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19 janvier 2010 2 19 /01 /janvier /2010 14:27

19 janvier 2010
Centrafrique-Presse


Après l'annonce de la candidature de Mme Marie-Reine HASSEN à l'élection présidentielle, nous publions ci-dessous la profession de foi de la candidate. Cette dame qui aime tant son pays la République centrafricaine, y expose non seulement ses idées et la vision d'un Centrafrique nouveau mais elle présente aussi sa philosophie et les engagements qu'elle prend devant ses compatriotes quant aux réformes qu'elle juge fondamentales à accomplir pour que les choses puissent changer positivement dans ce pays.

La rédaction C.A.P 

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REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE

 

PROFESSION DE FOI DE MARIE-REINE HASSEN

 

ELECTIONS DE 2010

 



 

 

 

 

Le peuple a été trahi. Il a été conduit, par la voie de politiques laxistes et xénophobes là où il se trouve aujourd’hui : la guerre civile, les massacres, les viols des femmes et des enfants, l’incendie des villages, la misère sanitaire, économique et sociale. De nombreuses années de déchirements, de luttes fratricides, de haine tribale, ont sérieusement compromis les chances de développement de la Centrafrique. Cette longue période de désordre a ruiné le pays. Comme si tout cela ne suffisait pas, depuis six mois la RCA subit une grave famine, et les enfants meurent pas dizaines.

 

Nos institutions sont sclérosées. Les différents processus de rétablissement engagés à des périodes différentes ont tous échoué. Notre pays est prisonnier du cercle vicieux des violences et de la paupérisation, et tous les centrafricains en sont épuisés. Nous sommes sur la voie de la « somalisation ». Si cette situation perdure, elle nous mènera inéluctablement au désastre.

 

Aujourd’hui, pour nous en sortir, les centrafricains doivent faire abstraction de leur appartenance ethnique et clanique. Lorsque nous aurons retrouvé l’unité, les Centrafricains retrouveront l’apaisement et la confiance.

 La République Centrafricaine fait face à un défi considérable. Il ne sera pas facile à relever, car les chantiers sont immenses, mais nous pouvons y arriver. L’espérance ne peut venir que de quelque chose de nouveau et de différent.

 

Il nous faut une véritable rupture avec le passé.


Notre pays a besoin d’une personne capable de fédérer les différentes ethnies, les différents partis, les différentes croyances. Quelqu’un qui sera soucieux de garantir la paix, la réconciliation nationale et le développement, quelqu’un qui remettra le pays sur les rails, qui rétablira la confiance.

 

Je suis une femme de fermeté, une femme de compromis, une femme d’ouverture et de dialogue. Je ne fais pas partie des systèmes politiques mafieux et claniques, qui ont de tout temps prévalu au détriment des Centrafricains. Je serai le président de tous les Centrafricains, le président fédérateur dont la Centrafrique a besoin, le Président de la paix.

 

Je suis une candidate différente.

 

Je n’entre pas dans une catégorie définie. Mes origines plurielles, mon éducation, mes valeurs morales, ma rigueur professionnelle, mes richesses culturelles, mon engagement et mes principes font de moi la candidate neutre, celle du rassemblement, de l’unité, de la paix et du développement. Celle de la rupture, du changement radical, de la modernité et du futur. Celle qui favorise par dessus tout l’action patriotique par rapport aux intérêts partisans. Celle qui saura susciter et développer dans les nouvelles générations, aussi bien que chez nos aînés, la capacité de vivre ensemble nos identités multiples, comme nous le faisions jadis.

Je saurai être une véritable mère de la nation, égale et juste pour tous.

 

Je suis la candidate du rassemblement, de la paix et de la sécurité.

 

 N’ayant jamais participé aux querelles d’influence et de positionnement en RCA, je me place au dessus des joutes tribales. C’est ce qui me permettra d’effectuer les recrutements à tous les niveaux sur les bases de compétences réelles et non pas sur des considérations tribalistes et népotistes. Le respect des cultes en RCA sera réaffirmé auprès de nos concitoyens.

 

Je suis la candidate de l’ouverture sur le monde.

 

 

 

Mon plan de reconstruction ouvrira à la République Centrafricaine les portes de la reconnaissance internationale, ainsi que celles des investisseurs mondiaux et des véritables  aides. Notre principe sera désormais : donnant-donnant. « Voilà ce que nous possédons et voilà ce que nous exigeons en échange, et tout de suite ! »  De manière progressive, mais très sûrement, nous allons rompre avec le terme « aide ».

 

 

 

De véritables programmes sociaux seront lancés, avec une plus grande implication de l’Etat.

 

Il nous faut, pour la totalité du territoire centrafricain, et pour Bangui en particulier, une reconstruction totale du système de distribution d’eau potable. Les canalisations sont vétustes, poreux, et présentent un taux de perte d’eau d’environ 30%. L’assainissement de l’eau et son accessibilité réduira de manière drastique les problèmes de santé des populations.

Il est urgent de créer un CHU (Centre hospitalier universitaire) ou un CHR, (Centre hospitalier de recherche), ainsi que des dispensaires et centres de soins à travers le pays, pour soigner gratuitement la population, comme cela se faisait avant.

 

 

L’enseignement redeviendra entièrement gratuit, de la maternelle à l‘Université. Il sera nécessaire de créer d’autres établissements d’enseignement supérieurs en province. De l’école primaire à l’Université, ces établissements seront informatisés. La formation des enseignants  sera une priorité. L’accent sera mis sur l’éducation des filles.

 

Une politique favorable à l’investissement des entreprises sera mise en place pour créer un environnement où les règles du jeu seront justes et respectées.

 

La République Centrafricaine repensera sa politique agricole.  L’agriculture vivrière sera inscrite parmi les priorités, pour éloigner le spectre de la faim et de la malnutrition.
Il s’agit de donner la priorité à la satisfaction des besoins primaires de la population.

 

Les salaires seront revus à la hausse, compte tenu du fait que le coût de la vie est vertigineusement élevé, et le pouvoir d’achat nettement inférieur à ce qu’il était dans des périodes antérieures.

 

Le développement du secteur privé sera fortement encouragé, car la notion de développement perd son sens en l'absence de ce secteur.

 

Je veux mettre en valeur une nouvelle génération de femmes et d'hommes de toutes nos régions et de toutes nos ethnies. Je veux leur confier les responsabilités, et demander aux anciennes générations d'être là et de leur transmettre l'expérience. Le renouvellement de la classe politique, nécessaire pour le changement radical dont la RCA a besoin, implique l’engagement d’hommes et de femmes qui ne sont pas forcément populaires, mais qui sont animés par des valeurs qui les placent au-dessus de toute appartenance nuisible et les mettent au service de l'intérêt général. Des femmes et des hommes compétents, honnêtes et travailleurs, et sur lesquels le pays doit pouvoir compter. Ce sont ceux là qui pourront conduire ce changement, car il n’y a pas de progrès social et économique sans modernisation de la vie politique.

 

En ce qui concerne l’administration, nos habitudes de gestion des ressources humaines vont changer. Pour cela, les critères de recrutement dans la fonction publique, notamment dans le secteur très sensible des forces armées centrafricaines, seront rigoureux. Les principaux critères de recrutement pour les fonctions de l’Etat seront l’intégrité,  la compétence, les capacités, le mérite, le sens des responsabilités et une certaine rigueur intellectuelle et morale. Nos administrations seront pilotées par des hauts fonctionnaires compétents, bien formés, expérimentés, travailleurs et intègres, dont les capacités seront renforcées afin qu’ils soient en mesure d'assurer l'efficacité et la continuité de l'Etat. Les fonctionnaires et hauts fonctionnaires centrafricains ont besoin d’être encouragés et motivés, et ils le seront.

Les Centrafricains ayant une réputation de compétence reconnue ne craindront plus d’être mutés de façon fantaisiste ou d’être victimes de fiches mensongères. La tendance sera de tirer tout le monde vers le haut.

 

Le centrafricain doit se sentir protégé par l’Etat. L’outil principal du retour de la sécurité c’est l’Armée Nationale. Malheureusement cette Armée Centrafricaine n’existe plus. Il existe un lien direct entre la division et la désorganisation qui ont miné notre armée, et les crises politico-militaires qui ont ruiné le pays. La sortie durable de crise passe donc surtout par la réhabilitation complète de nos forces armées. La réconciliation effective en leur sein sera le signal fort indiquant que celle-ci progresse dans la communauté nationale. La question du caractère national, donc multiethnique, de notre armée, est fondamentale. Rien n'est plus favorable à la perpétuation de la crise de confiance au sein de l'armée que les recrutements à caractère « tribaliste ». Je redonnerai à l’Etat sa capacité de protéger ses citoyens. L’Armée Centrafricaine redeviendra le socle de l’Unité. Le métier des armes est un métier noble, respecté et respectueux de certaines valeurs, dont la première est le respect et la protection de la vie des autres. C’est pourquoi les militaires devront tous avoir une éthique et observer une déontologie de leur métier.

 

Je proposerai une loi sur la parité dans les institutions centrafricaines. Les femmes sont les héroïnes de notre pays. La femme centrafricaine est le levier par lequel le pays peut changer Les femmes seront plus impliquées dans le domaine politique et économique, et nous les aiderons pour leur  donner une place plus importante dans le développement économique et social, afin qu’elles puissent à leur tour garantir l’éducation des générations futures.

 

A notre jeunesse je dirai que la RCA n’est pas seulement un héritage de nos parents ; elle est plutôt, et surtout un prêt que nos enfants nous font. Nous sommes donc comptables vis-à-vis de notre jeunesse, de l’avenir de la RCA. Il nous faut leur construire un futur meilleur avec leur contribution.

 

 

La diaspora centrafricaine aura alors envie de rentrer, car il y aura la sécurité, des emplois, des logements décents, un bon système de santé, une éducation solide pour leurs enfants, une qualité et une espérance de vie nettement supérieure.

 

La République Centrafricaine, qui possède un territoire immense : 623 000 km, est dotée d’une faune et d’une flore parmi les plus riches d’Afrique. Plutôt que de permettre leur destruction en les surexploitant, nous allons adopter une stratégie de protection de la vie qui consiste à ralentir la déforestation et reboiser. L’avenir, c’est de préserver nos richesses qui sont susceptibles d’apporter une amélioration du niveau de vie des populations, et de faire du tourisme et de l’écotourisme l’une des locomotives de l’économie centrafricaine car l’écologie va de pair avec l’économie.

 

 

Je crois au rôle déterminant d’un syndicalisme puissant.

Pour asseoir notre fragile démocratie, les Institutions devront bénéficier d’un « toilettage » et d’un renforcement.

 

La sous information des peuples est une des principales barrières qui les séparent du développement. Un peuple ne change de comportement que quand il y a des éléments de comparaison qui lui permettent de changer. Je crois en la capacité des médias de pousser notre société toute entière à basculer dans une autre trajectoire. Les médias libres en RCA bousculent et dérangent, mais ils sont incontournables pour l'éducation politique et civique de la population. Ils dénoncent les cas de corruption, les méfaits…Ils poussent les gens à parler, discuter, échanger. Leur liberté de ton soutient le combat de la démocratie et celui du  rétablissement de l’Etat de droit. Je considère qu’ils sont un des garants du système démocratique.

 

Le Continent Africain : nombreux sont ceux qui pensent que notre continent a définitivement perdu la bataille du développement. Il est vrai que nos pays croulent sous le poids d’innombrables problèmes qui semblent insolubles et que notre jeunesse sombre dans le désespoir. Mais nous ne devons pas nous décourager. La construction de l’Afrique est possible, ce n’est pas un rêve éveillé. Aucun de nos petits Etats ne peut se développer tout seul. Nous n’avons pas d’autre choix que de nous unir pour constituer un grand ensemble à l’instar de l’Union Européenne, de l’ALENA, de l’ASEAN... Si nous ne le faisons pas nous serons condamnés à disparaître. Les Etats Africains doivent définir une stratégie commune et offensive, une vraie stratégie des Etats-Unis d’Afrique. Le décloisonnement de l’Afrique en un vaste espace politique, économique et social africain est dans l’intérêt de tous, aussi bien des africains que des partenaires de l’Afrique. 


En matière de Nouvelles Technologies, nous devons rattraper notre retard en installant très rapidement la fibre optique. Les écoles, l’Université et les administrations pourront ainsi être câblés. Internet est le moyen de nous ouvrir aux enjeux globaux et de trouver des solutions locales. L’usage des TIC modifiera  profondément nos façons de travailler en RCA.

 

Mon programme reprendra entre autre, dans le détail, les points évoqués dans ma profession de foi.

 

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Centrafricaines, Centrafricains, le rêve du père fondateur de la RCA, Barthélémy BOGANDA, était de vaincre la sous-alimentation et la vie chère, de vaincre la nudité, d’améliorer l’habitat, de créer des hôpitaux afin que son peuple ait accès aux soins, de vaincre la mortalité infantile, de créer des écoles, des établissements secondaires et des facultés d’où sortiraient des pionniers et des lutteurs. Il voulait sortir les Centrafricains de la misère.

 

Lorsqu’il nous a quittés, notre pays était sur la voix d’un avenir florissant, et a continué sa trajectoire ascendante un certain temps.

 

Notre héros national devrait nous inspirer. Reprenons ses idéaux, approprions nous les, et soyons unis, dignes et travailleurs.

 

Mes chers compatriotes, je vous appelle toutes et tous à aller aux élections dans la paix et la sérénité, et à voter massivement. Aujourd'hui c'est vous, centrafricaines et centrafricains, qui détenez les clés de notre avenir commun. Vous voulez une vie meilleure, c'est à vous d’imprimer le mouvement pour que ce changement se fasse.

La RCA va s’investir encore plus dans la protection des animaux, des cours d’eau, des forêts, de l’environnement. Je suis en faveur de la lutte contre le réchauffement climatique, dont les effets se font aussi ressentir en RCA. Les jeunes doivent pouvoir étudier dans des conditions matérielles convenables, bénéficier d’un enseignement de qualité, obtenir une bourse versée régulièrement, et avoir des débouchés professionnels après leurs études. Il n’y aura plus de jeunes sans travail et sans occupation. Il n’y aura plus de jeunes dans la rue. Ils n’auront plus envie de partir à l’étranger, parce qu’ils seront heureux chez eux, et seront prêts à se mobiliser pour la reconstruction de leur pays. Je n’admettrai jamais qu’une armée nationale censée assurer la protection de la population se retourne contre cette même population. Je m’engagerai très clairement sur ce point. Les services sociaux de base, la santé, l’éducation, l’eau, l’hygiène et l’assainissement seront restaurés. A terme, on envisagera de subventionner ces services pour les personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté. Nous allons créer une nouvelle Sécurité Sociale. Certaines mesures seront nécessaires, même si elles sont douloureuses. Pour mener à bien les réformes, nous devrons vivre une période de rigueur et d’austérité. Le monde fera de nouveau confiance à la République Centrafricaine et à son gouvernement. La Communauté Internationale nous  encouragera à consolider l’Etat de droit au quotidien et la démocratie. Nous nous débarrasserons des vieux clichés qui nous présentent comme des corrompus, des tyrans et des assassins. Avec l’ère de la globalisation s’achève l’ère de la pitié et de l’assistanat. Désormais, c’est d’abord de nos efforts propres que viendra le salut. La Communauté Internationale va continuer à nous accompagner, mais nous devons lui donner des signaux forts et sans ambiguïté. Avec la perte de confiance, au sein de la Communauté Internationale, dans la capacité de l’Etat à ramener la paix et la sécurité, nous faisons face à la nécessité de développer une diplomatie active et diversifiée qui nous permettra de nous adapter aux nouvelles exigences du monde moderne. Notre politique étrangère devra subir une profonde réforme, et  revoir ses principes et ses méthodes car la mission du diplomate est devenue plus complexe et plus exigeante qu’il y a vingt ans. Mon expérience sur le plan international, ma capacité de discernement, le  sang-froid et la force de résistance dont j’ai su faire preuve toute ma vie face aux coups du sort et à l’adversité, ma pluri culturalité, mon pluri linguisme, me confèrent l’atout majeur d’une plus large ouverture sur le monde, d’une perspective sur les relations internationales, et d’une plus grande aptitude à gérer ce pays et à y travailler avec tous, sans considération ethnique, clanique, ou de parti. Je m’adresse aux Centrafricaines et aux Centrafricains, de toutes les ethnies, de tous les partis politiques, de toutes les religions, aux femmes, aux hommes et aux jeunes. En 2010 la République Centrafricaine va choisir son destin. Soit elle choisira de rester dans le cercle vicieux de la violence et de la paupérisation, soit elle optera pour un vrai changement. En me présentant, j’opte pour la seconde solution. Le moment est venu de vous annoncer ma candidature pour les élections présidentielles de 2010. Je suis très affectée par l’état de délabrement de notre pays la République Centrafricaine, la souffrance et la détresse de sa population. Je suis persuadée que nous pouvons encore tous ensemble éviter que tant de vies soient gâchées. Nous devons trouver une solution à la catastrophe économique et sociale que connaît RCA. Je vais vous exprimer ici mes convictions et mon engagement pour notre pays Mes chers Compatriotes,
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