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22 avril 2008 2 22 /04 /avril /2008 18:50
21/04/08
Les musulmans invités à prier pour le dialogue politique inclusif

Nina Gbagbo - ACAP (Agence Centrafrique Presse, presse d'état)

Le président du Comité de Suivi des Actes du Dialogue National, le révérend pasteur Louis Oguéré Ngaïkoumon, a demandé, samedi, à l'Imam de la Mosquée Centrale de Bangui, Moussa Naïbi, de mobiliser, sensibiliser et conscientiser la communauté musulmane à la culture de la paix par des séances de prière afin de sécuriser la tenue du dialogue politique inclusif prévu en juin prochain.

Le pasteur Oguéré a fait cette demande au cours d'une séance de sensibilisation de la communauté musulmane, à la mosquée centrale, dans le 3ème arrondissement de Bangui.

Pour sa part, l'imam Moussa Naibi a fait remarquer que « la communauté musulmane s'est déjà impliquée dans la lutte contre la violence en vue de rétablir la paix sociale, la sécurité et la libre circulation dans le Nord de la République Centrafricaine » Car, a-t-il déclaré, « la violence ne résout aucun problème ».

Il a indiqué qu'un comité de sensibilisation est déjà en place à Bangui, ainsi que dans l'arrière pays. Ce comité, a-t-il poursuivi, va s'atteler davantage dans la campagne de sensibilisation à travers les mosquées de la République Centrafricaine.

La rencontre du pasteur Oguéré avec la communauté musulmane de Bangui intervient environ 15 jours après la fin du mandat du comité préparatoire du dialogue politique inclusif, qui fait en ce moment le tour de certaines capitales en vue de régler les modalités pratiques d'organisation de ce forum.

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22 avril 2008 2 22 /04 /avril /2008 17:08

22/04/08 - APA

Le président centrafricain François Bozizé est attendu mardi après-midi (16h00 locales, 17h00 TU) à Libreville pour une visite officielle dont la durée n’est pas précisée, a appris APA de source officielle dans la capitale gabonaise.

 

Le chef de l’Etat centrafricain œuvre pour la tenue d’un dialogue politique inclusif censé mettre un terme définitif aux crises militaro-politiques dans son pays.

 

Il lui faut pour cela amener à la table des négociations toute la classe politique centrafricaine, la société civile, les partis politiques de la majorité comme de l’oppsotion y compris l’opposition armée pour un large débat national.

 

L’implication du président Omar Bongo Ondimba, doyen des chefs d’Etat africains, dans ce processus est recherchée à Bangui. D’autant plus que le chef de l’Etat gabonais a joué un rôle déterminant pour la stabilisation et le retour de la paix en Centrafrique.

 

C’est à Libreville que les Centrafricains ont négocié et signé un accord sur l’élection présidentielle du 13 février 2005. La liste des candidats avait été revue à la hausse et la date du scrutin repoussée d’un mois grâce à la médiation du président gabonais.

 

Bongo Ondimba avait été sollicité par les leaders politiques centrafricains qui multipliaient alors les initiatives tant sur le plan national qu’international pour s’opposer aux décisions de la Cour constitutionnelle qui n’avait retenu que cinq candidatures sur la quinzaine qui lui avait été soumise.

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22 avril 2008 2 22 /04 /avril /2008 17:05

22/04/08

 

Révélations de «La voix du réfugié»

Pasteur Evangéliste Jean Paul BWANA

 

Le magazine « La voix du réfugié » publié en RCA a changé désormais la ligne de son éditorial. Plus de sujets tabous pour cette équipe de réfugiés décidés à donner la bonne information sur la vie des réfugiés et dénoncer dorénavant toutes les forfaitures de la part des fonctionnaires véreux aussi bien du HCR que de la CNR, qui gèrent au quotidien la vie de réfugiés.

 

Nous sommes face à une information qui atteste à suffisance de l’acquisition de la maturité parmi les réfugiés politiques établis en République Centrafricaine et spécialement à Bangui.

 

Ce n’est pas tous les jours que de telles initiatives culturelles voient le jour en Afrique noire où la culture n’est pas souvent encouragée parmi les personnes victimes des actes barbares de la classe politique au pouvoir souvent peu soucieuse du respect des droits de l’homme et des libertés individuelles et collectives de la personne humaine. On est souvent habitué à de meutes de réfugiés politiques plus préoccupés par leur survie et qui luttent quotidiennement pour l’amélioration de leurs conditions de vie. Mais qu’ils prennent le temps de se doter d’un organe de presse indépendant, chargé non seulement de relayer les revendications des réfugiés politiques, mais également d’analyser sans complaisance le fonctionnement des institutions tant publiques que des Nations Unies ayant la charge de la gestion quotidienne de la question du réfugié politique.

 

Lancé depuis l’année 2006 par le président des réfugiés politiques tchadiens, ONDJINMADJE Evariste et son épouse, Céline ONDJINMADJE, ce bulletin d’information des réfugies politiques de Centrafrique devenu mensuel en mars dernier, a fortement enrichi sa prestation et s’est dégagé de la pesanteur qui le caractérisaient jusque là surtout par la retenue face à des questions pertinentes touchant à des cas de malversations financières et de forfaitures de certains hauts cadres des institutions officielles, telles la Commission nationale aux Réfugiés - CNR et le Haut Commissariat aux Réfugiés - HCR.

 

Le magazine a prouvé à travers ses deux dernières publications sa volonté de faire désormais du journalisme professionnel, notamment par la qualité de matières traitées et l’objectivité accompagnant le traitement de différentes questions analysées dans ses colonnes. On peut désormais compter avec ce bulletin d’information pour s’informer sur le vécu quotidien du réfugié politique établi en RCA.

 

Le dernier toilettage de ce bulletin d’information observé lors des dernières publications a réhabilité la crédibilité de l’équipe dirigeante et rédactionnelle à qui une certaine opinion reprochait les accointances avec certains responsables du HCR et de la CNR. Quoi de plus dangereux quand un organe de presse d’un groupe persécuté se transforme en organe de propagande, se contentant de la seule publication des informations à caractère général et passant sous silence les méfaits et autres forfaitures. Et il était plus que temps d’envisager tous ces changements et la redirection de la ligne de l’éditorial de ce jeune bulletin d’information pour lui assurer un bel avenir. Désormais, ce bulletin se vend comme de sachets de cacahuètes et s’écoule facilement même parmi les réfugiés politiques pourtant clochardisés par la précarité de leur vie.

 

Certains réfugiés politiques n’ont pas caché leur totale satisfaction face à la qualité des faits dénoncés dans le dernier numéro, notamment le détournement de fonds destinés aux réfugiés politiques par le chef comptable, RESSOUMIS Mathieu, qui s’est rendu célèbre par le détournement de plus de 120.000.000 de fr CFA. Ce fonctionnaire du HCR affecté à la CNR intouchable jusqu’à aujourd’hui, a défrayé la chronique, aux dires de la voix des réfugiés, par toutes sortes de montages financiers frauduleux qui lui ont permis de se faire du beurre sur le dos de réfugiés politiques de la RCA. Avec un salaire mensuel des F CFA 320.000, soutient la voix du réfugié, nul ne peut s’acheter quatre villas de haut standing.

 

De notre propre analyse des faits qui lui sont reproché, il ressort que ce monsieur, écroué désormais à la maison d’arrêt de Garamba,  n’a pas opéré seul pour s’offrir un tel paquet d’argent. Nous encourageons par conséquent le brave délégué du HCR de RCA qui a initié toutes ces enquêtes à pousser plus loin ses investigations et à creuser encore plus en profondeur pour découvrir la face cachée de l’iceberg pour lequel le petit chef comptable n’a été qu’un simple maillon de la chaîne. Et coup de chapeau au Bulletin « La voix du réfugié » pour tous ces détails sur cette scabreuse affaire qui met à nu la mal gestion érigées en mode de gestion par certaines brebis galeuses de ces deux institutions, HCR et CNR.

 

Après le scandale sur le monnayage de la protection juridique internationale, entendez la réinstallation, que nous avons dénoncé sur ce site il y a 4 mois et dont Mutabuissi Maccis a été victime. Et que ce réfugié d’origine rwandaise a eu courageusement à pointer Serge du service de la protection qui lui aurait extorqué des fonds pour le faire partir de la RCA. Voilà qu’un autre scandale et pas des moindres vient ternir l’image de marque de ces deux institutions humanitaires.

 

Quoi de plus normal que de continuer à crier haut et fort pour que justice soit faite et que ces hors la loi soient définitivement mis hors d’état de nuire.

 

Et dans sa prochaine publication, le bulletin d’information la Voix du Réfugié promet encore bien des révélations sur le dysfonctionnement du HCR et de la CNR, notamment sur ces titres phares : 1. Quel est le service le plus corrompu de la CNR? 2. Quel est le service le plus incompétent du HCR ? 3. Quelle protection pour les réfugiés de Bangui ?

 

Tous les milieux banguissois socioprofessionnels et des réfugiés sont en attente de la prochaine publication du magazine d’information du réfugié politique de la RCA et de fortes tractations sont observées dans les milieux du HCR et de la CNR où des inquiétudes sérieuses persistent parmi tous ceux habitués par la fraude, le monnayage de services et le détournement de fonds destinés aux réfugiés politiques de la RCA.

 

Avec tous les cas de fraudes enregistrés lors du dernier recensement de réfugiés politiques urbains de Bangui, tous ne jurent que par la publication du prochain numéro que personne ne veut rater pour tout au monde.

 

Prochainement nous reviendrons avec force détails sur le contenu de deux derniers numéros du bulletin d’information « la voix du réfugié ».

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21 avril 2008 1 21 /04 /avril /2008 15:31

21/04/08 

Karim Maloum Badra Nadjibé – Le Confident

 

Les multiples critiques et analyses, auxquelles la communauté universitaire nous a habitués depuis les dernières nominations aux différents postes de responsabilités académiques, ont tenté d'appréhender, nul ne le doute, la montée, à l'université de Bangui, de la conflictualité en termes de sectarisme ethno politique. Termes qui ne récusent pas, au demeurant, les acteurs eux-mêmes.



Avec la nomination, à la primature, d'un « professeur des Universités » dont les relations personnelles et les alliances familiales ou inter familiales auraient certainement servi de critères de choix, s'ouvre désormais une ère d'« aggiornamento» à l'université de Bangui : celle de la responsabilisation systématique des enseignants chercheurs restés fidèles à la famille politique de la majorité présidentielle, et surtout ayant des alliances avec les communautés ethniques de l'Ouest et du Nord ouest. Comme preuve : le Recteur, le Vice Recteur, le Secrétaire Général ont dû bénéficier de ces bonus de confiance.

 

A l'image du Cabinet du ministre de l'Éducation, véritable ghetto de toute une communauté ethno régionale, le rectorat risquerait de s'organiser à l'identique. D'ailleurs, une personnalité académique qui a requis l'anonymat aurait déjà déclaré que : « le rectorat restera toujours la chasse gardée et le patrimoine inattaquable des fidèles au pouvoir...»

 

Par conséquent, rien n'indique aujourd'hui que l'éthique même de l'Université de Bangui, de plus en plus meurtrie par le sectarisme ethno politique et les fièvres du régionalisme et de l'allégeance aux hommes au pouvoir, pourrait être réhabilitée à court terme. Surtout dans un contexte de crise sociale où les dignitaires nantis du régime en place privilégient désormais l'appartenance ethno politique aux critères d'émulation, d'excellence et de productivité scientifique.

 

C'est pour dire que le risque de tomber gravement dans le népotisme, les querelles de chapelle, le caporalisme mesquin, la méfiance et la médiocrité, es éminemment grand, alors qu'on assiste désormais à un enrichissement organisé et disproportionné d'une prétendue « élite universitaire », appelée aux affaires publiques de manière opportuniste, et dont les pratiques rustiques révèlent une université « en panne », victime des tribulations ethno politiques et des rivalités de petits politicards aux visions étriquées.

 

A qui la faute ? S'interroge aujourd'hui le grand public. En réalité, beaucoup d'analystes bien sérieux insistent souvent, non seulement sur le rôle négatif des acteurs de la politique politicienne, non universitaires, mais aussi et surtout, sur celui des «universitaires opportunistes et affamés » dont le rêve premier est d'entretenir mordicus leurs ventres quitte à sacrifier certains de leurs collègues universitaires restés à l'écart du cercle politique ou familial du pouvoir.

 

Bref, tous les moyens sont aujourd'hui utilisés par ces « nouveaux convertis » ou « multi reconvertis » pour atteindre ce nouvel Eldorado (la politique du ventre gros) : fiches mensongères, messes nocturnes, consultations des oracles, prostitution intellectuelle, allégeances politiques, etc. Autant de réflexes humiliants et indignes qui n'honorent nullement cette grande institution du « grand savoir » qu'est l'université de Bangui.

 

Alors qu'au Gabon, au Tchad, au Cameroun, au Congo, en Guinée Équatoriale et ailleurs, dans toute la sous région d'Afrique Centrale, force est donnée aux grades et à la productivité scientifique pour prétendre à des postes de responsabilités académiques, en République Centrafricaine, seules l'allégeance politique et l'appartenance à une communauté ethno régionale suffisent.

 

Voilà clairement établies, les principales raisons du découragement et de plusieurs fuites des cerveaux aux niveaux de l'Université de Bangui, au moment même où partout ailleurs, des mesures initiatives, dissuasives, voire compensatoires, sont prises pour juguler ces saignées qui se font depuis plusieurs années au profit des «diasporas scientifiques» ou de plusieurs «pôles d'excellence» susceptibles de permettre une meilleure rentabilisation des intelligences exilées.

 

L'Université dépositaire du savoir universel doit garder ses lettres de noblesse et privilégier l'émulation et l'excellence.

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20 avril 2008 7 20 /04 /avril /2008 22:11

Message de Joseph Bendounga, Président du MDREC, et membre du Bureau de coordination pour le Manifeste en faveur du Dialogue politique inclusif en Centrafrique 

 

Je vous livre le fond de mon cœur au sujet du dialogue tel que voulu par BOZIZE et la communauté internationale.

 

Le dialogue actuellement en préparation à Bangui sous le contrôle de BOZIZE et celui de la communauté internationale, ne sera rien d'autre qu'un fiasco comme celui de 2003.

 

Aussi, le contenu de ce dialogue petit à petit se vide. Car, des séminaires sont organisés çà et là pour débattre de certains thèmes qui normalement devraient être débattus au Dialogue.

 

La classe politique et surtout l'UFVN qui se dit de l'opposition se fait embobiner par BOZIZE.

 

Maître POUZERE est monté au créneau samedi passé pour dire que rien ne doit troubler le déroulement du Dialogue, alors que l'UFVN a rejoint le MDREC et le Manifeste pour dire que le Dialogue doit se tenir à l'extérieur dans un pays neutre.

 

Le double langage de l'UFVN prouve à suffisance sa politique du ventre et sa médiocrité.

 

Les conditions de sécurité ne sont pas réunies pour que cette assise se tienne en terre centrafricaine. S'ils se laissent rouler par BOZIZE, ils le regretteront.

 

Malgré les multiples dénonciations des exactions des éléments de la garde prétorienne de BOZIZE sur les populations civiles, ces derniers font toujours parler d'eux.

 

Le carnage de BOY RABE qui a fait six victimes et 7 blessés il y a quelques semaines, les exactions à Yangato, et j’en passe.

 

Les exécutions sommaires commanditées par BOZIZE-même, dont celle du benzembiste (de Bézembé, village de Bozizé) auteur du carnage de BOY RABE et dont le corps a été jeté à l'entrée de l'hôpital communautaire de Bangui, a choqué plus d'un Centrafricain.

 

Alors, ceux qui se joignent à BOZIZE pour dire que le Dialogue doit se tenir à Bangui doivent se rendre à l'évidence, et admettre qu’un dialogue ainsi orchestré n’est pas ce que le peuple centrafricain recherche.

 

Cette fuite en avant de BOZIZE ainsi que de ses complices n'est qu'une diversion. Les Centrafricains ne sont pas dupes.

 

Démocrate Joseph BENDOUNGA

 

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18 avril 2008 5 18 /04 /avril /2008 12:27

15/04/08

Pana

Le dialogue politique entre le président centrafricain, François Bozizé et ses opposants est dans une impasse totale, a estimé hier lundi à Paris le responsable politique des Forces républicaines nouvelles (FRN, rébellion armée), Christophe Gazam Betty.

 

« Autant les conditions dans lesquelles le dialogue a été engagé et la façon dont il se poursuit actuellement le conduisent droit à l’échec », a dit M. Gazam Betty lors d’une conférence de presse. "Le président Bozizé a pré déterminé l’ordre du jour du dialogue, il a attribué des quotas de participation sans concertation préalable.

 

Nous sommes de bout en bout dans une démarche unilatérale qui ne peut que faire l’économie d’un nouvel échec » a affirmé l’opposant. M. Gazam Betty a par ailleurs regretté que la »question centrale« de »la mal gouvernance« en Centrafrique n’ait pas été retenue dans les points à débattre par les participants au dialogue politique. »Chaque dirigeant politique s’empresse de chercher à négocier avec Bozizé une amnistie qui lui garantit l’impunité. Pendant ce temps, on oublie la vraie raison de la crise politique persistante en Centrafrique : la mal gouvernance", a soutenu le chef politique des FRN.

 

Depuis plusieurs mois, le président Bozizé et ses adversaires politiques tentent de trouver un accord sur la tenue d’un « dialogue politique inclusif », sous l’égide de la communauté internationale. Des divergences persistent sur le lieu de la tenue de la « conférence du dialogue politique » et sur son ordre du jour.

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16 avril 2008 3 16 /04 /avril /2008 15:59

IRIN-News


Points saillants

 

- Forum sur le financement et l'accès aux soins de santé du 8 au 10 avril à Bangui

- Formation du Comité Internationale de la Croix Rouge sur les blessures des armes à feu

- 1.500 patients inscrits au Centre de Traitement Ambulatoire de Bangui

- Cadre d'Analyse des Besoins humanitaires

 

Actualités

 

Faciliter l'accès aux soins de santé  

Le Forum sur le financement et l'accès aux soins de santé s'est déroulé du 8 au 10 avril à l'Assemblée Nationale à Bangui. Le forum a engagé des réflexions qui doivent conduire à l'adoption d'un système permettant d'offrir des services de santé à faibles coûts, voire même d'annuler ces coûts pour les enfants de moins de cinq ans et les femmes enceintes. Les pouvoirs publics et les partenaires ont en effet constaté que les coûts des soins constituent le plus souvent un obstacle à l'accès, plus particulièrement pour les populations vulnérables mentionnées précédemment.

 

Le premier ministre, Faustin Touadera, dans son discours au cours de la cérémonie d'ouverture, a souligné que les indicateurs clés de la santé en République Centrafricaine sont les plus bas du continent : un taux de mortalité parmi les enfants de moins de cinq ans de 176 pour 1.000 et une mortalité maternelle de 1.355 pour 100.000 accouchements. Pour réduire ces chiffres dévastateurs, le forum a fait des recommandations concernant l'exemption des paiements des soins pour les femmes enceintes et les enfants de moins de cinq ans, l'assainissement de la gestion du secteur à tous les niveaux, une meilleure coordination de l'aide internationale et une réflexion approfondie sur les mécanismes alternatifs de financement des soins, à savoir les mutuelles de santé et les forfaits obstétrique et pédiatrique. Le premier ministre a prôné la mise en place d'un comité de suivi des recommandations.

 

Organisé par le ministère de la Santé Publique, de la Population et de la Lutte contre le Sida, avec l'appui de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et de l'UNICEF, le forum a réuni 150 participants des services de santé centrales et de la périphérie, des ONG nationales et internationales, des organisations confessionnelles et des partenaires au développement.

 

Formation sur blessures des armes à feu  

Le personnel sanitaire militaire et civil de Bangui et des provinces se perfectionne en chirurgie des blessés par armes à feu. En vue de répondre au besoin croissant de soins aux personnes blessées, le Comité International de la Croix Rouge (CICR) a organisé du 7 au 9 avril à l'hôtel Somba à Bangui, un séminaire en chirurgie des blessés par armes à feu, auquel ont pris part 23 médecins venus de Bangui et des régions de l'Ouham, Ouham-Pendé et la Vakaga dans le nord de la Centrafrique.

 

Les affrontements entre les forces gouvernementales et les différents groupes armés d'opposition dans les zones conflictuelles provoquent des cas de blessures par armes de guerre. A cette situation générale et en lien avec l'insécurité dans le nord-ouest et le nord-est du pays, s'ajoutent les attaques des bandes armées - "coupeurs de route" - sur les populations dans ces régions. Le personnel sanitaire militaire et civil des hôpitaux des préfectures du nord affectées par le conflit est de plus en plus sollicité pour des soins à apporter aux personnes blessées par armes à feu. A Bangui la capitale, des incidents ayant entraîné des blessures graves suite à l'usage des armes à feu, contribuent à une augmentation des cas de personnes blessées auxquels les chirurgiens des hôpitaux sont confrontés.

 

Ces cas spécifiques commandent des gestes médicaux peu habituels pour la grande majorité des participants. "Ce ne sont pas des cas auxquels nous faisons face habituellement. La prise en charge des blessés de ce type, pour être efficace, se fait différemment", a affirmé Dr Issa Mapouka, chirurgien chef de service de traumatologie orthopédique de l'hôpital communautaire de Bangui, présent à l'ouverture des travaux. "Nous avons suivi un séminaire similaire du CICR en 2001 et cela nous a été d'une grande utilité lors des troubles militaro politiques que le pays a connu par la suite" a-t-il poursuivi.

Durant les trois jours de travaux les participants ont débattu de plusieurs thèmes touchant les activités chirurgicales du CICR dans le monde, les droits et devoirs du personnel sanitaire et des thèmes spécifiques à la pratique chirurgicale. Ce séminaire deuxième du genre organisé à Bangui par le CICR sera suivi, selon Jean-Nicolas Marti, chef de délégation du CICR, d'autres événements de formation médicale.

 

Pour en savoir plus : jmarti.bng@cicr.org

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14 avril 2008 1 14 /04 /avril /2008 12:15

10/04/08 - Paris 

Par Me Nganatouwa Goungaye Wanfiyo, avocat.

Président du Bureau de Coordination des signataires du Manifeste pour un dialogue politique véritablement inclusif en Centrafrique                                                          

 

Depuis la révélation au grand jour en 2005 de l’existence de plusieurs mouvements de rébellion armée en Centrafrique, niée d’abord par le gouvernement qui, sous la pression des faits a du se résoudre à la reconnaître, l’opinion a toujours rejeté l’option militaire voulue par le pouvoir comme moyen de règlement du conflit.

 

Sans être un soutien, cette mansuétude de l’opinion à l’égard de la rébellion qui n’est pas constituée que d’enfants de coeur, s’explique par une certaine conscience de la responsabilité des pouvoirs publics dans le conflit.

 

En effet, le régime actuel est lui-même issu d’une rébellion armée, soutenue par l’armée tchadienne. Il s’identifie d’ailleurs comme tel et ne s’encombre pas de légalisme puisqu’il célèbre chaque année avec  faste et solennité l’anniversaire du coup de force. Sa sécurité est assurée non pas par des forces de sécurité régulière centrafricaine mais par des mercenaires dont des sud-africains.

 

Le coup d’état du 15 mars 2003 aux effets ravageurs pour les Centrafricains mais que certains s’évertuent encore à qualifier de « sursaut patriotique » a été justifié par ses auteurs  par le refus du dialogue et la mauvaise gestion du régime précédent.

 

Malgré sa légitimation par les urnes, ce régime reproduit exactement voire en pire ce qu’il reprochait au précédent. Il se montre raide au dialogue et mène une politique basée sur l’exclusion, le clientélisme, la gestion patrimoniale du  bien public, les violations massives et systématiques des droits de l’homme, l’impunité garantie aux criminels, la force et la violence c’est-à-dire tout ce qui est aux antipodes de la démocratie et de l’état de droit.

 

La conséquence c’est qu’outre la détérioration de leurs conditions de vie, les Centrafricains sont soumis à une insécurité permanente et totale qui n’a d’égal que le Far West du fait de la déliquescence de l’Etat. Ce pouvoir  a fait la preuve de son incapacité à engager des réformes sérieuses pour répondre aux aspirations des Centrafricains au plan économique et social et surtout à lutter contre la pauvreté et contre l’insécurité générée en partie par lui-même.

 

Pour certains, cela constitue un motif sérieux  pour le contester avec les mêmes moyens c’est-à-dire par la violence.

 

Or le maître mot du Dialogue National de 2003 était que désormais en Centrafrique, tous les conflits doivent se régler par le dialogue. Cette idée a été institutionnalisée dans  la Constitution du 27 décembre 2005 par la création d’un Conseil National de la Médiation.

 

Devant des protagonistes qui se trouvent face à face avec la volonté d’en découdre et les graves conséquences qui peuvent résulter de cet affrontement pour la population civile, il n’y a pas d’autre alternative que le dialogue même si certains pensent que c’en est un de trop.

 

Cette énième  rencontre sera utile pour la République Centrafricaine si elle est menée de bonne foi avec la volonté de traiter les problèmes de fond pour sortir définitivement le pays de la crise politique, économique, sécuritaire et humanitaire dans laquelle il est profondément plongé.

 

Pour ce faire, tous les protagonistes des crises doivent participer sans aucune exclusion. Or on continue dans le discours officiel d’affirmer que l’ancien président Monsieur Ange Félix PATASSE et son ancien Ministre de la Défense, Monsieur Jean jacques DEMAFOUTH qui sont des acteurs majeurs de la crise centrafricaine peuvent rentrer à BANGUI mais si la justice décide de les poursuivre, personne n ‘y pourra rien. En clair, on agite des menaces de poursuite judiciaire pour les dissuader de participer à ce forum.

 

 En outre, le cadre de ce dialogue tel qu’il est déjà dressé risque de le plomber et de le transformer en une simple répétition du précédent c’est-à-dire qu’il ne débouchera sur rien qui puisse permettre au pays de sortir de l’ornière à part la constitution d’un gouvernement d’union nationale pour la distribution des postes qu’espèrent certains comme le pense l’homme de la rue.

En effet les premières conclusions du Comité préparatoire du dialogue inclusif renforcent la crainte des sceptiques, à savoir le verrouillage en amont du processus avec la caution de la communauté internationale pour donner un second souffle à un régime en totale perte de vitesse, mais soutenu à bout de bras par ses parrains extérieurs.

 

Que peut-on attendre d’une tribune dont il est annoncé par avance qu’elle devra se tenir à BANGUI mais ne devra pas aborder certaines questions notamment celui de la légitimité du pouvoir et celle des élections de 2005 sachant parfaitement que c’est justement ces élections et le contentieux qu’elles ont engendrées qui sont aussi à l’origine de la crise actuelle?

 

Le choix de BANGUI comme lieu du dialogue n’est pas anodin. Il s’agit de placer ce dialogue sous l’égide du pouvoir alors que celui-ci n’est que l’une des parties prenantes.

 

Bien entendu, le problème de sécurité se posera pour certains participants. Il sera rétorqué que des garanties seront données par la communauté internationale. Pourtant, c’est sous le contrôle impuissant du Bureau des Nations Unies en Centrafrique « BONUCA » que Claude SANZE avait été sauvagement et sommairement exécuté le 3 Janvier 2006. Aucune enquête n’a toujours été ordonnée à ce jour sur ce crime d’Etat.

 

L’expérience du Dialogue National de 2003 a montré que le pouvoir sait utiliser des moyens de pression pour s’assurer le contrôle et l’orientation des débats. Par conséquent la sérénité et la liberté indispensables à un débat contradictoire ne seront pas de mise si le dialogue ne se tient pas sur un terrain neutre.

 

Certains brandissent le coût qu’engendrerait un déplacement hors du territoire national  mais ce n’est là qu’un argument de commodité qui masque mal la volonté d’imposer ce dialogue à BANGUI pour donner de l’ascendant au pouvoir.

 

Sans vouloir polémiquer, si l’Etat trouve des moyens pour rétribuer des mercenaires qui coûtent très cher, il peut au moins assurer des dépenses pour la recherche de la paix  et donc de sa survie. Comme l’a si bien dit une personnalité religieuse centrafricaine, la communauté internationale préfère-t-elle supporter à un coût plus élevé les conséquences d’une crise sécuritaire par le financement de la FOMUC, d’une force  multi- dimensionnelle Nations Unies /Union Européenne ou d’autres organes de sécurité plutôt que de dépenser pour un dialogue et donc pour la paix , ce qui éviterait de plus grandes dépenses dans le futur?

 

Quoiqu’il en soit, si les Centrafricains veulent réellement régler leur problème sans la tutelle financière extérieure, pourquoi les entités qui comptent participer au dialogue n’envisageraient-elles pas de prendre en charge leurs propres frais pour couper court aux allégations de la course aux «  per diem »?

 

Il est annoncé que ce dialogue permettra de préparer les élections de 2010. Mais d’ores et déjà le pouvoir s’est employé  et ce depuis des mois, à se donner les moyens financiers et militaires de son maintien par un passage en force en 2010 voire au-delà puisqu’il a envisagé, conformément à la nouvelle ingéniosité en cours en Afrique, la révision de la Constitution pour modifier la limitation de la durée du mandat présidentiel.

 

Sur ce point, des garanties sérieuses doivent être trouvées pour que les élections de 2010 se déroulent sans entraves pour tous les candidats et dans la transparence totale comme en 1993.

 

La communauté internationale qui s’est mobilisée pour aider à résoudre la crise centrafricaine se rendrait paradoxalement complice d’un désastre en cas de résurgence d’une nouvelle crise si par sa caution, elle accepte un dialogue biaisé à moins qu’elle ne le fasse en toute connaissance de cause, par cynisme ou pour préserver des intérêts géopolitiques et géostratégiques.

 

Il va sans dire que le succès serait assuré si parallèlement à ce dialogue, la justice s’exerce normalement et pleinement car il ne peut y avoir de paix sans la justice.

 

Les victimes des crimes commis en Centrafrique depuis de nombreuses années ne doivent pas avoir le sentiment que la paix est conclue à leur détriment sans quoi cela peut créer chez elles des frustrations et l’idée de vengeance, source de nouveaux conflits.

 

Il est non seulement indispensable mais impératif de combattre l’impunité. C’est pourquoi tout en acceptant l’idée d’un dialogue pour une réconciliation des Centrafricains, la Ligue Centrafricaine des Droits de l’Homme avec la Fédération Internationale des Ligues des Droits de l’Homme et l’Organisation  pour la Compassion et le Développement des Familles en Détresse « OCODEFAD » a activement milité pour que la justice internationale se saisisse de la situation en Centrafrique.

 

L’ouverture le 22 mai 2007 par  Monsieur Luis Moreno Ocampo, Procureur de la Cour Pénale Internationale d’une enquête sur la situation en Centrafrique contribuera à l’instauration d’une paix durable si la justice est impartiale et équitable et comprise de toutes les parties prenantes.

 

Le processus du dialogue doit nécessairement conduire à des mesures d’apaisement par une amnistie générale tout en prenant en compte le fait que le pays est sous enquête de la Cour Pénale Internationale

 

Ces mesures d’apaisement doivent intervenir sous deux conditions. La première c’est qu’elles ne viseront exclusivement les crimes de droit commun. Mais il faudra mettre en place un système d’indemnisation des victimes des faits amnistiés. Dans le passé, une structure avait été créée pour les victimes des mutineries et une autre pour celles des affrontements de 2002 et plus particulièrement les victimes des viols mais les dysfonctionnements de ces structures ont été préjudiciables aux victimes. Il faut veiller à ne pas reproduire les mêmes erreurs.

 

 

 

En second lieu, il faut rappeler que  les crimes internationaux relevant de la compétence de la Cour pénale Internationale ne pourront faire l’objet d’une amnistie. En application des dispositions des articles 27, 29 du Statut de Rome, aucune amnistie, aucune prescription, aucune immunité  et aucune qualité officielle n’est opposable à la Cour Pénale Internationale.

 

Le lettre de Monsieur Luis Moreno Ocampo adressé au Comité préparatoire du dialogue inclusif en de termes diplomatiques n’en reste pas moins explicite et ferme à ce sujet.

 

L’Etat considère que du fait que le renvoi a été fait par lui-même, les dirigeants politiques sur qui pèsent des présomptions de responsabilité d’avoir commis des crimes internationaux relevant de la compétence de la Cour ne seraient pas concernés par l’enquête d’où la ridicule et vaine tentative du gouvernement de vouloir faire inscrire dans les accords bilatéraux avec la Cour Pénale Internationale une clause limitant le champ d’investigation à la période de 2002.

 

Il n’est rien demandé d’autre à la justice internationale que d’être sélective c’est-à-dire partiale ce qui amplifierait l’impunité en Centrafrique et dénaturerait totalement le statut de Rome.

 

Le Procureur de la Cour Pénale ne doit pas se limiter aux déclarations selon lesquelles il porte une attention particulière aux graves crimes commis depuis 2005 dans le nord-est et nord-ouest du pays mais devra effectivement mener des investigations sur les faits allégués pour ne pas faire l’objet de suspicion de partialité.

 

De même, en ce qui concerne la période de 2002-2003,  l’enquête devra bien entendu porter sur les faits imputables aux forces gouvernementales de l’époque et leurs alliés,  les « Banyamulenge » appartenant au Mouvement de Libération du Congo de Jean Pierre BEMBA mais aussi sur les faits commis par les rebelles de 2002 et leurs alliés, « zaghawa » du Tchad.

 

C’est à ce prix seulement que la prévention des conflits qui est l’un des objectifs de la Cour Pénale Internationale peut prendre tout son sens et ouvrira des nouveaux horizons pour une paix durable en Centrafrique.

                    
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11 avril 2008 5 11 /04 /avril /2008 17:00

10/04/08

Alexis Remangaï

 

Quelques porteurs de tenue incontrôlés se livrent ces derniers temps à des scènes véritablement ignobles, voire macabres, dans certains arrondissements de la ville de Bangui. Les paisibles citoyens sont devenus des cibles faciles pour ces catégories de militaires qui en
font à leur tête, instaurant la loi de la jungle, provoquant gratuitement leurs compatriotes avec des conséquences toujours fatales…

Dans les provinces ainsi que dans la capitale, regarder un militaire circuler donne immédiatement le frisson. La nouvelle catégorie de militaires qui ont embrassé cette carrière, l'ont-ils fait pour défendre l'intégrité du territoire national? La discipline est la règle d'or dans l'armée. Un terrain très complexe qui nécessite beaucoup de travail. L'enquête de moralité est une étape très importante dans le processus de recrutement ou d'incorporation dans l'armée nationale. Cette étape est la condition sine qua non d'incorporer une tierce personne dans l'armée nationale. La non application de ces textes a des conséquences néfastes sur les civils, c'est-à-dire les paisibles citoyens qui n'ont pas les moyens de leur défense. Le Dialogue Politique Inclusif (DPI) approche, ce forum qui permettra de déblayer le terrain en vue de permettre au pays, non seulement de relancer son économie, mais aussi et surtout d'ouvrir la voie aux investisseurs qui hésitent encore de revenir en vue de participer efficacement à la réduction de la pauvreté. Des jours, des semaines et des mois ne peuvent pas se passer sans entendre parler de certains militaires tapis dans l'ombre pour poser des actes inhumains, endeuillant ainsi de nombreuses familles. Des provinces, en passant par le quartier Yangato et les derniers événements funestes de Boy-Rabe, la population centrafricaine est-elle abandonnée à son triste sort ? L'Armée centrafricaine est-elle devenue un dépotoir où n'importe qui pourrait entrer et être en même temps au dessus de la loi ? La restructuration de l'armée tant souhaitée par Chef de l'Etat, le Général d'Armée François Bozize, est une issue favorable pour bouter hors de ce corps de métier les brebis galeuses qui ne cessent de ternir l'image de la République Centrafricaine. Aujourd'hui, les jeunes qui s'engagent dans la «Grande Muette», s'emploient à ne plus respecter le mot d'ordre qu'est la discipline. 

 

Des thérapeutiques de choc


Plusieurs hypothèses peuvent justifier le comportement de ces derniers qui s'agitent et font tout à leur tête. Trois méritent d'être évoquées. La première hypothèse serait le fait que certains jeunes ne se seraient pas véritablement engagés par vocation, mais tout simplement pour avoir de l'argent à la fin du mois, oubliant la mission première qui est celle de la défense de la patrie en cas d'attaque des ennemis. La deuxième hypothèse, par contre, pourrait être due aux facteurs ethniques ou des relations interpersonnelles que ces jeunes ont avec certaines autorités militaires. La troisième hypothèse serait le niveau d'étude insuffisant de ces militaires qui commettent le plus souvent ce genre d'atrocités, les viols, les vols et autres exactions sur les paisibles citoyens. La majorité de ces compatriotes nouvellement engagés ne dépasse pas l'école élémentaire. Tous ces facteurs ne concourent qu'à ternir l'image de marque de l'armée nationale centrafricaine en pleine restructuration. Cette dernière hypothèse est plus valable, parce que dans la plupart des cas, le niveau de compréhension de cette catégorie des militaires est très bas. Ils se disent parfois eux-mêmes « Mbi ma zo ape » en langue nationale, qui signifie « n'écouter personne », ou en d'autres termes : « laissez-moi, je me fous de tout et de rien ». Voilà à peu près le comportement indescriptible de certains hommes de tenue qui foulent tout au pied et croient se suffire à eux-mêmes. Tenir de tels propos, c'est dire qu'il y a des manquements et des tares auxquels il faut trouver des thérapeutiques de choc pour remédier à ces insuffisances, pour que l'armée nationale centrafricaine puisse redorer son blason d'antan.

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11 avril 2008 5 11 /04 /avril /2008 16:36

Avril 2008
Par Henri Paul Akibata
 

Tout processus est défini comme un ensemble de phénomènes, conçu comme actif et organisé dans le temps. Et chaque processus est évolutif, soit positivement, soit négativement. On parle généralement de processus réversible ou irréversible.
Tel que défini, tout processus est plus ou moins visible dans le déroulement d’une organisation ou d’une entité donnée.


Dans le cas d’une entité comme la Centrafrique, il y a un certain nombre de faits et phénomènes produits ces derniers temps. L’apparition de ces faits exige une certaine analyse. Ceci dans le but d’indexer le processus dans lequel s’achemine le pays. Et aussi le caractère dudit processus sur l’avenir du pays Centrafrique.

Pour une visibilité, il convient de mettre en évidence ces faits. Les repartir dans les domaines d’intervention et d’existence d’un Etat. Analyser l’impact concret de ces différents événements. Et surtout de penser une manière d’agir capable d’inhiber le processus semblant irréversible de l’entropie négative du système Centrafrique en phase actuellement.

Les faits incriminés

Ces informations mises en exergue dans ce travail se trouvent sur la toile. Rigoureusement, il faut avancer avec précaution quant à leur véracité. Toujours est-il que le pays Centrafrique est dans une situation précaire. Et celle appelle à une vigilance de chaque ressortissant pour ne rien occulter.


Les faits saillants retenus dans ce travail sont :


1 - Négociation Gouvernement-Zaraguina parrainée par l’Ambassadeur du Tchad en Centrafrique.


2 - Siège de la ville d’Obo par les hommes du LRA (Armée de Résistance du Seigneur) de Joseph Koni.


3 - Assassinat du Maire de la Commune de Koui.


4 – Incursion des forces armées tchadiennes dans la partie septentrionale de la RCA pour s’en prendre aux agriculteurs centrafricains suite à des différends entre ces derniers et les éleveurs peulhs tchadiens.


5 - Fraude massive au niveau de l’Ecole Normale Supérieure pour l’organisation pour le recrutement en vue de la formation des professeurs des collèges et lycées et aussi des cadres du Ministère de l’Education Nationale.


6 - Kidnapping des fonctionnaires du Ministère de la Santé (dont deux médecins).
7 - Taux élevé de l’infection du VIH dans le milieu scolaire (sur 10 filles scolarisées en collèges et lycées, 4 sont infectées).

Parmi ces faits non exhaustifs retenus ici, il y a ceux relevant de la politique (les points 1, 2, 3 et 4) et les autres sont du domaine social.


Analyse succincte des différents domaines

° Politique : Ayant voulu une analyse même succincte des faits et événements survenus dans le pays Centrafrique, il semble inutile actuellement car les faits parlent d’eux-mêmes.


Cependant une nécessité reste d’actualité et permettra à tout un chacun de se faire une idée réelle de ce qui est advenu de son pays. Cette nécessité ne doit être perdue de vue. La Centrafrique est dite Etat souverain. Il est souhaitable de rappeler la définition de ce concept afin de faire ressortir l’illusion centrafricaine concernant l’état du pays.


L’Etat souverain est un édifice politico-juridique, combinant trois traits essentiels : un territoire aux frontières définies, sa population et, enfin, un pouvoir capable de les prendre en charge.


Cette seule définition donne une idée sinon l’idée de l’état réel du pays et la déliquescence avancée de l’entité Centrafrique.


Comment un Etat souverain qui se dit “Etat de droit“ se permet-il d’ouvrir des négociations avec une bande armée sans foi ni loi ? Pourquoi opter pour cette solution humiliante alors que la solution reste l’engagement d’une véritable armée républicaine pour bouter ces hommes hors de nos territoires ?


La vassalisation de l’Etat Centrafricain amorcée par Ange Félix Patassé et accentuée par son successeur semble ne connaître de fin. Sur quelle base un ambassadeur accrédité auprès de notre pays peut-il s’immiscer dans nos affaires intérieures ? Pour mieux contraindre les autorités centrafricaines, ces bandes armées s’en prennent au Maire de la commune de Koui dont son enlèvement a terminé tragiquement sans émouvoir l’ensemble de la classe politique outre mesure et encore moins les autorités politiques en place. Encore un meurtre qui restera impuni. Pourquoi cette latitude vile à se laisser devenir la proie des forces étrangères non conventionnelles et surtout avec la bénédiction des autorités centrafricaines mêmes ?


L’humiliation vécue par le peuple centrafricain ne semble s’arrêter. L’occupation de la ville d’Obo par les hommes du LRA illustre nettement l’incapacité du pouvoir central de prendre en charge sa population sur toute l’étendue du territoire.


Que dire de l’incursion d’un contingent de l’armée tchadienne pour s’en prendre allégrement et impunément à des paysans centrafricains ? Et tout ceci sous l’œil complice du pouvoir central. L’équipe dirigeante au pouvoir a opté pour le silence afin de ne risquer son fauteuil. Qui est le plus important, le Tchad de Deby ou le peuple centrafricain ?

° Social : Les faits retenus dans le domaine social est l’expression tout simplement de la misère pesante et sans précédent dans l’histoire du pays.


Lorsque la misère sévit durement dans une cité, l’échappatoire facile de la population se trouve dans le sexe, la violence et la drogue (alcool). Et les événements mis en exergue dans ce travail illustrent bien cette valeur refuge où la quasi-totalité de la jeunesse s’y engouffre sans émouvoir les autorités politiques.


L’avenir de la Centrafrique comme de tout pays réside dans sa jeunesse. Aujourd’hui la jeunesse n’a que violence, sexe, et drogue comme alternatifs au rêve d’un lendemain meilleur. Dans un pays tourné vers le progrès, la jeunesse a le choix entre le sport, la culture et les études où tout un chacun pouvait avoir sa chance. Tel n’est le cas en Centrafrique. Aucune infrastructure sportive mise à la disposition de cette jeunesse pour les détourner de ces fléaux cités ci-dessus. Absence totale de bibliothèques permettant de s’enrichir intellectuellement. Aucune incitation à l’innovation culturelle.


En Centrafrique le temps semble s’arrêter à l’exception de certaines réalisations en trompe l’œil n’ayant aucune influence directe sur cette partie considérable de la population. Qui tourne le dos à la jeunesse renonce à l’avenir. Est-ce le cas pour ce pays ?

L’impact de ces événements

Le pays tout entier est dans un processus de déliquescence. Loin de tomber dans le pessimisme total, il serait inconscient de parler d’un processus irréversible pour le moment. Mais le tournant fatal n’est pas aussi loin qu’on le pense. Tout dépend de notre capacité à réagir aujourd’hui pour que demain, on agisse dans le sens qu’il faut pour l’honneur du pays.


L’impact de ces événements n’est pas à chercher dans des projections sorcières. Le pays Centrafrique est entrain de dilapider son capital d’honneur et de respect. Il est entrain de légitimer sa position de province du Tchad et d’un vaste territoire où chaque personne en mal de génie va dicter sa loi.


Une question demeure et sa réponse ne se trouve que dans la question même : comment la Centrafrique a-t-elle fait pour se retrouver dans cet état ? Aujourd’hui a-t-elle les capacités de s’en sortir ?


Dissertons, croisons les ébauches de solutions, débattons pour qu’émergent des résolutions tangibles. Et que celles-ci soient suivies d’actes concrets en prenant tous les risques possibles, car s’arracher maintenant à cette emprise, non seulement du Tchad mais de tous les autres Etats de la sous région n’est chose facile mais pas impossible.


Comment agir ?

L’espoir de voir la Centrafrique recouvrir sa dignité d’Etat souverain, d’administrer la totalité de son territoire sans l’aide d’un pays tiers, de défendre efficacement son peuple partout où il se trouve et de lui assurer le bien-être passe nécessairement par l’identification de la source des différents maux que connaît le pays.
Cette source de tous les maux centrafricains est l’absence totale d’un potentiel collectif et de la panne du leadership.


L’unité, dans la devise du pays, ne constitue qu’une valeur abstraite où son importance et même sa valeur échappent à tout le sérail politique. Le potentiel collectif demeure le seul problème du Centrafricain. Résoudre ce problème passera inéluctablement par l’émergence d’un homme ou d’une femme ayant un leadership réel. Une personne dotée d’une culture et d’un volontarisme politique (ici l’expérience est reléguée au second plan) prouvé. Une personne qui connaisse la RCA et la respecte en parole et en acte.
Cependant il y a des actions d’urgence à mener. Ces actions d’urgence est assimilable à un terreau à entretenir, un sillon à creuser capable de constituer le creuset d’émergence du leadership au niveau national. Une fois le leadership acquis, l’absence du potentiel collectif sera comblé aisément.


Et cette tâche à tous les centrafricains. Qu’importe le lieu de résidence, chaque centrafricain doit trouver des créneaux pour parler, dénoncer la mainmise du Tchad et des autres Etats de la sous-région et au-delà sur la Centrafrique. C’est un travail à organiser et à faire. Le temps n’est à notre avantage.


Certes, il y a des partis politiques d’opposition, censés mener ces actions. Mais le cadre d’action de ces partis est flou. En plus, les différents partis ayant une certaine résonnance nationale sont minés par le tribalisme et la désorganisation. Il ne faut point oublier non plus leur caution quant aux différentes implications étrangères en Centrafrique. Faille-t-il rappeler que les représentants des partis politiques se sont rendus à Libreville pour que le Président Gabonais décide de qui doit ou ne pas être candidat aux élections présidentielles de 2005 en Centrafrique ? Que dire du silence des deux principaux partis de l’opposition le MLPC et le RDC sur les événements inacceptables cités ci-dessus ? Et s’il faut qu’il y ait réaction souvent timide, celle-ci est remplie de contresens preuve d’une absence totale d’autocritique. Cela s’explique par le déni vif de tous les maux ayant émaillé leur régime respectif. Et que dire du reste des partis comme ADP, FPP, KNK, PDCA, MDD ? En Centrafrique, la logique ethnique comme socle des partis politiques est la chose la mieux partagée. Ce phénomène corrobore le diagnostic de l’absence du potentiel collectif.

Pour combler cette absence, il reste l’émergence d’un leader au-dessus des considérations partisanes, claniques ou ethniques. Espérer voir une personne de cet acabit surgir sur la scène politique en Centrafrique, n’est point un vain espoir. Mais l’erreur serait de croire que cette personne est parmi la génération décadente ayant entrainé le pays dans cette misère incommensurable. Il ne reste que la jeunesse. Qui dit jeune, dit toute personne n’acceptant l’inacceptable avec des actions concrètes pour le prouver. La Centrafrique a besoin de pareilles personnes, innocentes, désintéressées capables de mettre en avant leur accomplissement par le bien-être de la population.


Les différents contextes dans la sous-région ne sont guère favorables pour le pays Centrafrique et les sceptiques sont nombreux. En ne quittant point la réalité des yeux, il reste une évidence. En politique, point de fatalité. Evoquer la fatalité en prenant en exemple des faits établis est un vœu de faiblesse et de renoncement. La définition stricte de la politique c’est l’anti-destin. La politique est un concept réactif capable de changer le destin et non de se laisser entraîner par celui-ci.

En attendant de voir surgir des femmes et des hommes empreints de cette conviction, préparons le terrain en rompant l’omerta vile dans notre pays. Que tout ce qui est à dénoncer se sache. Le silence est le ferment par excellence du pourrissement de la mentalité. Lorsque les dirigeants actuels sauront que tous leurs faits et gestes sont épiés et remontés à la connaissance du grand public, lorsque la population se sachant point abandonné dans la misère au quotidien, lorsque la jeunesse se sachant un autre chemin pour concrétiser son rêve d’un avenir, lorsqu’elle sache que la violence, le sexe, la drogue constituent une aliénation, il est fortement à parier un réveil de chaque composante de cet Etat.

Conclusion

Finalement, le système Centrafrique a une entropie négative. Ce n’est point un processus irréversible. L’affirmer n’est point une vérité d’évangile. Il reste des actions précises, pensées pour amener un renversement de tendance. Et pour commencer ces actions, la parole est primordiale, car au commencement était la parole, toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans elle.


Parlez, Centrafricains, dénoncez sans répit. Le silence tue, la parole libère et fait prendre conscience.

SINGUILA MINGUI.

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Textes De Juliette