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3 décembre 2008 3 03 /12 /décembre /2008 13:12

3 décembre 2008

Source : ANR 

 

Trois ONG africaines témoignent à charge contre la Banque européenne d’investissement.

Alors que le « plan de relance » de l’économie proposé hier par la Commission européenne préconise une augmentation des prêts de la Banque européenne d’investissement (BEI) de plusieurs milliards d’euros, trois représentants de la société civile du Tchad, du Nigeria et de République démocratique du Congo (RDC) viennent justement dénoncer, à Paris et Bruxelles, les impacts désastreux des projets financés par la banque dans leurs pays. Avec la campagne « Banque européenne d’investissement (BEI) : L’Europe mine l’Afrique », les Amis de la Terre demandent à la BEI de tirer les leçons des échecs et de ne pas s’impliquer dans de nouveaux oléoducs et méga projets miniers. Ils s’associent aux représentants africains pour demander aux gouvernements de contrôler les conséquences des investissements de la Banque avant d’augmenter ses capacités d’action.

A l’heure où les crises climatiques, environnementales et sociales s’amplifient et que les modes de consommation basés sur les énergies fossiles sont pointés du doigt, la BEI, banque de l’Union européenne, finance d’énormes projets fossiles et miniers en Afrique, aggravant les dérèglements climatiques, les pollutions et les inégalités.

Prince Kumwamba, défenseur des droits humains de RDC, Thérèse Mékombe, présidente de l’association des femmes juristes du Tchad, et Osayande Omokaro, des Amis de la Terre Nigeria rencontreront du 26 novembre au 5 décembre des responsables politiques en France et en Europe pour témoigner des conséquences du projet Tenke-Fungurume en RDC (mine de cuivre), de l’oléoduc Tchad-Cameroun et du gazoduc Ouest Africain, tous trois soutenus par la BEI.

Ces projets sont à l’origine de graves violations des droits humains, de déplacements de communautés, et de pollutions des sols, de l’eau et de l’air. S’ajoutent parfois des conflits et des cas de corruption.

Anne-Sophie Simpere, chargée de campagne Responsabilité des acteurs financiers aux Amis de la Terre, explique : « La BEI est méconnue du grand public, mais c’est une institution financière majeure, et le premier financeur public des industries extractives. Outre leurs impacts désastreux en Afrique, ces investissements sont en contradiction flagrante avec les engagements de la France en matière de lutte contre les changements climatiques, ou avec la nécessité de diminuer en France les consommations en ressources naturelles réaffirmée dans la loi Grenelle 1. La BEI doit cesser d’investir l’argent public dans les industries extractives et s’impliquer dans des projets contribuant réellement au développement soutenable. »

Prince Kumwamba poursuit : « Il est d’autant plus urgent de se mobiliser que sous couvert de « sécurité énergétique », les bailleurs publics s’apprêtent à justifier les prochains gros investissements dans des mégas oléoducs pour ramener pétrole et gaz en Europe. Alors que les conflits au Tchad, au Darfour, dans le delta du Niger, sont tous liés à l’exploitation de ces énergies fossiles, comment peut-on parler de « sécurité » ? La surconsommation des pays riches génère des situations insupportables dans les pays pauvres. La situation est la même dans le secteur minier où la guerre en RDC est liée à l’appropriation des ressources minérales. L’Europe doit réduire radicalement ses consommations pour réduire le pillage des ressources au Sud. Les fonds publics ne doivent plus alimenter ce type de d’investissement et de commerce scandaleux. »

Après une table ronde à l’Assemblée nationale et un rendez-vous au Ministère des Affaires étrangères, les intervenants rencontrent les journalistes français ce jeudi, avant de partir pour Bruxelles.

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2 décembre 2008 2 02 /12 /décembre /2008 23:19

2 décembre 2008

Source : JDD 
 

Nouvelle plainte en France

 

Une plainte visant le patrimoine immobilier français de trois chefs d'Etat africains - le président du Gabon, Omar Bongo, celui du Congo-Brazzaville, Denis Sassou Nguesso, et celui de la Guinée équatoriale, Teodoro Obiang Nguema Mbassogo - a été déposée mardi à Paris pour "recel de détournement de fonds publics" par deux ONG et un citoyen gabonais. 

L
es deux organisations non gouvernementales, Transparence International France et Sherpa, estiment dans un communiqué que les trois dirigeants n'ont pu acquérir ce patrimoine grâce à leurs salaires. "Il n'y a aucun doute sur le fait que ce patrimoine n'a pu être constitué grâce aux seuls salaires et émoluments de ces chefs d'Etat, au sujet desquels il existe de sérieuses présomptions de détournements de fonds publics", écrivent-elles. Deux premières plaintes dites "simples" avaient été déposées auprès du parquet sur les mêmes faits en mars 2007 et juillet 2008. Le procureur avait ordonné un classement sans suite, estimant que les indices d'infraction étaient insuffisants. Mais dans ces deux cas, il n'y avait pas eu constitution de partie civile. Cette fois-ci, une partie civile s'est constituée. Cela permet, sauf problème de droit, d'obtenir quasi-automatiquement la désignation d'un juge d'instruction.

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14 novembre 2008 5 14 /11 /novembre /2008 00:37

12 novembre 2008
Hélène Bailly
Source : Afrik.com

 

Nicolas Sarkozy a bien raison de s’inquiéter…

 

Le sort du président est entre les mains de la justice française

Nicolas Sarkozy aurait-il peur de sa poupée vaudou et la justice française serait-elle insensible à une anxiété quelque peu justifiée ? Le chef de l’Etat français a demandé le retrait de la vente d’un livre-objet comprenant des aiguilles destinées à le titiller au sens figuré comme au sens propre. Débouté le 29 octobre dernier, le président a fait appel et sera fixé sur son sort ce jeudi après-midi. La petite histoire de la poupée vaudou de Nicolas Sarkozy devrait connaître son épilogue ce jeudi après-midi. Le président français avait été débouté le 29 octobre dernier par la justice. Il souhaitait le retrait de la vente de la poupée à son effigie livrée avec des épingles et accompagnée d’un livret publié par les éditions K&B. C’est la première fois qu’un président français en exercice n’obtient pas gain de cause devant la justice. Le tribunal a estimé que « cette représentation non autorisée de l’image de M. Sarkozy ne constitue ni une atteinte à la dignité humaine, ni une attaque personnelle, et s’inscrit donc dans les limites autorisées de la liberté d’expression et du droit à l’humour ». Une décision qui n’arrange pas vraiment le président quand on considère toute la symbolique qui entoure la poupée vaudou. C’est d’ailleurs sur cet objet précisément que porte la requête de Nicolas Sarkozy. « La poupée est donnée en cadeau, je n’ai pas demandé le retrait de l’ouvrage qui accompagne la poupée », a tenu à préciser l’avocat du président, Me Thierry Herzog.

Superstitieux ou simplement attaché à son image ?

La poupée sert dans le rituel vaudou, pratique animiste originaire du Bénin et exportée dans le monde grâce à la traite négrière, à envoûter ou à protéger un individu. L’objet, souvent en cire, porte des signes qui renvoient à la personne concernée, comme des mèches de cheveu. Dans l’imaginaire commun, la poupée vaudou jouit d’une connotation négative. Ainsi, depuis quelques années, ces figurines sont vendues dans le commerce comme des anti-stress. Une tendance qui confirme que la poupée vaudou s’apparente, pour beaucoup, à un exutoire. Une vague sur laquelle surfent aussi les éditions K&B. « Votre voix s’est perdue dans les urnes ? Essayez la magie noire... » ou encore « Le lecteur pourra conjurer le mauvais œil en utilisant la poupée vaudou et les aiguilles qui sont offertes avec cet ouvrage », peut-on lire sur les sites qui commercialisent l’objet du délit.

Imaginer 20 000 personnes qui piquent son effigie pour n’importe quel individu, dans un tel contexte, relèverait par conséquent du cauchemar. Si la pensée positive est supposée avoir des vertus, pourquoi la pensée négative n’aurait-elle pas de conséquences ? En bourse, on parle d’anticipations auto-réalisatrices. Les prévisions faites par les agents conduisent ces derniers à adopter des comportements qui valident a posteriori leurs prédictions à la baisse ou à la hausse. Une bonne illustration si l’on considère que la panique se répand d’une place à une autre comme une traînée de poudre en ces temps de crise financière.

La justice scellera-t-elle son sort ?

Nicolas Sarkozy, le manuel vaudou est « un livre-objet humoristique et interactif, présenté dans un coffret attractif ». Le kit, vendu depuis le 9 octobre, comprend un manuel de 56 pages, une poupée et un lot de douze aiguilles. Ces dernières peuvent être épinglés sur le corps du président à des endroits où l’on peut retrouver des répliques inoubliables comme "Casse-toi, pauv’con", "Racaille", "Travailler plus pour gagner plus", "Immigration choisie", "La France, tu l’aimes ou tu la quittes", ou encore "Paquet fiscal", "Tests ADN", "Kadhafi", "Yacht", "Fouquet’s" et "Bigard". Le coffret est disponible en 20 000 exemplaires. Ségolène Royal a également une poupée à son effigie éditée, elle, à 12 000 exemplaires. Celle qui brigue le poste de Premier secrétaire du Parti socialiste a choisi, au nom de l’humour, de ne pas entamer d’action judiciaire. Les éditions K&B pourraient, en cas de succès, étendre le concept à d’autres hommes politiques.

En attendant, charité oblige, un peu de pensée positive ne devrait pas nuire à Nicolas Sarkozy. Que le président se rassure. Si la justice ne lui donne pas le coup de pouce salvateur qu’il espère, il peut compter sur les formules magiques qui annulent les sorts ou en préservent. Brice Hortefeux, le ministre de l’Immigration, qui se rend souvent au Bénin, pourrait l’aider à les obtenir. Il pourrait également prendre conseil auprès de la chanteuse béninoise Angélique Kidjo, qui revendique sa pratique du vaudou, pour savoir si ses inquiétudes présumées sont fondées ou non. Au pire, il suffirait de produire 20 000 poupées vaudou au travers desquelles ses fans pourront lui adresser des messages de sympathie. Ne dit-on pas que la nature est équilibre ?

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25 octobre 2008 6 25 /10 /octobre /2008 05:43

25 octobre 2008
Source : Bonne Nouvelle

 

La dette extérieure totale des 40 pays de l'Afrique sub-saharienne est inférieure de 380 milliards de dollars à ses capitaux déposés à l'étranger. C'est le scandale que révèlent deux chercheurs de l'Université du Massachusetts. 

Selon un rapport élaboré par deux chercheurs de l'Université du Massachusetts, Amherest, la somme des capitaux cachés à l'étranger par les 40 pays de l'Afrique sub-saharienne pendant la période 1970-2004 est de 607 milliards de dollars.

Or la dette étrangère totale de ces pays en 2004 était de 227 milliards de dollars. En d'autres termes, l'Afrique sub-saharienne est un créditeur net vers le reste du monde, au sens où ses activités extérieures, ou le capital caché dans des banques étrangères, dépasse ses passivités extérieures, c'est-à-dire sa dette étrangère. 

Corruption et malversations

Cette dette, rappellent les deux chercheurs, est en bonne partie détenue par ces mêmes banques où sont déposés les fonds soustraits par la corruption et la malversation.

La fuite annuelle des capitaux de l'Afrique sub-saharienne a d'autre part une valeur égale à l'aide annuelle au développement que reçoivent ces pays.
«Les personnes responsables de la fuite des capitaux sont généralement des membres de l'élite économique et politique locale, qui tirent avantage de leur position privilégiée pour acquérir des fonds et les transférer à l'étranger», affirme le rapport.

«L'acquisition et le transfert des capitaux comportent souvent des pratiques juridiquement discutables, parmi lesquelles la falsification de documents commerciaux, l'appropriation indue des gains des exportations, et les pots-de-vin sur les adjudications publiques et sur les contrats du secteur privé», précise-t-il encore.

 

La fuite des capitaux frappe les pauvres 

La fuite des capitaux est un délit qui frappe les plus pauvres. Le rapport souligne en effet que les effets négatifs de la fuite des capitaux retombe sur le dos des membres de la société possédant moins.

L'impact régressif de la fuite des capitaux est aggravé quand il y a une dévaluation: les riches qui ont des capitaux étrangers ne ressentent pas ses effets, tandis que les pauvres ne jouissent d'aucune protection.

Il faut donc mettre au point des stratégies pour rapatrier les capitaux cachés dans des banques étrangères.

Quelques signes positifs sont arrivés récemment: les banques suisses ont en effet collaboré pour retrouver la trace des comptes courants de deux dictateurs africains morts il y a quelque temps, le zaïrois Mobutu et le nigérien Abacha. Mais cela n'a eu lieu qu'après une forte pression internationale.

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17 octobre 2008 5 17 /10 /octobre /2008 23:16

Forum pour un Autre Mali (FORAM)

Un autre Mali est possible

Siège: Missira 1 - Rue 8 - Porte 1039 - BP 1511 - Bamako - Mali

Tél. (223) 221 30 82 - Email: djenneart@afribone.net.ml Site : www.autremali.org

   
   
 "MIGRANCES 2008" 
   
   
 APPEL DE L’AFRIQUE DES PEUPLES  
 CONTRE  
 L’EUROPE DE « L’IMMIGRATION CHOISIE » 
   
 Saignée à blanc, de la traite négrière à l’économie de marché, l’Afrique assiste impuissante à de nouvelles vagues de départ de ses ressortissants vers l’hémisphère Nord, dont l’Europe, devenue zone interdite pour la plupart d’entre eux. La chasse aux migrants déclarés « illégaux » «clandestins» « sans papiers » entre dans une phase particulièrement grave avec la directive «retour», le pacte sur l’immigration et l’asile ainsi que l’Union pour 
  la Méditerranée (UPM) dont la dimension qui a toutes les chances d’aboutir est celle de l’externalisation des frontières de l’espace Schengen. 
   
  Ces hommes, ces femmes et ces enfants, indésirables qui peuvent être arrêtés, enfermés et expulsés sont aussi et surtout des preuves vivantes, errantes et accablantes des ravages de la mondialisation néolibérale dans les pays dont ils sont originaires. 
   
 Loin d’être une étape nécessaire au développement de l’Afrique, le néolibéralisme relève d’un choix politique et stratégique des nations riches et industrialisées qui prennent appui sur les institutions internationales de financement dans la restructuration des économies dominées conformément à leurs propres intérêts. Le désengagement de l’Etat, la libéralisation des économies africaines, les privatisations sauvages obéissaient à ce dessein. Le fardeau de la dette, l’insécurité alimentaire, le chômage massif et chronique, les difficultés croissantes d’accès à l’éducation, aux soins de santé, à l’eau potable, et la dégradation de l’environnement sont allés de pair avec l’extraversion économique et l’exclusion des Africains de l’analyse de leur propre situation. Le discours dominant fait fi de ce processus de destruction des économies et des sociétés dont résultent les récentes vagues migratoires vers l’Europe. 
   
 La réunion du Conseil européen des Ministres de l’Union Européenne (les 15 et 16 octobre 2008) qui vient d'adopter le pacte européen sur l’immigration et l’asile ainsi que la conférence interministérielle euro-africaine sur l’immigration et le développement (novembre 2008) sont l’occasion pour le mouvement altermondialiste africain de : 
   
 - rappeler qu’il n’y a pas d’issue honnête et responsable à la question migratoire 
 dans le cadre de politiques dites de coopération que l’ Europe «libre-échangiste» 
 impose aux pays d’origine de ces migrants dont elle ne veut pas, à moins de pouvoir les choisir en fonction de ses propres intérêts. 
   
 - lancer un appel aux dirigeants africains dont le silence assourdissant face aux 
 milliers de morts de l’émigration criminalisée et de l’externalisation des 
 frontières de l’Europe est grave et inacceptable. 
   
 - souligner que les Accords de partenariat économique (APE) que l’Europe essaie 
 d’imposer à tout prix à l’Afrique ne peuvent qu’aggraver la situation économique, 
 sociale et politique des pays africains et par conséquent l’accélération du 
 phénomène migratoire. 
   
 - rappeler à l’Europe des 27 que les flux migratoires africains qu’elle prétend combattre avec fermeté, résultent de la saignée qu’elle n’a cessé d’opérer depuis des siècles sur les ressources du continent et qu’il est illusoire de croire que le prétendu « co-développement » ou l’érection du Centre d’Information et de Gestion des Migrations (CIGEM) peuvent inverser cette tendance et rendre justice aux victimes des crimes économiques commis en Afrique au nom du marché-roi. 
   
 - relever que le retour à l’humain et à des Etats protecteurs des économies africaines ainsi que des droits de leurs peuples sont les meilleurs moyens de garantir aux Africains des emplois et une vie décente. 
   
 - réaffirmer l’importance cruciale et la légitimité des luttes des mouvements sociaux pour l’annulation de la dette illégitime, contre des accords dits de « libre-échange », contre le prétendu « droit d’ingérence humanitaire » dans les conflits provoqués et attisés par la convoitise des ressources du continent 
   
 - souligner l'importance et l'urgence de consolider les synergies entre ceux qui se 
 battent contre cet ordre mondial injuste et prédateur au Sud et au Nord. 
   
 - Non à 
  la Directive de 
  la Honte ! 
 - Non aux accords de réadmission ! 
 - Non au Pacte Européen contre les victimes du système néolibéral ! 
 - Non aux centres de rétention des innocents ! 
 - Non au centre de rétention de l’info dénommé CIGEM ! 
 - Non aux Accords de Paupérisation Economique (APE) ! 
 - Non à l’Union pour 
  la Méditerranée ! 
 - Non à FRONTEX ! 
   
 - Oui à l’Afrique, à l’Europe et au monde des peuples souverains et solidaires ! 
   
 Bamako le 05 octobre 2008. 
   
 Organisations signataires :  
 Le Forum Social Africain (FSA),  
 Médecins du Monde, 
 Réseau Education Sans Frontières (RESF),  
 La CIMADE,  
 L’Association Pour les Droits de l’Homme en Andalousie (APDHA),  
 L’Association Malienne des Expulsés (AME),  
 Le Tocsin du Burkina,  
 Le Forum Africain des Alternatives,  
 Le COFLEC,  
 L’AMASI,  
 L’AMLIC, 
 Alternatives-Niger,  
 Le CRJ,  
 Le Collectif des Enseignants pour une Alternative et  
 Le FORAM (Les organisations membres du FORAM : Centre Amadou Hampaté Ba (CAHBA), l'Association des Artistes et Intellectuels pour l'Ethique et l'Esthétique, 
 l’institut de recherche et de promotion des alternatives en développement (IRPAD), l’association NKO, l’institut SOGOLON, Maaya jeunes, Maaya femmes, Faso Fini, Aidemet, Yéelen, Nyéléni, Routes du Sud, Retour-Travail-Dignité, et Eureka.) 

 

 

 

AMINATA D. TRAORE

Assistant 1 : AZIZ A. COULIBALY TEL : +223 671 26 93

Assistant 2 : AMADOU DIAKITE TEL : +223 906 04 20

www.autremali.org

Bamako-MALI

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12 octobre 2008 7 12 /10 /octobre /2008 19:15

Le 25 octobre : Journée de mobilisation et d’information - Nord-Niger & Nord-Ouest Argentine

07
10 2008

A l’invitation de Monsieur Jacques Boutault, Maire du 2e arrondissement

 

Programme et intervenants :

  • 13h : Projection du documentaire "Davueltando"

de Blas Moreau - Traditions musicales et festives de la Quebrada (Argentine)

  • 14h30 : Mondialisation à sens unique ou Contre-modèles de développement

avec Ramiro Llanque (nations indiennes), Ahmed Akoli (Touareg du Niger), Jean-Claude Besson-Girard (mondialisation, modes de croissance) - Débat animé par Angélique Del Rey (collectif Malgré tout)

  • 15h45 : L’extraction de l’uranium

Destruction d’un équilibre précieux - avec Lionel Cavicchioli (Réseau Sortir du Nucléaire)- Débat animé par Anne Roussel (collectif Tchinaghen)

  • 16h15 : Modes de lutte et d’action

Miguel Benasayag et Fausta Quattrini (Argentine), Issouf ag Maha (Niger) - Débat animé par Samira Clady (collectif Tchinaghen)

  • 18h00 : «Verre solidaire» offert par la mairie du IIe

et présentation de l'exposition «Areva ne fera pas la loi au Niger»

  • 19h : Réalités différentes - lutte commune

Noël Mamère et Miguel Benasayag

  • 19h30 : Concerts

Musique d’amérique latine et Musique touareg «Ishumar» avec Rissa ag Wanaghli et Moussa Bilalan (du groupe Désert Rebel) - Sidi (du groupe Twitine) et Oumara Almoctar dit Bambino (du groupe Tidawt) !

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11 octobre 2008 6 11 /10 /octobre /2008 23:17
10 octobre 2008
AgoraVox
Kakadou N’diaye


Se tient en ce moment dans un relatif silence médiatique un de ces procès tutélaires, le procès dit de "l’angolagate", où se trouvent mêlées de nombreuses personnalités de la politique et des arts, de la lumière et de l’ombre, et deux grands fauves dont la réussite financière essaie de gommer l’absence de morale.

Lundi 7 octobre s’est ouvert, à Paris, un procès dont on nous dit qu’il est le procès de la Ve République. C’est un peu vite oublier le procès Elf et celui dit des frégates de Taiwan qui, comme celui-ci, mettaient en scène et en lumière présidents, ministres, hommes de l’ombre et mafieux internationaux bien en cours, grâce à l’acharnement et au courage d’un juge, ici le juge Philippe Courroye de la Brigade financière de Paris devenu depuis 2007 procureur au Tribunal de grande instance de Nanterre (1).

C’est oublier aussi que ce procès fleuve prévu pour durer trois mois est l’aboutissement d’un travail de plus de 8 ans au cours desquels d’importants protagonistes ont été déjà écroués avant d’être libérés sous caution. Ainsi Jean-Christophe Mitterrand, (« papamadi ») conseiller pour les Affaires africaines à l’Elysée de 1986 à 1992, a été mis en examen et écroué à la prison de la Santé pour « complicité de commerce d’armes illicite, trafic d’influence par une personne investie d’une mission de service public, recel d’abus de biens sociaux, recel d’abus de confiance et trafic d’influence aggravé ». Soupçonné d’avoir reçu d’importantes sommes d’argent pour faciliter la vente d’armes, en 1993 et 1994, il a été remis en liberté provisoire qu’après que sa mère a versé une caution. Ainsi en est-il également de l’ancien directeur général de la SOFREMI, Bernard Poussier et le 2 août 2004 de Jean-Charles Marchiani, ancien bras droit de Charles Pasqua, ex-préfet du Var, mis en examen pour « recel d’abus de biens sociaux et trafic d’influence ». Sous le pseudonyme de « Robert », il est soupçonné d’avoir touché 450 000 dollars en liquide de la BRENCO (la société de Pierre Falcone) en janvier 1999, en marge du contrat des ventes d’armes à l’Angola.

Aujourd’hui, derrière les personnages hauts en couleur de Arkadi Gaymadak, en fuite et réfugié en Israël qui refuse de donner suite à des mandats internationaux, et de Pierre Falcone, devenu ambassadeur de l’Angola à l’Unesco donc bénéficiant de l’immunité diplomatique se retrouve Charles Pasqua, ministre de l’Intérieur du gouvernement Balladur mis en examen pour « financement illégal de campagne électorale », puis pour « recel d’abus de biens sociaux » et « trafic d’influence ». Parmi les éléments retenus contre lui figure le versement, en juin 1996, de la somme d’1,5 million de francs par la BRENCO à l’association France-Afrique-Orient (AFAO) dont il était le vice-président ainsi que son conseiller diplomatique Bernard Guillet également accusé. Cette remise de fonds serait directement liée à la vente d’armes à l’Angola, ainsi qu’à la remise de l’ordre national du Mérite à Arcadi Gaydamak, les écrivains et entremetteur Attali - les soupçons à son encontre portent sur les honoraires qui auraient été versés à son agence de conseil par Pierre Falcone (50 000, puis 200 000 dollars) et sur diverses opérations présumées de blanchiment d’argent - et Sulitzer - ce dernier mis en examen pour « recel d’abus de confiance, recel d’abus de biens sociaux et trafic d’influence », mais laissé en liberté. Il avoue avoir touché 1,2 million de francs, mais nie également être mêlé à un trafic d’armes, le député Fenech, ancien président de l’APM, mis en examen pour « recel d’abus de biens sociaux », poursuite consécutive au versement à l’APM de 100 000 francs en 1997 (15 000 €) par la société BRENCO. et une myriade de collaborateurs obscurs d’obscurs cabinets de la République dont le Général Mouton, directeur de la BRENCO, société mère de Pierre Falcone, le conseiller régional P. Anselin, célèbre breton pour avoir en tant que maire fait dresser en sa commune une statue de Jean Paul II de 9 mètres de haut et avoir reçu le Big Brother Awards pour l’installation en sa tranquille bourgade bretonne de 69 caméras de surveillance, mais aussi, indirectement, Konan Bedié, ex-président de Côte-d’Ivoire, Eyadema ex-président du Togo, Mobutu Sesse Seko, Hassan II, de Marenches, directeur de la DGES, etc., mis en cause et non en procès pour avoir reçu non des inculpés, mais de Savimbi, chef de guerre, de fort substantiels pots de vin.

Le tout sur fond d’une guerre civile, qui, en Angola, fit un demi-million de morts et dura 27 ans.

En novembre 1975, la Révolution des œillets met fin à la dictature salazariste de Caetano au Portugal et dans la foulée accorde l’indépendance à l’Angola. Le pouvoir est transféré au MPLA, Movimento Popular de libertacao de Angola, mouvement armé de libération nationale créé en 1965 et dirigé par Agostinhoa Neto à qui succéda en 1979 Jose Eduardo dos Santos.

Mais alors que l’URSS n’accorde son soutien au nouveau régime au marxisme flamboyant de do Santos que du bout des lèvres et forcée, les Etats-Unis de Kissinger mentant effrontément au gouvernement et au peuple américains décident d’aider un dissident, Jonas Savimbi. Commence alors l’escalade d’une horreur fort injustement appelée guerre froide. Brute sanguinaire, s’appuyant sur son ethnie, les ovimbundu, Savimbi rejoint par Roberto Holden, va, grâce aux diamants dont son territoire regorge et avec l’appui de Mobutu du Zaïre voisin lui-même enfant chéri de la CIA et beau-frère de Holden, et des Belges qui achètent les diamants via Johannesburg, bénéficier du soutien de l’Afrique du Sud, qui envoie ses soldats et d’Israël. Le soutien des Etats-Unis pour Savimbi atteint le chiffre record de 50 millions de dollars en 1989, année de l’arrivée au pouvoir de George Bush père. Deux vols de ravitaillement militaire par jour soutiennent la campagne de l’UNITA qui devint de plus en plus brutale et de plus en plus destructrice. Savimbi, qui avait bénéficié au début d’un certain soutien de sa propre tribu les Ovimbundu, fut peu à peu réduit à utiliser la contrainte pure : les hommes étaient embrigadés de force dans son armée, les femmes contraintes à l’esclavage sexuel et la nourriture des agriculteurs confisquée. Ceux qui s’opposaient à son autorité étaient accusés de sorcellerie et brûlés vifs en même temps que leur famille. Mais bonne partie de la classe dirigeante américaine, rassemblée autour de la famille Bush, continuait à assister à la destruction de toute une nation plutôt que d’abandonner son soutien à l’UNITA. Cependant, les revers subis par l’armée sud-africaine, contre les Cubains arrivés en renfort, revers qui par ailleurs allaient précipiter la fin de l’apartheid, aboutirent à la signature de la paix de 1991 et à l’organisation, sous contrôle de l’ONU, d’élections qui voient le triomphe du MPLA. Mais Savimbi n’accepte pas sa défaite et reprend le maquis toujours aidé par le trafic de diamants via de nombreux diamantaires d’Anvers et les soutiens achetés de Konan Bedié devenu président de Côte-d’Ivoire après la mort d’Houphouet Boigny (1995), d’Eyadema du Togo d’Hassan II du Maroc drivé par son ami ex-directeur de la DGES, de Marenches, et en France du Parti libéral de Léotard, Madelin et Novelli (actuel secrétaire d’Etat au commerce). L’Onu déclare un embargo sur les armes. Les demandes du président Dos Santos se voient repoussées. Quelques amitiés gauchistes vont lui permettre via Jean-Christophe Mitterrand d’entrer en contact avec Pierre Falcone et Arkadi Gaydamak.

Selon un montage imaginé par les conseillers français, le schéma consistait pour l’Angola à acquérir à Moscou des matériels de guerre à bas prix en provenance des surplus de l’armée rouge que Dos Santos s’engageait à payer à la Fédération de Russie grâce aux revenus pétroliers angolais, et en contrepartie d’une diminution du reliquat de la dette angolaise à l’égard de l’ex-URSS.

La vente d’armes – en violation de l’embargo des Nations unies – a ainsi été conclue parallèlement à la restructuration de la dette russe sur l’Angola qui s’élevait alors à 5,5 milliards de dollars américains.

D’un point de vue opérationnel, sur la base d’un accord signé en novembre 1996, la société ABALONE INVESTISSMENTS, enregistrée à Jersey, assurait l’intermédiation financière.

Ainsi, ABALONE s’engageait d’un côté à rembourser la Fédération de Russie au fur et à mesure que les armes étaient livrées ; d’un autre côté, elle se payait sur les ventes de pétrole angolais effectuées.

C’est ainsi que le relevé des opérations bancaires d’ABALONE fait apparaître les versements depuis un autre compte en Suisse de SONANGOL (290 millions de dollars en 1997, 241 millions de dollars en avril 2000, 96 millions de dollars en juillet 2000…), et des transferts vers le Trésor public russe d’une partie seulement de ces sommes.

Entre les deux, une différence très substantielle est utilisée pour des virements vers divers intermédiaires ; et au bénéfice de banques privées française, israélienne et russe.

Lors d’une perquisition, pour une tout autre affaire, au cabinet parisien de l’avocat Alain Guillloux, les enquêteurs mettent la main sur le dossier d’un homme d’affaires franco-israélo-canado-angolais d’origine soviétique, le milliardaire Arcadi Gaydamak, qui intéresse fortement le Fisc français. Les juges remontent également jusqu’à une société de vente d’armes, BRENCO INTERNATIONAL, dirigée par l’homme d’affaires Pierre Falcone, dont Allain Guilloux est aussi le conseiller fiscal.

L’affaire était lancée. L’acharnement des deux juges chargés de l’instruire allait faire le reste.

Arkadi Gaydamak (AG), ancien du KGB dont on dit qu’il fut colonel est surtout connu pour ses liens avec le groupe Tchernoï lui-même lié aux sociétés de Mikhodorkoski, aujourd’hui emprisonné, en particulier le groupe pétrolier LOUKOS et la banque MENATEP accusée, entre autres, d’avoir, excusez du peu, fait disparaître 4,8 milliards de dollars de fonds provenant du FMI. Arrivé jeune à Paris, parlant impeccablement notre langue, il se serait rapidement retrouvé « honorable correspondant » à la DST.

Mais AG est aussi lié à Africa-Israël et à travers cette société au chef mafieux Ivenkov actuellement en prison aux Etats-Unis. Cela lui a permis de jouer un rôle positif dans la libération des otages français détenus en Bosnie et partant d’en être récompensé par Charles Pasqua, grand bénéficiaire politique de l’opération, qui lui accorda, remis par son fidèle Marchiani, l’Ordre du Mérite et surtout lui permit de rencontrer Pierre Falcone qui œuvrait au sein de la SOFREMI, société dépendant du ministère de l’Intérieur – et non de la Défense – donc ayant Charles Pasqua comme patron, dont l’Etat détenait 35 % les autres parts étant réparties entre Alsthom, Thomson et Aérospatiale.(3)

Or, la SOFREMI avait largement déjà fait parler d’elle.

« L’affaire de la Sofremi » portée devant les tribunaux concernait plusieurs contrats réalisés au Brésil, en Argentine, en Colombie et au Koweït où il apparaissait que les deux principaux bénéficiaires des commissions étaient Pierre Falcone (15 millions de francs de commissions) et Étienne Leandri (ex-membre de la Gestapo sous le régime de Vichy et fondateur du SAC) (21 millions de francs de commission) Jean-Charles Marchiani (un million de francs), et Pierre-Philippe Pasqua (le fils de Charles Pasqua) (10 millions). Le parcours est parfois complexe : Pierre-Philippe Pasqua a obtenu des fonds d’Étienne Leandri, qui les avait reçus de Pierre Falcone, qui les avait eu de la Sofremi. En plus en 1993, Bernard Dubois gère un contrat avec la police de Buenos Aires. Treize commissions sont distribuées et les taux des commissions montent à 15 %. Le directeur commercial Bernard Poussier ajoute 15 millions de francs de commissions pour la société Ingeneria Mar del Plata qui n’aurait joué aucun rôle dans l’obtention du marché. Cette société-écran dissimule en fait Étienne Leandri. Devant le tribunal, Bernard Dubois reconnaît qu’Étienne Leandri « était clairement un homme de l’ombre » et qu’il passait pour être "le financier de Charles Pasqua". Pendant l’enquête, Bernard Dubois a avoué aux policiers et au magistrat instructeur avoir accordé "des rémunérations de complaisances" à Étienne Leandri.


AG a donc trouvé son alter ego, habitué des grands trafics et des rémunérations juteuses, introduit au cœur du pouvoir, dont la femme, ex-miss Bolivie est amie de Laura Bush, recevant le tout-Paris dans un hôtel somptueux au cœur de la capitale, Falcone celui qui par ses entrées et ses connaissances dans l’ex-URSS en pleine débandade lui permettra par l’intermédiaire de sa société BRENCO INTERNATIONAL sous couvert de la société slovène ZTS-OS de toucher le banco.

Le président Dos Santos va ainsi rapidement passer contrat avec AG et Falcone qui lui offrent de racheter la dette russe et de lui livrer les armes sophistiquées dont il a besoin et parmi celles-ci des armes de télécommunications qui permettront en 2002 de repérer Savimbi et de l’abattre.

Coût de l’opération plus de 800 millions de dollars. Rapport pour les deux associés quasi la moitié dont une bonne partie sera destinée à s’acheter des alliances en Angola et en France (c’est tout l’objet du projet de l’angolagate en ce moment à Paris), mais aussi aux Etats-Unis où Falcone qui, bien que fermement soutenu par de Santos, ennemi juré des Américains, et l’ayant militairement aidé, est reçu par Dick Chesney et sa société de services pétroliers HALLIBURTON dont il deviendra le représentant en Angola. Il continue par ailleurs à entretenir des relations privilégiées avec la famille Bush (apport de 100 000 dollars à la campagne électorale).

C’est sur ces trafics d’influence que travaillent les juges Carroye et Isabelle Prévost-Despez, sur les générosités suspectes. Car comme vient de le rappeler opportunément l’actuel ministre de la Défense, Hervé Morin, après le voyage express éclair et récent du président Sarkozy à Luanda, on ne saurait à proprement parler de trafic d’armes celles-ci n’ayant pas transité par la France. Ce qui n’était pas l’avis du ministre de Jospin, Alain Richard, pour lequel il suffisait que ce trafic ait été signé et organisé depuis Paris. Quant à Charles Pasqua, il contre-attaque en essayant de prouver que le juge Courroye fut non seulement instrumentalisé par l’ex-directeur des Renseignements généraux, Bertrant, chiraquien militant dans le but de le « couler » après le score honorable réalisée en 1999 aux élections européennes (13 %) et l’annonce de sa candidature à la présidentielle, mais qu’il commit aussi une erreur fondamentale de procédure en ne signalant pas ses accointances et contacts justice-police comme cela doit être fait.

Est-ce le procès de la Françafrique qui commence ou, plutôt, après l’affaire Elf , qui continue ? Sans nulle doute. Après Foccart, Charles Pasqua fut certainement l’un de ces grands manitous d’obscures officines où la République, secrètement, réglait ses comptes et surtout arrangeait ses affaires. Mais l’angologate est aussi la version mondialisée ou plutôt modernistes de ces sombres combines d’Etat.

On y voit un ex du KGB, Arkadi Gaydamack, mouillé jusqu’aux os dans des histoires mafieuses et russes, fonder un parti en Israël , « Justice sociale », et devenir le candidat ayant le plus de chance de gagner à la mairie de Jérusalem après avoir racheté un club de basket marqué par l’extrême droite, son fils racheter un club de foot anglais, Portmouth et débourser 5,6 millions de dollars pour acquérir 52 % de Global Brand, la société qui possède les « Domino’s pizza » dans trois pays de choix : la Suisse, le Luxembourg et le Liechtenstein. Des pays où « le secret bancaire n’a d’égal que l’amour de la pizza ».

Mais surtout, au pouvoir depuis trente ans, le président Dos Santos, après avoir compris que la légitimité issue de la guerre et de la lutte armée n’était pas inépuisable et décidé d’en passer une nouvelle fois par les urnes, vient d’obtenir un succès incontestable avec plus de 81 % des voix. Cependant pour les 17 millions d’Angolais l’important n’est pas là. Avec son économie dont la taille a quadruplé depuis la fin de la guerre en 2002, avec son taux de croissance phénoménal de 21 % en 2007, avec ses 250 millions de dollars quotidiens de profits pétroliers estimés, avec son rang de quatrième producteur mondial de diamants, le pays croule sous l’argent tout en étant, en termes de développement humain, le 36e du continent africain : les deux tiers de sa population vivent encore avec moins de 2 dollars par jour. En d’autres termes, cela signifie que l’argent de l’angolate a surtout servi à constituer dès l’origine, une nomenklatura d’affidés autour du président qui vivent avec beaucoup plus de 2 000 dollars par jour et dont les soucis et les programmes et les pratiques n’ont que de fort lointains rapports avec les objectifs du MPLA et des luttes qui, rappelons-le, tuèrent plus d’un demi-million de personnes, mais aussi en handicapèrent des centaines de milliers d’autres qui n’ont aujourd’hui plus que les yeux pour pleurer.

NOTES

1) Contre l’avis du ministre Pascal Clement.

2) Un scandale vient d’éclater en Suisse, moins de deux mois après le rachat. Domino’s Pizza aurait allégrement violé nombre de lois suisses sur le travail. Selon un syndicat maison, « non-respect des salaires minimaux (2 800 francs pour un salarié à plein-temps, au lieu des 3 400 prévus la convention genevoise), non-rénumération des heures supplémentaires et des congés maladie, non-versement d’indemnités… »

 

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11 octobre 2008 6 11 /10 /octobre /2008 20:12
 11 Octobre 2008
Rodrigue KPOGLI
http://lajuda.blogspot.com 

M. Wade et Bongo : demandez la fermeture des bases militaires avant de nous parler de « réciprocité » avec la France.

 

 


Le « Joola », cordon ombilical entre la région Sud de Casamance et le reste du Sénégal a coulé dans la nuit du 26 septembre 2002. Bilan : 1953 morts. Parmi ceux-ci, se trouvaient 22 Français. En France, leurs familles ont porté plainte en 2003 débouchant sur l’instruction ouverte à Evry pour "homicides involontaires et défaut d’assistance à personne en danger".

Les responsables de ce drame n'ont pas réellement été punis. Il est vrai que certaines têtes sont tombées politiquement et une certaine indemnisation pécuniaire a été attribuée aux familles des victimes. Mais le volet pénal du naufrage a été enterré par le vieux Wade et ses amis alors qu’il aurait été logique que Wade, un incapable majeur, un des joyeux néolibéraux africains, assume ses propres responsabilités avant tout.

Le 12 septembre 2008, Jean-Wilfried Noël, un juge d’Evry, en région parisienne délivrait neuf mandats d’arrêt internationaux contre de hauts dignitaires sénégalais, dont le premier ministre d’alors, Mame Madior Boye, pour leur responsabilité présumée dans le naufrage du "Joola". Ces mandats valant inculpation visent aussi l’ex-ministre des Forces armées Youba Sambou, l’ex-ministre des Transports Youssouf Sahko et de hauts responsables de l’armée dont le général Babacar Gaye, alors chef d’état-major général des armées ainsi que d’autres de la marine.

Quelques jours plus tard, le Sénégal riposta et annonça des poursuites contre le juge français pour  "forfaiture et discrédit sur les institutions". Puis, évoquant la réciprocité, une plainte a été déposée contre Jean-Pierre Raffarin et Dominique de Villepin, respectivement premier ministre et ministre de l’intérieur et de la sécurité d’alors, ainsi que Jacques Bravo, alors maire du 9ème arrondissement de Paris dans l’affaire de l’incendie de l’hôtel Paris Opéra qui avait fait deux morts et quatre blessés graves, tous ressortissants sénégalais.

 

Wade prend les Africains pour des idiots en agissant ainsi. Lui qui n’arrive même pas à faire juger Hissène Habré, le pion Tchadien déchu, peut-il juger deux ex-premiers ministres de la France, puissance néocoloniale impénitente ? Wade dont le gouvernement n’arrive même pas à faire infliger des amendes aux chauffards qui violent les feux tricolores au Sénégal, peut-il oser juger deux hommes politiques français de premier plan ? Non, évidemment car Wade n’a ni les moyens, ni le courage encore moins la volonté de le faire. Le Sénégal dépend sur de nombreux plans de la France. Du moins, officiellement. Pourtant dans les faits, c’est le contraire qui est vrai. Comme d’ailleurs pour tous les pays africains.

 

Cette histoire est donc, le rugissement d'un tigre en papier. Elle est destinée à noyer le poisson tout comme les expulsions de Français par Bongo du Gabon en "réciprocité" des expulsions des Africains en France. Le Valet ne peut oser punir son Maître. Ce sont des opérations de communication voire d’enfumage destinée à tromper le peuple africain et pour lui faire croire qu’il a des dirigeants responsables, capables de défendre ses intérêts face à des néocoloniaux français et d’ailleurs. En somme, faire croire au peuple, qu’ils sont à la barre. Il n’en est rien dans la réalité car, les dirigeants africains sont des pions contre notre peuple qu’ils méprisent, violent, volent et massacrent dans le but de satisfaire leur appétit et les intérêts de leurs mentors.

 

D’ailleurs, le vieux Wade qui rêve de transformer le Sénégal en un Togo-bis, est en train de positionner son fils Karim pour lui succéder. Et le fiston Karim se fait actuellement conseiller par Sarkozy qui l’a convaincu à l'Elysée le 20 août dernier de briguer la municipalité de Dakar. La Françafrique ne dort pas ! Le renouvellement des espèces de l’enclos françafricain est assuré. Et les affaires louches vont continuer avec ses fils-à-papa. Les Africains n’ont qu’à agrandir les cimetières ou se préparer à nettoyer au Karcher les écuries! La jeunesse est une fois encore interpellée. A elle de prendre le devant des choses en toute responsabilité.

 

Voilà des individus à qui il est demandé de fermer les bases militaires et de rompre les accords secrets de défense- véritables couteaux sur la gorge des peuples. Il est attendu d’eux un non ferme et définitif à l’aide et à la coopération qui ne sont rien que des astuces pour vider l’Afrique de ses richesses. Il est attendu d’eux une opposition aux règles inéquitables du commerce mondial propagées par l’OMC. Il est attendu d’eux, le rejet des fraudes électorales et des violences policières et militaires. Il leur est demandé de s’opposer aux impositions du FMI, de la Banque Mondiale et de leurs mentors. Il leur est demandé de relever leurs manches, de construire l’unité africaine, de créer des emplois, de s’occuper de la santé, de l’éducation et du bien-être du peuple. On attend qu’ils s’opposent aux monopoles des entreprises des puissances néocoloniales sur les marchés africains. On attend qu’ils refusent de soumettre le peuple au paiement de la dette. Rien de tout ça. Car, ce sont des valets locaux auxquels nous devons nous débarrasser impérativement. A défaut, ils offriront toujours cette illusion de souveraineté face à la France qui, pourtant les porte et maintient au pouvoir. Ils joueront toujours à la comédie devant le peuple.

 

Wade parle aujourd’hui de réciprocité alors qu’il n’a même pas pu lever le petit doigt contre le discours de Sarkozy sur la terre Sénégalaise. Au contraire, il dira que Sarkozy « est un ami de l’Afrique, victime de son nègre Henri Guaino ».

 

Le Sénégal n’est capable de quoi que ce soit contre la France sur cette question d'incendie à Paris et sur bien d'autres encore. La stratégie des pantins africains est de se donner une image de dirigeants responsables et indépendants des puissances néocoloniales. Ce qui est parfaitement faux.

 

Ces sautes d’humeur de « réciprocité » ne trompent personne. Wade et Bongo, deux vieux crocodiles dans la mare françafricaine, vous n’avez aucun crédit dans vos actes et paroles. Vous n’en aurez jamais. Osez demander le démantèlement des bases militaires françaises au Sénégal et Gabon à partir desquels la France contrôle l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale, avant de nous parler de « réciprocité » judiciaire ou politique.

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30 septembre 2008 2 30 /09 /septembre /2008 23:25

13 Décembre 2007
Alterinfo

Derrière le mot en vogue en France aujourd’hui, ce, depuis l’arrivée du colonel Kadhafi à Paris, se cache l’arrogance de la société occidentale qui continue à se voir comme le maître du monde. 

Le complot des occidentaux d’empêcher l’Iran, pourtant sous la menace de Israël, d’accéder à l’arme nucléaire, l’affaire de Zoé et aujourd’hui l’arrivée de Kadhafi en France ont ceci de commun: la mise en relief de l’arrogance de l’Occident. Arrogance qui porte le nom de respectabilité. Mais comme toute arrogance, celle-ci cache bien une réalité que les occidentaux ne veulent pas admettre à savoir la tombée en ruines de leur château de cartes, l’échec d’une civilisation qui s’est construite sous le sceau de l’illusion et aussi par le sang de beaucoup d’innocents comme le rappelait René Maran “Civilisation, civilisation, orgueil des Européens, et leur charnier d’innocents (…) Tu bâtis ton orgueil sur des cadavres (…) “

A ce propos, il serait peut-être intéressant de citer John Stuart Mill qui disait ceci: “Les vérités, lorsqu’elles ne sont pas soumises à une réévaluation permanente, finissent par “cesser d’avoir un effet de vérité par leur exagération qui les transforme en mensonges”.

Pendant que l’occident, en considérant ses “perceptions ” comme des “vérités universelles” et imposables à tous non par adhésion, mais à coups de canon, d’exactions et de violences multiples; pendant qu’elle continue de croire malgré elle qu’elle est ou a été le centre du monde, le reste du monde lui, a changé, laissant l’occident à son illusion de maître du monde. Nous pouvons citer la situation de l’Irak et l’assassinat lâche de Saddam Hussein au nom des valeurs occidentales comme ce qu’est l’universel vu par l’occident. Ou même la situation au Darfour qui est le résultat de l’agitation occidentale dans le seul but de satisfaire ses besoins et d’assurer son bien-être en exterminant l’autre.

Cet euro-occi-centrisme “universel” a bénéficié d’une part de l’avancée technologique que cette dernière a sur les autres et d’autre part, du temps nécessaire aux autres peuples de s’ajuster entre ces “perceptions occidentalo-centristes” érigées en valeurs universelles qui leur tombaient dessus et leur propre vision du monde. Il faut rappeler que l’avancée technologique occidentale est la résultante de la situation naturelle qui leur était plus défavorable et poussait à plus d’invention pour la survie. Et donc en aucun cas un signe de leur supériorité intellectuelle vis à vis des autres comme l’occident s’est attelé à véhiculer. Ceci l’a conforté dans l’illusion d’être la tête pensante du monde.

C’est ainsi que tout ce qui se passe dans le petit périmètre occidental est considéré comme universel, sans en référer au reste de l’humanité. La référence, le repère, l’unité de mesure de l’humanité se détermine et se fait à partir des critères occidentaux et s’impose au monde. Cette arrogance dans le comportement qui se traduit par un nombrilisme exacerbé n’a pas permis le recyclage du discours et de la perception que l’occident a du reste du monde. Attitude qui a eu l’avantage de l’enfermer dans un dogmatisme dévastateur et a permis de dévoiler ses failles.

Sclérosé et enfermé dans ses dogmes et dans ses illusions de maître du monde, C’est ainsi encore que l’on continue, dans le cas de l’arrivée de Kadhafi en France, à voir, de la classe politique jusqu’au citoyen lambda, chacun aller sur le critère de la respectabilité. A nier une ‘évidence qui est que l’immigré noir ou arabe est maltraité en France, que la pratique des droits de l’homme en France est d’un arbitraire indicible, elle est à géométrie variable. Le jugement sur les droits de l’homme serait le seul apanage des occidentaux. C’est ainsi que les ministres français des affaires étrangères et du logement trouvant respectivement l’analyse du leader libyen sur le droit des immigrés de: “pitoyable” et “indécent”.

Ce qui est pitoyable et indécent est de voir qu’une société qui est condamnée par ses propres institutions de ne pas respecter les droits de l’homme se revendique pays des droits de l’homme. Pitoyable est ce manque d’humilité et de probité qui habite la classe politique française actuellement ou tout occidental dans le cas général qui, confronté à quelqu’un d’une autre civilisation, veut se positionner en parangon du respect de l’humain.

Le temps a toujours été le meilleur allié de tous les opprimés et en ce sens, il a offert au reste de l’humanité la possibilité et le recul nécessaires pour constater que l’occident n’a bâti son “universel” que sur le mensonge, l’hypocrisie, la fourberie et sur les contradictions multiples. Une société qui, comme le soulignait Aimé Césaire: “…qui s’avère incapable de résoudre les problèmes que suscite son fonctionnement est une civilisation décadente. Une civilisation qui choisit de fermer les yeux à ses problèmes les plus cruciaux est une civilisation atteinte. Une civilisation qui ruse avec ses principes est une civilisation moribonde. Le fait est que la civilisation dite “ européenne ”, la civilisation “ occidentale ” telle que l’ont façonnée deux siècles de régime bourgeois est incapable de résoudre les deux problèmes majeurs auxquels son existence a donné naissance : le problème du prolétariat et le problème colonial(…) et plus loin il faudrait d’abord étudier comment la colonisation travaille à déciviliser le colonisateur, à l’abrutir au sens propre du mot, à le dégrader, à le réveiller aux instincts enfouis, à la convoitise, à la violence, à la haine raciale, au relativisme moral, et montrer (…) le progrès lent, mais sûr, de l’ensauvagement du continent “.

Une civilisation dont l’excellence réside dans sa très grande capacité à produire le pire. Une civilisation dont chaque prouesse est couverte de sang d’innocents, est le fruit de la négation de l’existence de l’autre. On le constate encore à ces jours avec l’attitude des grands groupes pétroliers tels que Total, Britisch Petroleum, Exxon mobile ou autres AREVA etc.qui, pour nourrir l’individu européen, ont besoin d’exterminer l’autre qui n’est pas européen. Ce qui est confirmé dans les propos suivants de deux personnalités américaines. Alan Greenspan, l’ancien président de la Réserve fédérale, a déclaré dans ses mémoires récemment publiées que “… la guerre en Irak est largement une question du pétrole”. Le sénateur républicain du Nebraska Chuck Hagel a affirmé devant des étudiants en droit de l’Université Catholique : “Les gens disent que nous ne nous battons pas pour le pétrole. Bien sûr que si. Ils évoquent les intérêts des Etats-Unis. De quoi croyez-vous qu’ils parlent ? Nous ne nous battons pas pour des figues.”

Comme il est difficile à ce système de se remettre en cause, il s’impose comme aux autres, au vu de son histoire, de son rapport avec le reste du monde, si l’occident mérite le respect qu’il exige des autres? L’occident est-il respectable ? Telle est la question à laquelle devrait s’atteler l’occident à répondre.

Côté africain, cette question prend tout son sens si l’on se réfère à la juste définition que donnait Théophile OBENGA de ce qu’est l’occident, c’est à dire: ” Dominer, coloniser, détruire, tel est le destin de l’Occident..” et de rajouter avec justesse :” Notre couplage avec l’Occident dure depuis le XIII-XIVe siècle ….J’affirme juste que le « mariage » avec l’Europe n’a rien donné, qu’il faut par conséquent passer à autre chose. Malheureusement, nos dirigeants ne l’ont pas encore compris. Beaucoup croient encore en l’Occident”

 

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28 septembre 2008 7 28 /09 /septembre /2008 11:36

24 septembre 2008 
Interview d’Antoine Glaser
La Lettre du Continent

L’Union Africaine rebaptisée l’Union des Dynasties Africaines

Avec la montée en puissance des fils ou de la famille des chefs Etats en Afrique, l'Union africaine pourra bientôt être rebaptisée « l'Union des dynasties africaines ».  La démocratie familiale règnera et la question des élections ne se posera plus…

Ainsi l’affirme « La Lettre du Continent ». François Bikindou a interrogé M. Antoine Glaser, le rédacteur en chef de cette confidentielle bimensuelle consacrée à l'Afrique.


François  BIKINDOU:
Vous êtes un homme averti des questions africaines. Vu de l'étranger, quelle image vous renvoie le Congo Brazzaville ?

Antoine  GLASER:
Le Congo Brazzaville, la difficulté en tant en tant qu’observateur extérieur c’est toujours l’espèce d’inadéquation entre un pays pétrolier avec des richesses extrêmement importantes et la difficulté des dirigeants à développer ce pays, ça veut dire à utiliser la manne du pétrole pour faire en sorte qu'il y ait un vrai décollage. C'est un pays qui a connu une guerre civile épouvantable en 1997 mais cela fait maintenant une dizaine d'années que le président Nguesso est revenu au pouvoir et c'est vrai que de l'extérieur on a toujours du mal à comprendre... On comprend les difficultés à relancer un pays mais au bout de 10 ans et avec des ressources pétrolières en très forte augmentation c'est vrai que cela reste une énigme


François  BIKINDOU:
Est ce que vous pourriez nous aider à déchiffrer cette énigme ?

Antoine  GLASER:
Je pense que c'est une question comme dans un certain nombre de pays africains, il y a une grande difficulté à répartir la manne de ces recettes pétrolières et à transformer en actifs socioéconomiques l'importance de ces recettes. C'est un système économique et financier qui fonctionne en fait offshore à tous points de vue parce que ce pétrole est vendu à l’extérieur du pays et rapporte énormément d'argent ; et on voit bien que même quand cet argent se retrouve dans les caisses du trésor public on a l'impression qu'il y a un manque de volonté. C'est vraiment une question politique et sociale de base.


François  BIKINDOU:
Votre " Lettre " a souvent présenté le régime congolais comme tournantautour de la famille de M. Sassou et de quelques hommes originaires de sa région. Est-ce que c'est comme cela que vous percevez le pouvoir de Brazzaville aujourd'hui ?

Antoine  GLASER:
C'est vrai que c’est la plupart des dirigeants africains - et là je ne voudrais pas stigmatiser uniquement le pouvoir congolais puisque je viens de terminer un éditorial sur les présidences de l'ensemble des pays africains - qui vivent vraiment un forme de dynastie. Ce n'est pas seulement le Congo mais l'ensemble des pays africains. C'est absolument incroyable ! Cela veut dire que ce qui était avant l'exception avec l'arrivée au pouvoir de Joseph Kabila en RDC et de Faure Gnassingbé à la mort de son père au Togo, on a l'impression que ça devient la règle (...)

C'est réel on voit bien  au Congo l'importance qu'a pris dans les cercles du pouvoir la famille élargie du chef de l'Etat


François  BIKINDOU:
Vous ne seriez pas surpris de voir un proche de Denis Sassou Nguesso lui succéder ?

Antoine  GLASER:
Oui absolument, à partir du moment... quand vous n'avez pas les moyens de faire de la politique, de mobiliser les gens, quand il y a un certain niveau... un seuil de pauvreté c'est bien évident quand même que c'est le clientélisme qui règne ! Cela veut dire les gens votent pour ceux qui peuvent les aider à mieux vivre et à mieux vivre dans le court terme. Donc c'est évident qu'il n’y a pas de programme, ce sont les dirigeants qui sont au pouvoir, qui ont le plus de possibilité à perpétuer finalement des dynasties et de se perpétuer au pouvoir.


François  BIKINDOU:
M. Sassou a donc toutes les chances de se faire réélire en 2009, de votre point de vue ?

Antoine  GLASER:
C'est évident qu'on a du mal à citer des pays africains avec des oppositions suffisamment fortes et unies pour pouvoir jouer le jeu démocratique, c'est-à-dire  avoir les moyens réels de contester le pouvoir en place pour gagner la voix des électeurs.


François  BIKINDOU:

Mais il ya quand même des noms qui pointent à l'horizon, comme Mathias Dzon par exemple ?

Antoine  GLASER:
Oui c'est vrai mais Mathias Dzon est lui-même issu du système puisque c'est l'ancien ministre des Finances !

L'impression générale -  encore une fois je en suis pas un spécialiste du Congo, je ne suis qu'un observateur -  est que s'il y a une opposition extrêmement forte des Congolais en particulier en exil, en France ou ils sont très actifs, on voit aussi à quel point les personnalités congolaises de l’opposition sont extrêmement divisées. On voit qu'il y a une bataille d'égo aussi importante au fil des ans ne serait que dans le parti de l'ancien président Lissouba, l'UPADS qui finalement est quasiment en voie d'implosion avec un certain nombre de personnalités qui revendiquent le leadership de ce parti. Et c'est à peu près la même chose ailleurs.

En ce moment on a l'impression qu'il y a une sorte de frémissement du côté d'un certain de personnalités de l'opposition pour se préparer et pour se montrer sur le long terme mais très franchement on ne voit pas vraiment des capacités de contester actuellement la puissance
financière du président Sassou.


François  BIKINDOU:
Est-ce que vous pouvez faire l'état des relations entre le Congo et le régime de Sarkozy ?

Antoine  GLASER:
Il faudrait un peu prendre le problème à l'envers. C'est-à-dire que le président Sarkozy n'a pas du tout la culture africaine qu'avaient ses prédécesseurs, en particulier Jacques Chirac et c'est vrai qu'il a d'abord vu l'Afrique comme un problème d'immigration. C'est vrai qu'il a un certain type de relations qui sont des relations personnalisées avec un certain nombre de chefs d'Etat africains mais absolument pas comme l'avait Jacques Chirac. Cela n'empêche pas qu'avec en particulier le président Bongo ou avec le président Sassou, on a l'impression, comme avec le président Wade qu'il y a des relations personnelles qui se sont tissées mais je pense que les choses sont en train de changer. On mystifie un peu cette françafrique et ses réseaux, l'Afrique se mondialise extrêmement vite et on voit que finalement les dirigeants africains sont de plus en plus à l'aise avec les dirigeants chinois qu'avec les dirigeants français surtout quand ici ils ont des problèmes de procès et de biens immobiliers et qu'ils désertent de plus en plus la France.

François  BIKINDOU:
Est-ce qu'on remarque les mêmes changements dans l'état des relations entre Total et le Congo ?

Antoine  GLASER:
Il faut distinguer la période de la guerre froide où ce n’était pas Total, c'était la société Elf Aquitaine (...) une société intégrée dans un processus public de l'Etat français qui est un processus sécuritaire et militaire où vous aviez des gens des services secrets intégrés dans les structures d'Elf. A ce moment-là c'était vraiment la chasse gardée. La France s'était fait virer de l'Algérie, elle avait perdu le gaz algérien et on recherchait de sources d'approvisionnement dans le Golfe de Guinée et on les a trouvées d'abord au Gabon, ensuite au Congo et en Angola. C'est vrai que c'est une période donnée très particulière. Maintenant Total n'a pas les relations politiques avec les chefs d'Etat qu'il avait auparavant. C'est un groupe qui a un certain nombre de fonds de pension américains parmi ses actionnaires, ce n'est plus une société d'Etat comme ça l'était donc ils ne peuvent pas n'importe quoi sur le plan politique, soutenir des chefs d'Etat ou faire des coups d'Etat et autres en Afrique. Donc les choses changent aussi. Il ne faut pas se leurrer. Cela n'empêche pas évidemment qu'à un moment donné, à travers du lobbying, à travers les fondations et autres ils peuvent aider bien sûr les dirigeants africains (...)


François  BIKINDOU:
Quels sont les grands titres de " La Lettre du continent ", le prochain numéro ?

Antoine  GLASER:
Le numéro de cette semaine justement, parce qu'il y a toujours beaucoup d'humour dans " La Lettre du continent ", c'est : " Tu seras président mon fils ". J'ai fait un papier en prenant un peu l'ensemble, pays par pays c'est vrai que c'est fascinant quand on voit, du nord quasiment au sud du continent à quel point ce sont les fils ou les parents des chefs d'Etat actuellement au pouvoir qui se préparent.

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Textes De Juliette