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13 mars 2008 4 13 /03 /mars /2008 14:48
13/03/08

© 2008 AFP - Stuart Price

 

L'incertitude régnait jeudi sur une nouvelle offensive rebelle au Tchad rapportée par N'Djamena mais niée par la rébellion, alors que les présidents tchadien et soudanais étaient censés signer à Dakar un accord de paix présenté comme "définitif" par le médiateur sénégalais.

 

Véritable offensive un peu plus d'un mois après l'attaque ratée pour renverser le président Idriss Deby Itno à N'Djamena? Simple incursion? Manoeuvre politicienne tchadienne pour peser sur la communauté internationale à Dakar?

 

N'Djamena a en tout cas accusé jeudi, à la radio nationale, le Soudan d'avoir "lancé mercredi plusieurs colonnes puissamment armées contre le Tchad. Ces mercenaires ont franchi la frontière au niveau de la localité de Moudeina", au nord d'Adé, une autre localité frontalière.

 

Et le communiqué du gouvernement tchadien de souligner: "Cette nouvelle violation du territoire national intervient au moment où, sur l'initiative du président sénégalais Abdoulaye Wade, soutenu par la communauté internationale, une ultime médiation entre le Tchad et le Soudan se tient en marge du sommet de l'Organisation de la conférence islamique (OCI)".

 

"Ce n'est pas la première fois que le Soudan attaque le Tchad lorsque de telles initiatives se tiennent pour ramener la paix entre le deux pays", relève N'Djamena.

Le gouvernement tchadien "espère que la communauté internationale prendra cette fois-ci toutes les mesures pour dissuader le Soudan dans cette nouvelle tentative de déstabilisation du Tchad".

 

Malgré des rumeurs persistantes d'annulation, le président Deby et son homologue soudanais Omar el-Béchir se trouvaient jeudi dans la capitale sénégalaise où ils auraient dû signer un accord de paix la veille. Signature repoussée à jeudi en fin de matinée, officiellement en raison de "maux de tête" de M. Béchir.

 

Si elle est confirmée, la nouvelle incursion des rebelles survient après leur offensive de début février. Partis de bases arrière au Soudan, ils avaient pénétré dans N'Djamena les 2 et 3 février acculant le président Deby dans son palais présidentiel avant d'être repoussés in extremis par les forces gouvernementales tchadiennes, aidées par l'armée française.

Un observateur de la situation militaire sur le terrain a confirmé à l'AFP qu'un "groupe" de rebelles avait franchi la frontière mercredi.

 

"Nous avons repéré 25 pick-up, mais il semblerait qu'il y en ait davantage", a expliqué cet observateur qui a requis l'anonymat.

 

Les véhicules tout-terrain pick-up, utilisés pour les rezzous rebelles dans cette région, peuvent transporter dix à quinze hommes chacun.

A N'Djamena, plusieurs responsables tchadiens affirmaient cette dernière semaine s'attendre à de nouvelles actions de la part des rebelles, accusant Khartoum d'avoir continué à les armer et à les soutenir.

 

Toutefois, le principal chef rebelle a démenti jeudi être repassé à l'attaque, dénonçant une manoeuvre politicienne du président Deby.

"Il n'y a pas de nouvelle offensive, il ne se passe rien de particulier. Nous sommes au Tchad depuis longtemps", a déclaré à l'AFP Mahamat Nouri, désigné fin février à la tête de l'Alliance nationale (AN), une nouvelle union rebelle qui ne comprend qu'une partie des mouvements qui ont attaqué N'Djamena les 2 et 3 février.

 

"Même si nous ne sommes pas encore repassés à l'offensive, la guerre continuera tant que nous n'aurons pas atteint notre objectif en renversant Deby", a toutefois assuré le général Nouri. "Deby cherche un prétexte pour ne pas signer l'accord".

 

De nouvelles divisions sont apparues ces derniers jours chez les rebelles.

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