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10 octobre 2013 4 10 /10 /octobre /2013 16:13

9 octobre 2013
Xavier Monnier
Bakchich

 

 

Le voyage de novembre 2012 de Cloclo et de son gendre à Malabo aura couté près de 11 000 euros à Reims Aviation, société en redressement judiciaire depuis septembre.

 

Aider les entreprises françaises en difficulté a un coût. Voyager vers d'aussi accueillantes et démocratique contrées que la Guinée Equatoriale également. Pour un saut de puce d'une nuit, du 17 au 18 octobre 2012, l'avocat Claude Guéant, son beau-frère de banquiers d'affaires Jean-Charles Charki et le consultant international Michel Scarbonchi ont dépense la coquette somme de 10 746,55 euros. Nuit d'hotel au Sofitel et billets d'avions compris. L'objectif de ce voyage a consisté à vendre au président equato-guinéen, Teodoro Obiang, un brin fâché avec la France depuis le mandat d'arrêt international délivré contre son fils dans l'affaire des Biens Mal Acquis, un projet d'avion révolutionnaire porté par Serge Bitboul, le Skylander. Un voyage vain, le chef d'Etat africain n'a pas bourse déliée. Et la société en charge de la fabrication et la conception du Skylander, SkyAircraft a été placée en liquidation judiciaire en avril dernier.

Malgré l'échec, les frais de déplacement n'ont jamais pesé sur le portefeuille de Claude Guéant. Bien normal. «Travaillant gratuitement pendant plusieurs jours pour aider une entreprise, a argué le Sarko boy à Bakchich, il me semble assez normal que je n'ai pas payé en plus de ma poche mes frais de déplacement.» En fait, c'est l'entreprise de son gendre, LPA Holding, alors sise à la même adresse que son cabinet d'avocat qui s'est chargé de passer la commande auprès de Carlson Wagon Lit. Le voyagiste s'est chargé des réservation des Billets d'avion, et des nuits au Sofitel Malabo. Et la douloureuse acquitté au 15 novembre 2012, d'être très prestement remboursé par l'entreprise de Serge Bitboul. LPA adresse un courrier le 4 décembre, le virement part le 17 selon le document que Bakchich s'est procuré.

 

 

Seul petit hiatus, ce n'est pas SkyAircraft qui a réglé l'addition mais une autre société de Serge Bitboul, Reims Aviation. Un petit jeu d'écriture, sur des sommes somme toutes modestes mais qui ont eu le malheur d'attirer l'attention de la Justice.

Comme l'a révélé le quotidien régional l'Union, la facture du voyage a été réquisitionné par la Division nationale des investigations financières et fiscale (DNIFF), laissant présager d'une enquête parisienne sur ce curieux voyages d'affaires du clan Guéant à Malabo.

 

Lire: Un nouveau crash judiciaire pour Claude Guéant?

 

Serge Bitboul et sa holding Geci est quant à elle visé par une enquête préliminaire de la Brigade financière de Paris, a confirmé à Bakchich le parquet. Son introduction en bourse, après avoir provoqué des réprimandes de la part de l'AMF, intéresse la justice.

 

Enquêtes et Champagne

 

Plus à l'est, ce n'est pas la justice pénal, mais commerciale qui fait un mauvais sort au chef d'entreprise. Après la liquidation de SkyAircraft, Reims Aviation a été placé en redressement judiciaire début septembre. Une procédure initiée, cas assez rare pour être souligné, par le procureur de la République de la cité champenoise.

«On entendait parler depuis des mois d'une situation dégradée mais sans pouvoir agir, faute de documents, décrypte un magistrat. Tout le monde s'observait en chien de faïence». Une première alerte du comité d'entreprise en juillet n'est pas assez étayé pour que le parquet bouge. Puis le commissaire au redressement productif transmets un état des dettes contractées par la société auprès de l'Urssaf, avant que le Comité d'Entreprise n'arrive à établir une perte de 11 millions d'euros de la société, agrémenté de quelques délits d'entraves. A l'audience du 10 septembre devant le tribunal de commerce ce sont finalement 15 millions de passifs et des comptes non certifiés depuis 2012 qui surgissent. La société est placeé en redressement judiciaire. 

 

 

«C'est la seule procédure en cours à Reims, assure le parquet à Bakchich, pour l'instant». Selon les informations glanées au pays du Champagne, plusieurs incartades avec le droit ont été d'ores et déjà relevés par les administrateurs judiciaires. Une tenue de comptabilité de l'entreprise erratique, des soupçons de lettres d'intention de commandes d'avions falsifiés. Bon nombre de factures de consultant intriguent également quand de mémoire de salarié de Reims Aviation, peu de conseils ont été aperçus sur le site.

«Nous attendons le rapport des administrateurs. L'important est d'arriver à sortir l'entreprise et ses salariés de l'ornière avant de penser à des enquêtes, décrypte une source judiciaire. On fait du social avant de passer éventuellement au pénal.» 

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