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27 juillet 2009 1 27 /07 /juillet /2009 16:09

24 juillet 2009
APA


23 candidats sont en lice pour l’élection présidentielle anticipée prévue au Gabon le 30 août prochain, suite au décès à mi-mandat, le 8 juin dernier à Barcelone, dans le nord-est de l’Espagne, du président Omar Bongo Ondimba, réélu en décembre 2005 pour un nouveau bail de sept ans à la tête d’un pays qu’il dirigeait sans partage depuis 42 ans.


La Commission électorale nationale et permanente (CENAP), qui a rendu publique jeudi soir à Libreville, la liste des candidats retenus pour se présenter au scrutin, a rejeté cinq dossiers incomplets.

Tous les dossiers rejetés ne contenaient pas la quittance du trésor public attestant du versement de la caution de cinq millions de FCFA réclamés à tout candidat à une élection présidentielle au Gabon.

Avec 23 candidats en course, dont trois femmes, une première dans l’histoire du Gabon indépendant, la «bataille» pour la succession du président Omar Bongo Ondimba s’annonce épique.

«Une vingtaine de candidats, ça fait beaucoup, ça fait même disproportionné. Mais c’est ça l’inconvénient de la démocratie», a déclaré M. Jean Eyéghé Ndong, qui a démissionné, vendredi dernier, de ses fonctions de Premier ministre, chef du gouvernement, pour se présenter à l’élection présidentielle en tant que candidat indépendant.

La présidentielle s’annonce d’autant plus serrée que le scrutin doit se dérouler en un seul tour, «la mort subite», une option choisie par le défunt président et cadrant avec sa philosophie de partage du pouvoir.

Après une bataille électorale âprement disputée, la classe politique doit conclure une «paix des braves», ni vainqueur ni vaincus. Aucun candidat, même vainqueur, ne disposant de la légitimité nécessaire pour pouvoir gouverner seul sans les autres.

Mais les observateurs à Libreville estiment que le président Bongo Ondimba, candidat «naturel» du Parti démocratique gabonais (PDG au pouvoir) à chaque élection présidentielle, a fait consigner le scrutin à un tour dans la constitution pour éviter d’affronter une opposition regroupée au second tour de scrutin, après être partie en rangs dispersés au premier tour.

Il s’était ainsi donné le moyen de conserver le pouvoir, contre vents et marées. D’où ses victoires aux trois scrutins pluralistes qui se sont déroulés au Gabon depuis l’avènement du multipartisme intégral, en 1990.

Pour le scrutin du 30 août prochain, les alliances ne vont pas manquer de se tisser à mi-chemin de la campagne électorale qui s’ouvre le samedi 15 août à minuit pour s’achever le 29 août 2009 à 24 heures, selon le calendrier, publié le 15 juillet par la CENAP et adopté par le gouvernement.

«Ce serait un peu maladroit de la part d’un responsable de dire sur la place publique les stratégies qu’il peut concocter et qu’il ne peut dévoiler que lorsque tout est fin prêt. Et que les adversaires ne peuvent plus rien faire», a laissé entendre M. Eyéghé Ndong, concernant les alliances éventuelles qu’il pourrait être amené à conclure.

Selon les observateurs, il existerait également des candidatures suscitées par certains camps pour rogner ou éparpiller les voix d’un certain électorat considéré comme acquis à quelque adversaire. Surtout que pour cette présidentielle 2009, un «repli identitaire», le vote ethnique, sera une donne qu’il faudra intégrer.

Tous les ingrédients sont d’ailleurs réunis pour accréditer le vote ethnique. La plupart des partis politiques voire leurs candidats étant l’émanation de groupes socioethniques bien déterminés. Et les alliances déjà concluent par certaines formations politiques en sont également le reflet.

Même le parti au pouvoir qui, jusqu’à présent, s’enorgueillissait d’être le «creuset de l’unité nationale», n’a pas été épargné par la «fièvre» du repli identitaire. La procédure adoptée par le parti pour désigner Ali Bongo Ondimba, actuel ministre de la défense et fils du président défunt, pour être son candidat à l’élection présidentielle, a été largement dénoncée au sein du parti et en dehors.

Trois membres de cette formation politique, et non des moindres, ont claqué la porte du parti pour se présenter comme candidats indépendants à l’élection présidentielle, dont le Premier ministre Jean Eyéghé Ndong, premier vice-président du parti, qui a démissionné vendredi dernier, de ses fonctions de chef du gouvernement.

Casimir Oyé Mba, le ministre du pétrole et membre du bureau politique, et André Mba Obame, ministre de la coordination et du suivi de l’action gouvernementale, également membre du bureau politique du PDG, ont également signé leur rupture avec le parti en se portant candidats.

Ils ne figurent pas dans le nouveau gouvernement formé par le nouveau Premier ministre Paul Biyoghe Mba et dont la composition a été rendue publique mercredi soir à Libreville.

La multiplicité des candidatures pour la succession du président Omar Bongo Ondimba trouve sa justification dans la volonté de changement qui habite désormais les Gabonais, déterminés à rompre avec 42 ans d’un système qui a accentué les inégalités sociales, a estimé un politologue.

Cette volonté de changement s’est également exprimée avec force au cours de la période de révision des listes électorales. Prévue du 11 au 20 juillet, l’opération a été prolongée de 24 heures.

L’engouement extraordinaire des électeurs à s’inscrire sur les listes électorales trouvait sa justification dans l’espoir du changement par les urnes, un rêve impossible sous le président Bongo Ondimba. D’où la forte abstention enregistrée à tous les scrutins.

Jamais une telle affluence n’avait été observée, sinon aux premières années de l’instauration de la démocratie multipartite, en 1990.

L’opposition a bien plaidé pour une prolongation des délais mais en vain. «En tout cas, ceux qui s’inscrivent, c’est pas pour voter le PDG et les hommes au pouvoir le savent», a lancé un opposant. 

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