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12 juin 2011 7 12 /06 /juin /2011 17:51

10 juin 2011

Afrik.com

 

Lettre d'un citoyen Gabonais à Barack Obama

 

Le docteur Alphonse Louma, cadre de l’ex-Union Nationale et président de l’ONG ‘’Agir pour le Gabon’’ a écrit au président américain, Barack Obama qui recevait jeudi son homologue Gabonais, Ali Bongo Ondimba. Dans cette lettre que nous publions in extenso, M. Louma demande au président américain d’œuvrer pour l’instauration d’une véritable démocratie au Gabon, après avoir dressé un tableau sombre de la situation politique dans le pays.

 

Monsieur Barack Obama,

Président des Etats-Unis d’Amérique, Washington, DC

 

Le 9 juin 2011, vous allez recevoir monsieur Ali Bongo, président du Gabon. Je voudrais, à cette occasion, vous inviter à relire le télégramme enregistré sous le numéro 1473 et daté de novembre 2009. Dans ce câble, l’ambassadeur des Etats-Unis en France, monsieur Charles Rivkin informait madame la Secrétaire d’Etat, Hillary Clinton, que lors de l’élection présidentielle anticipée d’août 2009, monsieur Ali Bongo avait « inversé le décompte des voix et s’était déclaré président du Gabon ».

 

Ancien ministre de la Défense, Ali Bongo succédait ainsi à son père, Omar Bongo, qui avait dirigé le Gabon pendant 42 ans, jusqu’à sa mort, en juin 2009.

 

Voyant s’évaporer tout espoir de changement démocratique dans leur pays, de nombreux Gabonais sont descendus dans les rues pour protester contre ce qu’ils considéraient comme un coup d’état électoral. La riposte de l’armée fut brutale et terrible : au moins 15 personnes tuées, sans compter les dizaines de blessés que les militaires traquaient jusque dans les hôpitaux. Tout cela a été tu, et aucune enquête officielle n’a été ouverte. Dans le silence et l’indifférence totale de la communauté internationale, des hommes et des femmes ont été martyrisés pour avoir voulu vivre dans une société de justice et de démocratie.

 

« Personne ne veut vivre dans une société où la règle de droit cède la place à la règle de brutalité et au gangstérisme. Cela n’est pas de la démocratie, c’est de la tyrannie, y compris même si vous y mettez une élection. » Cette phrase, extraite de votre discours d’Accra (11/07/09), est encore présente dans nos esprits, et pourtant, il y a comme une dissonance entre ces propos pleins d’espérance et la realpolitik qui conduit les Etats-Unis à s’afficher avec des régimes infréquentables. Et celui de monsieur Ali Bongo en fait partie.

 

Aussi, Monsieur le Président, au moment où vous recevrez monsieur Ali Bongo dans ce sanctuaire des valeurs universelles de la démocratie qu’est la Maison Blanche, il serait utile que vous sachiez que votre hôte, depuis qu’il a pris le pouvoir en septembre 2009, a installé au Gabon un modèle de société rétrograde, caractérisé, entre autre, par :

 

- la dissolution du 1er parti politique de l’opposition (L’Union Nationale),

 

- l’interdiction de voyager à l’étranger pour certains leaders de l’opposition, particulièrement pour monsieur André Mba Obame dont l’état de santé est source d’inquiétude,

 

- les humiliations et persécutions répétées des adversaires politiques,

 

- le musellement des médias et des syndicats,

 

- l’utilisation systématique de l’armée pour interdire ou réprimer toute manifestation pacifique des citoyens,

 

- les interférences régulières des autorités politiques dans les affaires judiciaires.

 

Dans son dernier rapport publié le 16/05/11 et relatif à l’état de la Liberté dans le monde, le Haut Commissariat aux Réfugiés des Nations Unies (UNHCR) confirme ce douloureux constat : « le Gabon n’est pas une démocratie électorale ». Et c’est avec le dirigeant aux pouvoirs exorbitants de ce « pays sans liberté » que vous allez vous entretenir. Nous espérons que vous en profiterez, Monsieur le Président, pour lui rappeler que pas plus que le Gabon, « L’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts, elle a besoin d’institutions fortes. »

 

A Accra, vous nous avez promis le changement et l’espoir. Et pour que la réalité ne les consume pas insidieusement, nous n’aurons de cesse, jour après jour, de rappeler les Etats-Unis à cet engagement capital : « soutenir ceux qui agissent de manière responsable et isoler ceux qui ne le font pas ».

 

En espérant que notre message aura retenu votre attention,

 

Nous vous adressons, Monsieur le Président, nos salutations distinguées.

 

Le 8 juin 2011,

Dr Alphonse Louma Eyougha,

Président de l’ONG « Agir pour le Gabon ».

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1 juin 2011 3 01 /06 /juin /2011 13:08

11 mai 2011

Source: Le Post

MMB

 

 

«Tout pouvoir sans bornes ne saurait être légitime.» Montesquieu

 

Le Gabon est une illustration flagrante de ce type de pouvoir :

 

La présidence de la République = PDG

L’Assemblée nationale avec son président à vie = PDG

Le Sénat = PDG

La Cour constitutionnelle avec sa présidente à vie = PDG

Le CNC = PDG

Les médias d’Etat = PDG

Le Gabon  = Etat-PDG = Etat-Bongo = pouvoir sans bornes

 

Pour justifier le report des élections législatives, Ali Ben Bongo a déclaré le 10 mai 2011 : « J'ai écouté les différentes déclarations des représentants des partis ; je vais saisir la Cour constitutionnelle dans les meilleurs délais afin qu'elle statue sur la position consensuelle qui plaide en faveur du report des élections législatives. Il y a un inconvénient important au regard de la légalité que je ne peux mettre de côté. [...] Je vais saisir la Cour constitutionnelle. [...] J'espère qu'elle pourra nous éclairer rapidement sur la marche à suivre, sans préjuger de sa réponse car la légalité est importante et ne peut être prise à la légère. » Voilà un président usurpateur, auteur d’un coup d’Etat électoral en 2009 (ainsi que l’a bien démontré le documentaire de Patrick Benquet sur France 2), qui, après avoir arraché à la hussarde l’investiture du PDG, s’être opposé de toutes ses forces au report des élections présidentielles, se pare maintenant  des oripeaux de la légalité. On croit rêver ! C’est l’une des raisons de ma lettre à la jeunesse gabonaise. Il ne faut pas s’endormir, se laisser tenter par le nouveau chant de sirènes d’Ali Ben Bongo. Il ne faudrait jamais accepter un pouvoir qui s’est imposé à la majorité des Gabonais par la force et la violence.


Les pages qui vont suivre sont tirées d’un livre à paraître bientôt aux Editions L’Harmattan. Titre : LETTRE A LA JEUNESSE GABONAISE   

 

Chapitre I - Résister à la monarchisation du pouvoir

 

Je vais m’adresser à toi par le tutoiement. J’emploie le « tu » pour un souci de proximité, afin qu’il n’y ait pas de distance entre nous. De cette manière, chaque jeune Gabonais qui aura ce petit livre entre les mains pourra se sentir directement concerné par son propos. 

 

D’abord, il faut que tu saches une chose : je n’ai rien contre la personne d’Ali Ben Bongo. Qu’il soit né au Biafra ou à Lékoni m’importe peu. Je le respecte en tant que compatriote et être humain. En revanche, je suis viscéralement opposé au modèle de pouvoir qu’il incarne, et dont il a hérité de son père. Tu dois d’autant plus t’opposer à ce modèle politique qu’Ali Ben Bongo a usurpé le poste de président de la République. Il a commis impunément le même type de forfaiture que Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire et Robert Mugabé au Zimbabwé. Un crime qui leur a valu le courroux de la communauté internationale et risque de conduire Gbagbo devant les tribunaux.

 

Il y a eu un hold-up électoral au Gabon en 2009. Ce fait est désormais inscrit dans l’histoire de ton pays. Le monde entier le sait. Nous avons en eu la confirmation grâce à un documentaire (« Françafrique : raison d’Etat »), réalisé par Patrick Benquet et diffusé sur France 2, le jeudi 9 décembre 2010. Des hauts fonctionnaires français y attestent de l’inversion des résultats électoraux au Gabon en faveur d’Ali Ben Bongo.

 

Souviens-toi de l’année 2009 au Gabon. Une année historique. Le 8 juin, Omar Bongo meurt en Espagne. Les Gabonais versent des larmes de tristesse et de joie. Ils sont tristes de voir disparaître un proche. Ils sont aussi heureux à l’idée que cette mort marque le début d’une ère nouvelle. Ils rêvent de Renaissance. Hélas ! Les pauvres Gabonais tiraient des plans sur la comète. Dès l’annonce du décès de Bongo, son fils, alors ministre de la Défense, s’empressa aussitôt de fermer les frontières du pays en toute illégalité. Sans en référer au Premier ministre. Il n’a rien à foutre des procédures. Il emmerde la Constitution. La loi, il s’en tape. Le coup d’Etat venait d’être enclenché. L’élection présidentielle, organisée quelques semaines plus tard, n’allait être qu’un trompe-l’œil. Une formalité. La succession avait été préparée de longue date, qui allait transformer le Gabon en une monarchie de facto.

 

Monarchie ? Je n’emploie pas ce mot au hasard. Je vais étayer mon argument en te racontant une petite histoire. Un jour de l’année 1986, Ali Ben Bongo est en voyage à Paris. Son père l’a envoyé porter à Jacques Chirac, alors Premier ministre, un « message d’une haute importance ». Le message en question proposait l’instauration d’une monarchie héréditaire au Gabon. Nous devons cette information à Jacques Foccart, qui la dévoile dans de second tome de ses mémoires, Foccart parle(1995). Certes la France n’a pas accédé à la demande des Bongo, l’histoire a parfaitement suivi le cours prévu : la mise en place, au Gabon, d’un régime politique de type monarchique. Pour t’en apercevoir, je te conseille de faire attention à la dernière révision de la Constitution qui a eu lieu en décembre 2010. Elle a définitivement affaibli la démocratie par un renforcement des pouvoirs de l’exécutif déjà excessifs : désormais le président peut décider de reporter, de sa seule volonté, les élections présidentielles et parlementaires. Il peut tranquillement proroger son propre mandat de même que celui des députés. Tu n’as pas besoin d’avoir une licence en droit  pour comprendre qu’une telle révision constitutionnelle vise un seul objectif : la transformation de la République en un régime proche de la monarchie. Ce à quoi travaillent les Bongo depuis toujours : concentrer, à leur propre bénéfice, les pouvoirs politiques, militaires, économiques, financiers au sein de leur famille en y associant quelques amis et sous-fifres. De même que le roi Louis XIV, au 17ème, affirmait que « l’Etat, c’est moi », les Bongo se sont octroyés pareillement le droit de faire tout ce qu’ils veulent au Gabon sans que quiconque leur fasse des reproches. Pendant que toi et des milliers de jeunes de ton espèce retournez les décharges dans les matitis à la recherche de votre pitance, Ali Ben Bongo et ses copains du PDG dilapident l’argent de l’Etat, achètent des hôtels particuliers à Paris, d’immenses villas en Californie, des voitures de luxe, se livrent à du tourisme diplomatique à travers les quatre coins du monde, projettent de dépenser des sommes astronomiques dans la fabrication des cartes d’électeurs, sachant que, biométrie ou pas, aucune élection ne sera transparente au Gabon tant que les Bongo et le PDG auront la mainmise sur l’appareil de l’Etat. Ils ne pourront jamais organiser des élections pour les perdre. Et voilà qu’on entend investir entre 30 et 100 milliards de francs CFA dans les cartes biométriques. Des bouts de carton valent mille fois plus que les êtres humains : pareille somme d’argent n’a jamais été dépensée pour le bien-être des Gabonais. Ali Ben Bongo et ses acolytes du PDG s’autorisent tous ces abus parce que l’Etat gabonais leur appartient. Ils n’ont rien à foutre de toi ni de tous les crèves-la-dalle et crèves-le-palu des bidonvilles.

 

Autour de toi règnent la misère et la désolation. D’innombrables Gabonais vivent dans des difficultés. Ils ont du mal à se soigner, à se nourrir, à envoyer leurs enfants à l’école, à se déplacer. En économie, on parle d’indice de développement humain. Celui du Gabon est très bas. Alors tu te poses la question suivante : mon pays regorge de ressources naturelles, pourquoi ses habitants sont-ils aussi pauvres que les populations d’Haïti ?

 

La pauvreté d’Haïti, première nation noire au monde à avoir conquis son indépendance, s’explique par trois principaux facteurs : 1/le pays n’a pas hérité d’une économie viable après l’abolition de l’esclavage, 2/ il a connu une instabilité politique chronique tout au long de son histoire en raison des coups d’état à répétition, 3/il ne dispose pas de ressources minières comme le Gabon. Le malheur haïtien a donc des racines à la fois politiques, historiques et naturelles.

 

Si la situation politico-économique d’Haïti est très différente de celle du Gabon, comment est-il possible que les bidonvilles de Libreville ressemblent à ceux de Port-au-Prince ? Tu n’as pas besoin de te creuser la tête. La prolifération des bidonvilles à Libreville traduit la négation de tes droits en tant qu’être humain. Elle résulte de l’échec d’un modèle de pouvoir, de la faillite morale des Bongo et de leurs acolytes, qui disposent de tous les outils pour développer ton pays et améliorer tes conditions de vie. Ils n’ont rien fait. Omar Bongo Ondimba l’a reconnu lui-même au crépuscule de sa vie lorsqu’il déclarait : 

 

Dieu ne nous a pas donné le droit de faire du Gabon ce que nous sommes en train de faire. Il nous observe, il dit amusez-vous ; mais le jour où il voudra aussi nous sanctionner, il répare. 

 

Malheureusement, Dieu n’a rien réparé. Au contraire, il a condamné le Gabon au joug éternel de la famille Bongo. Ton pays continue d’être un objet « d’amusement » pour ses dirigeants illégitimes. Malgré les pseudo-discours sur l’émergence.

A suivre

 
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25 janvier 2011 2 25 /01 /janvier /2011 22:24

25 janvier 2011

Congoinfos.com

 

L'opposant gabonais André Mba Obame, qui conteste l'élection d'Ali Bongo à la tête du Gabon depuis 2009, s'est autoproclamé mardi à Libreville président et annoncé la composition de son gouvernement dans une déclaration diffusée par sa télévision TV+.

 

Citant un article de "la déclaration des droits de l'Homme et du citoyen de 1793" qui évoque "l'insurrection"Mba-Obame-copie-1.jpg comme droit "quand le gouvernement viole le droit du peuple", M. Mba Obame a implicitement invité ses compatriotes à suivre l'exemple de la Côte d'Ivoire, où deux présidents proclamés se disputent le pouvoir, et de la Tunisie, où une révolte populaire a renversé le président Zine el Abidine Ben Ali."Nous y sommes. Prenons nos responsabilités. (...) Nous ne sommes pas plus lâches que les Ivoiriens, nous ne sommes pas plus lâches que les Tunisiens. Alors, l'Histoire est en marche, on y va"!, a-t-il dit après avoir annoncé le nom de son "Premier ministre": le Dr Raphaël Bandega Lendoye, professeur à l'Université Omar Bongo de Libreville."Désormais, il n'y a pas d'autre voie possible: le Gabon doit être dirigé par celui que les Gabonaises et les Gabonais ont réellement choisi", a encore affirmé André Mba Obame, faisant référence à lui-même.

 

Selon les images de TV+, cet ex-ministre de l'Intérieur qui a toujours contesté les résultats de la présidentielle organisée le 30 août 2009, a prononcé sa déclaration et le serment de la Constitution gabonaise "consacrant l'entrée en fonction du président de la République" devant une foule nombreuse au siège de l'Union nationale (UN, opposition) parti qu'il a créé avec d'autres candidats déclarés battus aux urnes par Ali Bongo Ondimba.L'élection d'Ali Bongo, fils du président Omar Bongo Ondimba décédé en juin 2000, avait été validée par la Cour constitutionnelle après un long contentieux.

 

Ali Bongo a été investi en octobre 2009."Le vote des Gabonais est plus fort que la décision d'une Cour constitutionnelle aux ordres", cette institution, "en ignorant le vote du peuple gabonais pour servir les intérêts d'un clan et imposer son candidat à la tête du pays, s'est disqualifiée d'elle-même", a estimé M. Mba Obame, expliquant avoir pris le temps de la réflexion avant de se proclamer président quinze mois après le scrutin."J'avais décidé qu'il était de ma responsabilité de vainqueur de cette élection de privilégier l'intérêt supérieur de notre pays et accepter la mort dans l'âme l'inacceptable en laissant l'imposture s'installer au pouvoir. C'est pourquoi à l'époque, je n'avais pas donné le mot d'ordre que tous attendaient et que plusieurs me suggéraient fortement. Je ne vous avais pas demandé à l'époque de descendre dans la rue", a-t-il dit, sans toutefois appeler clairement à des manifestations de rue.

 

Après la déclaration de M. Mba Obame, son "Premier ministre", le Dr Lendoye, dévoilé une liste de 19 personnes - y compris lui-même - composant son "gouvernement". Dans cette liste, l'ex-candidat à la présidentielle Bruno Ben Moubamba a le portefeuille de "ministre des Affaires étrangères".

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20 décembre 2010 1 20 /12 /décembre /2010 13:48

19 décembre 2010

 Cyberpresse 


Election présidentielle truquée: L'opposition demande la démission d'Ali Bongo


Le président de l'Union nationale (UN), un des deux principaux partis d'opposition du Gabon, a demandé samedi la démission du président Ali Bongo Ondimba et l'arrêt de la révision de la Constitution.

 

"L'Union nationale demande la démission d'Ali Bongo Ondimba et rejette son projet de révision de la Constitution", a affirmé Zacharie Myboto lors d'un meeting rassemblant un peu plus d'un millier de personnes au siège de son parti à Libreville.

Citant le documentaire "Françafrique" diffusé en décembre par la chaine publique française France2, M. Myboto a affirme: "Un extrait du documentaire (...) montre des autorités françaises (...) qui déclarent que l'élection présidentielle d'août 2009 remportée par Ali Bongo, fils d'Omar Bongo décédé en juin, a été bien truquée. Ces mêmes autorités confirment que c'est bel et bien André Mba Obame (actuel secrétaire exécutif de l'UN) qui avec 42% des suffrages a été élu président de la République".

Un orateur a promis de distribuer mille DVD à la foule de l'extrait en question. Dans cet extrait, Michel de Bonnecorse, ex-conseiller Afrique du président français Jacques Chirac affirme que les résultats ont été inversés. Michel de Bonnecorse a depuis parlé de "montage" de ses propos affirmant: "Je disais que la dernière rumeur du jour (...) c'était que c'était inversé (le résultat). En aucune façon, je n'ai endossé cette affaire, mais j'ai sans doute été maladroit".

"Ali Bongo n'a pas gagné il doit partir (..) Non à l'usurpation, non à la dictature non à toute forme de monarchisation du Gabon", a poursuivi M. Myboto.

Le président de l'UN a également demandé le soutien de la communauté internationale en vue des législatives de 2011. Pour lui, la révision en cours de la Constitution qui prévoit notamment "l'attribution de pouvoirs exceptionnels au président en cas de force majeure sans contrôle du parlement" montre qu'il y a une "volonté farouche de se maintenir coûte que coûte au pouvoir (...) C'est un recul des libertés publiques".

Plusieurs centaines de ses militants ont manifesté dans le calme devant l'Assemblée nationale, déserte le week-end, avec des banderoles sur lesquelles était écrit: "Sarkozy, Obama, Ping (président UA), Ban Ki-Moon. Gabon Côte d'Ivoire: deux poids deux mesures" ou "Communauté internationale, rendez-nous notre victoire. Y a pas que la Côte d'Ivoire".

"Si Gbagbo (le président de la Côte d'Ivoire) part, Ali (Bongo) doit partir". La France et Sarkozy mettent la pression à Gbagbo mais pourquoi Sarkozy n'a pas fait ça à Bongo. Ici aussi il y a eu un coup d'Etat électoral", a affirmé à l'AFP, Pierre, un militant de 37 ans.

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8 décembre 2010 3 08 /12 /décembre /2010 22:25

8 décembre 2010

LVDPG

 


Devant le Projet de réforme constitutionnelle et la dérive monarchique du pouvoir, nous disons non !!!!

 

Plusieurs associations et mouvements de la DIASPORA gabonaise organisent pour la première fois: 

Une rencontre d'une importance capitale à Paris le 11 Décembre 2010 à partir de 14h, dans l'Amphithéâtre de l'université Paris 8 Vincennes-St Denis à St Denis
 
(Entrée en face de la sortie du Métro: Saint Denis Université)
 

Tous les gabonaises et tous les gabonais, soucieux des problèmes qui minent notre chère nation et préoccupés par notre avenir commun sont priés vivement d'y prendre une part active et de diffuser cette information.
 

Y sont également conviés, tous les amis du Gabon et de l'Afrique, combattant pour la libération de nos peuples et la restitution de nos biens.
 

N.B: Une importante surprise nous y attend
 

 

John Kennedy dit "ne demandes pas ce que ton pays peut faire pour toi mais ce que tu peux faire pour ton pays."
 

Le collectif des associations et des mouvements du Gabon

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2 décembre 2010 4 02 /12 /décembre /2010 10:16

1er décembre 2010

 Blog « Le Gabon énervant »

 

 

 Nous sommes tombés sur un magazine londonien qui parlait des biens immobiliers de la famille Bongo et avons voulu vous en faire partager les photos illustratives de l’utilisation de VOTRE argent. Mais ce qui nous a le plus intéressé dans ces lectures fut un paragraphe tiré d’un article de l’hebdomadaire américain Time Magazine, dont l’auteur se remémorait un séjour à Libreville en 2007 selon les termes suivants :

 

“The President's disastrous legacy is only too apparent in Gabon's two main cities, the capital Libreville and the economic center of Port-Gentil. Dealerships selling Land Rovers and Hummers (to negotiate all the giant potholes) thrive, while hypermarkets sell $400 bottles of wine and the city's restaurants and bars serve more champagne per capita than Paris. But the riches enjoyed by a few have made Libreville and Port-Gentil among the most expensive on earth. Despite its large size and seas teeming with fish, almost all food is imported from Europe, entrepreneurialism has all but evaporated, and the majority of Gabonese survive on the margins in ramshackle slums. On a visit to the capital in 2007, I found a community of thousands living on a rubbish tip behind one hypermarket, feeding themselves on the food thrown out for being past its sell-by date. Bongo, meanwhile, could be seen overhead twice a day, flying the few kilometers in the presidential helicopter from his presidential mansion to his office, then back again in the evening.”

 

TRADUCTION: « Le désastreux héritage du président est très apparent dans les deux principales villes du Gabon, la capitale Libreville et le pôle économique de Port Gentil. Les concessionnaires automobiles vendant Land Rovers and Hummers (pour négocier tous les nids de poules géants) font de bonnes affaires, pendant que les supermarchés vendent des bouteilles de vin à 400 dollars (200000 frs CFA), et les restaurants et bars servent plus de champagne par tête d’habitant qu’à Paris. Mais la richesse dont une infime partie de la population se prévaut, a fait de Libreville et Port-Gentil, deux des villes les plus chères du monde. Malgré sa grande superficie et sa mer pleine de poissons, pratiquement tout est importé d’Europe, l’entreprenariat s’est complètement évaporé, et la majorité des gabonais survie dans des bidonvilles. Pendant une visite dans la capitale en 2007, j’ai trouvé une communauté de plusieurs milliers de personnes vivant dans un bidonville derrière un hypermarché, et se nourrissant des poubelles et aliments avariés jetés par cet hypermarché. Bongo, pendant ce temps deux fois par jour, pouvait être remarqué survolant la ville dans son hélicoptère présidentiel, parcourant les quelques kilomètres qui le séparait de sa résidence à ses bureaux, le matin et le soir."

Qui ne comprend pas le message de ce paragraphe mérite de soutenir les Bongo. Quelqu’un a dit : « C’est en faisant n’importe quoi, qu’on devient n’importe qui !» voilà une citation qui s’applique parfaitement à ceux qui sans partage, gouvernent le Gabon depuis 43 ans. A cause de leur caprices et gout du dispendieux, au détriment du reste des gabonais, le minimum nécessaire au gabonais reste un vœu pieux. Au regard de la conduite d’Ali Bongo pendant les 14 derniers mois, nous pouvons dire que la mégalomanie des Bongo se porte à merveille. Des hôtels particuliers de 100 millions d’euros, et 30 bagnoles pour un total de 10 milliards de francs CFA, ont été ajoutés au patrimoine. Bien évidemment les bonnes habitudes et les traditions vieilles de 43 ans de dictature ne sauraient être abandonnées quand tout marche si bien au Gabon des Bongo qui se veut désormais émergent.



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2 décembre 2010 4 02 /12 /décembre /2010 10:10

2 décembre 2010

Joël Mbiamany-N’tchoreret

 

Cet article est le premier d’une série d’articles faisant état du paradoxe du développement au Gabon. Celui-ci présente les difficultés liées à l’accès à l’eau potable dans ce pays. Il montre que, au-delà des ressources fluviales abondantes dont dispose le pays, l’eau potable comme priorité dans le bien-être social n’a jamais été prise en compte dans le souci du développement du pays.

Cela est dû au statut ambigu du développement social où le rapport entre les visées économiques et celles du bien-être social a été profondément altéré par une évolution économique en vue de favoriser le paraître. Alors que nous aurions cru les nouvelles autorités enclines à fonder leurs ambitions sur la réalisation des projets socio-économiques essentiels au bien-être des Gabonais, le développement dit émergeant initie des projets de développement économique en faisant fi de ce qui est prioritaire pour les Gabonais.

Certes, en l’état actuel du pays, tout est prioritaire. Quoi qu’il existe des besoins d’existence qui ne peuvent attendre. Lorsqu’on est un gouvernement qui veut faire émerger les citoyens de leur abîme, il faut savoir connaître leurs besoins immédiats. En l’occurrence, l’accessibilité à l’eau potable pour tous à moindre frais est une priorité nationale d’importance. Au regard de nos critiques, nous proposons une voie de sortie de ce drame que le gouvernement peut emprunter.

L’accès à l’eau potable pour tous est une priorité mondiale

En vérité, un pays qui manque d’eau potable ou qui en fait une ressource rare est un pays qui ne peut ni nourrir adéquatement sa population, ni se développer socialement de façon harmonieuse. D’ailleurs, le NEPAD considère désormais l’accès et la consommation en eau par habitant comme un indicateur du développement économique. Autrement, «dis quelle est la propension d’accès à l’eau potable dans ton pays, pour que l’on te dise quel est son niveau de développement économique».

Selon une étude des Nations Unies, l'eau deviendrait, d'ici à 50 ans, un bien plus précieux que le pétrole. C’est dire toute l’importance d’investir adéquatement dans cette ressource que d’aucuns appellent déjà « l’or bleu».

Pour cela, le 22 mars 2005, l’Organisation des Nations Unies lançait la décennie (2005-2015) : L'eau, source de vie. À cet effet, elle rappelait que l’épuisement et la dégradation des réserves d’eau douce due à une croissance démographique rapide et à un développement mal géré étaient la source des problèmes d’accession à l’eau potable et qu’il convenait, pour redresser la barre, d’instituer des politiques de développement permettant l’accessibilité à tous, à moindre frais, de cette ressource essentielle à la vie. Laquelle accessibilité commande, pour le cas du Gabon, de revoir les ambitions, les finalités et les façons de produire et de distribuer l’eau potable dans l’ensemble du territoire national.

En effet, l’embarras d’accessibilité à l’eau potable crée des difficultés de vie pour les populations. Selon Jeune Afrique, «A Libreville, qui compte quelque 600.000 habitants, des résidents sont quotidiennement contraints de veiller jusque tard dans la nuit pour faire des réserves d'eau. Les coupures prolongées, jusqu'à plusieurs jours d'affilée, ont entraîné récemment, selon la presse locale, des manifestations de protestations dans des quartiers populaires».

Pourtant, contrairement à bien des pays ou régions du monde, le Gabon est couvert d’eaux sur une superficie qui représente plus d’un quart du territoire national. Repartie en de nombreux cours d’eau dans toutes les régions, cette eau devrait être à la portée de tous les Gabonais quel que soit l’endroit où ils vivent. Néanmoins, son accès est calamiteux.

La thèse soutenue dans ce texte est que l’insuffisance des infrastructures due à leur vieillissement et à leur non renouvellement et modernisation défavorisent l’accessibilité à l’eau potable pour tous en qualité et en quantité suffisante. Le sous financement et le vieillissement des infrastructures résultent de l’inexistence d’une politique gouvernementale d’accès à l’eau potable. L’État doit dans l’immédiat, suivant un cadre de développement durable ambitieux, élaborer une politique d’accès à l’eau potable. Cette politique doit être accompagnée d’un cadre d’investissement public quinquennal pour renouveler les infrastructures en vue d’étendre et de rendre efficientes la production et la distribution de l’eau potable.

Quel est le problème de l’accessibilité à l’eau potable au Gabon?

Les difficultés d’accessibilité à l’eau potable sont de l’ordre de sa pénétration en quantité suffisantes aussi bien pour les populations vivant dans les zones rurales que celles vivant en zones urbaines. Dans les zones rurales, à cause sans doute d’une densité faible (1 habitant au 4 km2) et de laquelle résulte l’impossibilité de réaliser des économies d’échelle intéressantes, on note une absence d’infrastructures pour satisfaire à la demande des populations.

D’après les données recueillies au ministère de la santé et celui de la planification, de même qu’auprès de la société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG), seul 25% de la population vivant en zone rurale a accès à l’eau potable provenant des structures de l’État ou de la SEEG. En zone urbaine ce taux est de 66%. Le taux de pénétration de l’eau potable en milieu rural est ainsi évalué à 23% en moyenne dont 70% par les pompes à motricité humaine et 9% par les systèmes hydrauliques villageois. Le milieu urbain est là où l’on retrouve 80 % des Gabonais.

C’est là justement où les populations sont confrontées aux plus grandes difficultés d’accès à l’eau potable. La vétusté des infrastructures (le taux élevé de pannes, les défaillances dans la gestion et le suivi de l’exploitation des ouvrages) et l’absence de financement d’envergure illustre la difficulté de répondre adéquatement à la demande, faisant de l’eau potable une ressource rare.

La mauvaise gestion de la SEEG

Au-delà de l’absence d’une politique de l’eau, les difficultés d’accès à l’eau potable sont tributaires d’une gestion défaillante de SEEG. Déjà en 1987 dans une mission télévisée (dite des dossiers de la RTG), il avait été démontré que les ministres et les hauts cadres politiques du PDG et de l’État ne payaient pas leur compte d’eau et d’électricité. De plus, la SEEG comptait un nombre impressionnant de hauts cadres avec des salaires qui défiaient toute concurrence.

Ces salaires ne correspondaient pas au rendement attendu de l’entreprise. L’existence d’une masse salariale importante avec un personnel pléthorique de même que le non recouvrement de plusieurs impayés faisait de la SEEG une organisation à but non lucratif. On se souciait peu de dégager des profits pour parer aux imprévus et réinvestir dans les infrastructures.

Conséquemment, selon les conclusions de l’audit fait en vue de la privatisation de la SEEG, les derniers investissements faits dans les infrastructures de production et de distribution d’eau au Gabon datent du début des années quatre-vingt. Il en résulte une désuétude avancée des infrastructures de production et de distribution d’eau.

Les insuffisances dans l’entretien des infrastructures et le manque de financement de nouvelles machines de production et d’outils de distribution favorisent une insuffisance de l’offre de l’eau. Ils entraînent des pénuries dans la consommation quotidienne des Gabonais. La situation de la dégradation des infrastructures est telle que pour rétablir seulement l’équilibre de la demande et de l’offre d’eau, par rapport à 1990, il faut une espèce de plan Marshall.

L’absence d’une politique d’accès à l’eau potable

Le principal dilemme des difficultés d’accès à l’eau potable sont essentiellement liées à l’inexistence d’une politique de l’eau. Ne dit-on pas que gouverner c’est prévoir. Il n’y a au Gabon aucun cadre légal sur l’eau et encore moins des principes publics pour favoriser un accès en eau en qualité et en quantité pour tous. Dans la plupart des pays dits modernes, le lotissement urbain en vue d’occuper les espaces d’habitation s’accompagne d’un plan de distribution d’eau fondé à la fois sur l’expansion urbaine, sur l’évolution démographique et sur les besoins de la croissance économique.

Au Gabon, la production et la distribution de l’eau est une gestion à vue, en d’autres mots, sont improvisées. «Les tuyaux sont branchés les uns après les autres pour répondre à une demande non ordonnée». Dans la plupart des villes modernes, pour répondre à la demande d’eau les gouvernements se donnent une politique de consommation de l’eau.

Cette politique entraîne généralement une stratégie visant à s’assurer, ce faisant, de répondre adéquatement à la demande, en recyclant l’eau usée pour la remettre dans le système de production, en s’assurant de mieux protéger la santé publique et ainsi de satisfaire aux conditions d’accessibilité à l’eau potable aussi bien pour les ménages que pour les entreprises. En vue de parvenir à une telle planification, les autorités gabonaises doivent considérer l’eau telle un constituant vital du bien-être social et comme un instrument de développement socio-économique.

La nécessité d’investir d’importants capitaux

Pour permettre l’accessibilité à l’eau en qualité et en quantité suffisante pour tous, sur l’ensemble du territoire, il faut investir dans la construction d’infrastructure de production et de distribution d’eau potable de même que des infrastructure de traitement des eaux usées. Nous avons calculé cet investissement, dans le programme de campagne à l’élection présidentielle de M. Bruno Ben Moubamba, à 200.000 millions d’euros, soit environ 130 milliards de francs CFA.

Au regard du poids du marché gabonais et du pouvoir d’achat des Gabonais, un tel investissement ne peut être fait le secteur privé. Il faut en effet compter près de 20 ans de consommation, avec le pouvoir d’achat actuel des Gabonais, pour que le secteur privé réalise des bénéfices probants. Un tel délai ne peut encourager des investissements privés qui doivent régler le problème de la vétusté du réseau d’aqueduc et normaliser la production et la distribution de l’eau. À moins, évidemment de considérer le coût de la consommation d’eau potable similaire à celui de la consommation de l’essence.

La stratégie de réinvestissement dans des infrastructures

Le manque et la défaillance des infrastructures est un obstacle majeur à la satisfaction en eau des besoins des populations, au développement des entreprises et à la réalisation des objectifs du développement prescrits dans le plan mondial de la décennie eau source de vie. En effet, le pays est confronté au double défi d’une demande croissante et du vieillissement d’équipements d’une grande partie de ses infrastructures, qui pourrait entraver la croissance et le développement durable.

Les besoins d’investissements en infrastructures qui concernent les services d’utilité collective tels que les télécommunications, l’électricité, les transports, l’eau et l’assainissement sont estimés à plus de 2 milliards d’euros d’investissement pour les cinq prochaines années. S’il faut dégager des montants aussi élevés, le gouvernement devra mobiliser toutes les sources possibles des capitaux en investissement sans toucher aux besoins des autres secteurs du développement comme le logement social, les infrastructures de santé, les infrastructures scolaires et universitaires. Il apparaît clairement que le niveau d’investissement requis pour les infrastructures de production, de traitement et de distribution d’eau ne peut se faire uniquement par le trésor public.

Les principes d’élaboration d’une politique d’accès à l’eau potable

Pour répondre aux besoins en infrastructures, le gouvernement ne saurait ignorer la solution qui consiste à favoriser la participation du secteur privé dans un Partenariat Public Privé (PPP). Cette collaboration PPP ne suppose pas une privatisation absolue du réseau de la production, du traitement et de la distribution d’eau.

Un PPP est une initiative de collaboration entre les secteurs public et privé qui est fondée sur des liens à long terme et sur un partage des ressources, des risques et des bénéfices. Cette collaboration a l’avantage d’apporter les capitaux dont a besoin le pays et en servant de garant à l’investissement du secteur privé.

Elle permettra de faire bénéficier le public d’un environnement plus concurrentiel et de mobiliser l’expertise technologique et les compétences de gestion du secteur privé dans l’intérêt public. Dans plusieurs pays industrialisés, la participation du secteur privé aux infrastructures a contribué ces dernières décennies à accroître la couverture et l’efficience des services d’infrastructure.

Mais pour attirer les investissements privés, il importe que le gouvernement dévoile les ambitions de développement en infrastructures dans une politique de développement durable ambitieuse. À n’en point douter, cette politique et le cadre légal qu’il mettra en œuvre aidera le gouvernement, qui recherche les capitaux au développement des infrastructures à attirer les investissements nécessaires et à mobiliser les ressources du secteur privé au bénéfice de l’ensemble de la société. La politique d’accès à l’eau potable guidera le gouvernement dans la participation d’entreprises privées aux solutions pour améliorer la production, le traitement et la distribution de l’eau potable.

Cette politique ne devra pas être interprétée comme devant conduire la privatisation ou la gestion privée des infrastructures à capitaux publics. Le choix entre la fourniture privée ou publique des services d’infrastructure doit se faire en fonction d’une évaluation objective de ce qui sert le mieux l’intérêt public.

Les facteurs à prendre en compte sont les niveaux actuels de fourniture des services et l’état des équipements, l’accessibilité financière pour les ménages et les entreprises, la couverture des réseaux, l’efficacité opérationnelle, l’entretien sur le long terme des installations ainsi que la viabilité sociale et environnementale. La décision doit être également fonction de l’échéance à laquelle les améliorations sont nécessaires et des sources de financement disponibles.

La politique d’accès à l’eau potable sera ainsi conçue comme une première étape pour faire participer le secteur privé à la construction des infrastructures, en leur proposant à cet effet un catalogue systématique d’orientations dans le cadre de la stratégie de développement durable et à la lumière de la situation et des besoins du pays. Elle visera à établir des prescriptions détaillées ou à donner des conseils techniques sur des aspects particuliers de l’investissement en infrastructures, de la formulation des contrats ou de la réglementation à respecter.

Pour conclure, le besoin d’écrire cet article et ceux qui suivront vient de l’état de frustration que l’on développe lorsqu’on examine le piétinement dans lequel se trouve le pays. On se trouve ainsi à se poser la question qu’est-ce que je ferai de mieux si j’étais à leur place. Nous savons qu’à l’état actuel du pays tout est une question de priorité et que l’état de nos finances lamentable ne permet de les satisfaire en même temps.

Le gouvernement s’emploie semble-t-il à vouloir créer des pôles économique en construisant des zones dites industrielles. Il n’y a pas de mal à cela si c’est bien pensé et bien construit. Retenons simplement qu’un gouvernement n’agit pas comme une entreprise privée qui recherche avant tout à réaliser des profits financiers élevés.

La décision de faire tel ou tel investissement public relève donc rarement de la rentabilité immédiate que du besoin immédiat des populations. De fait, l'État doit raisonner en termes des besoins immédiats des populations. L’investissement dans la production, le traitement et la distribution de l’eau potable est une question de bien-être social vital. Le gouvernement a l’obligation d’investir dans ce secteur sans plus attendre.

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30 mai 2010 7 30 /05 /mai /2010 22:12

30 mai 2010

L'Express/Gaboneco

 

 Le journal français l’Express a rapporté, le 27 mai dernier, que le bien immobilier acquis par Ali Bongo pour le compte de l’Etat gabonais en vue d’abriter les nouveaux locaux de l’ambassade du Gabon en France, aurait coûté 100 millions d’euros, soit près de 65,5 milliards de francs CFA.



© D.R. Une vue de l'hôtel particulier situé 51 rue de l'Université dans le 7e arrondissement de Paris, acquis par l'Etat gabonais pour abriter les nouveaux locaux de l'ambassade du Gabon en France

Une vue de l'hôtel particulier situé 51 rue de l'Université dans le 7e arrondissement de Paris, acquis par l'Etat gabonais pour abriter les nouveaux locaux de l'ambassade du Gabon en France

La présidence gabonaise a annoncé le 19 mai dernier l’acquisition de nouveaux locaux à Paris pour héberger les services de l’ambassade du Gabon en France et améliorer les capacités d’accueil et d’hébergement de la représentation diplomatique gabonaise dans la capitale française.

Le communiqué expliquait que le bâtiment situé rue de l’Université, dans le 7e arrondissement de Paris, a été acquis «en toute transparence» et que «cette décision du chef de l’Etat contribue à offrir à notre pays, aux résidents gabonais en France et en Europe, un espace d’échanges, de travail et d’hébergement pour les délégations gabonaises afin de réduire notablement les frais d’hôtel lors des missions officielles» , ainsi que de «rationaliser et rentabiliser l’utilisation des finances publiques à court, moyen et long terme» .

Cependant, «Ni le coût de l'opération, ni l'adresse exacte du pied-à-terre» , n’avaient été indiqués dans le communiqué, fait remarquer l’Express le 27 mai dernier.

Citant "Le Canard Enchaîné" du 26 mai, l’Express rapporte que la transaction d'un montant d'environ 100 millions d'euros, soit près de 65,5 milliards de francs CFA, porterait sur un hôtel particulier détenu jusqu'alors par la famille Pozzo di Borgo, dont plusieurs membres résideraient encore dans les étages aménagés en appartements.

Le journal français poursuit en expliquant que le rez-de-chaussée de l’immeuble, précisément situé au 51 rue de l’Université, et doté de somptueux jardins, aurait accueilli de nombreuses soirées huppées parisiennes, comme le 15e anniversaire de l’Eurostar en novembre dernier, un défilé de la styliste anglaise Vivienne Westwood ou encore un cocktail Dom Pérignon parrainé par Karl Lagerfeld, qui aurait également vécu un temps à cette adresse.

Sur la bâtisse elle-même, l’Express raconte qu’elle a été construite à partir de 1706 par l'architecte Pierre Cailleteau, dit Lassurance, doté d'un portail attribué à Claude-Nicolas Ledoux. D’abord appelé hôtel de Longueil, il aurait été rebaptisé ensuite au gré des cessions d'Angervilliers, puis de Soyecourt et aurait finalement été remanié au 19e siècle par Joseph-Antoine Froelicher pour le compte des Pozzo di Borgo.

 


 

 

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21 mai 2010 5 21 /05 /mai /2010 09:41

Daniel Mengara

BDP

5 mai 2010

 

 

Quelques mois seulement après que le Congrès américain avait épinglé Ali BONGO et son défunt père Omar BONGO ONDIMBA pour une affaire de détournement et de blanchiment d’argent volé, voilà que l’affaire rebondit, cette fois du côté de Malte, où le gouvernement maltais vient de dénicher 7 millions d’Euros dissimulés sur un compte dans ce pays par BONGO père et fils.

  

Outre, donc, les 70 comptes de la famille BONGO dénichés en France par la justice française en 2009, c’est à un véritable réseau de comptes emplis d’argent gabonais détourné par les BONGO que l’on a désormais affaire. De New York à Paris, de Paris à Monaco (où deux comptes à la Banque populaire de la Côte d’azur et à la banque Pasche contenant 2,4 millions d’Euros – soit 1,7 milliards de CFA - et appartenant à Edith Lucie BONGO, feu l’épouse de feu le dictateur Omar BONGO, ont été découverts), en passant par Malte et Beijing, la galaxie financière des BONGO est immense et tentaculaire.

 

 La chronologie de cette affaire montre une implication directe du Président gabonais actuel, Ali BONGO ONDIMBA. En voici le sommaire :

 

 Jeudi 5 février 2010 : Outre les détournements liés aux affaires familiales des BONGO aux Etats-Unis qu’il étale au grand public, avec notamment la confirmation de l’affaire des 25 millions de dollars donnés en cadeau par Ali BONGO à son ancienne épouse Inge Lynn COLLINS BONGO en 2006 pour s’acheter une villa dans le quartier sélect de Malibu aux abords de Los Angeles, ou même les 130 millions de dollars (66 milliards de FCFA) épinglés sur un compte d’Omar BONGO ONDIMBA à la CITIBANK de New York par le Sénat américain en 1999, un nouveau rapport du même Sénat en 2010 fait une analyse accablante des "opérations financières douteuses qui auraient été menées aux Etats-Unis en 2006 par l’ancien président gabonais Omar BONGO ONDIMBA, aujourd’hui décédé, et par des membres de sa famille, dont son fils Ali, qui lui a succédé" (AFP).

 

 Selon toujours l’AFP, "le document de 330 pages publié ce jeudi 05 février 2010 indique que l’ancien président et son fils, alors ministre de la Défense, ont déboursé 18 millions de dollars pour s’offrir les services d’un lobbyiste américain Jeffrey BIRRELL. Leur but : acquérir six véhicules blindés et six avions militaires C-130". 18 millions de dollars, c’est près de 9 milliards de FCFA. L’affaire remontait à 2006.

 

 Dimanche 2 mai 2010 : L’affaire rebondit. On apprend d’un journal maltais, Malta Today, que le Ministre des finances maltais aurait lancé une enquête sur les avoirs d’Omar BONGO ONDIMBA dans un compte que le gouvernement maltais vient de découvrir à la Fimbank. Et comme pour bien montrer à quel point Omar BONGO ONDIMBA se confondait à l’Etat gabonais, le compte supposé appartenir à l’Etat gabonais avait, bizarrement, comme bénéficiaire et ayant droit, S.E. Omar BONGO ONDIMBA qui, à son tour, devait passer par son contact parisien, en la personne de François MEYER, avocat.

 

 Cette affaire éclabousse de nouveau Ali BONGO parce que les 7 millions d’Euros en cause sont le "reliquat" des 18 millions de dollars (14 millions d’Euros) qu’Omar BONGO ONDIMBA et Ali BONGO avaient fait transférer dans les comptes américains de Jeffrey BIRRELL pour s’acheter ses services de lobbying dans le cadre de leur tentative d’acquérir six véhicules blindés et six avions militaires C-130 pour le compte, soi-disant, de l’armée gabonaise.

 

 Mais, l’affaire n’ayant apparemment pas abouti, les 14 millions d’Euros se sont bizarrement évaporés, ne laissant qu’une trace d’un million de dollars payés à BIRRELL en 2006 pour ses "bons et loyaux services" et, maintenant, les 7 millions d’Euros que l’on vient de découvrir à Malte, dissimulés, de toute évidence, par Ali BONGO et son papa.

 

 Le rôle de BIRRELL, comme l’avait bien expliqué le Sénat américain, était de recevoir, en les comptes de sa compagnie aux Etats-Unis, les 18 millions de dollars et autres versements devant servir dans le cadre des procédures accompagnant l’achat du matériel militaire. Il lui appartenait par la suite, une fois l’argent reçu, de le distiller sur des comptes additionnels aux Etats-Unis et dans le monde selon les directives d’Ali BONGO et de son père.

 

 BIRRELL, selon Malta Today, avait en effet pu obtenir l’autorisation du gouvernement américain pour l’achat des fameux véhicules et avions militaires, mais après que le deal avait échoué, il ne restait plus des 18 millions de dollars que 9,2 million (7 millions d’Euros) que BIRRELL transféra, non pas sur un compte au Gabon, mais sur un compte … maltais.

 

 Les transactions d’Omar BONGO ONDIMBA et de sa famille, semble-t-il, obéissaient toujours aux mêmes procédures douteuses. C’est d’ailleurs ce qui a poussé le Sénat américain à conclure que "ces transactions doivent êtres vues comme suspectes car elles ont permis au président Omar BONGO ONDIMBA de détourner des sommes considérables du Gabon et de les faire passer par les circuits internationaux de transfert d’argent (avec pour effet de les blanchir) vers des comptes pas directement associés à lui, rendant ainsi difficile toute traçabilité des mouvements de ces fonds, notamment de ceux transitant par les Etats-Unis avant d’atteindre leur destination finale".

 

 Vu qu’Ali BONGO, en tant que Ministre de la défense, était directement impliqué avec son père dans l’achat des fameux véhicules et avions militaires, il était forcément au courant de la destination finale des 7 millions d’Euros de reliquat (sans oublier la destination des autres 7 millions évaporés). 

 

 BONGO père et BONGO fils se retrouvent ainsi non seulement complices dans une affaire de détournement d’argent public, mais également au centre d’une filière de blanchiment d’argent volé du trésor public gabonais.
A y lire de près, le type de transactions incriminées ici était commun dans la galaxie des BONGO. On faisait semblant de sortir de l’argent du trésor public pour financer des projets internationaux aux apparences légitimes, mais on faisait par la suite sciemment échouer ces affaires pour créer la confusion et ainsi justifier l’évaporation de l’argent qui était alors tout simplement redirigé vers des comptes personnels ou familiaux, au travers justement d’intermédiaires comme les lobbyistes américains Jeffrey BIRRELL ou Jack ABRAMOFF, ou alors des juristes ou avocats français tels François MEYER.

 

 La culture de la corruption et des détournements est si généralisée au Gabon qu’elle engouffre près de la moitié du budget de l’Etat. La famille BONGO en est le plus grand bénéficiaire. 

 

 Par ailleurs, Omar BONGO ONDIMBA exerçait une véritable politique d’extorsion à l’encontre des compagnies pétrolières ou autres souhaitant s’investir au Gabon. D’où les 50 millions d’Euros (33 milliards de FCFA) que la compagnie Elf était obligée de lui verser à titre personnel chaque année en échange du droit d’exploiter du pétrole en terre gabonaise.

 

 Au vu de l’implication d’Ali BONGO auprès de son père au cours de la dernière décennie, surtout dans un contexte de plus en plus marqué par l’anticipation de l’après-BONGO, il y a fort à parier que celui qui se dit aujourd’hui le promoteur d’un "Gabon émergent" devra, au préalable clarifier son implication dans les activités scabreuses qui le situent aujourd’hui au sein d’un scandale qui, dans un pays de moralité et de droit, aurait dû mener soit à sa démission immédiate, soit à sa destitution par le Parlement.

 

 Mais au pays des BONGO, la loi c’est le président, et dans l’idée d’émergence que promeut le dictateur, il n’y a aucune place pour la moralité, encore moins les principes d’état de droit.

 

 Ali BONGO est arrivé au pouvoir suite à des fraudes massives qui l’ont vu succéder à son père dans un Gabon où l’exercice du pouvoir présidentiel semble être devenu une affaire de familiale et la prérogative des BONGO seuls, ce qui fait désormais de ce pays une quasi monarchie. 

 

 Omar BONGO ONDIMBA avait régné sur le Gabon pendant près de 42 ans. Il est officiellement décédé le 8 juin 2009 dans un hôpital espagnol, mais des doutes subsistent qui font état d’une machination par laquelle le régime aurait caché la date du vrai décès du dictateur qui serait survenu, selon des sources anonymes, le 6 mai 2009, soit un mois plus tôt.

 

 

 

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6 mai 2010 4 06 /05 /mai /2010 01:41

5 mai 2010

BDP

 

 

Quelques mois seulement après que le Congrès américain avait épinglé Ali Bongo et son défunt père Omar Bongo pour une affaire de détournement et de blanchiment d’argent volé, voilà que l’affaire rebondit, cette fois du côté de Malte, où le gouvernement maltais vient de dénicher 7 millions d’Euros dissimulés sur un compte dans ce pays par Bongo père et fils.

Outre, donc, les 70 comptes de la famille Bongo dénichés en France par la justice française en 2009, c’est à un véritable réseau de comptes emplis d’argent gabonais détourné par les Bongo que l’on a désormais affaire. De New York à Paris, de Paris à Monaco (où deux comptes à la Banque populaire de la Côte d’azur et à la banque Pasche contenant 2,4 millions d’Euros –soit 1,7 milliards de CFA—et appartenant à Edith Lucie Bongo, feu l’épouse de feu le dictateur Omar Bongo, ont été découverts), en passant par Malte et Beijing, la galaxie financière des Bongo est immense et tentaculaire.

La chronologie de cette affaire montre une implication directe du Président gabonais actuel, Ali Bongo Ondimba. En voici le sommaire :

Jeudi 5 février 2010: Outre les détournements liés aux affaires familiales des Bongo aux Etats-Unis qu’il étale au grand public, avec notamment la confirmation de l’affaire des 25 millions de dollars donnés en cadeau par Ali Bongo à son ancienne épouse Inge Lynn Collins Bongo en 2006 pour s’acheter une villa dans le quartier sélect de Malibu aux abords de Los Angeles, ou même les 130 millions de dollars (66 milliards de FCFA) épinglés sur un compte d’Omar Bongo à la CITIBANK de New York par le Sénat américain en 1999, un nouveau rapport du même Sénat en 2010 fait une analyse accablante des “opérations financières douteuses qui auraient été menées aux Etats-Unis en 2006 par l’ancien président gabonais Omar Bongo, aujourd’hui décédé, et par des membres de sa famille, dont son fils Ali, qui lui a succédé” (AFP).

Selon toujours l’AFP, « le document de 330 pages publié ce jeudi 05 février 2010 indique que l’ancien président et son fils, alors ministre de la Défense, ont déboursé 18 millions de dollars pour s’offrir les services d’un lobbyiste américain Jeffrey Birrell. Leur but: acquérir six véhicules blindés et six avions militaires C-130. » 18 millions de dollars, c’est près de 9 milliards de FCFA. L’affaire remontait à 2006.

Dimanche 2 mai 2010: L’affaire rebondit. On apprend d’un journal maltais, Malta Today, que le Ministre des finances maltais aurait lancé une enquête sur les avoirs d’Omar Bongo dans un compte que le gouvernement maltais vient de découvrir à la Fimbank. Et comme pour bien montrer à quel point Omar Bongo se confondait à l’Etat gabonais, le compte supposé appartenir à l’Etat gabonais avait, bizarrement, comme bénéficiaire et ayant droit, S.E. Omar Bongo Ondimba qui, à son tour, devait passer par son contact parisien, en la personne de François Meyer, avocat.

Cette affaire éclabousse de nouveau Ali Bongo parce que les 7 millions d’Euros en cause sont le “reliquat” des 18 millions de dollars (14 millions d’Euros) qu’Omar Bongo et Ali Bongo avaient fait transférer dans les comptes américains de Jeffrey Birrell pour s’acheter ses services de lobbying dans le cadre de leur tentative d’acquérir six véhicules blindés et six avions militaires C-130 pour le compte, soi-disant, de l’armée gabonaise. Mais, l’affaire n’ayant apparemment pas abouti, les 14 millions d’Euros se sont bizarrement évaporés, ne laissant qu’une trace d’un million de dollars payés à Birrell en 2006 pour ses “bons et loyaux services” et, maintenant, les 7 millions d’Euros que l’on vient de découvrir à Malte, dissimulés, de toute évidence, par Ali Bongo et son papa.

Le rôle de Birrell, comme l’avait bien expliqué le Sénat américain, était de recevoir, en les comptes de sa compagnie aux Etats-Unis, les 18 millions de dollars et autres versements devant servir dans le cadre des procédures accompagnant l’achat du matériel militaire. Il lui appartenait par la suite, une fois l’argent reçu, de le distiller sur des comptes additionnels aux Etats-Unis et dans le monde selon les directives d’Ali Bongo et de son père.

Birrell, selon Malta Today, avait en effet pu obtenir l’autorisation du gouvernement américain pour l’achat des fameux véhicules et avions militaires, mais après que le deal avait échoué, il ne restait plus des 18 millions de dollars que 9,2 million (7 millions d’Euros) que Birrel transféra, non pas sur un compte au Gabon, mais sur un compte … maltais.

Les transactions d’Omar Bongo et de sa famille, semble-t-il, obéissaient toujours aux mêmes procédures douteuses. C’est d’ailleurs ce qui a poussé le Sénat américain à conclure que “ces transactions doivent êtres vues comme suspectes car elles ont permis au président Omar Bongo de détourner des sommes considérables du Gabon et de les faire passer par les circuits internationaux de transfert d’argent [avec pour effet de les blanchir] vers des comptes pas directement associés à lui, rendant ainsi difficile toute traçabilité des mouvements de ces fonds, notamment de ceux transitant par les Etats-Unis avant d’atteindre leur destination finale.”

Vu qu’Ali Bongo, en tant que Ministre de la défense, était directement impliqué avec son père dans l’achat des fameux véhicules et avions militaires, il était forcément au courant de la destination finale des 7 millions d’Euros de reliquat (sans oublier la destination des autres 7 millions évaporés). Bongo père et Bongo fils se retrouvent ainsi non seulement complices dans une affaire de détournement d’argent public, mais également au centre d’une filière de blanchiment d’argent volé du trésor public gabonais.

A y lire de près, le type de transactions incriminées ici était commun dans la galaxie des Bongo. On faisait semblant de sortir de l’argent du trésor public pour financer des projets internationaux aux apparences légitimes, mais on faisait par la suite sciemment échouer ces affaires pour créer la confusion et ainsi justifier l’évaporation de l’argent qui était alors tout simplement redirigé vers des comptes personnels ou familiaux, au travers justement d’intermédiaires comme les lobbyistes américains Jeffrey Birrell ou Jack Abramoff, ou alors des juristes ou avocats français tels François Meyer.

La culture de la corruption et des détournements est si généralisée au Gabon qu’elle engouffre près de la moitié du budget de l’Etat. La famille Bongo en est le plus grand bénéficiaire. Par ailleurs, Omar Bongo exerçait une véritable politique d’extorsion à l’encontre des compagnies pétrolières ou autres souhaitant s’investir au Gabon. D’où les 50 millions d’Euros (33 milliards de FCFA) que la compagnie Elf était obligée de lui verser à titre personnel chaque année en échange du droit d’exploiter du pétrole en terre gabonaise.

Au vu de l’implication d’Ali Bongo auprès de son père au cours de la dernière décennie, surtout dans un contexte de plus en plus marqué par l’anticipation de l’après-Bongo, il y a fort à parier que celui qui se dit aujourd’hui le promoteur d’un « Gabon émergent » devra, au préalable clarifier son implication dans les activités scabreuses qui le situent aujourd’hui au sein d’un scandale qui, dans un pays de moralité et de droit, aurait dû mener soit à sa démission immédiate, soit à sa destitution par le Parlement. Mais au pays des Bongo, la loi c’est le président, et dans l’idée d’émergence que promeut le dictateur, il n’y a aucune place pour la moralité, encore moins les principes d’état de droit.

Ali Bongo Ondimba est arrivé au pouvoir suite à des fraudes massives qui l’ont vu succéder à son père dans un Gabon où l’exercice du pouvoir présidentiel semble être devenu une affaire de familiale et la prérogative des Bongo seuls, ce qui fait désormais de ce pays une quasi monarchie. Omar Bongo avait régné sur le Gabon pendant près de 42 ans. Il est officiellement décédé le 8 juin 2009 dans un hôpital espagnol, mais des doutes subsistent qui font état d’une machination par laquelle le régime aurait caché la date du vrai décès du dictateur qui serait survenu, selon des sources anonymes, le 6 mai 2009, soit un mois plus tôt.



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