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20 avril 2008 7 20 /04 /avril /2008 23:38

20/04/08

Source : Zoomtchad.com

 

Que mijote l'Elysée ?

Par le Dr Souleyman Issa Saleh

Il est de notoriété publique qu’au sein du système Deby, un Premier ministre remplit à peine le rôle de simple faire valoir, tant il est dépourvu de pouvoir et d’influence, privé même de la moindre autorité de peser sur les activités d’ordre purement administratif. A cette charge, Deby a usé et abusé un bon nombre d’individus aux profils contrastés, et aucun d’entre eux n’a laissé une trace, pas même un vague souvenir. L’on peinerait à établir la liste nominative précise et complète de ces Premiers Ministres aussi précaires qu’empressés de jouer maladroitement le rôle d’homme de paille. Il est vrai, au poste, on ne peut ni mourir de faim, ni de soif, c’est un avantage à ne pas mépriser, surtout en ces temps particulièrement durs pour les Africains en général et les Tchadiens en particulier. C’est aussi un titre à inscrire en caractères gras  et en lettres majuscules sur sa carte de visite. Ajoutons que la fonction a bien d’autres avantages plus ou moins avouables, ce qui explique qu’elle est très courue et représente, pour beaucoup de politiciens, un objectif en soi.

 

Le nouveau appelé au titre de Premier Ministre, a pour nom et prénoms, Youssouf Saleh Abbas, plus connu en France qu’au Tchad où il peut revendiquer une certaine sympathie dans quelques cercles restreints de cadres civils. De son pays natal, en dehors de certains quartiers de la capitale Ndjamena, il pourrait difficilement avouer connaître la société tchadienne et le Tchad dans ses multiples facettes. Il n’a jamais eu de parti politique, ni militer dans une organisation de terrain en y mouillant sa chemise. Son appartenance au Frolinat de jadis, tout comme, plus récemment, son adhésion au MDJT de feu Youssouf Togoïmi n’ont été que de pure forme. En effet, il n’a jamais cru devoir rester trop longtemps et loin de son petit nid douillet de Paris. Youssouf Saleh Abbas est l’archétype de politicien de salon. Ce qui signifie, entre autres, qu’il est totalement désarmé face à un Deby qui entretient le plus grand mépris pour ceux qu’il appelle les « blablateurs » et « ces gens qui n’ont jamais manié une arme de leur vie ». Il fera donc, ce que Deby voudra qu’il fasse, à l’instar de tous ceux qui l’ont précédé dont certains pouvaient, à juste titre, se prévaloir d’avoir quelques cartes en main. Au fait, l’intéressé aurait-il d’autres prétentions que celle d’obéir au doigt et à l’œil pour essayer de garder le plus longtemps possible son fauteuil ?

 

Pour rafraîchir notre mémoire, rappelons-nous qu’il y a quelques mois déjà, l’intéressé et ses amis ont ébruité le tout Paris de l’imminence de sa nomination comme Premier Ministre. Beaucoup n’y avaient accordé aucun crédit, d’autres ont haussé les épaules disant qu’avec le Général Président il ne faut rien écarter et s’en sont allés d’un gros éclat de rire. Les plus futés l’ont entrevu venir. Voilà qui est arrivé, les sceptiques et les rieurs sont donc loin du compte, tandis que les malins ont vu juste. Toutefois, pour éviter un humiliant revers précoce, Deby étant dangereusement imprévisible, le tout nouveau Premier Ministre ferait bien de tenir en veille ses appuis parisiens. A moins que ces derniers ont commencé déjà à regarder ailleurs…

 

Dans sa toute première déclaration confiée à RFI, le 17/04/2008, le tout nouveau Premier Ministre indique qu’il va tenter de convaincre les partis politiques d’opposition à participer à un Gouvernement de large ouverture (reprenant à son compte une promesse déjà faite par Deby assez récemment), se consacrer aussitôt à résoudre les problèmes quotidiens des Tchadiens. Résoudre les problèmes quotidiens des Tchadiens ! L’on croit rêver ! Quant à l’Opposition politico-militaire, elle n’a même pas eu droit à un mot, dans un sens comme dans l’autre. Sujet trop sensible chez debyland. C’est dire que Youssouf Saleh Abbas est un homme qui dort les yeux ouverts et sait où mettre les pieds. D’ailleurs, Conseiller diplomatique de son Président depuis près d’un an, il s’est arrangé pour garder son statut de réfugié politique en France, et aujourd’hui nommé premier Ministre, il va sûrement continuer à garder jalousement ce « sésame, ouvre-moi la porte ». Sacré adepte de haut voltige ce Youssouf Saleh Abbas ! Il doit disposer d’un solide carnet d’adresses dans le milieu des « spécialistes » des affaires tchadiennes à Paris pour ainsi jouir d’un tel privilège, un privilège de plus en plus rare sous Sarkozy.

 

Ceci étant, l’annonce de cette nomination a été plutôt mal accueillie du côté du cercle restreint de l’Elysée. En effet, depuis un peu plus d’un mois, à l’Elysée, les Conseillers en charge du dossier Tchad semblaient travailler sur des hypothèses différentes sinon opposées ; des Chefs d’Etat, des spécialistes français et africains sont consultés, des opposants comme Ngarlejy Yorangar et Lol Mahamat Choua sont contactés, voire « travaillés ». Lol Mahamat Choua – suprême marque d’intérêt – a même été reçu par Sarkozy en personne et, contrairement aux pratiques de RFI, la voie de la France a donné, sur plusieurs jours, une large diffusion de cette audience. L’on a aussi remarqué un regain d’intérêt brusque au sujet du cas Ibni Oumar Mahamat Saleh, cet opposant politique disparu dans les galeries souterraines de Deby d’où l’on ressort rarement vivant.

Yorongar, l’opposant pur et dur, l’homme du verbe haut et cru, semble curieusement redécouvrir et apprécier, ces derniers temps, le charme courtois du langage diplomatique tout en finesse et symboles, même si sa posture laisse paraître comme l’impression d’un malaise qu’il a du mal à cacher sous son large sourire (légèrement crispé) rehaussé de ses belles dents blanches. L’homme qui fait de sa libération tout un mystère chaotique a bien du mal à avouer tout bonnement et simplement qu’il doit son salut à l’intervention ferme et efficace des Autorités françaises soucieuses de limiter les dégâts subis par leur image largement ternie suite au scandale de l’Arche de Zoé, les déclarations irresponsables et provocantes de Sarkozy à cette occasion ; suite également, à l’engagement armé brutal qui a permis de sauver Deby ; suite enfin aux violations massives des droits humains perpétrées par leur protégé après le retrait des forces dissidentes de Ndjamena. Il n’y a rien de mal à ce que Yorangar dise la vérité et remercier ceux qui l’ont sauvé d’un danger mortel, au lieu de s’enfermer dans les mailles d’une histoire mal construite, mal racontée et pleine de contradictions. A l’évidence, Yorongar vit actuellement une situation qu’il a du mal à gérer et qui le destabilise.

 

Lol Mahamat Choua, lui, depuis son arrivée à Paris, balbutie des propos décousus, imprécis, nébuleux et déconcertants où l’irrésolution le dispute à l’angoisse. Cette perle, par exemple : D’abord, il affirme avoir été enfermé dans une cellule située dans le secteur de la gendarmerie, et quelques jours après, il prétend avoir été simplement gardé, très bien traité, dans une villa jouxtant deux résidences d’Ambassade. Il a, de justesse, évité de tomber dans le ridicule d’affirmer qu’il jouissait des mêmes avantages et privilèges que ses voisins diplomates. Pourtant, à l’observer de près, son état physique dément absolument le bon traitement qu’il revendique au moyen d’une langue farineuse. De son entretien avec Sarkozy rien n’a filtré, excepté le refrain maintenant bien rodé sur le sort de Ibni Oumar Mahamat Saleh. En dépit de toutes ses acrobaties, Lol s’est vu le strapontin de Premier Ministre lui filer sous le nez. A vouloir être trop habile on s’y perd...et Grand Dieu, que ce Deby est sans pitié !

 

Tous ces développements nouveaux autour du dossier Tchad ont, sans l’ombre d’un doute, un but. Mais, lequel ? N’étant pas dans les secrets de la françafrique, l’on se retient d’aller vite en conjectures, sauf à avancer ce qui suit : Toutes ces manœuvres semblent se dérouler, du moins au stade actuel, sans la moindre concertation, ni avec Deby, ni avec les politico-militaires, les deux vraies forces qui comptent réellement dans ce pays. Serait-on, dès lors, à la phase préparatoire d’un processus devant conduire à la mise en place d’un Gouvernement de transition de large union doté de larges pouvoirs bénéficiant du soutien de la Communauté Internationale et de l’EUFOR avec la mission d’obtenir un cessez-le-feu, d’arracher un consensus général en vue d’organiser des « élections libres, démocratiques, transparentes sous supervision internationale ». En somme, le remake au Tchad de l’expérience ivoirienne avec à la tête du Gouvernement le banquier Konan Banny, expérience qui, faut-il le rappeler, a lamentablement échoué en laissant de très mauvais souvenirs. Mais, c’est bien connu, la françafriquie aime la répétition des erreurs même les plus sanglantes. Deby acceptera-t-il d’être déshabillé et voir un quidam sorti de nulle part, ne disposant  même pas d’un demi peloton blindé porter ses propres costumes de Général Président ? Les politico-militaires se seraient-ils à ce point dupes de bénir une machination aussi sordide ? Et, que gagnerait le peuple tchadien avec un tel système imposé, soutenu et géré par l’étranger à travers des pantins aux couleurs locales, un système qui, de toutes les manières, est appelé à se disloquer ? Rien que l’aggravation et la prolongation de son martyre. Il n’y a que les positionnistes de tout bord qui appelleraient de toutes leurs forces ce genre de cas de figure où ils pourraient exceller sans effort et sans dommage. Oh, ils peuvent toujours courir…


Deby, lui, bien au fait des choses qui se murmurent ou se trament, a pris de l’avance, et a sorti de sa gibecière un Premier Ministre de son cru, tirant le tapis sous les pieds de son ami Sarkozy.

 

Toutefois, l’histoire et les histoires continuent. Rien n’est définitivement joué, loin s’en faut. La françafrique va revoir, corriger et réactualiser ses plans. Deby continue de se rééquiper, recruter, creuser des fossés, acheter les consciences, surveiller ses arrières. L’opposition politico-militaire est en train de réexaminer et affiner sa stratégie offensive et ses tactiques de combat tout en se renforçant humainement et matériellement. Le vaste et hétéroclite conglomérat comprenant partis politiques, société civile, associations citoyennes, politiciens solitaires chasseurs de sinécures et de prébendes, illuminés autosatisfaits qui se croient prédestinés à sauver le Tchad et d’autres francs-tireurs… tout ce vaste échiquier va donc continuer sa quête inlassable de positionnement et de repositionnement. Il y a aussi beaucoup d’honnêtes compatriotes qui ont choisi de rester à l’écart de ce qu’ils considèrent comme un désespérant imbroglio, un champ de bataille de gladiateurs où ils ne trouvent pas leur place, et attendent patiemment de jours meilleurs pour mettre leurs talents au service de leur pays, et au mieux de leurs capacités. Français, Libyens et Soudanais surveillent le feu de la marmite qui boue, attisent ou refreinent l’ardeur des flammes en fonction de la direction du vent, pardon, de leurs intérêts.

Les acteurs du jeu pour le « salut » du Tchad sont nombreux, leurs objectifs variés, pas ou peu de convergence d’approches et d’intérêts, pas non plus de médiateur neutre, indépendant et désintéressé, et pour tout dire une situation des plus complexes et des plus inquiétantes. Rien n’est encore réglé, rien n’est encore gagné, et rien n’est encore perdu. Mais une chose est indéniable : Le ciel au dessus du Palais Rose (Présidence) s’assombrit de jour en jour. Son locataire et son clan sont désemparés malgré les apparences qui se veulent sereines et les fanfaronnades de circonstance. Suffisant pour que les devins susurrent aux oreilles du peuple que la fin du régime est déjà signée. Evidemment, ces confidents des « djinn » ne donnent aucune date.  Alors, on attend…
 

 

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18 avril 2008 5 18 /04 /avril /2008 14:45

17/04/08 – Pana 

Tchadiens, tremblez ! Sarkozy s’en mêle….

 

Le président français, Nicolas Sarkozy, a réaffirmé mardi 15 avril sa détermination à faire toute la lumière sur la disparition de l’opposant tchadien Ibni Oumar Mahamat Saleh, indique un communiqué officiel publié à Paris.
(C'est drôle mais c'est comme s'il n'avait pas la concience tranquille! je me demande bien pourquoi...! J.A.)

Il a pris cet engagement au cours d’un entretien au palais de l’Elysée avec le leader du Rassemblement pour la démocratie et le progrès (RDP) et ancien président tchadien, Lol Mahamat Choua.

 

« Le président de la République a redit une nouvelle fois sa détermination à ce que toute la lumière soit faite sur la disparition de Ibni Oumar Mahamat Saleh », souligne le communiqué de la présidence française.

 

Le président Sarkozy a souligné qu’il était indispensable que la commission d’enquête mise en place par le président tchadien, Idriss Déby, pour faire la lumière sur l’arrestation et la disparition de certains leaders de l’opposition "puisse se mettre au travail sans délai avec tout l’appui de la communauté internationale".

 

Il a appelé à « une reprise du dialogue politique sur la base (…) en vue d’assurer la paix et une réconciliation nationale durable au Tchad ».

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18 avril 2008 5 18 /04 /avril /2008 14:41

ANR

 

Cet article est intéressant car il explique, une fois de plus, que la situation au Tchad est la conséquence de l’influence néfaste des puissances étrangères.

En revanche nous sommes totalement opposés à la conclusion.

 

On ne peut pas demander à la France, aux Etats Unis et à la Chine de régler les problèmes du Tchad parce que l’on ne demande pas à ceux qui ont créé le problème de le régler.

C‘est uniquement parce que Deby a détruit le Tchad que d’autres s’arrogent le droit de se mêler de nos affaires, voire de dicter ce que nous devons faire.

 

Pour avoir la paix, le Tchad doit compter sur ses propres forces.

 

Nous devons prioritairement chasser Deby. Ensuite avoir des élections libres et sincères.

Le nouveau pouvoir, issu du peuple, aura la légitimité pour faire les efforts douloureux que nécessite la reconstruction nécessaire du pays.

 

Une fois le Tchad redevenu un pays souverain, le Tchad vivra en paix.

 

C’est à cela que doivent tendre les efforts de la Communauté internationale.

 

En faisant du Tchad un pays prospère et paisible tout le monde y trouvera son compte.

Hélas c’est l’inverse qui est en cours. En soutenant un tyran, en divisant le pays, les grandes puissances croient pouvoir préserver leur influence en ayant chacun leurs obligés dans un pays affaibli.

 

C’est une politique à courte vue, elle provoquera toujours la famine, la révolte et la guerre ou chacun est perdant.

 

C’est au contraire en rétablissant l’état de droit, en ayant un gouvernement légitime et honnête que tout le monde y trouvera son compte.

 

 

Qui peut enrayer la crise ?

Source: Courrier International

Zachary Ochieng - The East African

 

 

La stabilité d'une grande partie de l'Afrique dépend de la situation sur la frontière soudano-tchadienne. Et, pour des raisons diverses, seuls des efforts conjoints entre les Etats-Unis, la France et la Chine permettront d'éviter le chaos.

 

Selon un rapport de l'ONG Enough Project, l'attaque lancée par les rebelles contre N'Djamena fin janvier est la manifestation de deux situations explosives. Pour Colin Thomas-Jensen, l'auteur de cette étude, intitulée "Is Anyone Serious About Ending the Crisis in Chad ?" [Y a-t-il quelqu'un qui veuille vraiment mettre fin à la crise tchadienne ?], la première est la tragédie du Darfour, et la seconde est l'aide apportée par le Soudan aux rebelles qui tentent de renverser le président tchadien Idriss Déby. "Déby est favorable au déploiement d'une force européenne de maintien de la paix au Tchad et en République centrafricaine, et son gouvernement soutient certains des groupes rebelles soudanais qui sévissent au Darfour. Le régime de Khartoum, lui, cherche à empêcher le déploiement des forces européennes et à couper les liens du Tchad avec les rebelles du Darfour", précise le rapport.


La seconde situation est la crise politique que connaît le Tchad. Le gouvernement tchadien rend Khartoum responsable de tous les maux du pays, mais la vérité est qu'il est l'un des plus vénaux du monde, tandis que les Tchadiens figurent parmi les plus pauvres et les moins bien lotis en termes de droit de vote. "Le Tchad est un terrain favorable aux conflits régionaux et aux guerres menées par alliés interposés parce qu'il est lui-même en proie à une très grave crise interne, poursuit le rapport. Après la dernière tentative de coup d'Etat, le gouvernement tchadien a sévi contre l'opposition politique non armée. Des leaders de l'opposition ont été arrêtés, d'autres se sont réfugiés dans les pays limitrophes et d'autres encore ont dû entrer dans la clandestinité."

 

"Pour les Tchadiens qui cherchent une issue pacifique, le silence de la communauté internationale a été assourdissant. Cette crise politique met en danger le rétablissement de la paix au Darfour, la stabilité régionale à long terme et les civils pris au piège par la guerre, et le monde est remarquablement mal équipé pour la neutraliser." Pour parler sans détour, continue le document, la communauté internationale n'a à l'heure actuelle ni les moyens ni l'envie de réclamer une approche globale à la crise tchadienne, ce qui est pourtant nécessaire si l'on veut empêcher la région de sombrer dans la guerre chronique. Plus précisément, l'Union européenne et l'Union africaine devraient mener un processus de réconciliation des factions tchadiennes belligérantes et exiger des réformes politiques internes capables d'empêcher de futurs conflits.


Toujours selon le rapport, la France, les Etats-Unis et la Chine devraient s'unir pour exiger une véritable réforme. Les trois pays tireraient avantage du retour de la paix et de la stabilité au Tchad – et au Soudan/Darfour –, mais aucun ne peut espérer atteindre cet objectif seul. La France a beaucoup d'influence, mais n'est pas considérée comme un médiateur neutre à cause de son passé colonial et de son soutien inébranlable au président Déby.


L'influence de la Chine au Tchad progresse rapidement grâce au développement des liens commerciaux entre les deux pays. Quant aux Etats-Unis, ils sont en train de renforcer leur alliance antiterroriste avec N'Djamena et, de même que Paris, mais à un moindre degré, Washington est loin d'être neutre. En faisant obstacle à une redéfinition majeure des priorités politiques et à une intensification des efforts diplomatiques, les Américains et leurs partenaires potentiels ne réussiront pas à mettre un terme au conflit tchadien. En matière de politique étrangère, les deux grands objectifs des Etats-Unis au Tchad sont la lutte contre le terrorisme et l'apport d'une aide humanitaire. Même si les dirigeants américains reconnaissent l'importance de soutenir le règlement du conflit, la réforme politique et le développement socio-économique, ils ne font pas grand-chose dans ce sens.


Le Tchad est situé entre l'Afrique du Nord et l'Afrique de l'Ouest et du Centre, des régions qui présentent un intérêt croissant pour la lutte américaine contre le terrorisme. Le gouvernement Bush craint que les frontières poreuses et les zones septentrionales mal contrôlées de certains pays du Sahel n'apparaissent comme des refuges tentants pour les groupes extrémistes. C'est pour cette raison qu'il apporte une aide au Tchad dans le cadre du Partenariat transsaharien de lutte contre le terrorisme. Washington n'est pas totalement dépourvu d'influence au Tchad. Le président Déby, qui souhaite bénéficier de l'amitié américaine, est prêt à consentir quelques sacrifices pour l'obtenir. Les Etats-Unis doivent donc agir en conséquence.

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18 avril 2008 5 18 /04 /avril /2008 14:31

18/04/08 - RFI

 

Le président Idriss Déby Itno a limogé mercredi son Premier ministre, Delwa Kassiré Coumakoye, qui a été aussitôt remplacé par Youssouf Saleh Abbas, le conseiller diplomatique du chef de l'Etat. Le Premier ministre sortant, en poste depuis un peu plus d'un an, était originaire du sud du Tchad. Son successeur vient de la région du Ouaddaï, dans l'est du pays, où sévissent plusieurs mouvements rebelles hostiles au président Déby. La CPDC, principale coalition de l’opposition tchadienne, se dit prête à participer à un gouvernement d’ouverture.

Le nouveau Premier ministre tchadien Youssouf Saleh Abbas est un diplomate de formation qui était jusqu’ici le conseiller du président Idriss Déby pour les relations internationales et son représentant spécial auprès de la force européenne (Eufor), en cours de déploiement dans l’est du Tchad et le nord-est de la République Centrafricaine, pour protéger notamment les refugiés soudanais du Darfour voisin. Né à Abéché en 1957, Youssouf Saleh Abbas a été le directeur de cabinet de l’ancien président Goukouni Weddeye et, en 1993, est devenu vice-président de la Conférence nationale souveraine, trois ans après l’arrivée au pouvoir d’Idriss Déby qui avait renversé Hissène Habré en 1990.

 

Le nouveau chef du gouvernement tchadien a promis de former un gouvernement d’ouverture et de mettre en œuvre les accords politiques du 13 août 2007, signés entre le pouvoir et l'opposition en vue d'organiser des législatives libres et transparentes.

 

Youssouf Saleh Abbas, nouveau Premier ministre tchadien « J'irai vers les responsables politiques qui ont signé cet important accord, qu'ils soient de la majorité ou de l'opposition, pour construire avec eux un gouvernement d'action capable de régler les problèmes quotidiens des Tchadiens...».

 

16/04/2008 par Olivier Rogez

Les observateurs pensent que la nomination de Youssouf Saleh Abbas est un signal en direction de l'opposition mais aussi de la communauté internationale qu'a voulu envoyer le président Déby. Alors que l'on reprochait à Kassiré Coumakoye son peu d'empressement à mettre en œuvre les accords du 13 août 2007, Youssouf Saleh Abbas a inscrit cette priorité en haut de son agenda. Dès sa prise de fonction, il a manifesté l’intention de consulter les cadres de la Coalition des partis pour la défense de la Constitution (CPDC), la coalition de l'opposition et pourquoi pas, espère-t-il, en convaincre certains de le rejoindre au sein du gouvernement.

Homme d'expérience, il fut aussi opposant et membre d'un mouvement rebelle, le Mouvement pour la démocratie et la justice au Tchad (MDJT). Son origine ouaddaïenne, la région à l'est du Tchad, devrait aussi lui permettre d'envoyer un signal à cette région d'où sont originaires plusieurs des mouvements armés qui contestent le régime d'Idriss Déby.

La CPDC se dit prête à participer à un gouvernement de large ouverture, à condition que ses préoccupations soient prises en compte par le chef de l'Etat. La CPDC a déposé jeudi à la présidence une série de propositions qui conditionneront, dit-elle, sa participation à un tel gouvernement. Les opposants regrettent tout de même que le choix du nouveau Premier ministre n'ait fait l'objet d'aucune concertation.

 

Hamit Mahamat Dahalob

Porte-parole adjoint de la CPDC

«Nous, CPDC, nous somme consentant à participer à un gouvernement d'ouverture.»

 

17/04/2008 par Laurent Correau

Les propositions de la CPDC

« Dans ce document intitulé Proposition pour la reprise de l'accord politique du 13 août 2007, la CPDC demande tout d'abord qu'on fasse la lumière sur la situation de Ibni Oumar Mahamat Saleh. »

 

18/04/2008 par Laurent Correau

 

La France a déclaré jeudi qu’elle accueillait « avec intérêt » les déclarations du nouveau Premier ministre tchadien Youssouf Saleh Abbas. La porte-parole du ministère des Affaires étrangères Pascale Andréani a notamment déclaré à la presse : « Nous soutenons tout ce qui peut contribuer au dialogue entre les Tchadiens et souhaitons en particulier la mise en œuvre de l’accord du 13 août 2007 qui doit permettre la réconciliation nationale au Tchad ». Cet accord est bloqué depuis l’attaque rebelle des 2 et 3 février à Ndjamena. Le président tchadien Idriss Déby avait alors bénéficié de l’appui militaire et politique de la France, qui l’avait toutefois incité à relancer le dialogue et faire la lumière sur le sort des opposants disparus lors de ces incidents armés.

 

Le président français, Nicolas Sarkozy, a reçu mardi à Paris l'opposant tchadien Lol Mahamat Choua. Les deux hommes ont parlé de la situation politique au Tchad et du sort du porte-parole de la coalition de l'opposition, Ibni Oumar Mahamat Saleh. Enlevé par les forces de sécurité le 3 février dernier - comme Lol Mahamat Choua et Ngarlejy Yorongar, deux autres opposants aujourd'hui réapparus -, Ibni Oumar Mahamat Saleh est toujours porté disparu. Le président français a réaffirmé sa « détermination » pour que toute la lumière soit faite sur cette disparition. Ce qui semble donner de l'espoir au collectif des avocats des trois opposants tchadiens.  

 

Maître Mahamat Hassan Abacar

Porte-parole du collectif des avocats des opposants tchadiens

«Le gouvernement tchadien de monsieur Déby est supporté par la France et il est là aussi grâce à la France.»

 

17/04/2008 par Stanislas Ndayishimiye

Le nouveau Premier ministre tchadien Youssouf Saleh Abbas affirme qu'il ne sait rien concernant le sort d’Ibni Oumar Mahamat, mais qu'il recherchera la vérité.

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16 avril 2008 3 16 /04 /avril /2008 15:44

16/04/08 

Emoi au sein de l’opinion publique tchadienne

Makaila Nguebla


Le leader du Rassemblement pour la Démocratie et le Progrès (RDP), M. Lol Mahamat Choua, en visite depuis quelques jours en France, a été récu en audience le mardi 15 avril 2008 à l’Elysée, par le Chef de l’Etat Français, Nicolas Sarkozy. 
 

Aujourd’hui, cette audience, suscite émoi, diverses interprétations et analyses politiques au d’une proportion importante de l’opinion publique tchadienne très éveillée.

En effet, plusieurs personnes jugent inopportune celle-ci et estiment qu’elle intervient dans un contexte politique pénible, marqué par des atteintes, aux abus des droits humains et par de lourd soupçon. De même, elles ajoutent que, l’heure n’est pas aux rencontres et concertations en aparté, mais, plutôt à la recherche d’une solution de sortie de crise globale entre les différents acteurs de la vie politique tchadienne.  

La majeure partie de l’opinion nationale tchadienne fonde son inquiétude par le fait que des rumeurs qui courent à Ndjaména, laissent dire que le choix d’Idriss Deby est porté sur M. Lol Mahamat Choua pour la désignation au poste de Premier ministre, dans le souci d’apaisement et en droite ligne de l’accord conclu le 13 août 2007 entre le pouvoir et la CPDC.   

Aussi, les citoyens Tchadiens s’indignent du fait que M. Lol Mahamat Choua ainsi que le député Ngarlejy Yorongar se trouvent tous deux en France et que le Président Nicolas Sarkozy, ne reçoive que l’un et laisse tomber l’autre.  

Pourtant, il nous semble que le chef de fil des fédéralistes, M. Ngarlejy Yorongar, avait manifesté son désir, lors d’une interview télévisée accordée à France 24heures, de rencontrer les officiels Français dont : le Président Nicolas Sarkozy et le Premier ministre François Fillon.

L’opposition tchadienne en exil, s’étonne alors des démarches et surtout de l’approche solitaire des membres des partis de l’opposition légale tchadienne qui se démarquent au jour le jour des masses populaires qui appellent Idriss Deby, la France et la communauté internationale au dialogue politique inclusif pour une paix durable au Tchad.

Aujourd’hui, on n’est plus que jamais convaincu, que la France, cherche à désolidariser l’opposition démocratique à la société civile et aux politico-militaires dans le souci que les revendications populaires ne soient exhaussées et que des pressions ne soient exercées sur le régime tchadien pour ses divers manquements démocratiques. Elle voudrait bien lui éviter, qu’il ne soit interpellé sur le sort réservé au Dr Ibn Oumar Mahamat Saleh et d’autres citoyens anonymes. 
 

Les Tchadiens dans leur majorité écrasante, en appellent pour une nouvelle fois, de leurs vœux à la France de soutenir une initiative de paix au Tchad par une concertation nationale, au lieu de chercher à disperser les efforts consentis par les uns et les autres, par des approches séparées et dangereuses qui ressemblent bel et bien aux intrigues inhérentes et reconnues à la politique tchadienne de Paris.

Aussi, voudrions-nous saisir l'opportunité pour dire qu'en l'absence d'un dialogue politique au Tchad, il nous sera irrémédiablement  impossible de mettre terme à ce cycle infernal  du maintien au pouvoir par les armes d'un régime despotique comme celui du Général Idriss Deby.

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16 avril 2008 3 16 /04 /avril /2008 15:22

Avril 2008 

La Coordination des partis politique pour la Défense de la Constitution (CPDC) et le Syndrome de Stockholm 

Adoum Djibrine Haroun  

 

Notre pays traverse une crise politique sans précèdent, sans doute la crise la plus profonde de son histoire. Cette crise est la conjonction de multiples facteurs qui menacent gravement la survie du peuple tchadien  et qui ne sont pas sans conséquences sur l’avenir et la souveraineté du pays.  

 

La crise de la gouvernance induite par le régime d’Idriss Deby a engendré la naissance de mouvements de révolte sans commune mesure sur l’ensemble du territoire tchadien. Propulsé à la tête du pays par la Libye et la France, et ceci avec le concours actif de son groupe ethnique vivant au Darfour, Idriss Deby a participé à l’atomisation de la société tchadienne. Ce dernier, dès sa prise de pouvoir, eu égard à la charte de Bamina, avait autorisé une forme de multipartisme et organisé la conférence nationale souveraine dont les principales recommandations sont restées de fait lettres mortes. En effet, le cahier des charges résultant de la conférence nationale souveraine comportait en effet des orientations permettant des perspectives politiques, économiques et sociales pour le pays. Dès la clôture des travaux, Idriss Deby s’est livré à la violence politique, à la  restriction des libertés, bref il a installé un régime autocratique et policier réprimant toute forme de révolte populaire. Cette situation a engendré  la poursuite de massacres et de violations généralisées des droits de la personne, qui constituent aujourd’hui une des raisons de l’émergence de mouvements de révoltes armées prenant en compte les appréhensions, les inquiétudes et les frustrations d’un peuple opprimé et profondément inquiété quant à son avenir.

 

Du multipartisme à la confiscation du pouvoir 

En vertu des dispositions de la conférence nationale souveraine, Idriss Deby avait successivement organisé des élections présidentielles et législatives dont les résultats étaient, hélas, connus d’avance. Fort du soutien de quelques pays trouvant un intérêt certain dans la pérennisation de son régime, Idriss Deby a ensuite modifié la constitution de la république limitant initialement la durée du mandat présidentiel. A la déception populaire, il brique illégalement un énième mandat.

 

Après 17 années de participation aux élections fantoches organisées par le pouvoir en place, les gourous de  l’opposition civile, pour ne pas dire démocratique, viennent de rencontrer le dictateur Idriss Deby malgré l’absence de nouvelles de leur collègue Mahamat Saleh Ibni Oumar, porte-parole de la Coordination des Partis politiques pour la Défense de la Constitution (CPDC) kidnappé à son domicile le 03 février dernier par la garde présidentielle. Cet entretien, nous dit-on, rentre dans le cadre du prétendu accord du 13 août 2007. Est-il opportun de collaborer avec un pouvoir refusant toute forme de liberté, récusant les principes démocratiques ? Comment a-t-on pu en arriver là ? Comment est-ce que cela est possible ? C’est comme si les principaux manitous de l’opposition avaient été habités par le syndrome de Stockholm.

 

Pourtant depuis 2001, la CPDC appuyée par la société civile s’était mobilisée contre le tripatouillage programmé de la constitution de la république limitant le nombre de mandat présidentiel. Cette mobilisation a, entre autres, permis aux Tchadiens de rejeter le projet de modification de la constitution, ce qui a été une victoire sans précédent en faveur du camp des forces de progrès  militant pour l’alternance politique. Aux élections de 2006, Idriss Deby se prend encore une nouvelle claque.

 

Face à cette situation, Idriss Deby  exerce une nouvelle forme d’hégémonie politique sur le pays. Aujourd’hui en verrouillant toute forme de liberté, le pouvoir en place prend effectivement en otage l’ensemble de la classe politique de l’intérieur, la société civile, les différents organes de presse etc.

 

On assiste sans cesse à l’instrumentalisation de l’opposition armée aussi bien par le pouvoir de Deby que par un certain nombre de leaders des partis politiques se réclamant de l’opposition civile dans le cadre d’une subtile sous-traitance. Nous entendons par les railleurs de tout bord jeter feu de tout bois sur les mouvements politico-militaire qui certes présentent d’innombrables insuffisances. On peut, en effet, formuler beaucoup de critiques sur le fonctionnement de ces mouvements disparates mais aussi saluer leur évolution. Mais il faut être lucide et voir d’où viennent ces attaques.  Quoi qu’on en dise cette rébellion est composée par des Tchadiens et pour les Tchadiens. Cet état de fait est en soi une réelle victoire sur Idriss Deby et ses comparses agissant pour la destruction du Tchad.

 

N’en déplaise aux multiples détracteurs, cette rébellion a été patiemment construite et se base sur des valeurs tchadiennes. Aujourd’hui, Idriss Deby impose son hégémonie politique en épuisant non seulement les ressources économiques du pays dans la guerre qu’il inflige à la population tchadienne mais aussi en mobilisant  les dirigeants des partis politiques de l’intérieur lesquels emploient une approche très sournoise.

 

Face à cette situation, l’opposition politico-militaire doit plus que jamais déployer une nouvelle stratégie de combat pour vaincre définitivement tous les ennemis de la démocratie et du progrès.

 

Cette situation n’est pas inéluctable. Le Tchad n’est pas par essence la propriété d’un groupe quelconque. Pour relever les multiples défis, la rébellion doit davantage se positionner sur le registre des valeurs, se refonder sur une cohérence nouvelle. S’unir pour être en mesure de peser et de faire sauter le verrou médiatique en mettant en avant les thématiques de justice, d’égalité et de progrès dans la société tchadienne.

 

Pour mener avec efficience la lutte armée, légitime et actuellement, hélas, unique alternative, la rébellion, dans sa pluralité, doit se poser la question de la pertinence des clivages en son sein. Elle doit intégrer dans ses rangs les centaines de milliers de militants vivant dans les territoires libérés, tous ceux et celles qui ont vainement cru à la dynamique portée par les partis politiques de l’opposition civile réunis au sein de la CPDC plus que jamais émiettée et acquise au pouvoir d’Idriss Deby. La rébellion ne doit aucunement négliger ces militants de l’alternative, du progrès, ceux et celles qui croient en cette lutte pour la démocratie, la justice sociale…

 

Il est du devoir de tout Tchadien conscient de ses responsabilités citoyennes et de la gravité de la situation, de se mobiliser en vue d’arrêter la marche effrénée vers la destruction programmée de notre pays par Idriss Deby et ses mercenaires de tout poil. La classe politique tchadienne, la société civile, les hommes et les femmes de bonne volonté sont appelés à surmonter leur peur et à soutenir, encourager, promouvoir cette dynamique qui vise l’émergence de la démocratie tant attendue. C’est aussi par la libre conscience, par nos idées qu’on peut vaincre ce régime de terreur et d’obscurité.

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14 avril 2008 1 14 /04 /avril /2008 15:24

13/04/08

Mahamat Chikila Yoskomi 

 

L’heure a sonné mes chers compatriotes ! Mobilisez-vous et rejoignez les rangs de l’Alliance Nationale pour la chute de la dictature ! Les réalités de la dérive dictatoriale de Deby sont criantes. La décision très courageuse prise par le compatriote le Conseiller Ibrahim Mahamat Taher avec un grand nombre de compatriotes de joindre l’Alliance Nationale  est un acte à saluer. La situation sociale, politique et économique est de plus en plus intenable. Les Tchadiens, de toutes couches confondues, sont confinés dans une misère indescriptible.

 

A cet effet, nous lançons un appel pressant aux compatriotes qui se trouvent dans l’armée d’oppression de la quitter. Cette armée à laquelle le Dictateur a fait jouer les rôles les plus abjects s’écroulera bientôt comme un château de carte. Et son chef rendra bientôt compte des crimes collectifs et individuels qu’il a commis en 17 ans de règne sanguinaire et sans partage.

 

Le choix difficile de la lutte armée est malheureusement la seule issue qu’impose le régime d’Idriss Deby Itno aux Tchadiens en quête légitime de liberté et du salut national. Comme exemple de dérives totalitaires de ce régime, nous citerons l’arrestation sans motif des dirigeants politiques qui, malgré les logiques guerrières du régime, ont toujours opté pour le combat pacifique. Nous exprimons ici notre profonde solidarité à leurs familles.

Par la même occasion, nous demandons la compréhension de la communauté internationale et celle de tous les pays progressistes sur la légitimité du combat de tout un peuple contre un régime dictatorial qui condamne son peuple à l’oppression et à l’humiliation et cela depuis près de deux décennies.

 

Les luttes contre les dictateurs sont longues et coriaces mais finissent toujours par la victoire des Résistants. Nous demandons à tous les patriotes de s’armer de patience et de poursuivre la lutte.  

 

Vive la résistance nationale

 

Vive le Tchad

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11 avril 2008 5 11 /04 /avril /2008 17:16

08/04/08 - N’Djamena,

 

Compte rendu de la rencontre du président de la république avec une délégation de la CPDC. (Coordination des Partis politiques pour la Défense de la Constitution)            

 

Le Président de la République a rencontré, le mardi 08 avril 2008 de 16h50 à 18h30,à sa demande, une délégation de la CPDC.

 

Ont pris part à l’audience,  

● Côté Présidence de la République, outre le Président de la République :  

-          Le Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, M. Bachir, et

-          Le Directeur de Cabinet civil, M. Mahamat Hissene.

 

● Côté CPDC :  

-          Hamit Mahamat Dahalob

-          Salibou Garba

-          Ganghnon MBaïmbal

-          Saleh Makki

-          Wadal Abdelkader Kamougué

-          MBaïlaou Naïmbaye Lossimian

-          Ali Gabriel Golhor

-          Jean Bawoyeu Alingué

-          Jean-Baptiste Laoukolé.  

 

Synthèse des interventions  

· Le Président de la République :  

1-      Les évènements de fin janvier – début février ont fait beaucoup de dégâts et de disparus dans de nombreuses localités visitées par les rebelles : Ati, Am-Ttiman, Mongo, Massaguet, N’Djamena,…  

2-      Il ne peut pas singulariser le cas d’Ibni. C’est la Commission d’Enquête mise en place qui fera la lumière sur les dégâts et les disparitions. Il n’est pas mieux placé que quiconque pour dire ce qui s’est passé du fait que toutes les institutions de l’Etat, y compris les forces de sécurité, ont volé en éclats. Du reste, la CPDC peut envoyer ses représentants dans cette Commission.  

3-      Il tient à l’Accord du 13 août 2007. Il déplore qu’il y ait eu du retard dans sa mise en œuvre. Retard dû au fait qu’il y avait d’autres initiatives similaires et qu’il fallait attendre leur aboutissement afin de tout mettre ensemble.  

4-      En tant que garant sollicité par les parties, il souhaite la reprise rapide des activités du Comité de Suivi et d’Appui afin de ne pas aggraver les retards déjà constatés. En tout état de cause, le temps est compté, et il fera avec ceux des signataires qui sont disposés à aller de l’avant.  

5-      Il veut la paix car la guerre occasionne des dégâts en vies humaines et dégâts matériels importants. Aussi, se dit-il preneur de toute idée, de toute proposition pouvant ramener la paix. Se dit prêt, si cela pouvait résoudre le problème, proclamer ce soir-même un cessez-le-feu unilatéral sur toute l’étendue du territoire comme le demande la CPDC.  

6-      Mais se dit sceptique car dit-il, il y a des mains étrangères, celles du Soudan et de la Ligue arabe derrière ces rebellions car l’objectif est l’arabisation de l’Afrique centrale à partir du Tchad et de la République Centrafricaine.  

7-      Il informe la présence d’une délégation gouvernementale (à laquelle peut se joindre la CPDC si elle le désire) en Libye, attendant toujours l’arrivée des émissaires d’un des groupes et annonce même une attaque imminente (dans les 2 jours).  

8-      Se dit attaché à tous les accords dont celui de Syrte, alors que les mouvements politico-militaires engagés dans cet accord avaient des revendications difficiles à satisfaire : Un (1) poste de Vice-Président, la Primature, Quatre (4) ministres d’Etat, quinze porte-feuilles, etc.  

9-      Il attend de la CPDC une réponse rapide par rapport à la nécessité d’aller de l’avant dans la mise en œuvre de l’Accord du 13 août 2007.  

 

● La CPDC :  

1-      Se réjouit de cette invitation qui permet de renouer le dialogue  

2-      Voudrait du pouvoir avant toute chose des éléments de clarification sur la situation d’Ibni car en tant que premier responsable du pays, il est le mieux placé.  

3-      Tient à l’Accord du 13 août 2007 signé de bonne foi. Mais sa mise en œuvre n’est pas possible sans la paix.  

4-      Sans la paix, on ne peut parler d’activités des partis politiques. De ce fait, il s’avère indispensable de proclamer un cessez-le-feu sur toute l’étendue du territoire national et engager un processus d’harmonisation des  accords conclus.  

5-      Afin de maintenir le fil du dialogue, quelques idées à explorer :  

-          Mettre en place une équipe représentant les 2 parties pour faire au Président de la République des propositions relatives à la restauration de la paix.  

-          Reprendre le dialogue majorité / opposition en vue d’une sortie de crise, notamment sur les réaménagements et la mise en œuvre du point 4 de l’Accord du 13 août 2007.  

-          Organiser un forum des signataires de tous les accords.

 

 

 

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11 avril 2008 5 11 /04 /avril /2008 11:10

10/04/08

AFP

 

Un leader de la rébellion tchadienne a affirmé jeudi que les membres du groupe de contact chargé de superviser l'accord e paix signé entre le Soudan et le Tchad devaient faire "reconnaître" au président tchadien Idriss Deby Itno "la réalité de la rébellion".

"Il faut que les participants, les pays présents fassent comprendre à Deby qu'il doit reconnaître la réalité de la rébellion tchadienne", a affirmé Abderaman Koulamallah, un des dirigeants de l'Alliance nationale, qui rassemble les principaux groupes rebelles.

"Il faut que Deby cesse de nous (rébellion armée) traiter de mercenaires à la solde du Soudan", a souligné le dirigeant rebelle, joint depuis Libreville où devait s'ouvrir la première réunion du groupe de contact après l'accord du 13 mars signé à Dakar entre le Tchad et le Soudan.  

"Il y a un problème qui est un problème intérieur tchadien. Il faut que Deby lance un processus de paix et de réconciliation nationale", a-t-il ajouté.  

"Il faut qu'il lance un processus pour créer des structures politiques et démocratiques au Tchad. Tant qu'il y aura une dictature, tant que ce sera le diktat de Deby, de son clan et de sa famille, nous ne déposerons pas les armes. Je le répète: c'est un problème intérieur tchadien et il faut le faire comprendre à Deby", a poursuivi Abderaman Koulamallah.  

Le Tchad et le Soudan ont signé le 13 mars à Dakar un énième accord de paix les engageant notamment à ne pas soutenir des groupes armés hostiles au pays voisin. Le Tchad a depuis accusé à plusieurs reprises le Soudan de continuer à soutenir les rebelles dans l'est du Tchad, publiant notamment des transcriptions de "conversations téléphoniques" entre le chef des services de renseignement soudanais Salah Gosh et le principal chef rebelle tchadien Mahamat Nouri.  

Dans ces échanges non authentifiés des 19 et 20 mars, le Soudanais appelle le Tchadien à "bouger" rapidement contre le président Deby. "Attaquez vite. Faites vite, vite", lance Salah Gosh. "Bien entendu", répond le général Nouri.  

Abderaman Koulamallah a affirmé que ces transcriptions ne "tenaient pas la route". "La présidence dit qu'il va diffuser l'enregistrement: nous le mettons au défi de le faire. Les propos rapportés n'ont jamais eu lieu. Cela n'existe pas", a expliqué le chef rebelle, concédant toutefois qu'il y avait bien eu des contacts téléphoniques entre le général Nouri et Salah Gosh.  

"C'est un secret de polichinelle. Nous sommes en contact avec le Soudan comme nous sommes en contact avec la Libye dans le cadre des accords de Syrte", un des accords de paix signé en 2007 sous l'auspice du colonel Mouammar Kadhafi, a indiqué Abderaman Koulamallah.  

"Nous démentons catégoriquement le contenu de ces transcriptions. Cela n'a rien à avoir avec ce qui a été dit", a-t-il souligné.  

Présenté comme la grande innovation de l'accord de Dakar, le groupe de contact doit réunir jeudi à Libreville les ministres des Affaires étrangères des deux pays concernés, ainsi que des délégués de pays médiateurs - Libye, Sénégal, Congo, Gabon et Erythrée.

Des représentants des Nations unies, de l'Union européenne (UE), de l'Union africaine (UA), des Etats-Unis et de la France sont aussi attendus.

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10 avril 2008 4 10 /04 /avril /2008 09:44

10/04/08

AFP

 

A la veille de la première réunion du "groupe de contact" chargé de superviser les nombreux accords de paix jamais appliqués par le Soudan et le Tchad, N'Djamena tente par tous les moyens de prouver que Khartoum prépare une nouvelle attaque par rebelles interposés, tout en se rapprochant de l'opposition politique.  

Le président tchadien Idriss Deby Itno a reçu mardi la principale coalition de l'opposition, pour la première fois depuis le raid rebelle raté de début février à N'Djamena, afin de lui demander de renouer le dialogue avec le pouvoir, ont affirmé mercredi des opposants.

"Le chef de l'Etat nous a rencontrés pour nous faire part d'un certain nombre de préoccupations, pour faire avancer le processus démocratique à travers l'accord du 13 août 2007 (entre opposition et pouvoir)", a déclaré un membre de la Coordination des partis politique pour la défense de la Constitution (CPDC).  

"Nous lui avons également fait part de nos préoccupations, notamment les préalables quant à notre participation au comité de suivi (de cet accord)", a-t-il ajouté sous couvert de l'anonymat, précisant qu'une nouvelle rencontre aurait lieu "prochainement" pour tenter de "régler tous les problèmes".  

Le gouvernement tchadien a par ailleurs accusé le Soudan d'armer des rebelles, à la veille de la rencontre du "groupe de contact", présenté comme la grande innovation du dernier accord en date entre les deux pays, signé le 13 mars à Dakar.  

Le groupe doit réunir jeudi à Libreville les ministres des Affaires étrangères des deux pays concernés, ainsi que des médiateurs, la Libye, le Sénégal, le Congo, le Gabon et l'Erythrée.

Des représentants des Nations unies, de l'Union européenne (UE), de l'Union africaine (UA), des Etats-Unis et de la France sont aussi attendus.  

Le premier rendez-vous mensuel de cette instance coprésidée par Tripoli et Brazzaville s'annonce chargé: N'Djamena a intensifié ses accusations contre Khartoum.

Le ministre tchadien de la Défense Mahamat Ali Abdallah a ainsi "interpellé" mercredi la communauté internationale au sujet d'une "imminente attaque en préparation", ourdie selon lui par le président soudanais Omar El-Bechir "en violation flagrante de tous les accords de paix".  

"Une fois encore, le régime d'Omar El-Bechir (...) est en train de rassembler, d'entraîner et de surarmer des milliers de ses mercenaires à la frontière Est du Tchad en vue de lancer dans les tout prochains jours des attaques", dénonce-t-il.  

Petit appel du pied à la "guerre contre le terrorisme" menée par Washington, le ministre assure que Khartoum veut "déstabiliser" l'ensemble de "l'Afrique centrale qui est visée par cet expansionnisme islamique qui ne dit pas son nom".  

Le pouvoir du président tchadien Idriss Deby Itno a vacillé les 2 et 3 février quand des rebelles partis de leurs bases arrière au Soudan ont pris d'assaut N'Djamena et failli le renverser.  

L'accord de Dakar, le sixième du genre, est censé mettre un terme au conflit larvé, par rebelles interposés, que se livrent les deux voisins. Tchad et Soudan s'y engagent une fois de plus à ne pas soutenir des groupes armés hostiles au pays voisin.  

Mais depuis, N'Djamena n'a eu de cesse d'accuser Khartoum de violer le texte, notamment lors de nouveaux combats entre armée et rebelles tchadiens il y a une semaine dans l'est du Tchad. Le Soudan a démenti, dénonçant à son tour des frappes tchadiennes sur son sol.

Les autorités tchadiennes assurent néanmoins disposer de "preuves irréfutables" des menaces soudanaises, et commencent à les distiller, sans qu'il soit possible de faire le tri entre vérité et propagande.  

Ainsi, la présidence tchadienne a publié sur son site internet des textes présentés comme des "transcriptions" de "conversations téléphoniques" entre le chef des services de renseignement soudanais Salah Gosh et le principal chef rebelle tchadien, Mahamat Nouri.

Dans ces échanges non authentifiés des 19 et 20 mars, le Soudanais appelle le Tchadien à "bouger" rapidement contre le président Deby. "Attaquez vite. Faites vite, vite", lance Salah Gosh. "Bien entendu", répond le général Nouri, qui n'était pas joignable dans l'immédiat.  

Dans la même veine, la télévision publique tchadienne a diffusé mardi soir les images d'un homme présenté comme un officier ayant déserté l'armée soudanaise pour se réfugier au Tchad.  

Le militaire affirme, selon la télévision, que "le Soudan utilise abusivement l'argent du peuple pour massacrer la population du Darfour et déstabiliser le Tchad".

Sur les images, on voit ce "capitaine" avec deux mallettes débordant de liasses de dinars soudanais, pour un montant d'un milliard de francs CFA (1,5 milliard d'euros) destinés, disent les médias officiels, à "financer" les rebelles tchadiens.

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Textes De Juliette