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20 mai 2008 2 20 /05 /mai /2008 14:03

 20 mai 2008

 Par  Terab-maba

 

Je tiens à commencer par ceci : si Joe Al Kongarena était dans la capitale, il n’aurait jamais pu rédiger et publier ce brillant article. On doit  se l’admettre ce raisonnement est plus qu’humaniste et pacifiste et c’est ce que le Tchad aurait mérité comme manifestation d’avis politique et sociétal.

 

Mais la réalité est toute autre pour ce pays meurtri et en lambeau depuis sa colonisation. On ne peut s exprimer de la sorte au Tchad car bien que les méninges des tchadiens sont à même de tenir ce genre de raisonnement, le pouvoir politique en a la sienne. Assassinats, viols, brimades, humiliations, dépravations morales, « prostitutions politiques », bref un dialogue Kafkaïen.

 

On est en droit de questionner le socle de la légitimité de la résistance tchadienne. On est en droit de douter de la probité des leaders des mouvements politico-militaires. Mais tout d’abord qu’est ce que la légitimité ? Selon wikipédia,  la légitimité «est la qualité de ce qui est fondé en droit, en justice, ou en équité (définition du Petit Larousse). La légitimité repose sur une autorité qui est fondée sur des bases juridiques ou sur des bases éthiques ou morales, et permet de recevoir le consentement des membres d'un groupe. La légitimité est donc un peu différente de la légalité.»

 

Les leaders en rébellion sont légitimes pour leurs troupes et leurs sympathisants et ils ne peuvent l’être pour tous les tchadiens sinon ce serait une première mondiale et sera enregistrer dans les annales de la science politique et du droit constitutionnel. Ils le sont comme Idriss l’est pour les tchadiens qui le soutiennent et travaillent pour son maintien.

Le problème au Tchad est celui de la pratique et de l’exercice du pouvoir d’une part et celui de sa transition de ce pouvoir d’autre part. Dans la pratique et l’exercice de ce que j’appelle la Malédiction tchadienne, bien que je ne suis pas fataliste, comment voulez-vous qu’un militaire-combattant puisse avoir une idée de ce qu’est un Etat encore moins de le gérer ? Ces messieurs-seigneurs de guerre qui prennent le pouvoir par leurs dents et qui prennent goût ne peuvent le lâcher. 

 

Se maintenir au pouvoir contre la volonté du peuple est illégitime mais peut être légal et c’est la faille utilisée par le bourreau des tchadiens aux yeux de la communauté internationale par l’amendement constitutionnel octroyé par le pseudo-parlement tchadien rempli de prostitués politiques de passade.

 

S’il y avait un moyen de transmettre le pouvoir au Tchad après un mandat ou deux ou même trois si c’est des quinquennats, ce seraient tous les tchadiens qui combattraient le fléaux de la guerre : IL N’Y A PAS DE PEUPLE QUI FASSE DE GUERRE PAR PLAISIR.

Où sont Laouken Bardé, Abbas Koti ; Dr Alharis Bachar, Youssouf Togoimi, Pr Ibni Oumar Mahamat Saleh et j’en passe tellement la liste est longue et macabre : il ne peut y avoir de dialogue avec des assassins. Si des hommes sont au maquis actuellement, et c’est le cas de la majorité d’entre eux, en tout cas en vertu de la présomption d’innocence, et en guerre pour sortir le peuple tchadien de cette inhumaine tragédie : C’est leur thèse et on les croit sur parole jusqu’à l’échéance c’est le seul espoir actuellement pour les tchadiens.

Il est de ces hommes qui n’acceptent et n’accepteraient jamais qu’on les gouverne de force. Oui, nous tchadiens n’accepterons jamais cela et nous feront cette guerre jusqu’à la libération du Tchad de cette calamité qui a réduit le Tchad à un vulgaire territoire-laboratoire des théories les plus ahurissantes. Que de malheurs, de souffrance, de massacre de masses, d’humiliations.  Les nations développées et celles dites civilisées n’ont pas eu de cadeau : elles ont fait leur guerre pour atteindre ce degré de dignité humaine et c’est le combat de la révolte tchadienne. Ou bien c’est le Messie qu’on doit attendre. En tout état de cause, mémé le nouveau gouvernement a clairement donné sa couleur : il est au service du pouvoir, les tchadiens n’ont pas versé assez de sang à son avis. Le new premier ministre croit que tous ces combattants au front sont des va-nu-pieds à appâter comme il l’a été par des faveurs au dos du peuple et des combattants martyrs du MDJT.

On est avisé, instruit et prêt à donner notre vie pour que ce pays connaisse ce qu’on appelle LA DIGNITE D’ETRE CITOYEN.

Personne ne fera notre guerre à notre place : la guerre pour la dignité du peuple tchadien est un mal nécessaire.

 

La patrie ou la mort, vive le Tchad ! 

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16 mai 2008 5 16 /05 /mai /2008 13:41

15 mai 2008

RFI

 

Le ton monte entre Khartoum et Ndjamena 

Face aux accusations soudanaises au sujet de l’implication du Tchad dans l’attaque des rebelles du Mouvement pour la justice et l’égalité (MJE), samedi à Omdourman, le ministre tchadien des Affaires étrangères Moussa Faki a appelé mercredi la communauté internationale « à faire entendre raison au Soudan » sur la question du Darfour. Il a également démenti que le gouvernement tchadien soit derrière l’attaque des rebelles darfouris contre la ville jumelle de Khartoum. À la suite de cette attaque, les Soudanais avaient rompu, dimanche, leurs relations diplomatiques avec Ndjamena qui a, de son côté, décidé de fermer sa frontière avec le Soudan.

«Il est temps que la communauté internationale fasse entendre raison au Soudan pour régler le problème du Darfour. Il faut déployer la force hybride (ONU/UA) », a estimé le ministre tchadien des Affaires étrangères Moussa Faki.

«On veut faire porter la responsabilité de l’attaque sur le Tchad. Peut-être que ça passe mieux dans l’opinion soudanaise », a ironisé le chef de la diplomatie tchadienne dans un entretien à l’AFP. « Le Tchad peine déjà à assurer la sécurité de ses frontières et a subi plusieurs attaques en provenance du Soudan, il ne va pas s’aventurer à plus de 3 000 kilomètres pour aller attaquer Omdurman », a souligné le ministre tchadien. Il a ainsi estimé qu’«il est temps que la communauté internationale fasse entendre raison au Soudan pour régler le problème du Darfour. Il faut déployer la force hybride (ONU/UA) ». Cette force conjointe des Nations unies et de l’Union africaine (Minuad), chargée du maintien de la paix dans la province occidentale du Soudan, doit compter un total de 26 000 hommes. Mais le gouvernement soudanais est peu favorable à la présence d’unités non africaines dans ses rangs.  

Les autorités soudanaises ont multiplié dernièrement les attaques verbales contre les Tchadiens et contre les pays soupçonnés d’appuyer Ndjamena. Le président Omar El-Bechir a accusé, devant une foule de sympathisants, mercredi à Khartoum, Khalil Ibrahim, le leader du MJE, d'être « un agent d'Israël vendu au judaïsme et aux Croisés ». Khartoum a offert une récompense de 250 000 dollars  pour toute information pouvant conduire à l’arrestation du chef rebelle du Darfour. Un haut responsable du National Congress, le parti au pouvoir, pointait du doigt les services secrets occidentaux et la Libye, laissant entendre qu'ils avaient joué un rôle dans l'attaque menée par le MJE aux portes de Khartoum. La France est elle aussi dans le collimateur des autorités soudanaises qui voient d'un mauvais œil le soutien de Paris au régime du président tchadien Idriss Deby.

Mais le véritable ennemi de Khartoum reste le MJE et un haut diplomate soudanais a demandé que la communauté internationale place le mouvement rebelle sur la liste des organisations terroristes. La colère soudanaise est à la hauteur du choc ressenti par l'opinion mais traduit d'abord la fébrilité d'un pouvoir qui repose en grande partie sur sa réputation sécuritaire. Et, pour montrer qu'ils n'ont rien perdu de leur pugnacité, les services de sécurité soudanais poursuivent les rafles au sein de la communauté darfouri, soulevant l'inquiétude des organisations de défense des droits de l'homme basées à l'étranger.

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16 mai 2008 5 16 /05 /mai /2008 13:31

16 mai 2008

APA

Les mouvements rebelles tchadiens condamnent l’attaque de Khartoum

Plusieurs mouvements rebelles tchadiens, dans divers communiqués parvenus jeudi à APA, ont condamné l’attaque de la capitale soudanaise le week-end dernier par les rebelles soudanais du Mouvement pour la Justice et l’Egalité (MJE). 

Pour le Mouvement pour la Démocratie et la Justice au Tchad (MDJT), opérant au Tibesti, dans l’extrême nord du Tchad, « l’attaque de Khartoum est la preuve d’une implication du Président Idriss Deby dans les affaires intérieures de nos voisins soudanais ». 

Selon ce communiqué signé par Jean Baptiste Koumay, de la représentation extérieure du mouvement, le Président Deby Itno est bien « impliqué dans le malheureux événement de Khartoum ». 
Le MDJT demande par ailleurs, dans son communiqué, à la « France de ramener Deby à la raison ». 

L’Union des Forces pour le Changement du colonel Adoum Yacoub Kougou, affirme, sans le prouver, que « le raid du 10 mai 2008 contre le Soudan a été menée conjointement par des rebelles soudanais et des éléments de la Garde républicaine de Idriss Deby ». 

Pour l’Union des Forces pour le Changement (UFC), une composante de l’Alliance nationale du Général Nouri, le raid sur Khartoum « n’est pas un acte conjoncturel. Il correspond parfaitement à une politique délibérée de notre incorrigible va-t-en-guerre national qui a pris en otage le Tchad et le peuple tchadien depuis décembre 1990 et cherche depuis à mettre au pas ses voisins ».

« Les condamnations de Paris ainsi que de Washington sont le comble de l’hypocrisie diplomatique de la part de ceux qui se sont donné pour mission de stopper au Soudan, d’enrayer en Afrique, le nouveau ’péril jaune’, spectre qui menacerait les intérêts mercantiles occidentaux » ajoute le communiqué de l’UFC. 

Pour l’UFC, le Président Deby a mené « cette opération hors de [nos] frontières pour dissimuler tous les soulèvements et rebellions qui illustrent [sa] funeste gouvernance consacrée». C
e mouvement estime que « le retour de la paix et la tranquillité dans la zone », passe par le départ du Président Deby Itno. 

Abderamane Koulamallah de l’Union pour la Démocratie et le Changement (UDC), qualifie le raid sur Khartoum de « complètement insensé ».
Portant un doigt accusateur, comme tous les autres rebelles tchadiens, sur le régime de Deby Itno dans cette expédition des rebelles soudanais du MJE, Abderamane Koulamallah trouve que les mesures prises par le gouvernement tchadien suite à cette attaque sont « ahurissantes », notamment l’interdiction d’écouter la musique soudanaise et les échanges commerciaux entre les deux pays.

M. Koulamallah, ancien porte-parole de l’alliance rebelle qui a tenté de s’emparer du pouvoir le 2 février dernier à Ndjaména, appelle à une solution politique aux conflits tchadien et soudanais. 

« Pour le conflit tchadien, la solution est entre les mains de la France », estime-t-il, ajoutant que Paris, « au lieu d’être un gendarme démodé d’une Afrique prisonnière de ces despotes sanguinaires [devra jouer] certainement un meilleur rôle comme puissance médiatrice afin de favoriser une solution globale garantissant au peuple tchadien une réelle démocratie".

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16 mai 2008 5 16 /05 /mai /2008 13:24

16 mai 2008

 

... Mais je croyais qu’avec l’approche de la saison des pluies, la rébellion n’oserait pas attaquer (voir les déclarations françaises de hier) !
Faudrait savoir… 
La fermeture des frontières ne suffit donc pas à rassurer le futur perdant Deby ? J.A.

© 2008 AFP
  

Patrouilles, surveillance, recherche de voleurs, contact avec la population: le bataillon Centre de la force européenne déployée dans l'est du Tchad (Eufor), basé à Farchana, fait avant tout un travail de police dans un pays aux conditions de vie difficiles.

 

"Trois Jenjawides repérés dans le secteur de Djebel Andadja. Allons tenter d'entrer en contact", grésille la radio du colonel Frédéric Garnier, qui dirige le bataillon composé d'hommes du RICM et du 11e Rama français.

 

Sous le terme, Jenjawides (littéralement hommes à cheval), les populations désignent à la fois les bandes armées venues du Soudan voisin, mais aussi tous les bandits, pas forcément issus de ce pays.

 

"Les trois Jenjawides ont pris la fuite", indique peu après, le rapport de la patrouille de l'Eufor.

 

"Nous n'avons pas mandat pour contrôler ou arrêter les personnes armées. Quand ils nous voient, les hommes armés qui ont quelque chose à se reprocher s'enfuient alors que ceux qui ont une bonne raison d'avoir une arme, ne font pas de problème", souligne le colonel.

 

"Notre rôle est surtout dissuasif. Nous contribuons à faire reculer l'insécurité en nous montrant un maximum.", explique-t-il.

 

Il concède "On fait la police. Ce n'est pas la mission à laquelle on s'attendait au départ. On a un peu l'impression d'avoir un marteau et une enclume pour tuer une mouche".

 

Les grandes attaques venues du Soudan qui ont poussé des centaines de milliers de gens à fuir sont terminées. Le général Jean-Philippe Ganascia, qui commande l'Eufor sur le terrain, en convient.

 

"Il y a décalage entre la conception" et la mission qui consiste surtout à essayer de faire cesser les brigandages, viols et agressions sur fond de clivages ethniques, souligne-t-il aussi.

 

L'Eufor est déployée depuis mars dans l'est du Tchad pour protéger 260.000 réfugiés de la province soudanaise du Darfour voisin, en proie à la guerre civile, et 190.000 déplacés tchadiens. Cet afflux a bouleversé tous les équilibres dans cette partie du pays.

 

Pour être présent, le colonel Garnier jongle ainsi "en flux tendu" avec 8 groupes d'une trentaine d'hommes sillonnant le secteur en permanence, avalant des kilomètres, bivouaquant le soir. Il ne regagne le camp de Farchana qu'une fois par semaine.

 

"L'insécurité c'est quoi finalement? C'est un gars qui se planque avec une Kalach et qui récupère de l'argent s'il braque le commerçant après le marché ou des marchandises s'il le braque avant le marché", explique l'officier.

 

Samedi vers 7h, une colonne de +Marsouins+ (infanterie de marine) rallie la bourgade d'Arkoum au sud de Farchana.

 

Au programme de la piste avec du matériel ressemblant à celui que la France utilisait "pendant la guerre d'Algérie" (1954/1962). Rapidement, les hommes sont couverts de poussière.

 

Vers 10h, la colonne "quitte" la piste principale: "l'autoroute pour la départementale", plaisante un pilote de P4 (4x4).

 

11h: la colonne croise un camion renversé en sortant d'un wadi (rivière) asséché. La marchandise est à terre, des dizaines de personnes autour, mais l'accident n'a fait que des blessés légers.

 

Le camion est remis sur roues par les militaires remerciés par le chef de canton et le sous-préfet.

 

Le colonel Garnier s'arrête souvent dans les villages pour discuter avec les responsables locaux ou les gendarmes tandis que ses hommes distribuent rations et chewing-gums.

 

"L'Eufor ne va résoudre pas l'insécurité dans l'est du Tchad, analyse l'officier au bivouac du soir. Mais, les forces de sécurité s'étaient retirées de cette zone. Aujourd'hui, nous aidons, soutenons (...). Si on contribue à inverser la tendance pour que les choses aillent dans le bon sens, on ne sera pas venu pour rien".

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16 mai 2008 5 16 /05 /mai /2008 12:56

15 mai 2008

Com4News

 

Une fois n'est pas coutume! La Coalition de trois mouvements de l'opposition tchadienne, de touche politique mais aussi militaire, lance un appel vibrant à la France; il s'agit d'un appel à la médiation de Paris, dans le conflit qui oppose N'Djamena à la Coalition de l'opposition armée, pour instaurer, au Tchad, la démocratie et être le garant de la liberté et des droits du peuple tchadien.

Mais pourquoi cette partie de l'opposition, ignorée, par le Président Idris Deby, appelle-t-elle à la médiation d'une ex-puissance colonialiste, dans une affaire qui est plutôt tchado-tchadienne ? Des hypothèses ne manquent pas pour expliquer ou expliciter la question.

 Il se pourrait, en premier lieu, que les trois mouvements de la coalition de l'opposition tchadienne craignent que l'armée, profitant de la situation chaotique du pays, saisisse l'occasion et lance un raid contre ses bases, à l'Est du Tchad, sur les frontières avec le Darfour du Soudan, où ils ont concentré la majorité de leurs forces.

En second lieu, l'opposition armée se voit exclue de la sphère du pouvoir, le Président Deby partageant le pouvoir avec la Coordination des partis politiques pour la défense de la Constitution (CPDC). La principale coalition de l'opposition, le CPDC, a, en effet, répondu oui à l'appel du nouveau Premier ministre, l'invitant à se joindre au cabinet, qui avait, en surcroît, obtenu, mardi, le vote de confiance du Parlement. De quoi inquiéter les leaders de la Coalition des trois mouvements politico-militaires qui suivent d'un mauvais œil tous ces développements, sur l'échiquier politique tchadien, se voyant exposés à une répression sans merci, de la part du gouvernement, en connivence avec le CPDC, qui siège, maintenant, au sein du cabinet.
Et à tout cela s'ajoute le déploiement des forces d'interposition européennes, à l'est du Tchad, au nord-est de la République centrafricaine. Aux yeux de la coalition des dissidents de N'Djamena, le déploiement des forces d'interposition de l'Union européenne, notamment, celui des militaires français, ne vise que l'unique objectif de soutenir l'armée tchadienne et Idris Deby.

Quoiqu'ils contestent l'appui de Paris à Deby, la Coalition des trois mouvements de l'Est du pays appelle à la médiation élyséenne - une fois n'est pas coutume - et en oubliant, pour un temps, son rôle interventionniste de colonialiste, à œuvrer, par contre, dans le sens de l'instauration de la démocratie au Tchad, lui rappelant ses prétentions de soutenir les Droits de l'Homme, la "Démocratie" et la liberté, partout, dans le monde, notamment, dans les pays francophones de l'Afrique.

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15 mai 2008 4 15 /05 /mai /2008 15:18

14 mai 2008 

Laurent Zecchini - Le Monde

Source : ANR

L'arrivée, samedi, sur l'aéroport d'Abéché, de trois hélicoptères armés tchadiens a confirmé que, depuis la tentative avortée de renversement du président soudanais Omar al-Bachir, les 9 et 10 mai, les forces armées du président Idriss Déby ont été placées en alerte maximum, à toutes fins utiles. Ces trois appareils (2 Mi-35 et 1 Mi-17 d'origine russe) représentent la moitié du parc d'hélicoptères de N'Djamena, et constituent la riposte la plus efficace face à l'opposition armée tchadienne.

«Sur le qui-vive»

Ce sont eux qui ont permis d'écraser les rebelles lors de leur dernière tentative, début avril, dans la région d'Adré, localité tchadienne proche de la frontière soudanaise, située à quelque 900 km à l'est de N'Djamena. Le Tchad, indiquent des sources militaires européennes, a massé près de la moitié de ses forces armées, soit 9000 hommes, sur sa frontière est, en prévision d'une nouvelle attaque des rebelles, voire, si les choses dégénéraient, d'une offensive soudanaise.

La veille de la reprise des hostilités au Soudan, le ministre tchadien des Affaires étrangères, Mahamat Moussa Faki, nous faisait part d'une certaine inquiétude: «Le Soudan n'a pas cessé d'armer l'opposition tchadienne. Nous sommes sur le qui-vive.» De son côté, le général soudanais Mohamed al-Agbash n'a pas hésité à accuser N'Djamena d'être mêlé à l'offensive du Mouvement justice et égalité (JEM), qui est parvenu pour la première fois aux portes de Khartoum, lors de son raid vendredi dernier. Le président Déby pourrait donc être fondé à craindre une riposte.

Un tel scénario, peu probable, serait de mauvais augure pour le Tchad, vu la forte disproportion des forces en faveur du Soudan, qui dispose notamment de forces aériennes modernes. Le président Bachir pourrait cependant être tenté d'inciter la rébellion armée tchadienne, représentée notamment par l'Union des forces pour la démocratie et le développement (UFDD), à lancer une nouvelle offensive sur N'Djamena, puisque le Soudan et le Tchad s'opposent depuis longtemps par rébellions interposées.

Cette hypothèse est cependant jugée très incertaine par les responsables de l'Eufor, la force européenne qui poursuit son déploiement au Tchad depuis la mi-mars afin de protéger les réfugiés soudanais du Darfour et les populations tchadiennes déplacées. La principale raison de ce scepticisme est l'arrivée, en juin, de la saison des pluies, qui va couper les principales pistes du territoire.

Ligne de défense

«Depuis le début de l'année, explique un haut responsable militaire européen, l'armée tchadienne a mis en place un dispositif, à proximité de la frontière, qui interdit a priori la moindre attaque. Dans ce pays où il faut disposer d'un espace de manœuvre, cela signifie que la rébellion ne peut pas prendre son élan pour se lancer sur N'Djamena. «L'élément principal de ce dispositif, qui comprend entre 3000 et 4000 hommes, a été positionné sur Adé et ses environs, alors que deux autres contingents, d'environ 3000 hommes chacun, ont été massés autour d'Adré et de Guéréda. Cette ligne de défense est située en face des régions soudanaises où la rébellion tchadienne a l'habitude de se replier après avoir mené des tentatives sur N'Djamena. Les forces gouvernementales comptent, d'autre part, sur des ralliements de l'opposition armée. Le 8 mai, une cérémonie a été organisée à Abéché pour fêter le ralliement de 250 rebelles de l'UFDD.

Les militaires européens reconnaissent qu'il ne faut pas tirer de ces défections des conclusions hâtives, dans la mesure où des soldats de l'Armée nationale tchadienne (ANT) rejoignent également la rébellion. «Il suffit d'un peu d'argent pour que les allégeances changent de camp», rappelle un responsable militaire.

Dans tous les cas de figure, l'Eufor (2500 soldats sont arrivés au Tchad sur les 3700 que devrait compter la force) ne s'interposera pas en cas d'affrontements intertchadiens ou tchado-soudanais. Le général Jean-Philippe Ganascia, qui commande, au Tchad, l'ensemble de l'opération européenne, est formel: «L'opposition armée tchadienne ne représente pas une menace militaire pour l'Eufor. Si une colonne ennemie lance une offensive, nous prendrons les dispositions militaires pour réagir: pas pour les arrêter, mais pour protéger les civils, les réfugiés et les déplacés, ainsi que les humanitaires.»

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15 mai 2008 4 15 /05 /mai /2008 15:02

14 mai 2008

Source : ANR

 

De N’Djamena à Kaboul, opérations françaises secrètes - Le Monde Diplomatique

 

Le sauvetage militaire du régime tchadien par Paris, en février 2008, a été directement décidé par l’Elysée. Cette mise à l’écart du Parlement est la règle pour les opérations extérieures (OPEX) de l’armée française dans le monde.

 

Balancement, hésitation : ce samedi 2 février 2008, le matin même où il expédie dans le secret d’un salon élyséen son mariage avec Carla Bruni, le président français Nicolas Sarkozy multiplie les conversations téléphoniques avec son homologue tchadien, retranché dans son palais de N’Djamena. M. Idriss Deby Itno refuse une offre d’exfiltration, alors que les « rambos » du Commandement des opérations spéciales (COS), entraînés aux extractions d’otages, commencent à évacuer plus d’un millier de ressortissants étrangers.

La France est liée au Tchad par de simples accords de coopération militaire technique, et non par un accord de défense, en principe plus contraignant, comme c’est le cas avec la Côte d’Ivoire, le Gabon, le Sénégal, les Comores, Djibouti, et plus récemment... la Libye.

 

Elle s’en tient donc, depuis plusieurs années, à une posture dite du « soutien sans participation » (sous-entendu, aux combats). Cela comprend l’aide au « reformatage » de l’armée tchadienne (entraînement, équipement), l’appui logistique (transport, munitions), le soutien en matière de santé (évacuation de blessés, hôpital) et surtout de renseignements (collectés par les Mirage F1 et le patrouilleur Breguet-Atlantic de l’opération « Epervier » (1)). Ces survols constants – qui permettent de localiser d’éventuelles colonnes de combattants hostiles – ont toujours été l’une des clés de la survie du régime de N’Djamena (2) : elles ont été qualifiées d’« actes de guerre » par l’alliance des organisations rebelles.

 

Affectant de ne pas intervenir directement dans un conflit considéré comme « tchado-tchadien » – malgré l’implication évidente du Soudan (lire « Comment le conflit au Darfour déstabilise le Tchad ») –, l’exécutif français a cependant contribué à sauver une nouvelle fois la mise à M. Déby (3). En tenant l’aéroport de N’Djamena, le contingent français – porté à près de deux mille hommes avec des renforts prélevés sur la garnison de Libreville (Gabon) – a permis la livraison en urgence de munitions en provenance de Libye et d’Israël, et le soutien aux opérations héliportées de la petite mais meurtrière armée de l’air tchadienne (4).

 

L’ensemble de ces actions a été décidé, une fois de plus, dans le secret par l’Elysée, conseillé par les ministères de la défense et des affaires étrangères. La teneur des conseils de défense n’est jamais rendue publique en temps de paix ; elle l’est encore moins dans les situations d’urgence, qui s’apparentent à un état de guerre. Afghanistan, Côte d’Ivoire, Tchad, République centrafricaine, Kosovo, Bosnie, Liban : une dizaine de milliers de soldats français (5) sont déployés en opérations extérieures (Opex, dans le jargon militaire) sans débat public ni contrôle de l’Assemblée nationale.

 

L’article 35 de la Constitution française dispose bien que « la déclaration de guerre est autorisée par le Parlement ». Mais la quasi-totalité des opérations décidées sur un mode multinational, dans le cadre de coalitions à géométrie variable, et dans le but affiché de maintenir ou de restaurer la paix, ne donnent lieu, par définition, à aucune « déclaration de guerre »...

 

Une situation plutôt confortable pour l’exécutif : elle exclut la représentation nationale, même à l’échelon restreint des commissions de la défense de l’Assemblée nationale et du Sénat. L’envoi d’un corps expéditionnaire ne donne lieu à aucune déclaration, aucun débat, aucun vote au Parlement (6). A l’exception de quelques visites de parlementaires aux troupes – souvent décevantes, en raison de leur méconnaissance du sujet –, le contrôle pendant les opérations s’avère également malaisé. Longtemps, ces interventions militaires n’ont d’ailleurs pas été budgétisées : leur surcoût était « rattrapé » dans le cadre des lois de finances rectificatives, en fin d’exercice (7).

 

Dans un rapport d’information sur le contrôle parlementaire des opérations extérieures, publié en mars 2000, le député socialiste François Lamy constatait que celles-ci « tendaient à devenir un mode d’engagement militaire de plus en plus significatif et courant », qu’elles ne donnaient lieu à aucun acte juridique publié et opposable (tel, par exemple, un décret), et que certaines étaient menées dans le cadre d’accords de défense (notamment avec des pays africains) n’ayant pas toujours été soumis au Parlement, et dont plusieurs sont restés secrets (8).

 

Le parlementaire concluait que la presse était souvent mieux informée de ces accords et de ces opérations que le Parlement, et que le statut des forces pré-positionnées en Afrique (les cinq bases militaires permanentes à Djibouti, N’Djamena, Dakar, Libreville et Abidjan) manquait de clarté. Ainsi, la présence militaire au Tchad, lancée sous sa forme actuelle en 1986, continue d’être qualifiée d’« opération », sous le nom « Epervier », alors qu’il s’agit de fait d’une implantation structurelle ; de même, le pouvoir militaire français a pris l’habitude de faire intervenir tout ou partie des effectifs stationnés officiellement en vertu d’un accord de défense du pays d’accueil sur des théâtres extérieurs à ce pays.

En dépit de quelques évolutions positives entre 1987 et 2002 – comme la mission d’information de l’Assemblée nationale sur l’engagement de la France au Rwanda, ou un contrôle a posteriori après la guerre au Kosovo et sur les massacres à Srebrenica –, le Parlement reste totalement à l’écart d’un engagement aussi capital que celui de la France en Afghanistan. M. Lamy rapporte qu’une semaine après les dénégations de la ministre de la défense, Mme Michèle Alliot-Marie, les députés concernés découvraient dans Paris Match du 24 novembre 2004 la présence de deux cents éléments des forces spéciales françaises sous commandement américain dans le sud-est de ce pays, « prêtés » en 2002 par le président Jacques Chirac au titre de l’opération « Enduring freedom », chargée de la destruction des maquis favorables à M. Oussama Ben Laden.

 

Retirés en décembre 2006, sans qu’aucun bilan ait été communiqué (9), ces hommes devraient être prochainement remplacés par autant de « conseillers » inclus dans des unités de l’armée afghane, qu’ils ont mission d’entraîner et de mener jusqu’aux combats. Cette intervention s’effectue dans le cadre d’un appui élargi de la France à la Force internationale d’assistance à la sécurité (International Security Assistance Force, Isaf) en Afghanistan de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN), décidé en juin et confirmé en août 2007 par le président Sarkozy. Et toujours sans la moindre consultation.

 

Le chef de l’Etat français s’est néanmoins déclaré partisan d’une revitalisation du Parlement. Les propositions de la commission de révision de la Constitution, dirigée par l’ex-premier ministre Edouard Balladur, pourraient reprendre une part des conclusions du rapport Lamy : audition du ministre de la défense et du chef d’état-major des armées pour toute nouvelle opération extérieure ; création, au sein de chaque assemblée, d’un groupe de suivi permanent avec les forces déployées ; avis des commissions de la défense des deux assemblées, préalablement au déclenchement d’opérations. Le rapport recommande aussi une identification des crédits alloués aux opex les plus importantes dans la loi de finances initiale, ou encore une information complète des parlementaires sur les traités et accords de défense ou de coopération technique.

 

Les militaires sont souvent réservés sur ces modalités de consultation, ou même d’information : nécessaire discrétion dans la phase de préparation, y compris sur le plan diplomatique, pour la délicate mise en œuvre d’une coalition ; souci de ne pas fournir aux parties adverses des renseignements qui pourraient mettre en danger les forces. « On peut étouffer des crises si on réagit vite. Mais, pendant les atermoiements – exemples : le Darfour, ou même la mission Eufor Tchad - République centrafricaine » –, des gens meurent », souligne un général pour qui les pays soumis à des processus lourds de ratification parlementaire, comme l’Allemagne, ne se donnent pas les moyens de peser sur les situations de crise.

 

Ces opex, devenues une vocation nouvelle pour les militaires, ne cadrent cependant pas avec les missions traditionnellement dévolues aux armées (défense du territoire national, usage des armes, etc.) ; elles ne permettent pas aux soldats de situer leur engagement « existentiel » (pour qui et pour quoi risquent-ils de mourir ?) ; elles se déroulent le plus souvent dans un contexte multinational (avec une chaîne de commandement complexe et des procédures peu homogènes), et sur des théâtres opérationnels « mouvants » (Côte d’Ivoire, Liban, Bosnie, Tchad)...

 

Un Livre blanc sur la défense et la sécurité doit être remis au président de la République à la fin du mois de mars : il s’agit d’inscrire la future politique française pour les quinze ans à venir dans une perspective résolument européenne et de proposer, pour ce qui est du « théâtre » traditionnel africain, une réduction et une reconversion du réseau de bases militaires françaises, au profit de l’Union africaine.

 

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15 mai 2008 4 15 /05 /mai /2008 14:58

14 mai 2008

AFP

 

La commission d'enquête sur l'attaque rebelle des 2 et 3 février, au cours de laquelle le pouvoir a été à deux doigts d'être renversé, et les disparitions d'opposants à N'Djamena, a entamé sa vraie mission cette semaine.

"Nous avons terminé la composition des groupes et sous-comités. Nous sommes en train de travailler", a affirmé Hélène Lambatim, vice-présidente de la commission et présidente de l'association des femmes juristes, au siège de la commission dans une maison du quartier de Sabangali de N'Djamena.

La commission doit notamment faire la lumière sur le cas de l'opposant Ibni Oumar Saleh, disparu lors de l'attaque mais dont on est toujours sans nouvelles, alors que sa famille affirme qu'il a été arrêté par les forces du président Idriss Deby Itno.

Deux autres opposants Lol Mahamat Choua et Ngarlejy Yorongar, disparus pendant plusieurs jours dans les mêmes conditions, ont depuis retrouvé leur liberté après avoir été arrêtés.

Le sort du porte-parole de la Coordination des partis politiques pour la défense de la Constitution (CPDC), la principale coalition de l'opposition, est l'objet de multiples spéculations et source de nombreuses rumeurs.

La dernière, invérifiable et circulant dans des cercles influents de la capitale tchadienne, est celle "d'un homme tué par balles et les mains attachées", exhumé cette semaine dans la périphérie de N'Djamena qui pourrait être celui d'Ibni Oumar Saleh.

Des hauts fonctionnaires ainsi que des membres de la famille ont affirmé vendredi qu'ils n'étaient pas "au courant" du sort de l'opposant.

"Les gens spéculent beaucoup. Malheureusement, nous n'avons pas de nouvelles. Il y a une commission, attendons de voir", a souligné Lol Mahamat Choua, ancien chef de l'Etat et autre grande figure de l'opposition.

Hélène Lambatim répond: "un sous-comité travaille là-dessus (Ibni), je ne peux rien vous dire en raison du principe de confidentialité. Mais, je peux vous dire que nous prenons toutes les informations et que nous allons les analyser et faire des recoupements".

La commission a créé des sous-comités travaillant notamment sur les violations des droits de l'Homme, les personnes disparues, ou encore les dommages causés aux institutions et établissements publics.

"Nous avons diffusé cette semaine un communiqué à la radio pour un appel à témoins. On demande aux victimes et parents de victimes de se manifester et de se rapprocher de nous", explique Mme Lambatim, soulignant que la commission accueille des observateurs internationaux.

Il s'agit notamment d'experts de l'Union européenne (UE), du Haut Comité aux Droits de l'Homme, de la France et de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF).

"Deux sont déjà là et trois arrivent la semaine prochaine", selon elle.

La première mouture de la commission, qui était dirigée par le président de l'Assemblée nationale, un proche de M. Deby, avait été critiquée par l'opposition et les ONG de défense des droits de l'Homme craignant un manque d'indépendance.

La nouvelle commission est plus crédible, de l'avis de ces derniers, qui attendent toutefois les résultats pour juger.

"C'est le but qui m'intéresse", affirme Mme Lambatim. "Nous essayons de faire notre travail en tout indépendance avec des principes directeurs comme la confidentialité, l'impartialité ou la sécurité des témoins".

La commission doit remettre un rapport à M. Deby dans deux mois.

"Nous avons pris un peu de retard lors de la composition des groupes mais c'était utile pour bien travailler. Nous allons essayer de le rattraper", assure Hélène Lambatim, qui espère que l'enquête pourra "constituer un élément du processus" de "recherche de la paix globale".

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15 mai 2008 4 15 /05 /mai /2008 14:48

14 mai 2008


1) les Français cherchent à se tranquilliser, et à manipuler l’opinion publique.

2) le régime Deby est déjà dépassé, ce sont les autorités françaises qui font les grandes déclarations !

3) ce n’est pas un hasard si l’attaque de Khartoum par les éléments de Deby a eu lieu juste avant la saison des pluies. Mais…

4) la rébellion tchadienne n’échouera pas la prochaine fois. Et Deby le sait parfaitement.

J. A.

 

Source: Blog Tabofils

Une attaque de la rébellion tchadienne, après l'attaque de rebelles soudanais sur Khartoum dimanche, est "très peu probable avant la saison des pluies", a affirmé à l'AFP une source militaire française de haut niveau stationnée à Abéché dans l'est du Tchad.
 
"Une attaque est très peu probable. La rébellion aurait peu de chances de succès avant la saison des pluies, qui commence réellement le 1er juillet", a estimé cette source, alors que des observateurs craignent que les rebelles tchadiens soutenus par le Soudan soient incités par Khartoum à attaquer le Tchad en réponse à l'offensive ratée sur la capitale soudanaise.
 
La France a des soldats dans l'est tchadien dans le cadre du dispositif Epervier au Tchad et dans la Force européenne (Eufor) déployée depuis mars dans l'est de ce pays.
 
D'autre part, l'armée tchadienne a dépêché sur l'aéroport d'Abéché deux hélicoptères russes d'attaque MI-35 et un hélicoptère MI-17 également armé, a constaté l'AFP. C'est la moitié de la capacité tchadienne en hélicoptères, les trois autres appareils restant probablement à N'Djamena.
 
Ces hélicoptères donnent "un avantage considérable" à l'armée si les rebelles sont dans leur rayon d'action, selon cette source.
 
En février, les rebelles tchadiens avaient réussi à traverser à bord de quelque 300 pick-up tout le Tchad pour tenter de renverser le président Idriss Deby Itno. Ils avaient même pénétré dans N'Djamena, encerclant le palais présidentiel.
 
La saison des pluies commence mi-juin et habituellement, à partir du 1er juillet, il devient très difficile de se déplacer dans le pays.
 
Le Mouvement pour la justice et l'égalité (JEM), le plus puissant des groupes rebelles du Darfour, a lancé samedi une attaque sans précédent contre la ville jumelle de Khartoum, Omdurman, qui a échoué.
 
Khartoum accuse N'Djamena de soutenir les rebelles du JEM.
 
"La disposition mise en place par le gouvernement tchadien est aujourd'hui bien différente de celle de janvier", a précisé cette source, expliquant que l'armée tchadienne avait placé trois "lignes" de défense à la frontière soudanaise. Une au Nord-Est du Tchad près de Guéréda-Bahaim, une à l'Est autour d'Adré et une autre au Sud d'Adré.
 
"C'est trois fois 3.000 hommes soit la moitié de l'armée tchadienne", a ajouté cette source.
En mars, des accrochages entre rébellion et l'armée nationale tchadienne (ANT) ont largement tourné à l'avantage de cette dernière. "En février, les rebelles avaient évité l'armée tchadienne dans une belle manoeuvre tactique. Ensuite, une fois qu'ils avaient percé, ils avaient de la place pour manoeuvrer et ont pu éviter le rayon d'action des hélicoptères. Lancés, ils sont arrivés à N'Djamena.
En mars, ils ont été bloqués au bout de 10 km en raison du nouveau dispositif", selon cette source militaire.
 
"Maintenant, il est difficile de percer et s'ils percent, il y a encore N'Djamena avec sa nouvelle tranchée et encore des hélicos", a-t-elle encore précisé.
 
"En volume, ils pourraient récupérer les moyens (matériels) de janvier mais il y a un problème de recrutement", souligne également ce militaire alors que le gouvernement tchadien se targue depuis plusieurs jours de nombreux ralliements.
 
Environ 300 rebelles auraient ainsi rallié l'armée tchadienne à Abéché, selon les autorités qui en ont font grande publicité.
 
"Ils pourraient tout de même tenter un coup de baroud pour dire qu'ils existent encore, mais sans vraiment se lancer sur N'Djamena", nuance toutefois cet officier, reconnaissant également que la réussite initiale de l'offensive de février avait "surpris tout le monde". 

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15 mai 2008 4 15 /05 /mai /2008 14:36

15 mai 2008

Source : ANR

 

Une fois Deby chassé que faire ? Nous entamons une série d'articles sur le sujet et nous attendons vos contributions.

 

Tout instrument de mesure fiable ayant été détruit par Deby, il est extrêmement difficile de donner des chiffres précis sur l’économie tchadienne.

 

Toutefois on peut estimer que l’agriculture et l’élevage représentent aujourd’hui encore prés de 30% du PIB et font vivre environ 80% de la population.

Le Tchad est un pays riche en ressources agricoles, il avait d’ailleurs atteint l’autosuffisance alimentaire dans les années 1990.

Certes les mauvaises conditions climatiques sont en partie la cause d’une baisse significative de la production mais l’inefficacité et la corruption du régime Déby expliquent en grande partie la réapparition de la famine.

 

Aux difficultés enregistrées dans le domaine de l’agriculture de subsistance se sont ajoutées les mauvaises récoltes de coton, traditionnellement la principale ressource d’exportation du pays.

 

Le Tchad a largement souffert de la mauvaise gestion de Coton Tchad qui avait été confiée à la famille Deby. Les jumeaux Erdimi régnaient l’un sur l’or blanc, le coton, l’autre sur l’or noir, le pétrole.

 

Qu’ils soient maintenant dans l’opposition après tant d’années passés à se goinfrer à la table du roi Déby laisse planer plus que des doutes sur leur sincérité.

Il ne sert à rien de faire des phrases creuses. Pour remettre l’économie tchadienne sur les rails il faut annoncer des projets précis, modestes et réalisables.

 

Ainsi l’élevage constitue 12% du PNB et correspond (hors pétrole) au deuxième poste d’exportation. Le cheptel est évalué à plus de 12 millions de têtes.

C’est un secteur stratégique car il occupe environ 40% de la population tchadienne pour laquelle il sert à la fois de monnaie d’échange et de bien de capitalisation.

 

Plus de 80% de ce bétail est transhumant et Deby n’a eu de cesse que de contrarier cet atout de l’économie tchadienne.

Avide et corrompue, l’administration Deby multiplie les taxations illicites perçues par les douanes, les administrations, l’armée etc. tout au long de la chaîne de commercialisation.

De plus, les éleveurs doivent officiellement passer par des centres de contrôle avant de procéder à l’exportation de leur bétail. Or il existe seulement deux centres situés dans le sud ouest du pays. Les éleveurs sont donc contraints de faire des détours de plusieurs centaines de km pour finir par se faire racketter !

 

Voilà un domaine où, très rapidement, il conviendra d’agir.

 

En rétablissant un minimum d’état de droit , en faisant preuve d’un peu de bon sens, on peut améliorer le sort de prés de 40% de la population tchadienne et créer un développement dont l’effet se fera sentir immédiatement.

C’est ce genre d’initiatives, répétées partout, qui permettront de redonner tonus et confiance à la population.

 

Beaucoup d’entre vous nous font part de leurs idées, il est extrêmement important qu’ils continuent à le faire en nous écrivant à anr.tchad@gmail.com.

 

Cher compatriotes, ce blog est votre disposition pour que s’élève la voix du peuple tchadien qui veut participer à la reconstruction de son pays.

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Textes De Juliette