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20 mars 2008 4 20 /03 /mars /2008 17:19

20/03/08

Le Monde - Philippe Bernard

 

Après avoir sauvé le président tchadien Idriss Déby d'une attaque rebelle, la France peine à obtenir qu'il rende son régime plus présentable en matière de droits de l'homme et de démocratie. Trois semaines après l'escale du président Nicolas Sarkozy à N'Djamena destinée à faire montre de la pression exercée par Paris dans ce sens, les résultats sont minces.  

La commission d'enquête promise au président français par M. Déby pour faire la lumière sur l'enlèvement et la disparition d'opposants n'existe que sur le papier. Quant au dialogue politique, qu'il était question de relancer, il reste au point mort.  

Dernier vent mauvais en date, la correspondante de Radio France internationale (RFI), Sonia Rolley, unique journaliste étrangère restant en poste à N'Djamena, a vu son accréditation "définitivement retirée" par les autorités et se trouvait contrainte de regagner la France jeudi 20 mars.  

Non notifiée explicitement, son expulsion, de fait, devait intervenir le 27 février, le jour même de la visite éclair de M. Sarkozy. Le président de la République avait alors alerté son homologue tchadien de cette situation. La mesure, qui aurait terni la visite présidentielle, n'a finalement été que repoussée.

Une semaine après le passage de M. Sarkozy, un diplomate français en poste à N'Djamena a été convoqué par les autorités, qui ont protesté contre "les campagnes des médias publics français qui véhiculent beaucoup de contrevérités".

L'interdiction professionnelle signifiée à la journaliste dès le 15 février est intervenue au moment où, après leur victoire, certains éléments de l'armée régulière et des groupes armés soudanais venus l'épauler contre la rébellion étaient mis en cause dans des exactions - pillage d'habitations, viols - commises quotidiennement à N'Djamena.

"DÉGUERPISSEMENT"  

Ce phénomène, qui a singulièrement visé les quartiers habités par des ethnies favorables aux rebelles, semble avoir perdu son caractère systématique depuis la levée de l'état d'urgence, le 16 mars. Mais se poursuivent les opérations de "déguerpissement" qui consistent à vider certains pâtés de maisons de leurs habitants et à détruire les logements. Ces opérations, justifiées officiellement par la nécessité de réaliser des aménagements urbains sur des terrains dont l'Etat est propriétaire, se sont multipliées à la faveur de l'état d'urgence, mettant à la rue plusieurs milliers de personnes.  

Alors que la sécurité publique reste précaire, le dialogue politique officiellement prôné par la France et l'Union européenne pour sortir ce pays d'un cycle de rébellions armées qui obère toute chance de développement est conditionné, aux yeux des opposants, à une "enquête véritablement internationale" sur la répression qui a suivi la reconquête du pouvoir par M. Déby, le 3 février.  

Sur les trois opposants qui ont été enlevés ce jour-là, l'un, Lol Mahamat Choua, a été libéré au moment de la visite de M. Sarkozy. Le deuxième, Ngarlejy Yorongar, a réapparu peu après. Mais les inquiétudes sont vives sur le sort du troisième, Ibni Oumar Mahamat Saleh, porte-parole de la principale coalition de l'opposition, dont on reste sans nouvelle. Les autorités nient son arrestation. 

 

"JOUER LA MONTRE"  

Or la commission d'enquête créée par M. Déby le soir même de la visite de M. Sarkozy ne répond nullement aux demandes françaises et européennes. Certaines ONG tchadiennes refusent d'y siéger. Elle est focalisée sur "l'agression soudanaise" (la rébellion), n'inclut aucun proche de l'opposition et n'est pas ouverte au Haut Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme (HCDH). Près de deux mois après les événements, aucune investigation n'a débuté. "Le gouvernement tchadien joue la montre d'une façon totalement cynique", estiment les avocats de M. Ibni Oumar.  

A Paris, où l'on insiste sur la nécessité d'une "commission crédible", on prône désormais la création, à côté de la commission tchadienne, d'une autre instance internationale pilotée par l'ONU et destinée, dit-on, à "bétonner" les recherches. Mais la qualité et le statut de ses membres supposent encore un accord de l'Union européenne, de l'Union africaine et du HCDH. Ce fonctionnement en double commande viserait à "ne pas déposséder les Tchadiens" de leurs prérogatives mais marquerait de fait une certaine méfiance à leur égard.  

Aux yeux des Français comme des Européens, un accord sur une commission d'enquête sur les événements récents doit permettre la poursuite du "dialogue politique inter-tchadien" interrompu par l'offensive rebelle. Dans l'immédiat, l'apaisement de la situation intérieure tchadienne est aussi une exigence pour les contributeurs de la force européenne (Eufor) dont le déploiement a commencé à l'est du Tchad, aux confins du Darfour.

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20 mars 2008 4 20 /03 /mars /2008 11:18
19/03/2008

Boureima Diallo - L’Observateur

 

Nous le savons presque tous : Idriss Déby Itno et son frère ennemi Oumar El Béchir ont signé le jeudi 13 mars dernier un accord de paix et de non-agression à Dakar, à l’issue du 11e sommet de l’OCI.

 

Certes, le président Abdoulaye Wade, qui voulait commencer par marquer d’une pierre blanche son passage à la tête de cette organisation de 57 pays, tenait coûte que coûte à ce qu’un pacte fût conclu dans la capitale sénégalaise entre les belligérants tchadiens et soudanais, mais cet accord a-t-il vraiment des chances de voir ne serait-ce qu’un début de mise en œuvre, lorsqu’on sait que, de part et d’autre, la volonté, les meilleures dispositions d’esprit ne sont pas la chose la mieux partagée.

 

Qu’on se rappelle que la signature dudit accord avait dû être reportée de quelques heures pour une raison que la raison battrait en brèche : prétextant un mal de tête qui le tenaillait, le général El Béchir, pourtant ô combien médicalement bien suivi, avait fait faux bond à toutes ces sommités venues assister à la signature de l’accord le mercredi 12 mars. Il aura fallu que Me Abdoulaye pesât de tout son poids d’hôte pour qu’El Béchir concédât à rencontrer son frère d’armes, un autre général, Idriss Déby.

 

Il n’avait pas tort certainement, le tombeur de Gafar El Nimery, de traîner ainsi les pieds pour mettre sa griffe en bas de page d’un autre accord, le 6e du genre. Surtout que celui signé à Riyad, près de la Kaaba, haut lieu de l’islam, était supposé au moins être respecté par ses deux signataires qui, hormis le fait d’être des frères d’armes comme nous l’écrivions tantôt, sont également des frères en islam.

 

Alors si l’accord signé dans les Lieux saints de l’islam n’a pas tenu ses promesses, peut-on s’attendre à ce que Wade réussisse "l’arrangement" qu’il a concocté à Dakar ?

Rien n’est moins sûr ; en attendant, les rebelles tchadiens, qui ne cachent pas le fait d’avoir toujours le soutien logistique de Khartoum, redonnent de la voix. Mais ce qui semble caractériser cette rébellion-là, c’est surtout son manque de cohésion.

 

Formée d’une constellation de groupuscules, elle avait réussi pour un temps à parler d’une même voix pour attaquer, début février, le pouvoir tchadien, allant jusqu’à faire une entrée fracassante à N’Djamena.

 

Les éléments dissidents se retireront au terme de trois jours de combat, sur la pointe des pieds, sans avoir pu déboulonner le maître de N’Djamena, Idriss Déby, lequel avait bénéficié, pour la circonstance, du secours de la France.

 

Ces derniers temps, la rébellion redonne de la voix.

 

En effet, pas plus tard que lundi, le chef rebelle Tumane Erdimi déclarait à RFI être prêt à attaquer les zones pétrolières du Sud si le gouvernement refusait de convoquer une conférence nationale. Le pétrole étant une des mamelles du régime tchadien, c’est dire que cette menace, si elle venait à être exécutée, le fragiliserait durablement.

 

Mais pouvons-nous continuer à prendre au sérieux la dissidence armée tchadienne après la déculottée qu’elle a subie début février à N’Djamena ?

 

Véritablement, il est à penser que cette rébellion est composée pour la plupart de petits plaisantins, en rupture de ban avec la société. Mais malgré tout, rien ne semble encore joué à N’Djamena, car Idriss Déby, tout comme El Béchir une fois encore, pourrait fouler aux pieds cet accord auquel tient Gorgui.

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20 mars 2008 4 20 /03 /mars /2008 11:12
20/03/08

Source: AFP

La journaliste française Sonia Rolley, correspondante au Tchad de plusieurs médias internationaux dont l'Agence France-Presse, a dû quitter N'Djamena aujourd'hui, après la décision du gouvernement tchadien de lui retirer son autorisation de travailler dans ce pays.

Son accréditation lui est "définitivement" retirée, avait indiqué à l'AFP en début de semaine le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Hourmadji Moussa Doumgor, sans fournir davantage d'explications.

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20 mars 2008 4 20 /03 /mars /2008 11:11
20/03/08

©AFP

 

LIBREVILLE - Le pouvoir tchadien a arrêté de "nombreuses personnes" qui sont actuellement détenues sans justification après l'attaque rebelle ratée de début février, dénonce jeudi l'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW) qui craint des "motifs ethniques".

 

"Les forces de sécurité de l'Etat ont arrêté au moins 15 personnes et les ont retenues sans chef d'inculpation après la tentative de coup d'Etat par les rebelles tchadiens les 2 et 3 février, mais le nombre réel de personnes ainsi détenues est probablement plus élevé", affirme HRW dans un communiqué reçu par l'AFP à Libreville.

 

"Sur les 15 cas de détention arbitraire apparente étudiés par Human Rights Watch depuis la tentative de coup d'Etat, 11 concernent des membres de l'ethnie gorane. Ceci fait craindre des incarcérations par le gouvernement en partie motivées par des raisons ethniques", ajoute l'organisation non gouvernementale.

 

"Le gouvernement tchadien devrait inculper ou libérer les personnes arrêtées après la tentative de coup d'Etat (...). Huit personnes au moins, et peut-être davantage, sont encore détenues malgré la levée de l'état d'urgence le 15 mars", estime HRW qui a "recueilli, de sources crédibles, de nombreux récits d'arrestations arbitraires".

Les Goranes sont majoritaires au sein de l'Union des forces pour la démocratie et le développement (UFDD), un des groupes rebelles qui ont été à deux doigts de renverser le président Deby les 2 et 3 février, avant d'être repoussés in extremis de N'Djamena par l'armée tchadienne, grâce notamment au soutien militaire français.

"Le gouvernement tchadien utilise" cette tentative de renversement du président Deby "comme prétexte pour arrêter arbitrairement des gens qui n'ont aucun lien apparent avec l'insurrection", déplore HRW.

 

L'ONG évoque notamment le cas Mahamoud Adoum Aguid, qui appartient au même sous-clan gorane des Anakaza que le chef des rebelles UFDD, Mahamat Nouri. Agé de 59 ans, Aguid, ancien responsable des douanes du Tchad, a été arrêté le 19 février, et ses proches n'ont aucune nouvelle de lui et ignorent s'il est encore en vie.

 

Son arrestation s'est produite dans des conditions similaires à celles de trois figures de l'opposition interpellés le 3 février: l'ancien chef de l'Etat Lol Mahamat Choua, libéré depuis, le député fédéraliste Ngarlejy Yorongar, aujourd'hui en France, et le porte-parole de la principale coalition d'opposition Ibni Oumar Mahamat Saleh dont on est toujours sans nouvelles.

 

HRW estime "les autorités tchadiennes sont entièrement responsables du sort de M. Ibni Saleh".

 

HRW appelle "les partenaires du Tchad, la France, les Etats-Unis, la Chine et l'Union européenne, à faire pression sur le gouvernement tchadien pour qu'il libère ou inculpe toutes les personnes victimes de détention arbitraire".

 

Par ailleurs, l'ONG rappelle que la commission d'enquête internationale créée par le gouvernement tchadien après la visite du président français Nicolas Sarkozy sur les événements "pourrait en théorie se pencher sur les récents abus", mais elle estime que celle-ci "ne répond pas aux normes internationales et souffre d'un déficit d'indépendance et de crédibilité".

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19 mars 2008 3 19 /03 /mars /2008 17:16

Ralliement militaire à l’ L’UFDD-FONDEMENTALE (UFDD-F)

 

L’Union de Forces pour la Démocratie et le Développement Fondementale (UFDD-F) informe l’opinion publique tchadienne et la communauté internationale d’une  défection au sein de  l’armée tchadienne de trois véhicules militaires.

En outre, elle se réjouit de porter à la connaissance de l’opinion publique que le Général Abdel-Moumine Tahir, ex-directeur de cabinet militaire d’Idriss Deby,  Commandant des Forces de Police en Tenue du Tchad et l’ingénieur Ali Abdramane Manani font partie de ce frères qui ont décrié la gestion clanique du régime pour regagner ses rangs et poursuivre la lutte armée  pour la libération du peuple.

 

A cet éffet, l’Union de Forces pour la Démocratie et le Développement qui fait partie de l’ Alliance Nationale (A.N) estime que ce ralliement constitue un atout majeur pour des perspectives militaires contre le pouvoir despotique d’Idriss Deby.

 

Elle en appelle à toutes les unités se trouvant dans le camp du régime tchadien de suivre l’itinéraire de ces frères d’armes pour créer les opportunités du changement politique au Tchad attendu par nos populations abusées.

 

 

                                                                   Fait à Addé, le 18 Mars 2008.

                                                                   Pour le Président de l’UFDD-F.

                                                                   Le Secrétaire Administratif.

                                                                   Mahamat Daoud.

                                                                   Contact : 00 88 21 655 521 021.

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19 mars 2008 3 19 /03 /mars /2008 11:33
18/03/08

©AFP


Une délégation des autorités de N'Djamena a rencontré dans l'est du Tchad des émissaires du Rassemblement des forces pour le changement (RFC), un des principaux groupes rebelles, en vue d'ouvrir d'éventuels pourparlers de paix, a-t-on appris mardi auprès des deux parties.

 

Selon des sources proches du pouvoir, la délégation officielle, conduite par l'ex-rebelle Adoum Togoï, s'est rendue à la mi-mars dans la région de Guéréda, dans l'extrême est du Tchad frontalier du Soudan, pour y rencontrer des représentants du RFC de Timan Erdimi.

Les émissaires des autorités étaient "essentiellement des membres du clan zaghawa du président Idriss Deby Itno", a expliqué à l'AFP une de ces sources.

 

Timan Erdimi, neveu du chef de l'Etat dont il fut le directeur de cabinet à la présidence, est également membre de l'ethnie zaghawa, comme la plupart des cadres de sa rébellion.

"Pour l'instant, la rencontre n'a pas abouti à des résultats concrets", a-t-on ajouté de même source.

 

Un cadre du RFC interrogé par l'AFP par téléphone depuis Libreville a confirmé cette rencontre. "La délégation du RFC est maintenant allée rejoindre Timan pour étudier les suites éventuelles à donner", a-t-il expliqué, sous couvert de l'anonymat.

Selon lui, les rebelles ont posé "quatre conditions préalables" à l'ouverture de réelles négociations: des pourparlers organisés à l'étranger, l'indemnisation de tous les combattants du RFC, un partage du pouvoir et la convocation d'un "forum national" regroupant toutes les forces politiques tchadiennes pour trouver une solution définitive à la crise.

 

"Ce sont des conditions inacceptables pour Deby, cela ne va rien donner", a pronostiqué ce membre du RFC.

 

Le RFC était membre du front rebelle qui a failli renverser le président Deby début février à N'Djamena. Tous les mouvements qui ont participé à cette offensive avaient pourtant signé le 25 octobre à Syrte, en Libye, un accord de paix avec le pouvoir tchadien.

En revanche, le RFC n'a pas adhéré à la nouvelle Alliance nationale (AN) que d'autres groupes rebelles ont formé fin février autour du général Mahamat Nouri.

Dimanche, Timan Erdimi a menacé d'"attaquer le sud pétrolier (...) pour faire comprendre à la France et aux Etats-Unis qu'il n'est pas leur intérêt de soutenir" le président Deby.

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19 mars 2008 3 19 /03 /mars /2008 11:31
18/03/08

FRANCE 24 - V. Herz

 

Après l’incursion rebelle à N’Djamena, plusieurs opposants politiques ont disparu. Si certains ont été libérés, on est toujours sans nouvelles d'Ibni Oumar Mahamat Saleh.

 

Ibni Oumar Mahamat Saleh n’est pas réapparu depuis le début du mois de février. Sa famille, inquiète, attend des explications du gouvernement.

 

Moussa Mahamat Saleh, son cousin, n’a aucun doute sur les responsables : « Je vous affirme qu’il a bel et bien été arrêté chez lui par des forces gouvernementales. ». Etayant son argumentation, il poursuit : « Nous les distinguons par leur tenue militaire, marquée ANT. Aucun autre militaire tchadien ne détient le Famas, une arme de fabrication française. Il n’y a que la garde présidentielle. C’est une preuve. C’était avec une Toyota qui contenait 8 militaires. »

 

Sous la pression internationale, le président a mis en place une commission d’enquête qui s’est réunie mardi pour la troisième fois. Elle est dirigée par le président de l’Assemblée nationale. Ses membres comptent également un représentant de la Francophonie, trois de l’Union européenne et sept notables tchadiens.

 

« Nous sommes toujours au niveau des préalables, des négociations. Le travail n’est pas vraiment commencé », explique Hélène Lambatim, rapporteur de la commission.

 

Et pourtant c’est dans l’Union européenne et en particulier la France que les partisans d’Ibni Oumar Mahamat Saleh placent leur espoir, déçu jusqu’à présent.


Makki, membre de la Coordination des partis politiques pour la défense de la Constitution (CPDC) et partisan d’Ibni Oumar Mahamat Saleh, ne cache pas son incompréhension : « Nous sommes surpris par le silence de l’Union européenne et de la France sur ce sujet. Ils n’ont jamais été assez clairs pour nous dire ce qu’ils ont demandé au président Déby, les pressions qu’ils peuvent exercer sur lui. »

 

Mardi dans un communiqué, les partisans d’Ibni Oumar Mahamat Saleh ont lancé un dernier appel à la France. S’ils ne sont pas entendus, ils s’adresseront aux Nations unies.

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18 mars 2008 2 18 /03 /mars /2008 14:03
18/03/2008

Source : ANR

Avec l'Eufor, le pire est à prévoir

 

La force européenne, l'Eufor, a entamé son déploiement dans l'est du Tchad.

Au sein de la population, la plus grande perplexité règne sur son rôle. Le dispositif français, qui regroupe 1500 hommes et qui est souvent venu en aide au président tchadien Idriss Deby, ne doit pas être confondu avec l'Eufor, dont la mission n'est pas de s'immiscer dans les affaires internes des pays de la région. Une différence que certains responsables africains peinent à assimiler.

 

Abeche, à l'est du Tchad. Le thermomètre affiche 37° à l'ombre. La scène se déroule dans une pièce bondée et étouffante. Le ministre des Affaires étrangères belge, Karel De Gucht, s'adresse à l'influent «sultan» du Ouaddaï, Mahamat Ourada II, qui le reçoit en audience dans son palais: «Excusez-moi, Votre Majesté, mais la mission de l'Eufor n'implique pas son intervention au côté de l'armée tchadienne contre les rebelles, ou même à l'intérieur des camps de réfugiés.»

 

Une mission incomprise

 

Le sultan s'inquiète du nombre d'hommes armés qui créent l'insécurité à l'intérieur et à l'extérieur des camps de réfugiés venant du Darfour. Il comprend mal le rôle de l'Eufor et les limites de son mandat. Le gouverneur d'Abeche, Bichara Issa Djadallah partage ses interrogations. Il pointe les risques de nouvelles attaques rebelles imminentes.

L'Eufor, répète à l'envi son porte-parole, le colonel français Patrick Poulain, n'a pas pour mission de s'immiscer dans les affaires internes des pays de la région. Elle ne se confond pas avec les 1500 soldats français du dispositif Epervier, qui est souvent venu en aide au président Idriss Deby.

 

Un dispositif complexe

 

A partir du mois de juin, l'Eufor comptera 3700 hommes, en majorité Français. Sa mission est de sécuriser les camps sur un vaste territoire de 320 000 km², qui comprend l'est du Tchad et le nord-est de Centrafrique. L'intérieur des camps, en revanche, échappe à ses compétences. «Nous sommes des militaires, et non des policiers», précisent les communicateurs européens.

 

Les organisations humanitaires ne cachent pas leur embarras. Elles s'inquiètent d'une confusion entre leur rôle et celui des militaires. «Il n'y a eu aucune campagne de communication», regrette ainsi Annette Rehl, porte-parole du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) à Abeche.

 

Comment, dès lors, faire comprendre à la population les subtilités du dispositif? Comment expliquer que la fonction de police dans les camps, donc de désarmement des éléments armés, sera assurée non pas par l'Eufor, mais par la Mission des Nations Unies pour la Centrafrique et le Tchad, la Minurcat, composée de 300 policiers internationaux, et créée elle aussi en septembre 2007?

 

Querelles intestines

 

L'Eufor, qui doit la protéger, est prête. En revanche, la Minurcat doit encore former un millier de policiers tchadiens et centrafricains. Comment expliquer un tel retard? «On se dispute pour une question de statut et de sous, répond un diplomate occidental rompu aux situations africaines.

Sur le terrain, la situation continue à se dégrader: au moins 10 000 nouveaux réfugiés ont été enregistrés depuis février et pas moins de sept attaques violentes contre les humanitaires en quatre mois. Il n'y a plus assez d'eau et de combustible pour tout le monde.

 

Pour le président Idriss Deby, les perspectives sont plus encourageantes au moins dans un premier temps. Grâce au déploiement de l'Eufor dans l'est du pays, il peut maintenant concentrer ses troupes sur la capitale et mieux assurer ses rentes pétrolières. pour ses usages privés

 

A terme son régime est condamné, il ne maîtrise en effet qu'une infime partie du territoire, N'Djaména et Abéché, et encore grâce aux troupes coloniales françaises.

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Arrogance et incompétence : les deux mamelles de l'Eufor !

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17 mars 2008 1 17 /03 /mars /2008 10:36

17/03/08

FRANCE 24

 

L'Etat d'urgence vient d'être levé au Tchad. C'est la fin du régime de censure pour les médias. Mais le gouvernement vient de faire passer une ordonnance très stricte restreignant la liberté de la presse.

 

Lisez le carnet de route de notre envoyée spéciale au Tchad, Virginie Herz.  Les habitants de N'Djamena sont préoccupés par leur sécurité, et les Tchadiens expulsés de leur foyer.

 

L’Etat d’urgence vient d’être levé au Tchad, et avec lui, la censure des médias. Pendant plus d’un mois, les radios ne pouvaient plus diffuser de bulletin d’information en direct et de nombreux journaux avaient interrompu leur publication.

Pourtant, la levée de la censure n’est pas synonyme d’une liberté retrouvée dans les médias.

Le gouvernement vient de faire passer une ordonnance plus stricte que la précédente, contraignant considérablement les journalistes.


"L’offense au président de la République par des écrits, des imprimés (…) est punie d’emprisonnement", indique le texte.

Pour Gata Noer, directeur de publication de l’Observateur, un petit hebdomadaire, "n’importe quel article peut être considéré comme une offense. Ce n’est pas défini ! Donc n’importe qui pour n’importe quoi peut tomber pour offense au chef de l’Etat. C’est ça le danger."

Malgré les risques, les journalistes ont décidé de traiter des arrestations des opposants politiques et des exactions commises par les militaires. "Nous n’avons pas à «prêter le champ» en disant que nous n’allons traiter que le sport, la culture et les chiens écrasés", poursuit Gata Noer. "Nous avons une ligne éditoriale à défendre jusqu’à ce que le premier d’entre nous se retrouve en prison".

La prochaine parution de l’Observateur fera donc office de test. Elle déterminera à quel point la liberté de la presse est entravée par cette nouvelle loi.


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17 mars 2008 1 17 /03 /mars /2008 10:33
16/03/08

AFP

 

Un des principaux chefs rebelles tchadien Timan Erdimi a menacé dimanche d'attaquer le "sud pétrolier" pour "faire comprendre à la France et aux Etats-Unis qu'il n'est pas dans leur intérêt" de soutenir le président Idriss Deby Itno.

 

 "Nous pouvons attaquer le sud pétrolier, nous pouvons transporter le désordre au sud pour faire comprendre à la France et aux Etats-Unis qu'il n'est pas leur intérêt de soutenir Deby", a affirmé à l'AFP le leader du Rassemblement des forces pour le changement (RFC), joint par téléphone depuis Libreville.

"Nous sommes en train d'y réfléchir (attaquer le sud). M. Deby s'entête à ne pas négocier avec l'opposition politico-militaire (rébellion). Et, il le fait parce qu'il bénéficie du parapluie français et américain. Mais, M. Deby ne contrôle que N'Djamena et en partie Abéché (est). On (la rébellion) peut se déployer au nord, au sud, comme on veut", a poursuivi ce chef rebelle.


M. Erdimi avait participé à l'alliance des mouvements de rébellion qui ont failli renverser le président Deby, pénétrant dans N'Djamena, avant d'être repoussés in extremis.

"On peut très bien attaquer le sud et le pétrole. Mais, je ne peux pas vous donner de détails" sur les formes que prendraient ces attaques, a-t-il ajouté, en soulignant qu'il "allait en parler" avec les autres mouvements de la rébellion.

Le mouvement de la rébellion qui avait présenté un front uni lors de l'attaque sur la capitale tchadienne s'est à nouveau divisé.

Le RFC avait quitté l'alliance, qui comprend désormais l'Union des forces pour la démocratie et le développement (UFDD), l'UFDD Fondamentale (UFDD-F) d'Abdelwahid Abdoud Makaye, et le Front pour le salut de la République (FSR) d'Ahmat Soubiane.

Par ailleurs, des membres du RFC en désaccord avec Timan Erdimi sont sur le point de créer un nouveau groupe, a récemment déclaré à l'AFP l'un de ces dissidents, qui a requis l'anonymat. Il a accusé le RFC d'avoir "refusé de rester dans l'alliance uniquement pour des motifs tribaux".

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Textes De Juliette