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28 septembre 2008 7 28 /09 /septembre /2008 23:20

26 septembre 2008
Source : RDPG
© Walf Fadjri

Nombreux sont ceux qui en Afrique pestent encore leur pessimisme face aux déboires que connaît le continent, et depuis plus de dix ans déjà un afro pessimisme inquiétant s'est emparé de l'Afrique, ne lui donnant aucune autre alternative que le fatalisme, le défaitisme, l'immigration et l'alarmisme.

Mais l'Afrique doit-elle pour autant abdiquer face à sa désagrégation ? Pourtant il y a des moyens de penser que seuls les Africains ont les possibilités d'éviter la noyade collective, l'Afrique doit par contre oser se désaliéner, se décoloniser pour réellement, briser les errements passifs, et développer une opinion afro optimiste.

Ces dernières années, l'Afrique a vu se développer une série d'initiatives à l'échelle continentale, marquant la volonté des pays africains d'assumer seuls leur développement économique et social. La nouvelle Oua, muée en Ua, se veut un nouveau modèle d'intégration économique et politique du continent, cette volonté se traduit en 2001, avec la création du Nepad (Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique). Le Nepad se définit comme un nouveau cadre stratégique pour le renouveau de l'Afrique. Cinq ans plus tard, avec quel succès ?

Il faut admettre, une fois pour toutes, que l'Afrique est otage de ses clivages. Or un peuple qui veut aller de l'avant doit se décomplexer, il ne doit pas se contenter de vivre sur son passé parce que les profondes mutations qui ont secoué le monde ne pouvaient épargner l'Afrique, après les indépendances, des régimes dictatoriaux, et très brutaux ont été imposés au peuple comme étant une panacée capable de guérir tous les maux, réels ou imaginaires, dont pouvaient souffrir les nations naissantes. Et 40 ans après les indépendances, l'Afrique est toujours prisonnière de ses démons (tribalisme, régionalisme, éthnocentrisme, dictature, anarchie, pauvreté, famine, corruption, népotisme, forfaiture, etc.), des situations difficiles qui tournent souvent au drame.

L'Afrique est-elle condamnée à errer dans la précarité ? Je dirais non, parce qu'il appartient aux générations futures de se lever et de jeter les jalons d'une nouvelle donne politique, économique et sociale, il est de notre devoir, de mettre l'accent sur le secteur privé national, la science et la technologie, la bonne gouvernance, la démocratie et les exigences fondamentales pour une Afrique progressive. L'Afrique de demain devra aussi revoir ses rapports avec la France, car au regard des situations actuelles, elle est encore tributaire de la France et des pratiques obscures de l'antichambre élyséenne, il faut une sorte de grenelle dans les relations France-Afrique. Ces relations de domination ne pourraient changer et se transformer en relation de respect et de coopération mutuelle que si et seulement si, les Africains refusaient de faire acte à la soumission, et de porter leurs regards vers l'avenir.


L'Afrique est un continent qui croule encore sous le joug colonial, il faut se décomplexer, voilà pourquoi il faut des hommes nouveaux, ceux qui vont s'affranchir du joug colonial, des hommes nouveaux, ceux qui se sont débarrassés des clichés réducteurs, des tares et séquelles de la colonisation, étant donné que la désaliénation ne s'était pas produite en Afrique noire, la décolonisation n'a jamais eu lieu, je pense que les Africains doivent couper eux-mêmes le malsain cordon ombilical qui les lie à la France, pour établir des relations plus justes, plus respectueuses, plus dignes, assainies, décomplexées et plus équilibrées. L'Afrique doit se battre pour sa vraie indépendance en s'affranchissant, en se décolonisant, parce que son avenir passera par la décolonisation intégrale qui s'appuiera sur la culture démocratique, sur la civilisation africaine, sur la souveraineté monétaire, la bonne gouvernance, le respect des droits de l'homme et le rejet de toute forme d'aliénation. Toutes ces composantes créent le développement et le progrès social.

La démocratie participative à laquelle l'Afrique est en droit d'aspirer, est celle où les hommes et les femmes désaliénés, décomplexés et libérés par leurs propres luttes, auront une place de choix dans la société; celle où, enfin, chaque homme d'Etat sera persuadé que la gestion des affaires publiques n'est pas une concession perpétuelle. Dans une telle démocratie, qui est la seule valable, ceux qui auront assumé des fonctions de ministre ou de président comprendront qu'ils seront, le plus naturellement du monde, appelés un jour à être de simples citoyens qui travailleront pour gagner leur vie, auront à présenter leurs papiers aux contrôles de police et à voter pour élire un simple conseiller municipal. Cela implique, nécessairement, une véritable culture démocratique susceptible de générer une mentalité nouvelle, avec des femmes et des hommes nouveaux. Ce n'est plus une donne générationnelle comme on l'a pensé avant, mais aujourd'hui on a toutes les raisons de croire que c'est malheureusement une question d'hommes et de cultures, et si on ne revoit pas notre manière de penser les choses, l'Afrique sera condamnée au chaos, il est du devoir de la jeunesse de prendre ses responsabilités aujourd'hui, et aux générations passées d'assumer leurs responsabilités, sans être otages de leur passé.

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