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2 juillet 2009 4 02 /07 /juillet /2009 12:20

2 juillet 2009
Weplanet.net


La crise économique générée par la spéculation sur les finances, les sources d’énergie, les produits agricoles… se traduit dans les pays du Sud par la flambée du prix des denrées alimentaires et des produits de première nécessité : en résultent de nombreuses mobilisations à travers le monde pour enrayer le cycle de la famine. Dans ce contexte dont le système néo-libéral porte la responsabilité, s’inscrit une crise spécifique en Afrique francophone ; au Tchad, au Cameroun, au Burkina-Faso, aux Comores, au Mali…, le mouvement des peuples à l’encontre « de la vie chère, des inégalités, de la corruption, de la fraude » se heurte aux régimes françafricains et subit de ce fait de trop nombreuses pertes en vies humaines et en infrastructures :

- des centaines de morts et une capitale, N’djaména, partiellement détruite au Tchad suite à la répression en février 2008 par les armées d’Idriss Déby d’une rébellion armée et à la quasi-liquidation, à cette occasion, de l’opposition démocratique représentée en particulier par Ngarléjy Yorongar ;

- 100 morts au Cameroun et 2000 arrestations après des manifestations en février contre la cherté de la vie et contre le projet présidentiel de modification frauduleuse de la Constitution, Paul Bya étant au pouvoir depuis des décennies et comptant bien se faire réélire aux prochaines élections de 2011,

- 170 personnes passées en jugement au Burkina Faso le 12 mars 2008 à la suite d’une manifestation en février dernier, « de lourdes peines de prison intervenant alors que les syndicats ont appelé à participer le samedi 15 mars à des "marches-meetings" à travers le Burkina Faso pour protester notamment "contre la vie chère, la corruption, la fraude". Plusieurs syndicats et associations de la société civile ont annoncé le 6 mars s’être mis d’accord pour créer une "coalition" contre la cherté de la vie, qui devrait être effective le 12 mars » (communiqué de l’AFP du 12 mars 2008). Une grève générale a été organisée les 7 et 8 avril.

- de nombreuses arrestations aux Comores, département d’outre-mer (DOM) suite à la décision controversée du gouvernement français d’expatrier Mohamed Bacar, le dictateur déchu d’Anjouan (île voisine) vers la Réunion au lieu de l’extrader pour jugement à Anjouan, comme le demande l’opposition progressiste ; dans le même temps, une législation d’exception contrevenant au droit français du sol tente de réprimer l’immigration clandestine entre les îles

- organisation d’une grève générale au Mali à partir du 16 avril 2008 « contre la vie chère et les inégalités » ; création également d’une internationale des Sans-papiers en réaction à la législation européenne qui entrave la libre circulation des ressortissants du Sud - à Haïti, pays le plus pauvre de la planète et dont le Président démocratiquement élu Jean Baptiste Aristide a été « remercié » conjointement par les services français et américains, des émeutes de la faim ont fait plusieurs morts.


Pendant ce temps, le Président Nicolas Sarkozy renouvelle avec le Tchad un contrat d’armement concernant du matériel lourd anti-émeutes et évince le Ministre de la Coopération, Jean Marie Bockel, qui s’était prononcé publiquement pour un changement de cap. La responsabilité de l’impasse actuelle incombe également à l’Union Européenne dont le projet d’APE, refusé par les pays africains à l’occasion du sommet euro-africain de Lisbonne (8 et 9 décembre 2007), équivalait à une recolonisation déguisée du continent ; N.Sarkozy, futur Président de la communauté européenne, négocie actuellement « un pacte sur l’immigration et l’asile » qui légaliserait des juridictions et règlements d’exception sur ces questions.

Dans ce contexte, la déclaration du CA d’ATTAC, réuni le 19 avril 2008, offre des perspectives de solidarité agissante et partagée avec nos partenaires africains :

« Attac trouve dans la situation africaine toutes les raisons de son combat altermondialiste : l’autonomie des peuples pour construire leur propre développement, l’annulation de la dette qui étrangle les pays les plus pauvres, l’exigence de démocratie face aux pouvoirs dictatoriaux et corrompus ou face aux nouvelles classes possédantes pressées de rejoindre l’élite mondiale. Le CA a décidé d’œuvrer pour que la participation de représentants de mouvements africains aux évènements et rassemblements altermondialistes soit mieux assurée à l’avenir. Dans le cadre du groupe de travail commun avec la Confédération paysanne sur la souveraineté alimentaire, la définition de politiques agricoles permettant à tous de se nourrir, sans dumping extérieur, concerne l’Afrique au premier chef. Le CA veillera à une meilleure visibilité des questions africaines sur les outils de communication, dont internet, et appelle à un renforcement des liens entre les comités locaux et les mouvements africains. »

Sont en lecture ci-après les communiqués du collectif des Tchadiens de l’étranger et de la plate-forme citoyenne France-Afrique, créée à l’initiative de Survie et à laquelle participe ATTAC.

http://survie-france.org/article.php3?id_article=1100
http://www.liberation.fr/rebonds/312345.FR.php

 

Autres références de lecture (essais et dossiers) :

- L’Afrique répond à Sarkozy (contre le discours de Dakar), ouvrage collectif dirigé par Makhily Gassama (Editions Philippe Rey, 2008)

- L’Afrique humiliée d’Aminata Traoré (Ed . Fayard, 2007)

- Du racisme français (quatre siècles de négrophobie) d’Odile Tobner (Les Arènes, 2007)

- La condition noire (Essai sur une minorité française) de Pap N’diaye (Ed. Calmann Lévy, à paraître en mai 2008)

- Le discours de Dakar, Le poids idéologique d’un "africanisme" traditionnel, de Jean-Pierre Chrétien, Esprit, nov. 2007

- Billets d’Afrique (lettre mensuelle de Survie) Dossier Télérama (mars2008)

- Site de l’équipe d’info Faso luttes

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