Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

 

 

 

Rechercher

4 janvier 2010 1 04 /01 /janvier /2010 00:47

26 décembre 2009
L'Indépendant


Les sorciers oublient toujours. Mais les parents de la victime n’oublient jamais, sagesse connue de tous les Africains dignes de ce nom.

Me Goungaye Wanifiyo

Me Goungaye Wanfiyo

27 décembre 2008-27 décembre 2009. Voici un an jour pour jour que Me Ganatouwa Goungaye Wanfiyo, président de la Ligue centrafricaine des droits de l’homme, nous quittait dans un mystérieux accident de voiture aux circonstances plus que troubles.

Cette triste nouvelle, qui s’abattait sur nous avec l’élégance d’un mur de béton, reste encore vivace dans nos esprits et nous bouleverse pour le restant de notre existence.

Pour emprunter une expression de l’armée, cet infatigable défenseur des droits fondamentaux humains est décédé sur le champ de bataille, l’arme à la main : Me Goungaye revenait d’une mission à Bossangoa, destinée à recueillir le témoignage des victimes de la barbarie des éléments de Jean-Pierre Bemba.

Hélas, triple hélas ! Un an après le sacrifice de cet homme honnête qui a consacré une bonne partie de sa vie à la promotion et la protection des sans voix dans son pays, rien n’est fait sérieusement pour déterminer les causes exactes de son décès, oh pardon, son « assassinat ».

Disons-le tout net, son franc-parler légendaire, son professionnalisme reconnu, son activisme jamais démenti et son courage à toute épreuve, lui a valu des ennemis de l’ombre et de lumière, qui souhaitaient, il faut le reconnaître, sa disparition de la scène publique centrafricaine et africaine. Il ne fait l’ombre d’aucun doute que Me Goungaye, par son action, irritait à un haut point.

Pour preuve, le pseudo rapport d’enquête de la police centrafricaine sur les circonstances de son décès est une douce blague, parce que truffé de contre vérités, d’approximations et de contradictions qui sautent même à l’œil d’un aveugle. Comme on le craignait, le principal témoin du mystérieux accident a perdu la mémoire. Est-ce à dessein ? Nul ne le sait avec exactitude. Toujours est-il que celui-ci dit ne se souvenir ni des faits, encore moins des circonstances de l’accident.

Dans ces conditions, il est difficile d’accorder une once de crédit à cette mascarade, savamment baptisée, « procédure judiciaire », engagée contre le chauffeur du camion dans lequel se serait encastré la voiture de Me Goungaye.

Nous en appelons, comme on l’a déjà fait en 2008, aux instances judiciaires internationales y compris à la France, la seconde patrie de Goungaye, pour faire un maximum de pression sur les autorités centrafricaines afin d’obtenir la mise en place d’une commission d’enquête internationale chargée de faire toute la lumière sur les circonstances exactes de cette tragédie.

Que ses enfants et son épouse voient dans ces lignes toute l’affection que nous éprouvions toujours pour leur père et mari et qu’ils reçoivent par la même occasion, nos vœux les meilleurs pour la nouvelle année qui s’annonce.

Partager cet article
Repost0

commentaires

Textes De Juliette