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27 juin 2008 5 27 /06 /juin /2008 06:24

26 juin 2008
L

 

Les malversations des douaniers camerounais asphyxient la RCA et son économie Quelle leçon tirons-nous de cette situation trois ans après s l a création d e Unitec-Benin et le Guichet unique de Douala, chargée d'assurer les premières formalités douanières au Guichet unique de transit RCA à Douala, et sur le corridor avec la République du Congo.

 

Les tripatouillages au plus haut niveau, dont il est question dans l'article publié par le Messager le 25 juin 2008 font-ils objets de pourparlers au niveau des rencontres telles que celle organisée par la CEMAC? Il faudrait peut-être que les Centrafricains lisent et relisent les différents analyses et remettent la CEMAC en question Car selon la même source, le Président BOZIZE hérite d'un dossier plein d'échecs notamment la création de la compagnie aérienne communautaire Air Cemac, la dynamique économique et diplomatique, les stratégies économiques Les infrastructures (Routes, Eau, Electricité et infrastructures de Télécommunication sont les armes dont l'Afrique Centrale devrait se doter pour devenir compétitive dans un monde ou le pouvoir d'achat n'existe pas et ou la crise alimentaire risque d'avoir des effets imprévisibles Que fera la République Centrafricaine pour relancer la CEMAC pendant sa présidence?

Pourquoi la CEMAC :

La Communauté économique et monétaire des états de l'Afrique centrale est un héritage du traité instituant l'union douanière et économique des états de l'Afrique centrale (UDEAC) dont l'acte d'institution avait été signé le 8 décembre 1964 par 5 pays avec le démarrage des activités en janvier 1966. La Guinée équatoriale y a adhéré en janvier 1984. Le Traité instituant la CEMAC a été signé le 16 mars 1994 à Ndjamena (Tchad). Il contient le régime juridique et institutionnel, ainsi que la convention régissant l'union économique de l'Afrique centrale (UEAC) et la convention régissant la cour de justice de la CEMAC, signé s l e 5 juillet 1996 à Libreville. La CEMAC regroupe 6 pays de l'Afrique centrale (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée Équatoriale, Tchad) et constitue un prolongement de la banque des état de l'Afrique centrale (BEAC) et de l'UDEAC

Pour mémoire, rappelons qu'au début des années 80, le programme PAS (Ajustement structurel) de la Banque mondiale et du FMI visant à réduire la masse salariale de l'État dan s l e but d'un assainissement de son budget de fonctionnement avait proposé les départs en retraite anticipée qui n'ont laissé aucun résultat économique probant. En effet les fonctionnaires de cette institution qui étaient impliqués dan s l e traitement de la question ont émis des recommandations qui avaient induit les États africains en erreur.

En proposant le PAS, les institutions internationales avaient contribué à creuser la tombe économique de la plupart des pays africains car un fonctionnaire habitué à recevoir par exemple un salaire de 100.000 CFA par mois deviendra forcément perturbé le jour où il lui est proposé un montant de son rêve soit 10.000.000 CFA. Son premier acte à la perception de cette somme sera naturellement la réalisation de tous ses rêves. Il ne suffit donc pas de donner de l'argent à un fonctionnaire pour faire de lui un brillant homme d'affaire. Il était parfaitement illusoire de croire à la réussite des départs volontaires assistés, ces DVA qui se sont traduits par un désastre pour les États africains. Si l'idée de proposer une retraite anticipée et des indemnités devait servir à réduire les dépenses immédiates de l'État en matière de salaires, elle a entrainé de graves conséquences économiques car les personnes proposées à la retraite avaient des connaissances dont le pays ne pouvait se priver si tôt.

Fort de cette malheureuse expérience avec la banque mondiale et le fond monétaire international, nous Centrafricains devront être particulièrement vigilent quand il s'agit de structures pensées à l'extérieur et supposées nous apporter un éclairage sur le rapport « Richesse, Argent et Production » ; c'est le cas de UNITEC-BENIN

Un autre aspect lié à la CEMAC est l'échec économique des pays qui utilisent le Franc CFA. Il s'agit d'une question difficile, celle de savoir, s'il ne tient qu'aux détenteurs du marché concerné de reconsidérer leur monnaie afin qu'elle devienne l'instrument propre à leur capacité économique et financière et non dictée par une réalité en marge de marché. On voit bien que l'économie de la zone CEMAC ne tient pas compte de la spécificité du marché monétaire centrafricain dont le générateur est essentiellement paysan donc cultivateur. Le paradoxe PIB élevé de la zone CEMAC en est une illustration: le taux de croissance en zone CEMAC est plus élevé que celui de la zone UE, entraînant depuis peu le débat sur l'arrimage du franc CFA à l'euro et relançant ainsi la question relative à une éventuelle (nouvelle) dévaluation du franc CFA. Pourquoi en est-il ainsi? C'est parce que justement, sur le terrain, les richesses engendrées liées à l'évolution disproportionnée du taux de croissance en zone CEMAC ne sont pas perceptibles par le paysan ou le rural Centrafricain. Et pour cause, les freins que constitue Une seule voie d'approvisionnement de la RCA notamment le port de DOUALA dont les pratiques douanières sont dénoncées dan s l es colonnes du journal le messager.

En matière d'infrastructures routières et pour le transport de marchandises, de personnes ou de l'information, la RCA est tributaire de l'enclavement issu de subdivisions coloniales. Située au cœur du continent africain, sans point d'attache sur mer, le marché centrafricain ne peut être attractif que par un programme de désenclavement bien pensé. Pointe-Noire au Congo, qui était à l'époque coloniale un port d'acheminement de choix pour le trafic commercial vers et en provenance de la RCA, a vu sa position géographique et géostratégique supplantée depuis 10 ans par Douala au Cameroun. Cette situation de monopole du port de Douala constitue un frein à l'économie centrafricaine.

L'évacuation des produits d'exportations ou d'importation et autres biens de consommation souffrent de cette situation de monopole qui ne peut plus perdurer. La RCA ne pourra résoudre ces difficultés en matière de transit et de désenclavement qu'en faisant éclater le monopole de couloir. Nous avons besoin de la complémentarité de plusieurs points de désenclavement dont Pointe-Noire (Congo Brazza), Douala (Cameroun) et Bar-El-Gazal (Soudan)

OR tout ce monopole fait partie des structures relevant de la compétence de la CEMAC. Pendant sa présidence, notre pays devra déposer une proposition dans ce sens dont objet principal sera d'améliorer le couloir de transport notamment de Bangui vers l'intérieur du pays et de Bangui ver s l es pays étrangers. Il permettra de résoudre le problème lié à l'exportation des produits centrafricains. Mais il permettra aussi de faciliter l'importation des produits manufacturés ver s l a République Centrafricaine. Le paradoxe dan s l a politique des transports l imitant les entrées de marchandises en RCA est doublement perturbateur. Il freine les Centrafricains dans l a volonté économique empêchant la création de richesses alors que la démarche des dirigeants politiques consiste essentiellement à gonfler les droits de douane. C'est d'ailleurs dans cette logique de la chasse aux droits de douanes immédiats que les auteurs du guichet unique UNITEC-BENIN ont oublié que le particulier qui importe un véhicule d'occasion ver s l a RCA crée de la richesse et contribue au PIB, même s'il ne paie pa s l es 2.000.000 CFA de droit de douane. Le rôle de la CEMAC devrait être une politique liaison redondante fluviale et routière entretenue continuellement aux fins d'un allégement des coûts du trafic routier, la participation aux efforts de prolongement du chemin de fer Congo-Océan ou du bitumage Douala-Garoua-Boulai comme « Blue-Stream » ver s l a République Centrafricaine ou l'extension des infrastructures d'acheminement ver s l es régions de l'est, c'est-à-dire ver s l es marchés consommateurs du Moyen-Orient à partir du point ferroviaire du Bar El Gazal ne sont que quelques autres exemples. Or depuis, il n'en est rien

Dan s l e domaine des nouvelles technologies de l'information, la République Centrafricaine vit dan s l e retard en ce qui concerne les infrastructures vétustes et inadaptées au mode de fonctionnement des économies d'aujourd'hui. La CEMAC, supposée travailler sur les politique de développement économique en perpétuelle mutation a des projets sur papier sans une application économique d'un plan de rénovation ou d'implantation d'infrastructures. Ainsi en est-il du projet de liaison en fibre optique pouvant permettre de connecter ces deux membre s l es plus enclavés qui sont le TCHAD et la RCA au réseau mondial. Bien que les techniques pour construire ces infrastructures de transports de l'information existent, elles dépendent en grande partie de la volonté collective au niveau régionale donc de la CEMAC. La fibre optique par câble sous marin est disponible au large des côtes de l'atlantique. Il suffit d'e la volonté de la CEMAC pour repenser le mode de fonctionnement et les réadapter aux besoins des économies des pays membres. Il suffit d'investir les surliquidités de la BEAC, instrument monétaire de la CEMAC en impliquant l'homme car tout développement a besoin de ressource humaine, d'énergie et d'infrastructures.

Avec la présidence de la CEMAC, la RCA sera aux croisées des perspectives d'une réévaluation de la politique sur les infrastructures en reconsidérant un vrai travail de réflexion sur une refonte de ces questions. Sans infrastructures, il n'y a pas d'activités économiques ; sans infrastructures, l'avenir des pays membres de la CEMAC restera incertain. Pour lever le défi de l'enclavement et le poids de la dette, des changements structurels doivent être opérés dan s l a sous région CEMAC. En matière d'infrastructures de télécommunication, il est du rôle des Etats de construire un réseau de télécommunication haut débit au niveau régional, réalisé grâce à des systèmes de transmission hiérarchiques pour garantir une couverture régional inter CEMAC afin de permettre aux opérateurs de la téléphonie mobile ou cellulaire de se reposer sur cette infrastructure pour s'installer un peu partout et favoriser la communication. Cela veut dire que les Etats doivent trouver ensembles des solutions économiques de grandes envergures pour le futur. Ils doivent construire l'Autoroute de l'Information qui nécessite une infrastructure lourde. La CEMAC peut nous mener ver s l e chemin du « trésor caché », en s'impliquant davantage dan s l es questions de modernisation des structures économiques régional c'est à dire par l'implantation de la fibre optique inter CEMAC par le haut débit large bande, fusse t il par Radio ou par câble au profit de la collectivité de la CEMAC

Les banques commerciales, accumulent de s liquidités sans directives politiques sur les stratégies économiques d'encouragement de particuliers ou des entreprises à en faire usage. Dan s l'espace CEMAC, aucune information ne filtre sur les fonds de placement ou sur les fonds communs d'innovation. Au contraire, les banques démontrent quelques réticences à utiliser les liquidités pour appuyer les investissements. Elles évoquent les risques financiers très élevé s liés aux pratiques politiques. Mais en même temps, on préfère réduire les banques dan s l es zones CEMAC en leur simple dimension de conservation de monnaie. Or une banque vit des intérêt s liés aux flux de la circulation monétaire, d'ou la nécessité d'une action concertée pour faciliter celle-ci par des mécanismes de créations de richesses sans nécessairement passer par le canal étatique peu performant La question finale est donc:

Quelle CEMAC sous l a présidence de la République Centrafricaine?

’Indépendant - Prospert Yaka Maïde
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