikulushi menacé par un groupe armé de moins de dix personnes |10|…Bilan : 100 morts dont 28 exécutions sommaires à Kilwa près du site de la mine selon la MONUC et un non-lieu le pour Anvil Mining dans la parodie de procès qui a suivi |11|…

Le lien entre l’exploitation des richesses naturelles et les conflits armés n’est plus à démontrer. Le dernier rapport de l’ONU de décembre 2008 |12| sur les évènements tragiques au Kivu le confirme pleinement. Il établit, en outre, le rôle criminel des entreprises comme la belge Traxys ou la britannique Afrimex qui exportent les minerais de cette région vers l’Europe, l’Asie, l’Afrique du Sud, les Emirats arabes, la Russie, le Canada…La complicité des grandes banques européennes comme ING, KBC, ABN Amro est également mise en lumière puisque plusieurs transferts d’argent pour le financement du CNDP ( Congrès National pour la Défense du Peuple) ont été effectués via des comptes ouverts dans ces banques…

On le voit bien : le désastre social, économique et humanitaire qui perdure en RD Congo et qui risque encore de s’aggraver avec cette nouvelle offensive des transnationales pour la diminution de leurs taxes, trouve ses racines à l’extérieur du pays. La crise économique mondiale, dont la RD Congo et l’ensemble des pays du Sud ne sont pas responsables, ne peut en aucun cas servir de prétexte à une détérioration des conditions de vie de milliards d’habitants. Les populations au Nord ne sont pas non plus épargnées. C’est pourquoi les citoyens du Nord et du Sud ont intérêt à s’allier face à cette crise qu’ils payent injustement |13| en s’opposant à la domination des transnationales et des institutions financières internationales.

Pour ce faire, l’annulation totale et inconditionnelle de la dette des pays du tiers-monde est une étape indispensable. Soulignons que cette dette largement illégitime |14| constitue non seulement un instrument de domination politique mais aussi un puissant outil de transfert des richesses. En effet, les pays du Sud, sous tutelle néo-coloniale comme la RD Congo, la remboursent essentiellement en exportant leurs richesses naturelles.

Mais pour que les peuples du Sud puissent enfin disposer librement d’eux-mêmes, l’abolition de leur dette devra s’accompagner de mesures radicales visant la satisfaction de besoins humains fondamentaux. En Afrique, une véritable révision de tous les contrats d’exploitation des ressources naturelles et la mise en place d’accord de troc radicalement différents de ceux conclus avec Chine pourraient être des alternatives. A cet égard, les nationalisations dans certains pays d’Amérique latine (Bolivie, Venezuela, Equateur) et l’ALBA (Alternative Bolivarienne des Amériques) |15| doivent être d’importantes sources s’inspiration.

Partager cet article
Repost0
23 février 2009 1 23 /02 /février /2009 21:40

23 février 2009
Le Potentiel

Les soldats rwandais regagnent leur pays. Les troupes ougandaises et sud-soudanaise emboîteront le pas incessamment. Finies donc les opérations militaires conjointes avec le Rwanda et l’Ouganda. L’heure est au bilan.

Depuis samedi, les militaires rwandais qui avaient été autorisés à pénétrer en territoire congolais regagnent leur pays. Sur place, au Nord-Kivu, on aperçoit des colonnes des soldats à pied, sur des camions et des auto-blindés se diriger vers les points de ralliement avant d’emprunter la route, direction la frontière commune avec la RDC.

Ce redéploiement des troupes rwandaises se poursuivra jusque mercredi et sera marqué par une prise d’armes à Goma. La cérémonie pourra être rehaussée de la présence des chefs d’Etat de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila Kabange, et du Rwanda, Paul Kagame. Une belle manière de mettre officiellement fin à l’opération « UMOJA WETU » (Ndlr, Notre unité) conçue pour neutraliser les forces négatives. Notamment les rebelles rwandais des FDLR. Prévue pour 15 jours, cette opération militaire conjointe aura pris 37 jours.

De leur côté, les armées ougandaise et sud-soudanaise ont également accepté de retirer leurs troupes. Le retrait débutera, sauf imprévu de dernière minute le 26 février alors que l’armée ougandaise est revenue au Congo le 14 décembre 2008 pour combattre et neutraliser la LRA. Une mission militaire de 21 jours aura pris 74 jours.

Mais ce n’est pas avec le même enthousiasme que les militaires ougandais regagnent leur pays. En témoigne la déclaration sibylline du porte-parole de leur chef d’Etat-major général : « La RDC est un pays souverain. Nous devons nous incliner devant sa décision de mettre un terme à cette opération. Mais la LRA tue plus les Congolais que les Ougandais. Et ce n’est pas de cette manière que cette opération devrait prendre fin. Joseph Kony aura tout le temps de se réorganiser et de revenir tuer les Congolais que les Ougandais».

Bilan et perspectives d’avenir

Evidemment, l’heure est au bilan. En ce qui concerne les FDLR, l’on parle d’un succès à plus de 80%. Au fait, la question essentielle est celle savoir si le Rwanda n’évoquera plus le prétexte des FDLR pour brandir ses « questions sécuritaires », accusant de nouveau la RDC de soutenir les rebelles rwandais. C’est cet aspect du problème qui a justifié cette opération militaire conjointe. Et à plusieurs reprises, la communauté internationale a reproché à la République démocratique du Congo de ne pas faire assez pour neutraliser les forces négatives. Aujourd’hui que Kinshasa a enlevé ce prétexte à Kigali, quel est le sentiment profond du gouvernement rwandais ? Son objectif a-t-il été atteint ? A l’heure du bilan, il faudra que l’on réponde sans tergiversation à cette interrogation qui vaut son pesant d’or.

En ce qui concerne la LRA, Kampala ne cache pas du tout sa déception. L’objectif de la mission n’a pas été atteint tant que Joseph Kony court les forêts. Le porte-parole de l’armée ougandaise a été on ne peut plus clair : « Tant que Joseph Kony n’est pas arrêté, il va s’organiser. Il fera plus du mal aux Congolais qu’aux Ougandais ». La mission a été un échec pour les Ougandais et ils repartent déçus. Ont-ils une idée derrière la tête ? C’est sûr qu’ils vont accuser dans les prochains jours Kinshasa d’avoir « permis à la LRA de se refaire de la santé militaire et reprendre du poil de la bête ».

Quelles sont donc les perspectives d’avenir ? Le ciel est nuageux. Trêve de naïveté. C’est maintenant qu’il faut relancer le débat, positivement, pour que tout le monde regarde dans la même direction. Au plan national, la stratégie de l’après-opérations mixtes mises en place doit être endossée par les institutions nationales qui auront le mérite de l’avoir enrichie. Cette stratégie doit porter sur la stabilité des institutions nationales et régionales, la sécurité des biens et des personnes. Mais également sur la suite du processus de Nairobi III. Les pourparlers ayant repris à Goma, tout le monde est curieux de connaître le contenu des résultats de ces pourparlers avant qu’ils ne soient soumis à la facilitation internationale.

Quant à la bonne volonté de Kigali, elle sera appréciée à travers la suite qu’il donnera à la procédure engagée sur l’extradition de Nkunda. Au-delà, savoir si effectivement Kigali a coupé le cordon ombilical avec tous les seigneurs de guerre qui soutenaient ses convictions politiques dans la région des Grands Lacs.

Cette vision de choses vise à consolider le « leadership au sommet de l’Etat », renforcer le pouvoir des institutions. Question d’épargner la population des « guerres de tranchées et des clans ».

La Résolution 1856 des Nations unies

Mise à l’écart lors des contacts directs entre la RDC et le Rwanda, ainsi que la RDC, l’Ouganda et le Sud-Soudan, l’Onu, à travers la Monuc, a laissé faire et laissé agir. Elle est demeurée silencieuse jusqu’à ce jour. Aujourd’hui que les troupes rwandaise et ougandaise regagnent leurs pays respectifs, quelle sera l’attitude de la Monuc ?

La réponse à cette interrogation sera certainement connue cette semaine avec l’arrivée de Ban Ki-moon, secrétaire général de l’Onu, à Kinshasa. Arrive pratiquement au même moment Jean Ping, président de la Commission africaine.

Pas de fait du hasard dans la mesure où la communauté internationale doit réagir au regard de la Résolution 1856 du Conseil de sécurité des Nations unies. Depuis son adoption, cette résolution n’a pas encore connu un début d’exécution. Court-circuitée par les opérations militaires conjointes, la Monuc est restée quasiment hors jeu. En plus, les pays qui avaient promis de déployer leurs troupes doutaient. Même l’Union européenne s’est tue, laissant faire les choses. Silence inquiétant.

Mais depuis la semaine passée, l’Egypte a décidé d’envoyer un contingent de plus de 1.000 soldats en RDC. La question est celle de savoir quel sera le mandat de la Monuc aujourd’hui qu’il y a un semblant de paix. Qu’il ne s’agit plus de protéger des populations contre les affrontements des troupes rivales, mais d’accompagner efficacement leur insertion et réinsertion.

En d’autres termes, la Monuc ne doit plus créer des « zones tampons » mais d’assister efficacement les FARDC pour éliminer toutes les poches de résistance. De convaincre de plus en plus les derniers rebelles rwandais et ougandais à regagner leurs pays, et au-delà exercer une pression sur Kigali et Kampala pour créer des opportunités d’un retour au pays sans atermoiements.

Comme on peut bien le constater, aucune des parties, à savoir la RDC, le Rwanda, l’Ouganda, l’ONU et l’Union africaine, n’est au bout de sa peine. Le processus de restauration de la paix, de la sécurité, de la stabilité dans la région des Grands Lacs demeure encore une œuvre inachevée. Donc, précaire.

Partager cet article
Repost0
23 février 2009 1 23 /02 /février /2009 21:34

23 février 2009
Digitalcongo.net  

Nouveau et spectaculaire rebondissement du feuilleton du sinistre terroriste tutsi Laurent Nkunda dès lors que ce dernier présente maintenant le suprême subterfuge de sa nationalité rwandaise pour justifier l’obstacle à son extradition à la justice congolaise

Nkunda, de sa prison de Kigali, ne ménage aucun effort pour ne pas être livré aux autorités congolaises. Il ne peut d’ailleurs pas en être autrement quand on sait qu’auteur ou co-auteur de plusieurs crimes contre la Rdc et ses populations, le boucher du CNDP ne se fait aucune illusion sur son sort.

C’est ainsi que, multipliant des manœuvres dilatoires, il vient de trouver la botte secrète afin d’empêcher Kagame de l’extrader.

En fait, Nkunda se présente désormais comme un Rwandais. Sans blague ! Il exhibe pour ce faire, sa vieille carte d’identité rwandaise qu’il avait acquise quand il avait intégré l’Armée patriotique rwandaise (Apr) en 1991, en qualité de sergent.

Qui plus est, l’ancien « chairman » du CNDP, brandit aussi sa carte de membre des Services de renseignements, lors de la libération de Kigali en juillet 1994. En cette dernière qualité, NKunda soutient mordibus qu’il a joué un rôle prépondérant pour l’actuel régime en place à Kigali, car, il a été pour beaucoup dans la chute d’Habyarimana.

Or, on sait que de tels arguments ne sont pas de nature à laisser indifférents, les Tutsis au pouvoir à Kigali. C’est ainsi que certains généraux font désormais ouvertement pression sur Kagame pour qu’il ne livre pas « le compatriote Nkunda » aux autorités congolaises.

Mais, la question que l’on est en droit de se poser est celle de savoir comment un homme qui bombait le torse à Jomba comme étant un pur-sang congolais, au point d’afficher ses ambitions pour la Présidence de la République, peut, du jour au lendemain, devenir Rwandais.

Quoiqu’il en soit, le plus malheureux dans cette affaire, est Paul Kagame qui semble pris entre le marteau et l’enclume. D’une part, les pressions de ses généraux pro-Nkunda au nom de la solidarité tutsie.

De l’autre part, les pressions de la Communauté internationale déterminée à voir le président rwandais respecter les engagements pris dans le cadre de l’Accord avec Kinshasa. Dans l’un comme dans l’autre cas, le pan semble très risqué pour l’homme fort du Rwanda. Dès lors, le glas va-t-il sonner pour Paul Kagame ?

Partager cet article
Repost0
23 février 2009 1 23 /02 /février /2009 21:29

23 février 2009
Les Afriques

Le retrait des 3 500 soldats rwandais dans le Kivu a commencé aujourd’hui et devrait se poursuivre jusqu’à la fin de la semaine prochaine, selon le commandant Jill Rutaremara, porte-parole des forces rwandaises.

Le moins que l’on puisse dire est que ce départ obéit à des objectifs plus politiques que militaires. L’exécutif congolais grappille des points de popularité. Il joue l’apaisement avec le corps épiscopal, hostile à la guerre, et face à un corps parlementaire en ébullition depuis l’annonce, le 20 janvier 2009, de ces manœuvres conjointes décidées sans son aval. Quant à Paul Kagamé, il arrache un engagement formel de Kinshasa de ne pas soutenir les rebelles hutus, fortifiant ainsi son pouvoir sur le plan intérieur.

Intensification des combats

Sur le front en revanche, les succès militaires restent à confirmer. Certes, l’arrestation de Laurent Nkunda est réelle, mais qu’en est-il de la neutralisation et du rapatriement des 6500 rebelles du Front démocratique de libération du Rwanda, le fameux FDLR, constitué de Hutus ? Selon le porte-parole des forces rwandaises, « l’objectif a été atteint même si le FDLR n’a pas été totalement annihilé ».

Selon la Mission de l’ONU en RDC (la MONUC), « de nombreux rebelles modérés sont candidats au rapatriement, alors que les Hutus jusqu’au boutistes s’enfoncent dans la forêt congolaise ou cherchent refuge dans d’autres contrées. » L’intensification des combats a provoqué des mouvements record de populations civiles dans l’Est de la RDC. Le HCR dénombre 70 000 arrivés en Ouganda depuis le début de l’année. De quoi, là aussi, compliquer les manœuvres conjointes entre Kinshasa et Kampala pour déloger les rebelles de la LRA (L’armée de résistance du seigneur).

Partager cet article
Repost0
22 février 2009 7 22 /02 /février /2009 18:18

19 février 2009
FIDH

Appel urgent

Audition et maintien en détention de MM. Nginamau Malaba, Richard Kambale Ndayango et Israël Kanumbaya Yambasa - COD 002 / 0209 / OBS 026.1

Nouvelles informations :

L’Observatoire a été informé par l’Association africaine de défense des droits de l’Homme (ASADHO) de l’audition de M. Nginamau Malaba, président du Comité syndical au ministère de l’Economie nationale et du Commerce, et de son maintien en détention arbitraire.

Selon les informations reçues, le 19 février 2009, à 9 heures, M. Malaba a été auditionné par le magistrat instructeur Bokango au parquet général de Gombe à Kinshasa après qu’une plainte (n° RMP 3099/PG/BN) eut été déposée par le ministre de l’Economie nationale et du commerce, M. André Futa. Cette plainte fait état de la fabrication d’un faux ordre de mission par "des agents de [son] ministère", non nommément désignés dans le document.

M. Malaba, qui était détenu au cachot depuis le 19 janvier 2009 avait été transféré le 17 février 2009 par l’Agence nationale de renseignements (ANR) au parquet général de Gombe à Kinshasa qui, à son tour, l’avait immédiatement placé en détention en compagnie de M. Richard Kambale Ndayango et M. Israël Kanumbaya Yambasa, deux autres syndicalistes cosignataires du mémorandum déposé par M. Malaba (cf. rappel des faits). MM. Ndayango et Yambasa, qui restent également détenus, avaient quant à eux été entendus par le parquet le 18 février 2009.

Dès le début de l’audience du 19 février, l’avocat de MM. Malaba, Ndayango et Yambasa a expressément demandé au magistrat Bokango la libération immédiate des trois syndicalistes, ce qui lui a été refusé au motif que le parquet avait régularisé la détention a posteriori.

Le magistrat a également refusé d’examiner la plainte introduite par M. Malaba concernant son arrestation et sa détention arbitraire ainsi que les actes de torture auxquels il a été soumis au cours de celle-ci (cf. rappel des faits).

L’Observatoire dénonce les traitements inhumains et dégradants dont aurait fait l’objet M. Malaba, et rappelle que de tels actes sont contraires à la Convention des Nations unies contre la Torture et passibles de poursuites individuelles.

L’Observatoire condamne également le harcèlement judiciaire et la poursuite de la détention arbitraire dont sont victimes MM. Malaba, Ndayango et Yambasa, et souligne que la plainte déposée par le ministre ne peut en aucun cas justifier leur maintien en détention, en l’absence de toute preuve valable et nominative à leur encontre. La copie de l’ordre de mission produit à l’audience ne comporte en effet aucun nom et qu’aucun témoin à charge n’a été appelé afin soutenir la plainte du ministre.

L’Observatoire demande par conséquent la libération immédiate et inconditionnelle de MM. Malaba, Ndayango et Yambasa, actuellement en détention arbitraire au cachot dans les locaux du parquet général de Gombe à Kinshasa.

Rappel des faits :

Le 19 janvier 2009 vers 11 heures [1], M. Nginamau Malaba a été arrêté par cinq agents de l’ANR alors qu’il s’apprêtait à déposer un mémorandum dénonçant le détournement des deniers publics par le ministre de l’Economie nationale et du commerce, et réclamant la rétrocession des bonus des recettes réalisées ainsi que le paiement des primes d’encouragement des fonctionnaires du ministère.

MM. Ndayango et Yambasa ont quant à eux été arrêtés respectivement les 16 et 19 janvier 2009.

Actions demandées :

L’Observatoire vous prie de bien vouloir écrire aux autorités de RDC et de leur demander de :

 

i. Garantir en toutes circonstances l’intégrité physique et psychologique de M. Nginamau Malaba, M. Richard Kambale Ndayango et M. Israël Kanumbaya Yambasa et en particulier qu’ils ne soient pas soumis à des actes de torture et de mauvais traitements ;

 

ii. Procéder à la libération immédiate et inconditionnelle de MM. Nginamau Malaba, Richard Kambale Ndayango et Israël Kanumbaya Yambasa, arbitrairement détenus ;

 

iii. Garantir l’accès immédiat et inconditionnel à leur avocat, aux membres de leur famille et à tout examen médical requis ;

 

iv. Mener une enquête exhaustive, indépendante et impartiale sur les actes de mauvais traitements dont aurait fait l’objet M. Malaba, ce afin d’identifier les responsables, de les traduire devant un tribunal civil indépendant, compétent et impartial et d’appliquer les sanctions pénales, civiles et/ou administratives prévues par la loi ;

 

v. Veiller à ce qu’un terme soit mis à toute forme de menaces et de harcèlement à l’encontre de tous les défenseurs des droits de l’Homme congolais ;

 

vi. Se conformer aux dispositions de la Déclaration sur les défenseurs des droits de l’Homme, adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies le 9 décembre 1998, et plus particulièrement à son article 1 qui dispose que “chacun a le droit, individuellement ou en association avec d’autres, de promouvoir la protection et la réalisation des droits de l’Homme et des libertés fondamentales aux niveaux national et international”, ainsi que son article 12.2, qui dispose que “l’Etat prend toutes les mesures nécessaires pour assurer que les autorités compétentes protègent toute personne, individuellement ou en association avec d’autres, de toute violence, menace, représailles, discrimination de facto ou de jure, pression ou autre action arbitraire dans le cadre de l’exercice légitime des droits visés dans la présente Déclaration” ;

 

vii. Plus généralement, se conformer aux dispositions de la Déclaration universelle des droits de l’Homme et instruments régionaux et internationaux relatifs aux droits de l’Homme ratifiés par la République démocratique du Congo.

 

Adresses :

 

· M. le Procureur Général Mumba, Tél + 243 81 995 67 00

 

· M. le Président de la République, S.E M. Joseph Kabila, Cabinet du Président de la République, Palais de la Nation, Kinshasa/Gombe, République Démocratique du Congo, Email : presipp@yahoo.fr ; Fax +243 88 02 120 ;

· M. Adolphe Muzito, Premier Ministre de la Republique, Primature, Palais de la Nation, Avenue de Lemera, Kinshasa-Ngaliema, République Démocratique du Congo. E-mail : primaturerdc@yahoo.fr

 

· M. le Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale, M. Antipas Mbusa Nyamwisi, Cabinet du Ministre, bâtiment du Ministère des Affaires Etrangères, Kinshasa/Gombe, République Démocratique du Congo.

 

· M. le Ministre de la Justice et Garde des Sceaux, M. Mutombo Bakafwa Senda, Ministère de la Justice et Garde des Sceaux, BP 3137, Kinshasa Gombé, République Démocratique du Congo, Fax : + 243 88 05 521, Email : minjustrdc@yahoo.fr

 

· M. le Ministre des Droits Humains, M. Upio Kakura Wapol, Cabinet du Ministre, Boulevard du 30 juin, Kinshasa/Gombe, République Démocratique du Congo, Fax : + 243 12 20 664 ; + 243 9939971 ; Email : min_droitshumains@yahoo.fr

 

· M. Vital Kamerhe, Président de l’Assemblée Nationale, Assemblée Nationale, Palais du Peuple, Kinshasa, Lingwala, République Démocratique du Congo. E-mail : assnat@parlement-rdc.org

 

· M. Léon Kengo Wa Dondo, Président du Sénat, Senat, Palais du Peuple, Kinshasa, Lingwala, République Démocratique du Congo. Email : senat@parlement-rdc.org

 

· M. l’Ambassadeur, M. Antoine Mindua Kesia-Mbe, Mission permanente de la République démocratique du Congo, Avenue de Budé 18, 1202 Genève, Suisse, e-mail : missionrdc@bluewin.ch, Fax : +41 22 740.16.82

 

Prière d’écrire également aux représentations diplomatiques de la République démocratique du Congo dans vos pays respectifs.

 

***

 

Paris-Genève, le 19 février 2009

 

Merci de bien vouloir informer l’Observatoire de toutes actions entreprises en indiquant le code de cet appel.

 

L’Observatoire, programme de la FIDH et de l’OMCT, a vocation à protéger les défenseurs des droits de l’homme victimes de violations et à leur apporter une aide aussi concrète que possible.

 

L’Observatoire a été lauréat 1998 du Prix des Droits de l’Homme de la République Française.

 

Pour contacter l’Observatoire, appeler La Ligne d’Urgence :

 

E-Mail : Appeals@fidh.omct.org

 

Tel et fax FIDH : + 33 1 43 55 20 11 / 33 1 43 55 18 80 Tel et fax OMCT : +41 22 809 49 39 / 41 22 809 49 29

 

Notes :

 

[1] L’Observatoire craint que l’arrestation de M. Malaba par l’ANR ait été réalisée avec le concours des services du premier ministre, car intervenue le 19 janvier, soit à la date du rendez-vous fixé par le directeur du cabinet du premier ministre afin qu’il lui dépose les preuves des accusations portées contre le ministre André Futa.

Partager cet article
Repost0
21 février 2009 6 21 /02 /février /2009 19:06

20 février 2009
Albert Tshiambi
Le Potentiel

Depuis plusieurs décennies, la République démocratique du Congo est victime de guerres d’agression de la part des troupes étrangères. Pour faire face à ces défis, la réforme de l’armée demeure une priorité.

Au lendemain de son accession à l’indépendance jusqu’à ce jour, la République démocratique du Congo a connu des guerres qui ont affecté son économie. Financées par des puissances étrangères, ces guerres ont eu pour cause principale l’exploitation illicite des ressources naturelles dont le pays regorge.

Jadis détentrice d’une armée nationale forte et dissuasive qui faisait sa fierté au centre de l’Afrique, la RDC est obligée de procéder à la réforme du secteur de sécurité. Ce qui lui permettra de faire face aux multiples attaques d’agresseurs.

La spécificité de la RDC « réside dans le fait que le pays a assisté à une implosion de son armée, une armée d’origine coloniale », comme l’a dit autrefois Nelson Paluku, ancien vice-ministre de la Défense. Et d’ajouter : « Après l’indépendance, la Force publique, qui était le socle sur lequel s’étaient forgées les Forces armées de la RDC, s’est désagrégée le 3 juillet 1960, plongeant ainsi le pays dans un cycle infernal de sécessions, rébellions et des interventions étrangères ». Ces difficultés et tant d’autres ont conduit à un dysfonctionnement total des institutions du pays au sein de l’armée. Des conséquences fâcheuses ont été enregistrées sur l’ensemble du territoire national. C’est le cas, à titre illustratif, de la destruction des infrastructures.

Palliatif

Que faire pour protéger la RDC et son peuple contre les agressions extérieures ? La question mérite d’être posée au regard de la prestation actuelle des troupes loyalistes sur le terrain.

Une prestation caractérisée par de nombreuses défaites devant l’ennemi. Pour les uns, l’opération de brassage mis en place à l’époque de 1+4 serait à la base de cette situation. Pourquoi, parce que certains militaires brassés ont trahi sur le champ de bataille pour des raisons implicites. Pour les autres, le mauvais recrutement y est pour beaucoup dans ce qu’on déplore actuellement au sein des Forces armés de la RDC. Pour les autres encore, les mauvaises conditions de travail… sont à la base de la mauvaise prestation des militaires des FARDC sur le terrain… Pour permettre à l’armée congolaise de jouer pleinement son rôle, celui de protéger l’intégrité du territoire national, il s’avère indispensable de procéder à sa profonde réforme. Pour y arriver, il faut mettre sur pied une armée non seulement républicaine, mais aussi bien équipée. Ce qui nécessite la mise en place des brigades bien soutenues, bien entraînées et bien commandées. D’où la nécessité d’une sélection rigoureuse, comme suggéré par le ministère de la Défense nationale dans le Plan directeur global élaboré en 2007.

Tous les pays du monde recourent aux forces militaires lorsqu’ils sont en guerre contre une armée étrangère. Bonne en soi, cette politique est surtout bénéfique quand le pays concerné possède sa propre armée bien structurée et bien formée. Ne dit-on pas qu’on est mieux servi que par soi-même ! D’où l’urgence et la nécessiter de procéder à la réforme de l’armée nationale congolaise.

Partager cet article
Repost0
21 février 2009 6 21 /02 /février /2009 19:01

20 février 2009
Le Soft

Hormis le débat de procédure qui ne manque pas du piquant, si le Rwanda et l’Ouganda quittent notre pays au terme généralement annoncé, que la paix s’installe, que les échanges commerciaux démarrent, et que Nkunda et Ntaganda sont livrés, le premier au Gouvernement de RDC, le deuxième au procureur de la CPI, qui les réclament activement, cette initiative de paix certes osée et qui a surpris les spécialistes, irrité face à des déclarations contradictoires dans les trois Capitales, ne serait-elle pas une success story digne d’être reconnue?

D’emblée, n’ayons pas peur de mots: il y a aujourd’hui dans notre pays au moins quatre éléments de crise.


1. Le premier élément a trait à l’entrée officielle - autorisée - des armées rwandaise et ougandaise. Au départ, s’agissant des APR-RDF rwandaises, le plus officiellement, le Gouvernement avait annoncé l’entrée d’officiers du renseignement. Par la suite, il n’a plus été question d’officiers du renseignement. Il sera question de la présence sur notre sol de 4 à 6.000 hommes des troupes. Certains parlent d’un nombre plus ahurissant de soldats rwandais présents en R-dC: 10.000.

L’opposition - c’est dans son rôle - et des membres de la majorité donnent de la voix et réclament explications et interpellation du Gouvernement.

Sur pied de l’art. 116 de la Constitution, une pétition lancée par une Coordination revendique 262 adhésions au sein de la Chambre basse. Soit plus qu’il n’en faut. Il est question de convoquer une session extraordinaire de la Chambre en vue de débattre de cette présence des forces étrangères. Si cette convocation n’est pas automatique, la crise est réelle.

Cette affaire a lieu au lendemain des déclarations du président français Nicolas Sarkozy qui font monter le soupçon.

2. C’est le deuxième élément de crise. Qu’a dit Nicolas Sarkozy?

Lors de la traditionnelle cérémonie de présentation des vœux au corps diplomatique, au Palais de l’Élysée - la résidence du Chef de l’État français -, Nicolas Sarkozy a, vendredi 16 janvier 2009, ces mots dans son discours et à sa bouche: il veut, lui, mettre fin au conflit qui ravage l’est de la R-dC, et qui oppose le Rwanda et la R-dC. Il veut «un dialogue non seulement conjoncturel mais aussi structurel», qui inclue «le partage de l’espace et des richesses».

Dans ce registre où il excelle, Nicolas Sarkozy décrit le Rwanda comme un «pays à la démographie dynamique et à la superficie petite», la RDC «un pays à la superficie immense» avec une «organisation étrange des richesses frontalières».

Les propositions de Nicolas Sarkozy tournent autour de trois axes, d’après ce qu’en rapporte le très sérieux quotidien français «le Monde» (éd. datée 20 janvier).

Premièrement, mise en place d’une coopération pacifique fondée sur des projets telle l’exploitation, par la R-dC et le Rwanda, des ressources minières du Nord Kivu, objet de toutes les convoitises. Deuxièmement, mise en place d’une initiative sur la question foncière, au cœur, pose l’Élysée, des tensions intercommunautaires dans le Nord Kivu en raison d’une longue histoire de déplacements de populations.

Troisièmement, le président veut demander aux belligérants du conflit de travailler sur les problèmes de statut pour les minorités en RDC. Il encourage la représentation politique de la minorité tutsie au niveau local. Et - pourquoi pas? - autre.

Sarkozy explique qu’il va soumettre ces propositions aux Chefs d’État africains lors d’un voyage qu’il envisage en mars en RDC, au Congo-Brazzaville et au Niger.

Ce plan Sarkozy pour la paix en RDC tombe dans un contexte de rapprochement inattendu entre Paris et Kigali dont les relations depuis une décennie sont restées brouillées par des accusations réciproques de crime de génocide et des émissions réciproques des mandats d’arrêt internationaux.

L’un de ces mandats était émis par le juge anti-terroriste français Jean-Louis Bruguière contre une personnalité clé de l’entourage du président Paul Kagame.

Rose Kabuye, directrice du protocole d’État du régime rwandais, détentrice d’un passeport diplomatique, est arrêtée fin 2008 à sa descente d’avion à Francfort, en Allemagne, par la justice allemande. Extradée en France, elle est remise en liberté avec promesse de se présenter devant un juge chaque fois que nécessaire.

Rose Kabuye passe les fêtes de Noël et de Nouvel An à Kigali avec son mari et ses enfants. Elle est revenue à Paris où, avec sa famille, elle réside dans un hôtel de luxe!

En RDC, on est surpris d’une justice aussi généreuse face à une personne, officier à la retraite de l’armée rwandaise APR-RDF, visée par un mandat d’arrêt délivré par la justice française, soupçonnée d’avoir encadré le commando qui a abattu à Kigali en avril 1994 l’avion de Juvénal Habyarimana, provoquant la mort de 12 personnes, déclenchant le génocide anti-Tutsi dans lequel la RDC est empêtrée, mise en examen pour complicité d’assassinats et association de malfaiteurs...


3. Troisième élément de crise: il vient de l’éclatement de la bulle immobilière aux USA avec ses répercussions dans le monde. En premier, le crash boursier suivi chez nous par la fermeture de la quasi-totalité des entreprises minières au Katanga, le chômage, la récession, la misère plus grande et plus menaçante.

Si on rappelle que la législature en cours s’est bâtie sur la promesse des 5 chantiers et si cette promesse ne peut être tenue, il faut pour la majorité présidentielle construire un discours pour 2011.

Nous appelons à «une nouvelle analyse stratégique, une redéfinition de la pensée politique nationale» face à un «déplacement de couche stratosphérique» («le Soft International n°979, daté 10 février 2009, voir pages 4 et 5).

Dans son rôle d’arbitre impartial et de garant de l’intérêt général, le Chef de l’État nous paraît en passe de «retisser le tissu national».

Face au péril majeur qui nous englue, le devoir de tout dirigeant est d’opérer un plus «vaste rassemblement des hommes et des femmes» («le Soft International, op. cit.).


4. Enfin, quatrième élément de crise. C’est l’accumulation de ces crises sur l’opinion publique.

La présence des troupes étrangères a mis le feu à la Chambre qui veut sanctionner le Gouvernement.

La Coordination des Députés pétitionnaires a reçu appui. La Société civile et la puissance Église catholique rallient la thèse. Dans un «Message des Évêques aux fidèles catholiques, aux hommes et aux femmes de bonne volonté» daté du 12 février 2009, la CENCO, la Conférence Episcopale Nationale du Congo, s’adresse au Parlement.

Elle le presse d’«exercer sans complaisance son pouvoir de contrôle du Gouvernement et d’arrêter des mesures susceptibles de garantir une gestion honnête et transparente de la République».

Elle estime, sur «la présence des armées étrangères dans l’Est et dans le Nord-Est», que «le Parlement doit se donner les moyens de suivre les opérations militaires en cours, de s’assurer qu’elles contribuent à la paix véritable en sauvegardant la souveraineté nationale et l’intégrité territoriale du pays».

Au Gouvernement, les Évêques le prient «de défendre au mieux les intérêts du peuple congolais et de promouvoir son bien-être et son développement, d’assumer ses fonctions régaliennes (Paix, Sécurité des personnes et des biens, Justice)».

«Nous ne rappellerons jamais assez que l’absence d’une armée républicaine est préjudiciable à la paix dans le pays. La réforme de notre armée s’avère prioritaire et urgente. Nous attendons de notre Gouvernement qu’il fasse preuve d’un leadership visionnaire et responsable qui ne subit pas les événements mais les anticipe en prenant des initiatives qui s’imposent; qu’il réorganise et redynamise la représentation diplomatique sur l’échiquier international. Il est impérieux que la RD Congo retrouve sa place dans le concert des nations avec des hommes formés et acquis au service de la nation».

«A la Communauté internationale: sachant que les Forces Démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) sont entrées en RD Congo sur sa demande, qu’elle s’implique effectivement afin que leur retour ainsi que celui des combattants de l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA) dans leurs pays respectifs s’effectue dans le respect des lois internationales».

«Au peuple congolais et aux organisations de la société civile en particulier: d’être vigilants pour démasquer tout plan ourdi contre notre pays et de s’opposer par tous les moyens légaux et pacifiques à toute tentative de balkanisation et à toute exploitation illicite de nos ressources. Autant rappeler que l’intégrité territoriale et la souveraineté nationale sont intouchables et non négociables sous quelque prétexte que ce soit. Le Congo nous appartient, il n’est pas un pays sous tutelle ni à vendre».

En somme, les Évêques écrivent: «Nous voulons la paix. Nous la voulons dans l’amour. Cette paix que nous recherchons doit être fondée sur la vérité, la justice et la liberté. Car autant la paix est nécessaire autant la cause des victimes doit être défendue. Nous comptons sur la force du droit pour résoudre les conflits sans devoir sacrifier le Congo, les Congolais et leurs ressources».

Les déclarations du président français ont fait déverser les 13 et 14 février devant le Palais Bourbon - siège de l’Assemblée nationale française - des membres de la diaspora de R-dC à l’appel - c’est nouveau - de l’ancien Mobutiste Honoré Ngbanda Nzambo-ko-Atumba autrefois appelé «Terminator» pour le rôle qu’il a joué dans le massacre des Chrétiens un 16 février 1992.

Très critiqué pour sa politique vis-à-vis des Noirs (le discours de Dakar, la gestion du dossier Rama Yade, la crise des Antilles, etc.), alors que son ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner est au centre d’une polémique pour son rôle joué à Brazzaville et à Libreville et est accusé de «cosmopolitisme anglo-saxon», Nicolas Sarkozy sent l’onde de choc.

Le 16 février, en réponse à des questions que lui ont fait parvenir quatre quotidiens de RDC, Sarkozy se rebiffe.
«Les polémiques n’ont pas lieu d’être et les procès qui nous sont faits sont sans fondement. Je voudrais souligner quelques idées simples. Il y a des principes sacrés: la souveraineté de la RDC, le respect de son intégrité territoriale, l’intangibilité de ses frontières. La France s’est toujours battue pour ces principes. Ce n’est pas avec moi que cela changera».

Puis: «Il y a aussi une évidence: la RDC, c’est le cœur même de l’Afrique, autour duquel le continent s’articule. Ses richesses potentielles sont immenses et pourtant, les Congolais n’en profitent pas, ou pas assez. Je suis désolé de vous le dire, mais quelque chose ne tourne pas rond! Ma conviction, c’est que le retour de la paix doit s’accompagner d’un dialogue de fond. Regardez ce que nous avons fait en Europe: nous avons surmonté nos déchirures et nos divisions, cicatrisé les blessures si profondes de trois guerres entre la France et l’Allemagne en particulier, pour construire, à partir des projets concrets et dans le strict respect des Nations qui la composent, une Europe de paix et de prospérité. Bien sûr, cela nous a pris du temps. Mais cela nous a permis la reconstruction; cela nous a apporté une prospérité sans égal et l’essor de nos économies; cela nous a apporté aussi la stabilité et la paix. Alors, au nom de quoi les pays autour des Grands Lacs seraient-ils condamnés à la répétition des guerres et au malheur? Ne peuvent-ils pas surmonter cette fatalité que, pour ma part, je refuse? Je veux croire en l’avenir».

Puis: «L’intérêt des Congolais et des pays de la région, c’est de susciter des projets qui fédèrent plutôt que subir des appétits qui divisent, de couper à leurs racines les causes de la rivalité, de la désunion et du malheur. Des institutions existent déjà, comme la Communauté Economique des Pays des Grands Lacs. Alors, il faudrait la revivifier, et peut-être même aller plus loin. C’est dans cet esprit que je voudrais lancer quelques idées: les pays de la région, de l’Angola au Burundi, et pourquoi pas à la Tanzanie aussi, pourraient travailler ensemble, comme nous l’avons fait en Europe, pour structurer leurs marchés, organiser des filières agricoles, commerciales et industrielles, introduire davantage de transparence et de régies, développer les ressources énergétiques y compris par des micro-projets, assurer la sécurité alimentaire et sanitaire, faciliter l’accès à l’eau potable, protéger le patrimoine naturel, bâtir des infrastructures régionales pour créer de nouvelles opportunités et multiplier les débouchés».

Puis: «Il y a tant de richesses à créer ou à mettre en valeur. Cela suppose de la confiance et ce dialogue structurel auquel j’ai fait référence. Cela suppose aussi la coopération qui interdit la prédation ou l’exploitation. Et je souhaite insister sur ce point. Le Président Kabila a dit que les décisions doivent être prises à Kinshasa, et nulle part ailleurs. Il a raison. C’est aux Congolais eux-mêmes de trouver des solutions. C’est vrai aussi à l’échelle de toute la région: c’est aux États et aux populations de discuter, et disons-le, de coopérer pour régler les problèmes et retrouver de la confiance. La confiance, c’est fondamental. La paix ne peut jamais être imposée de l’extérieur».

***

Le crash boursier suivi de la crise financière internationale va encore faire reculer la R-dC et retarder - bloquer - le projet phare de la législature. Nul ne peut dire que le pays soit aujourd’hui dans une situation idéale pour aborder ses problèmes de développement.

Il y a très peu de gens qui aimeraient être dans la situation de Joseph Kabila Kabange.

Face aux urgences, comment aborder le conflit dans les Kivu dans un contexte incongru de position de négociation internationale?

La question n’est pas de savoir comment nous en sommes arrivés là.

La question est que nous en sommes précisément là.

Un Nkunda ou un autre «Seigneur de guerre» soutenu par un Rwanda soutenu par une nébuleuse anglo-saxonne rejointe désormais par Paris met l’homme d’État dans une situation peu enviable. On reparle du complot international ourdi contre notre pays, mieux, le piège dans lequel notre pays est tombé.

Nul ne peut écarter l’hypothèse d’un consensus selon lequel la RDC est incapable de se gouverner et, de ce fait, de laisser l’Humanité jouir des bienfaits de l’Humanité, à savoir, les richesses dont regorge ce pays et dont le monde doit tirer meilleur profit pour son plein épanouissement.

Toutes les crises sont nées de la volonté de l’homme de se mouvoir librement partout dans le monde pour son complet développement, à commencer par celui des échanges commerciaux. Éclatée en 1956, la guerre de Suez a mis l’Égypte face à une alliance secrète, le protocole de Sèvres, formée par Israël, la France et le Royaume-Uni, à la suite de la nationalisation unilatérale du canal de Suez par l’Égypte.

L’alliance répondait à des intérêts communs: l’Europe avait des intérêts politiques, économiques et commerciaux dans le canal de Suez et Israël réclamait l’ouverture du canal à son transport maritime. Israël a justifié son intervention militaire contre l’Égypte comme réponse aux attaques des Fédayins lancées sur son territoire.

État néant, la Somalie vit présentement sous un régime de terreur assuré par des pirates qui prennent en otage des navires marchands sur la mer Rouge qu’ils connaissent: ils savent où attaquer et où se cacher après leur fuite. Avec la mondialisation, 97% de marchandises et 60% de produits pétroliers circulent par la mer. Une résolution n°1846 du Conseil de sécurité des Nations unies, co-parrainée par dix-neuf Etats, réprime les actes de piraterie dans les eaux territoriales somalienne.

A Pékin, un porte-parole du ministère des Affaires étrangères Liu Jianchao, déclare lors d’une conférence de presse que la Chine, à qui l’Occident a confié la «garde» et la «gestion» de l’Afrique «envisage activement d’envoyer des navires militaires dans le Golfe d’Aden pour participer aux opérations de protection des voies maritimes».

Au large de la Somalie, sur la route du pétrole, une guerre mondiale contre ces nouveaux pirates se prépare. La Somalie, pays sans Etat, à l’Humanité de s’assumer et d’assurer la sauvegarde de l’Humanité...

C’est le sens du discours de Nicolas Sarkozy sur la région des Grands lacs qui prolonge celui de l’Américain Cohen.

***

SI! SI?
DE LA FORME ET DU FOND.
Si les initiatives du Gouvernement n’ont pas toujours brillé par leur visibilité faisant monter inutilement la tension dans le pays (l’Église catholique très écoutée par le peuple dont elle est solidaire «veut savoir», «veut s’assurer»; presse le Parlement «d’exercer sans complaisance son pouvoir de contrôle (...)»!

Si le système de communication pose problème (d’experts du renseignement militaire, on en est à 4 ou 10.000 soldats rwandais - qui ont envahi par deux fois la RDC, sans parler des Ougandais - qui ont envahi par deux fois la RDC; quant au sort de Laurent Nkunda (Batware) Mihigo, les couacs ne se comptent plus)!

Si, malgré les maladresses, le Rwanda et l’Ouganda quittent la RDC au terme généralement annoncé, que la paix vient à s’installer dans la sous-région, que les échanges commerciaux démarrent entre nos pays!

Si Nkunda et Ntaganda sont livrés, le premier au Gouvernement de RDC, le deuxième au procureur de la CPI, qui les réclament activement!

Si, si, si!... Est-on fondé de condamner une initiative certes osée et qui a surpris les spécialistes, irrité face à des déclarations contradictoires dans les trois Capitales et le courage - l’audace - dont des dirigeants de la sous-région ont fait montre?

Mis à part le débat de procédure qui ne manque pas du piquant, ne serait-on pas face à une success story susceptible de mettre ses artisans en mesure de réclamer reconnaissance pour la paix retrouvée?

Les grands que les manuels d’histoire nous apprennent à longueur de journée ont été souvent mal compris et non reconnus par leurs contemporains en phase avec des événements souvent inintelligibles en premier lieu la contre-propagande.

L’Histoire - elle - les a élevés.
Partager cet article
Repost0
21 février 2009 6 21 /02 /février /2009 18:56

20 février 2009
Congo Tribune

Une cinquantaine d'ONG locales basées dans l'est de la République démocratique du Congo ont appelé jeudi le président congolais Joseph Kabila à livrer à la Cour pénale internationale (CPI) Bosco Ntaganda, ex-chef rebelle rallié à Kinshasa et recherché pour crimes de guerre.

"Etant donné qu’il n’existe pas de sécurité et de paix durables sans justice, nous vous exhortons à respecter vos engagements internationaux et livrer le criminel de guerre Bosco Ntaganda à La Haye", écrivent ces organisations dans une lettre ouverte au président Kabila, dont l'AFP a reçu copie à Kinshasa.

Bosco Ntaganda, chef d'état-major de la rébellion congolaise du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), passé le 16 janvier dans le camp gouvernemental, est sous le coup d'un mandat d'arrêt de la CPI pour crimes de guerre, notamment l'enrôlement d'enfants en 2002-2003 en Ituri (nord-est).

Interrogé fin janvier sur le cas de cet ex-rebelle, Joseph Kabila avait affirmé qu'il optait pour "la paix et la sécurité" dans le Nord-Kivu, province de l'est de la RDC où le CNDP avait infligé en octobre 2008 de lourdes défaites à l'armée congolaise.

"Il y a des moments où les exigences de la paix l'emportent sur le besoin classique de la justice", avait expliqué le 12 février le ministre de la Justice Emmanuel-Janvier Luzolo, soulignant toutefois l'"imprescriptibilité des crimes de guerre et crimes contre l'humanité".

Le ralliement de Bosco Ntaganda et de la plupart des commandants du CNDP aux Forces armées de la RDC (FARDC) avait considérablement affaibli le chef historique de la rébellion Laurent Nkunda, arrêté au Rwanda le 22 janvier, deux jours après le lancement d'une opération rwando-congolaise dans l'est congolais. Depuis, les éléments du CNDP ont commencé à intégrer l'armée.

Bosco Ntaganda est également accusé par l'ONG Human Rights Watch (HRW) davoir commandé des troupes du CNDP qui ont massacré en novembre 2008 au moins 150 civils à Kiwanja (Nord-Kivu).

Partager cet article
Repost0

Textes De Juliette